Et peu importe leur président, ils auront leur exit-tax

Quel que soit le président, les candidats à l’expatriation française vont se faire sauvagement rattraper par le fisc. La prédation continue.

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Et peu importe leur président, ils auront leur exit-tax

Publié le 13 mars 2012
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Vous n’en avez que très très peu entendu parler. La presse française est bien trop palpitante à l’idée de parler du hallal, des pénibles performances oratoires de l’excité de droite et des projets de suppression du mot « race » par la chiffe molle de gauche. Cela laisse peu de place pour évoquer les tsunamis de vexations fiscales qui vont s’abattre sur les Français dans les prochains mois, indépendamment du président élu.

Et pourtant, des vexations, il y en aura.

Certes, si l’on en croit l’adage boursier, les performances passées ne sont en rien gages des performances futures. Mais si l’on parle fiscalité, on peut au contraire être sûr qu’en pleine période où les déficits et les besoins de l’État explosent, une tendance à la folie taxatoire sera prolongée aussi longtemps que possible tant que le peuple le réclamera, même si c’est implicitement.

Notons qu’à l’explosion des déficits répond une avalanche de taxes. La raison en est simple : une explosion laisse toujours des victimes qui couinent fort, alors que l’avalanche étouffe tout le monde dans un silence sépulcral. Silence qu’on mesure d’ailleurs bien avec l’absence presque parfaite d’article sur ce que j’évoquais dans mon introduction, à savoir … l’exit-tax.

Elle avait disparu à la faveur d’un rebondissement de l’actualité, et on la croyait donc enterrée.

Que nenni.

Elle était simplement passée sous le radar des politiciens et des moutontribuables parce qu’essentiellement, le décret d’application n’était pas paru ce qui en avait arrêté les effets : comme l’expliquent Les Echos, bien qu’instituée depuis le 29 juillet dernier et pourtant rétroactive depuis le 3 mars 2011, le décret n’avait pas été publié.

Heureusement, Valérie Pécresse, ministre du budget, a confirmé que ce n’était que partie remise et que bientôt, tout rentrerait dans l’ordre, comprenez : la tonte va continuer, sévère et inaltérable. Et comme de juste, à peu près personne n’a relayé cette information ; d’ailleurs, je remercie mon collègue blogueur Lupus de l’avoir relevée. C’est étonnant, ce silence compact sur ce sujet alors que nous sommes en pleine campagne présidentielle et que ça sent bon la curée contre les riches, les fuyards et le 1% (dont Hollande et Sarkozy n’ont jamais fait partie, bien sûr)…

Il s’agit pourtant de ponctionner vigoureusement à un taux global de 32.5% le fuyard fiscal le moutontribuable qui a l’idée saugrenue de transférer son domicile à l’étranger, sur les plus-values latentes afférentes à ses participations dont la valeur excède 1.3 million d’euros. Eh oui. Vous êtes un bon mouton docile ? Vous pourriez, potentiellement, toucher un petit pactole si vous vendez vos parts dans une entreprise ? Alors on va vous imposer le pactole. Et si, lorsque vous vendez, finalement, vous prenez un bouillon, eh bien tant pis et bises à madame.

Je passe pudiquement sur l’idée générale de l’impôt comme moyen subtil de sanction contre les évadés de l’enfer fiscal français, que nos politiciens, opérés de la honte et pilotés par un peuple confit de jalousie, prônent comme une solution réellement efficace contre la fuite des créateurs de richesse. C’est tellement stupide que seule la démagogie la plus compacte explique sa mise en place inexorable ; ceux qui veulent continuer à nous gouverner sont depuis longtemps passés du mode de vente de rêve en barre, en sachet et en poudre (aux yeux) à celui, bien plus lucratif électoralement parlant, basé sur la désignation d’un coupable à haïr ; pas un, depuis Mélenchon jusqu’à Le Pen, n’hésite une seule seconde à désigner ainsi l’adversaire qu’il faut cogner : c’est le « riche », ou celui qui tente de le devenir, ou celui qui, pire que tout, tente de le devenir ailleurs qu’en France.

Et s’il est de mauvais aloi de stigmatiser (qui les races, qui les handicapés, qui les minorités visibles ou que sais-je encore), le riche, en revanche, c’est open-bar. Ce n’est pas très malin, ceci dit : des riches, il n’y en a pas tant que ça, et à force de les faire partir, il n’y en aura bientôt plus : chaque jour, depuis le début du quinquennat de Sarkozy, plus de deux contribuables à l’ISF quittent la France, et moins d’un y retourne. Si Hollande veut moins de riches et Sarkozy moins de pauvre, finalement peu importe le président qui sera élu : les Français n’auront bientôt plus que des classes de plus en plus moyennes, dépourvues de la moindre ambition, aigries, tristes, et appauvries (mais toutes de la même façon, bien en rang comme les oignons et les clous sur lesquels on tape à la chaîne) ; le bonheur socialiste chimiquement pur, en somme.

En attendant ce Nirvana sucré, toutes les institutions de l’État s’emploient à ratiboiser ce qui peut l’être encore. Et ce, j’insiste, quel que soit le patron qui décrochera la timbale en mai prochain. En effet, il apparaît maintenant clair que l’État français est aux abois.

La récente apparition, dans les fils d’actualités de la presse subventionnée traditionnelle, des problèmes de solde des militaires — évoqués dans ces colonnes depuis un moment, en réalité — gentiment placés sous la responsabilité d’un méchant logiciel qui ne marche pas comme il faut, est un élément de plus à apporter à l’observation évidente : nous sommes en Mars et il n’y a déjà plus un rond nulle part.

Baroin maîtrise la situation.

Or, comme l’explique fort bien le professeur Afschrift, l’impôt est, par nature, une extorsion de l’État basée sur la force et la contrainte. Dès lors que ce dernier est, justement, de plus en plus à l’étroit dans ses moyens financiers, l’usage de la force grandit d’autant ; plus l’État accumule les déficits et les dettes, plus il deviendra violent. Les récentes déclarations de Hollande sur la tranche supérieure à 75% illustre fort bien cette tendance.

Et ce qu’il y a d’intéressant tant derrière les déclarations idiotes de Hollandes que les velléités de Pécresse, c’est qu’au final, pour se renflouer, l’Etat ne peut pas compter sur ceux qui partent, riches ou pas. D’une part, une fois partis, c’est fini, on ne les reverra plus. Et d’autre part, ils sont de toute façon bien trop peu nombreux pour étancher la soif de liquidités diverses de l’Etat parti dans une spirale de dépenses démagogiques.

Ce sont donc toutes les classes pauvres et moyennes, celle-là même qui réclament actuellement à cors et à cris les tranches supérieures et les exit-taxes, qui vont payer la facture. Toute résistance à cette évidence et à ce qui va se produire est ici parfaitement futile : les mathématiques sont implacables. Il faudra trouver, cette année et les suivantes, quel que soit le président en place, des dizaines de milliards d’euros supplémentaires à ce qui est déjà pris par l’impôt. Les taxes, comme l’exit-tax et tant d’autres, vont donc continuer à pleuvoir. Les impôts vont continuer d’augmenter.

Que ce soit Sarkozy, le prétendu président des riches, ou Hollande, son challenger sous Tranxen, le peuple français va goûter à la bonne coercition étatique sur son portefeuille, quoi qu’il arrive.
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