Chine : faut-il croire aux réformes du marché ?

Le camp réformateur en Chine a réussi à perdre chacune des batailles politiques des neufs dernières années. Cette fois-ci, cependant, leurs chances de réussites ne sont pas nulles.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Chine : faut-il croire aux réformes du marché ?

Publié le 29 février 2012
- A +

Le camp réformateur en Chine a réussi à perdre chacune des batailles politiques des neufs dernières années. Cette fois-ci, cependant, leurs chances de réussite ne sont pas nulles.

Par Derek Scissors, Ph.D., de la Heritage Foundation (*).

La première étape dans la résolution d’un problème est d’admettre son existence. Depuis des années, le gouvernement chinois et ses supporters à l’étranger insistent tout d’abord sur le fait que la Chine continue ses réformes, et que le développement de l’économie dirigée est supérieur à la croissance économique obtenue par le marché. Les preuves du contraire sont pourtant nombreuses.

Il y a toujours eu un camp réformateur en Chine ; et il a réussi à perdre chacune des batailles politiques majeures des neuf dernières années. En ce moment même, les réformateurs essayent à nouveau de gagner.

Ils vont tenter de réussir, mais au moins ont-ils une chance, pour la première fois depuis des décennies.

L’actuel gouvernement chinois, dirigé par le Secrétaire Général du Parti Communiste Hu Jintao, a pris ses fonctions en fin d’année 2002. À ce moment, la Chine poursuivait sa réforme entamée il y a 23 ans pour un marché libre authentique. Elle avait une croissance durable de 8 à 9% et une économie équilibrée. À un moment contestable sous le régime de Hu, mais pas après 2006, le marché a été mis de côté à la faveur de l’État. La croissance chinoise devint effectivement un peu plus rapide mais aussi radicalement déséquilibrée, et, avec la crise financière, très dépendante d’un niveau insoutenable de mesures de relance.

China : Creating an imbalance

Cela a pris du temps avant de reconnaître que c’était un problème, mais c’était en fait la partie facile. Le plus dur sera de faire effectivement les changements nécessaires de politique. Le gouvernement de Hu Jintao a éloigné la Chine du chemin de la libéralisation. À part de beaux discours, le gouvernement ne va pas faire machine arrière sur neuf ans de choix politiques et retourner vers le marché en 2012. Aucune chance.

Mais cette année commence une transition politique pour la République Populaire de Chine. Cet automne, un nouveau leader du PC sera élu, et un nouveau gouvernement sera en place entre février et mars 2012. C’est la raison pour laquelle les réformateurs, y compris les conseillers économiques les plus âgés, se font de plus en plus entendre. Ils espèrent que le nouvel arrivant, le secrétaire du parti communiste Xi Jinping et son cabinet seront prêts à les écouter, plus que ne l’était le cabinet de Hu Jintao.

Malheureusement, Xi Jinping vient d’un groupe, connu comme les « princes héritiers ». Ils bénéficient grandement du rôle moteur de l’État dans l’économie – par exemple, en étant nommé PDG des grandes entreprises publiques. Il y a fort à parier que l’État restera prépondérant [NdT dans la gestion de l’économie].

Mais, il est possible que, après avoir passé du temps au pouvoir, Xi va admettre que la Chine fait fausse route. Pas aujourd’hui, ni demain, mais (peut-être) bientôt. C’est le but du camp des réformateurs. Le reste du monde devrait rester sceptique, mais devrait également les encourager.

—-
(*) Derek Scissors mène des recherches sur la politique économique asiatique au sein de la Heritage Foundation. C’est un spécialiste de l’économie chinoise et plus généralement des tendances économiques asiatiques ainsi que des défis qui attendent les États-Unis.

Article initialement paru sur The Foundry, traduit de l’anglais par Nicolas B. pour Contrepoints.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • Bonjour, il y a une faute,
    « Le camp réformateur en Chine a réussit »

    c’est : « Le camp réformateur en Chine a réussi »

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Selon le Wall Street Journal du 6 septembre, après la Russie, la Chine a décidé d’interdire les iPhone et autres smartphones de marques étrangères à l’ensemble de ses fonctionnaires, lorsqu'ils sont au travail.

Autant dire que pour Apple, la nouvelle n’est pas à ranger dans le dossier des bonnes nouvelles. Cette décision a fait l’effet d’une bombe à fragmentation dans la mesure où elle ne cible pas Apple spécifiquement, mais elle est un moyen pour mettre à mal la stratégie de l’administration américaine dans sa volonté d’hégémonie tech... Poursuivre la lecture

Un nouvel ordre mondial est-il en train de se mettre en place sous la houlette des BRICS ?

Entre le 22 et 24 août se tient en Afrique du Sud le 15e sommet des BRICS. Ce forum informel composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud a gagné en importance cette dernière décennie, avec la montée en puissance de ses membres, surtout l’Inde et la Chine.

Les BRICS ont une population de 3,24 milliards d’habitants, soit 40 % de la population mondiale. En 2001, ils représentaient 8 % du PIB mondial. Désorma... Poursuivre la lecture

Par Thierry Berthier. Un article de Conflits

L’ONU a exprimé son désir de bannir l’usage de l’IA dans les armes de guerre autonomes à l’horizon 2026, et de réguler l’IA militaire à l’échelle mondiale. Antonio Guterres s’est dit favorable à la création d’un conseil spécifique à l’IA, ayant pour objectif d’aider à réguler, gérer l’usage de l’IA militaire et règlementer ses dérives potentielles.

La première réunion du conseil de sécurité de l’ONU dédiée à l’Intelligence Artificielle (IA) s'est tenue le 18 juillet 2023. Le secrétair... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles