Ce que signifie la victoire de Scott Walker

Scott Walker, le gouverneur républicain du Wisconsin (États-Unis) a assuré sa réélection avec 53,2% des voix, contre 46,3% pour son adversaire démocrate, Tom Barrett. Victoire surprenante dans un État traditionnellement démocrate. Comment l’expliquer ?

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Scott Walker

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Ce que signifie la victoire de Scott Walker

Publié le 7 juin 2012
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Scott Walker, le gouverneur républicain du Wisconsin (États-Unis) a assuré sa réélection avec 53,2% des voix, contre 46,3% pour son adversaire démocrate, Tom Barrett. Victoire surprenante dans un État traditionnellement démocrate. Comment l’expliquer ?

Par l’auteur du site Bobo Libéral.

La victoire de  Scott Walker, gouverneur républicain du Wisconsin, au scrutin du recall est symbolique et va à l’encontre des idées reçues véhiculées par nos médias français.

Selon eux, toute politique de réduction des dépenses budgétaires et de libéralisation est vouée à l’échec, aussi bien sur le plan de l’efficacité économique que sur le plan électoral. Opinion récemment relayée par un Bill Clinton, qui lors d’un colloque avec Obama, a accusé les Républicains de miner la croissance US en imitant les politiques d’austérités européennes. L’ancien président semble être touché d’amnésie ; une des clés du succès de ses deux mandats fut la fin des déficits, avec en prime quelques années de surplus (avec le concours des Républicains sous l’égide de Newt Gingrich).

Mais les faits sont têtus et l’enjeu du Wisconsin fut la preuve patente de l’échec de cette idéologie keynésienne qui a cours dans les réceptions mondaines de nos institutions internationales.

Non seulement le gouverneur a redressé les comptes publics de son État, en passant d’un déficit de trois milliards à un excédent de 300 millions sans augmenter les impôts, mais il a aussi engagé toute une série de réformes de la fonction publique et créé un climat favorable aux affaires engendrant en 2011 la création de 10.000 emplois, alors que 150.000 disparaissaient lors des trois années précédentes.

Une de ses réformes mérite une attention particulière : celle de ne plus retenir sur les salaires des travailleurs municipaux les cotisations aux syndicats. Ils ont gagné 1400 dollars et sont libres ou non de cotiser. En conséquence, par manque de fonds, les syndicats ont dû supprimer 40% de leurs personnels : on comprend mieux leur manque d’enthousiasme pour ces réformes et leur usage de la procédure du recall pour les annuler. On peut aussi noter que cette gauche américaine, qui aime comme la notre à donner des leçons de démocratie, a lancé ce recall car le gouverneur du Wisconsin tentait d’appliquer son programme pour lequel il a été élu !

Mais peu importe la fourberie des syndicats, Scott Walker a été récompensé de ses efforts, car il a fait une chose incroyable pour un homme politique : il a tenu ses promesses.

C’est une leçon à méditer pour notre classe politique, et en particulier pour notre droite, qui n’a jamais tenu ses promesses de réformes libérales, aussi maigres furent-elles dans leur programme.

Mais on me rétorquera qu’aux USA, la victoire d’un Scott Walker n’est rendue possible que par un peuple qui voit dans la liberté, la libre-entreprise et le capitalisme les seuls moyens de s’émanciper et de prospérer.

Alors qu’en France, en témoigne cette offre électorale anti-libérale partagée par tous les partis en lice durant les présidentielles, on ne peut pas en dire autant !

—-
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  • « leçon a médité » > « leçon à méditer »

    Content de lire ces informations. Dans les autres médias, on nous annonçait juste que Scott Walker avait « sauvé son siège », comme s’il avait échappé d’un cheveu à une défaite méritée… Apparemment, avec 53,2% des voix il avait même une marge confortable!

  • L’article devrait aussi quand même souligner que la campagne de Walker a couté 30 milliards de dollars, contre 4 milliards pour son adversaire. Et que l’essentiel de l’argent de ses soutiens est venu de l’extérieur de son Etat. Sans compter l’argent dépensé sans compter par les oligarques à la mode Koch.

    Joli article du Huffington Post qui souligne qu’il a eu 53% des voix en dépensant 88% de l’argent total de la campagne.

    http://www.huffingtonpost.com/peter-dreier/wisconsin-recall-results-scott-walker_b_1572887.html

    • Oups pardon ! Lire Millions, pas milliards !

      Milliards ça sera pour dans 10 ans.

      • J’aurais pu citer la belle démonstration de civisme des représentants Démocrate qui ont refusé de siéger à l’assemblée du Visconsin et sont partis dans un autre Etat, empêchant d’avoir le nombre minimum d’élus nécessaire pour que le gouverneur puisse faire passer ses lois.

        J’aurais pu citer la belle démonstration des syndicats qui ont scandé plus de démocratie en occupant et en saccageant le capitole du Wisconsin, alors que Scott Walker fut démocratiquement élue.

        J’aurais pu aussi citer les fonds apportés par les syndicats, qui sont financés par les impôts, et ceux de George Soros, qui devrait être aussi un oligarque.

        Typique de la gauche, un résultat ne lui plaît pas, alors elle tente d’en trouver une explication anti-démocratique et conspirationniste.

        • Oui, en France on appelle ça un troisième tour dans la rue… en toute démocratie bien sûr!

        • Quand le message ne plaît pas, on flingue le porteur, méthode typique de l’agit-prop des gauchistes hérité du temps des procès de Moscou. On le voit à l’oeuvre tous les jours en France, contre le FN par exemple, c’est d’un banal à pleurer.

          L’ironie, c’est que si on va sur ce terrain du financement, c’est Obama qui devrait être l’arroseur arrosé vu qu’il a récolté massivement plus de dons que ses concurrents. Mais ça évidemment, les merdias se gardent bien de suggérer que c’est MAL.

      • Il était bon de le rappeler même en millions.

    • Vous vous abandonnez a la propagande gauchiste. Quelqu’un a depense $43 millions en propagande televisee pour le rappel du gouverneur. D’ou croyez vous que l’argent est venu, des camarades syndicalises du Wisconsin? Croyez vous que les networks sympathiques a l’administration Obama (CBS, NBC, ABC et CNN) ont donne les heures de propagande gratuitement?
      L’argent vient droit des syndicats d’employes publics, le SEIU, a travers les manigances de leurs diverses associations de blanchissement de fonds.

    • Cela choque moins quand OBAMA espère lever 1 milliard de dollars pour sa réélection. C’est vrai que lui, c’est pas pareil…

    • Vous êtes mauvais perdant, Armand Losserant. Donc, si Walker a gagné, c’est la faute aux millions dépensés pour sa campagne !

      J’imagine aisément que vous avez été très scandalisé de voir Obama dépensé en 2008 750 millions de dollars -un record absolu- pour sa campagne, soit le double de son adversaire républicain.

      J’ai lu l’article du Huffington Post et je vous invite à lire les commentaires pour connaître le fin mot de l’histoire. Ne soyez plus si naïf: vous croyez franchement qu’un candidat démocrate dans un Etat de la taille du Wisconsin (par ailleurs traditionnellement démocrate) ne peut réunir que 4 millions ?

      Quand on prend en compte les dépenses des syndicats qui soutenaient Barret, alors on se rapproche du 50-50. Faites attention à la mauvaise foi d’un trop grand nombre de chroniqueurs de la gauche américaine et usez un peu de votre bon sens.

  • « Bill Clinton, qui lors d’un colloque avec Obama, a accusé les Républicains de miner la croissance US en imitant les politiques d’austérités européennes. »

    lol lol lol.

    Ce même Bill Clinton a également soutenu le concurrent de Walker :

  • Les commentaires sont fermés.

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