La France, paradis fiscal pour les Qataris

Comment peut on admettre que la forte pression fiscale soit un frein à l’investissement qatari et s’entêter à nier cette évidence pour les investissements français ?

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La France, paradis fiscal pour les Qataris

Publié le 9 février 2012
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Comment peut-on admettre que la trop forte pression fiscale qui règne en France soit un frein à l’investissement qatari et s’entêter à nier cette évidence pour les investissements français ou européens ?

Par Thibault Doidy de Kerguelen

L’État français, conscient du frein à l’investissement et du risque de récession qu’engendre une trop forte imposition a décidé de totalement défiscaliser tous les investissements, les revenus et les plus values réalisées en France… par les citoyens Qataris ! De même, il ne saurait être question d’ISF pendant cinq ans et si, par le plus grand des hasards, un résident qatari venait à n’être plus résident pendant trois ans avant de le redevenir, il bénéficierait à nouveau de la période privilégiée de cinq ans.

La convention signée entre les deux pays en 1990 ne convenait absolument pas aux investisseurs qataris. L’ensemble de la classe politique (UMP et PS) a alors convenu qu’il ne pouvait être question de soumettre ses chers amis au même régime d’imposition que les serfs français. Un amendement fut donc unanimement voté en 2008, comme une lettre à la poste, sans débat. Il faut dire aussi que le groupe d’amitiés France Qatar à l’Assemblée Nationale compte pas moins de 49 députés UMP et PS et pas des moindres…

Cet aspect des choses, mis en évidence lors de l’émission « Capital » de M6 dimanche dernier avait déjà soulevé quelques protestations ou commentaires acerbes au moment de son établissement. Les liens qui semblent unir tant l’UMP (certains membres ou ministres n’hésitant pas à se rendre jusqu’à trois fois par mois dans l’émirat) que le PS (tous les leaders du parti ont rencontré les plus hauts dignitaires qataris et la diffusion de l’émission de dimanche a entraîné l’envoi immédiat de Laurent Fabius afin de rassurer leurs hautes majestés du maintien des accords en cas de victoire de F. Hollande) permettent de garantir la pérennité de ce régime fiscal particulier.

Notre conseil : toute acquisition immobilière faite sur le territoire français par une société étrangère soumet celle-ci à un régime de retenue à la source. Toutes ? Non, pas les qataries ! Donc, notre conseil du jour, faites-vous adopter par un Qatari ou, si le mode vie wahhabite ne vous attire pas particulièrement, créez une société en co-branding de droit qatari et investissez dans la capitale. Vous ferez vivre l’économie de la France sans pour autant transformer votre investissement en œuvre de charité au profit de l’État !

Plus sérieusement, comment peut-on admettre que la trop forte pression fiscale qui règne en France soit un frein à l’investissement étranger (vérité qui éclate avec l’explosion des investissements qataris dès que ceux ci ne sont plus soumis à ce régime assassin) et s’entêter à nier cette évidence pour les investissements français ou européens ? Ce n’est pas tant que les Qataris investissent en France qui est insupportable, c’est qu’ils bénéficient pour acheter des actifs français de conditions particulières qui faussent totalement la libre concurrence et donnent l’impression qu’une petite classe au pouvoir aurait un intérêt particulier à ce que ce soit eux qui raflent tout. Quelqu’un ne va-t-il pas saisir la commission de la concurrence ? L’UE, si prompte à dénoncer les distorsions dans les règles de libre concurrence lorsqu’il s’agit de mesures favorables aux intérêts français ne fait-elle rien ici ?

Décidément, les effluves qui remontent jusqu’à nous nous laissent supposer qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de France.

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