La défense de la civilisation européenne à l’opposé de la construction européenne actuelle

La construction européenne actuelle est incompatible avec la défense de la civilisation européenne qu’entend faire Claude Guéant

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Union Européenne 2009

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La défense de la civilisation européenne à l’opposé de la construction européenne actuelle

Publié le 8 février 2012
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La construction européenne actuelle est incompatible avec la défense de la civilisation européenne dont parle le ministre de l’Intérieur Claude Guéant.

Un article de Philippe Robert.

Le 19 février 2009, sous la présidence tournante tchèque de l’Union européenne, Vaclav Klaus, Président de la République tchèque, prononçait un discours fondateur devant le Parlement européen.

A l’occasion de cet évènement intervenant au plus haut niveau de l’Europe, le Président Vaclav Klaus réaffirmait en effet avec force l’indéfectible ancrage de la République tchèque au sein de l’Union européenne.

« Je viens ici devant vous de la capitale de la République tchèque, de Prague, centre historique de l’État tchèque, un des lieux importants de développement de la pensée, de la culture et de la civilisation européennes. Je viens devant vous en tant que chef de l’Etat tchèque qui, malgré les transformations les plus diverses, a toujours appartenu à l’histoire européenne, et ceci de manière significative ».

Une profession de foi qui ne l’a toutefois pas empêché de faire connaître sans ambages à l’honorable assemblée qu’il n’approuvait pas nécessairement la tournure que prenait l’actuelle construction européenne. Je le cite à nouveau :

« Il est faux de considérer l’état actuel de l’organisation institutionnelle de l’UE comme un dogme non critiquable à jamais. Malheureusement, cette erreur se répand bien qu’elle soit tout à fait en contradiction avec le raisonnement rationnel et aussi avec l’histoire de toute l’évolution bimillénaire de la civilisation européenne ».

De plus, le Président de la République tchèque fait preuve, dans son discours, d’une grande clairvoyance politique lorsqu’il pointe le risque mortel que peut faire courir à l’UE une intégration européenne à marche forcée toujours plus resserrée :

« Également, il est faux de supposer le seul avenir possible de l’évolution de l’intégration européenne, postulé a priori et donc non critiquable non plus, qui devrait être « l »Union toujours plus étroite », ou l’avancement de l’intégration toujours plus profonde des États membres ».

Aujourd’hui, en pleine crise d’hystérie gauchiste à la suite d’une déclaration pleine de bon sens émise par le ministre l’Intérieur Claude Guéant, j’appelle donc Vaclav Klaus à la rescousse pour nous parler de la civilisation européenne.

Car cette civilisation au riche passé mais qui, hélas, a tendance à vouloir renier deux millénaires de patientes et remarquables réalisations, semble désormais vouloir effacer de sa mémoire collective toute l’énergie et tous les efforts ayant concouru, au fil des siècles, à en faire une civilisation majeure.

Vaclav Klaus : « Je m’efforce de vous rappeler les principes fondamentaux sur lesquels la civilisation européenne a été construite pendant des siècles et millénaires. Des principes dont la validité est intemporelle et universelle et qui, en conséquence, devraient valoir aussi dans l’Union européenne actuelle. Je suis sûr que les citoyens des États membres souhaitent la liberté, la démocratie et la prospérité économique ».

En 2012, il est d’ailleurs tout à fait symptomatique de constater que le nouveau traité pour renforcer la gouvernance de l’Union Economique et Monétaire ait été signé, le 30 janvier dernier, par vingt-cinq États membres sur vingt-sept, la Grande-Bretagne (sans surprise) et surtout la République tchèque ayant refusé d’en ratifier les termes : un signe prémonitoire ?

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  • Croire qu’utiliser le mot « civilisation » à la place d’un autre, croire qu’utiliser une tournure de phrase différente va faire changer le message ou mieux faire passer la pilule est particulièrement insultant.

    S’il y a deux choses de sures dans notre monde actuel, c’est que:

    D’une part, tout les être-humains sans exception sont égaux en droits et en devoirs quel que soit leur ethnie, leur couleur de peau, leur âge, leur sexe et même leur niveau intellectuel.

    D’autre part, il y a une partie de ces être-humains qui, pour masquer leur propre bêtise, cupidité, malhonnêteté, incompétence et volonté d’exploiter les autres pour leur seul profit personnel continueront de nous soutenir la main sur le coeur (ou le bras tendu) qu’il y aurait des être-humains (et surtout eux) qui seraient plus quelque chose que d’autres.

    Et le pire c’est qu’ils n’ont même pas honte d’exprimer ce genre d’opinion, ils en sont fier. Mais ils n’en restent pas moins une bande de vulgaires racistes qui, s’il devait réellement y avoir, comme ils le prétendent, des niveaux de valeurs concernant les être-humains, les rangeraient de facto dans la catégorie inférieure.

    • tout à fait, le problème est plutôt culturel et civilisationnel. Excusez moi de préférer le droit romain et le Code Napoléon à la Charia.

      • la question de la civilisation est fondamentale, nous sommes dans une période où la civilisation occidentale est à nouveau au bord du gouffre, en faillite financière, intellectuelle et morale. Nous sommes malades de social-démocratie, d’étatisme et de politiquement correct.

        En ce qui concerne l’immigration, nos pays ne sont plus capables de s’assumer en tant que modèle à suivre et ensemble de règles et de coutumes à adopter pour les immigrants. On assiste à ce spectacle -probablement unique dans l’Histoire- d’une civilisation qui souhaite et organise sa propre submersion ethnique par des populations qui appartiennent à un ensemble civilisationnel différent, et qui véhiculent des valeurs incompatibles avec les notres en matière de Droit, de rapports homme-femme, d’organisation de la Cité, d’économie…

  • Hayek écrivait avec infiniment plus d’intelligence ce que le « godillot » Guéant disait avec maladresse:
    « Dans notre situation actuelle, le fait nouveau qui nous contraint à progresser est que les réalisations de notre civilisation sont devenues un objet de désir et d’envie pour le monde entier. Indépendamment de savoir si notre civilisation est réellement meilleure ou non, d’un point de vue plus général, nous devons reconnaître que ses résultats matériels sont demandés par pratiquement tous ceux qui sont entrés en contact avec eux. […] Mais si les succès matériels de notre civilisation ont créé des ambitions chez d’autres, ils leur ont aussi donné un nouveau pouvoir de les détruire si ce qu’ils croient leur dû ne leur est pas donné ». (« The Constitution of Liberty », 1960, p. 51-52.
    A méditer en superposant dans notre esprit des vues des capitales européennes en 1960 et celles d’aujourd’hui…

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