Un an de guerre civile en Syrie et deux scénarios

Après un an de guerre civile sans que l’un ou l’autre des camps semble décidé à céder, il ne reste guère que deux scénarios : l’écrasement ou l’éclatement.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Affiche avec le portrait du président Assad, avec l'inscription Que dieu protège la Syrie (CC, Bertil Videt)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un an de guerre civile en Syrie et deux scénarios

Publié le 23 mars 2012
- A +

Après un an de guerre civile sans que l’un ou l’autre des camps semble décidé à céder, il ne reste guère que deux scénarios : l’écrasement ou l’éclatement.

Un article de l’aleps.

Tout le monde salue l’héroïque vaillance des révolutionnaires syriens. Ils ont acquis la sympathie de l’opinion publique mondiale pour diverses raisons : la disproportion entre leurs moyens et ceux de Bachar El-Hassad, la sauvagerie de la répression qui vise les civils, femmes et enfants, aussi bien que les opposants armés, les convois de réfugiés qui cherchent à regagner la Turquie.

Il est hélas plus facile de résumer une année de lutte et de violence que de poser un diagnostic sur l’avenir du pays. Un cessez-le feu imposé par l’ONU ou quelque coalition étrangère semble exclu, Bachar El-Hassad ne se livrera pas au Tribunal Pénal International. Russes (c’est sûr) et Chinois (probablement) seront opposés à quelque intervention étrangère que ce soit.

Affiche avec le portrait du président Assad, avec l'inscription Que dieu protège la Syrie (CC, Bertil Videt)

Restent alors deux scénarios. Le plus dramatique serait celui de l’écrasement complet de la rébellion. C’est la carte jouée actuellement par le pouvoir, qui regagne chaque jour du terrain en soumettant ville après ville, en intensifiant bombardements et exécutions sommaires. Bachar El Haad spécule sur la pusillanimité des Occidentaux. S’il ne réussissait pas – c’est une affaire de semaines – il ne lui resterait qu’une solution : se replier sur un réduit alaouite. Cette hypothèse est retenue par Antoine Basbous dans un article du Figarode jeudi 15. Il prend argument de la dimension religieuse de la révolte syrienne : il s’agit pour les sunnites (salafistes) de s’opposer à la communauté alaouite (chiite) qui a accompagné la famille El-Hassad au pouvoir. Les Iraniens sont désireux de maintenir le « croissant chiite » qui passe par la Syrie, par le Hezbollah au Liban, et par Téhéran. Les Russes ont intérêt à maintenir une enclave alaouite en Syrie, car ils sont installés sur la base de Tartous. Israël ne voit pas d’un mauvais œil l’éclatement de la Syrie.

Ces remarques sont utiles, car elles ramènent sans doute le conflit à ses vraies origines, et non pas à la seule confrontation entre une démocratie et une dictature, ou entre un pouvoir laïc et l’islamisme. Un seul oubli dans tout cela : le sort des chrétiens syriens, martyrs et silencieux.


Sur le web

Voir les commentaires (6)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (6)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Thomas Pierret.

Ce 19 mai, Bachar Al-Assad devrait se rendre à Riyad pour assister au sommet annuel de la Ligue arabe.

Le dictateur syrien n’avait plus été convié à ces rencontres depuis mars 2010. En novembre 2011, Damas avait été suspendu de la Ligue, du fait de la violence extrême de la répression qu’il avait déclenchée à l’égard de son opposition intérieure.

Mais le 7 mai dernier, la Syrie a été réintégrée ; et le 11 mai, son président a reçu une invitation officielle signée du roi Salmane d’Arabie saoudite.

<... Poursuivre la lecture

La France a été pendant 7 siècles environ un acteur majeur dans la région, c’est-à-dire des pays allant d’ouest en est de l’Égypte à l’Iran et du nord au sud de la Turquie au Yémen. Donc des pays presque tous musulmans, à l’exception de moins en moins nette du Liban, et surtout d’Israël.

La France puis l’Angleterre y ont longtemps été très présentes, avant de céder la place aux États-Unis, qui eux-mêmes n’ont gardé une influence, d’ailleurs réduite, que dans certains pays.

Commençons par interroger l’histoire.

 

... Poursuivre la lecture

Par Lina Kennouche. Un article de The Conversation.

À l’heure où la prise de conscience du déclin relatif de la puissance des États-Unis s’impose peu à peu, les acteurs régionaux du Moyen-Orient s’apprêtent à remplir le vide stratégique laissé par le départ des forces américaines.

Deux facteurs majeurs ont contribué au recul des États-Unis dans la région.

D’un côté, la rivalité de puissance engagée entre Washington et Pékin s’est exacerbée ces dernières années. Depuis 2008 et l’annonce du pivot vers l’Asie par Barack Obam... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles