Histoire d’une pièce de cinq francs et d’une feuille de papier

L’État ne fait pas la monnaie ; l’État n’institue pas la monnaie ; l’État ne donne pas à la monnaie sa force et sa valeur, non

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Histoire d’une pièce de cinq francs et d’une feuille de papier

Publié le 9 janvier 2012
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« L’État ne fait pas la monnaie ; l’État n’institue pas la monnaie ; l’État ne donne pas à la monnaie sa force et sa valeur, non : l’État représente la foi publique, témoin et sanction de la foi privée. »

Frédéric Passy (Paris, 20 mai 1822-12 juin 1912), économiste et homme politique, est une grande figure de l’histoire du libéralisme français. Cofondateur de l’Union interparlementaire avec William Randal Cremer (Royaume-Uni), il reçoit le premier prix Nobel de la paix en 1901 avec le fondateur de la Croix-Rouge internationale, Henri Dunant.

Frédéric Passy, Histoire d’une pièce de cinq francs et d’une feuille de papier (1909)

Livre complet à télécharger :
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(merci à l’Institut Coppet pour la diffusion de cet ouvrage)

 

Extraits :

Les biens matériels, les biens intellectuels, les biens moraux eux-mêmes – ne croissent, en quelque sorte, que par la communauté des efforts et la communauté des résultats.

Non seulement ils croissent ainsi, mais il y a dans cette transmission et cette communication incessante quelque chose de semblable à la multiplication sans limites de cette graine tombée de l’arbre qui produit l’arbre chargé de graines. Les qualités morales, notamment, – ces qualités qui sont le fondement de tout, – car elles forment l’élément actif et le ferment même de la production, non seulement passent intégralement de l’un à l’autre, mais vont susciter chez ceux à qui elles sont transmises d’autres qualités transmissibles à leur tour […]

Tout, donc, est dans le progrès de l’échange ; tout est dans cette assistance incessante, dans cet agrandissement mutuel qui ajoute aux forces de chacun les forces de ses voisins, et successivement les forces de tous.

Quant à énoncer seulement la fonction propre de la monnaie, rien, en réalité, n’est plus aisé et plus simple. Le rôle de la monnaie, c’est de faciliter les transactions : c’est, pour le dire d’un mot, d’être l’instrument par excellence de l’échange.

Une des vérités les plus vieilles de l’économie politique, vérité qu’on a singulièrement méconnue : c’est que l’argent ou la monnaie n’est rien de plus que le tabac ; c’est-à-dire un simple moyen d’échange et non pas la richesse ; une marchandise qui hausse et qui baisse comme les autres.

L’État ne fait pas la monnaie ; l’État n’institue pas la monnaie ; l’État ne donne pas à la monnaie sa force et sa valeur, non : l’État représente la foi publique, témoin et sanction de la foi privée […]

Les rois, si habituellement adonnés à la falsification des espèces, n’ont pu réprouver qu’avec un certain embarras ce qu’ils pratiquaient si hardiment au grand jour. Patrons, en quelque sorte, de la corporation des faux monnayeurs, ils ont dû avoir sans doute, pour leurs obscurs confrères, sinon une bienveillance bien vive, au moins quelque indulgence et quelque respect […]

Et c’est de là, en grande partie, qu’est venue, pendant le moyen âge, la puissance extraordinaire des changeurs, sans cesse à l’affût des variations, et concentrant sur ce point toute leur attention […]

M. Michel Chevalier : « Ayez des pièces rigoureusement droites de poids et de titres ; retirez soigneusement du commerce celles qui cessent de l’être ; et personne ne s’occupera de ce que vous appelez le billonnage. »

Au début de notre histoire, sous le roi Chilpéric III, en 744, on coupe le poing aux faux monnayeurs. Cette pratique se transmet sans altération pendant plusieurs siècles, et Louis-le-Débonnaire, en 819, Charles-le-Chauve, en 864, renouvellent les dispositions cruelles de 744. Si le bon, mais rigide saint Louis modifie le châtiment, c’est pour ordonner de crever les yeux aux coupables. La plupart des coutumes provinciales prononcent contre eux la peine de mort ; et tantôt on les brûle vifs, tantôt on les plonge dans l’eau bouillante. Sous Richelieu, une chambre spéciale, une chambre ardente, – le mot peint la chose, – est instituée à l’Arsenal ; et, de 1610 à 1633, on ne compte pas moins de 500 condamnations à mort pour crime de fausse monnaie. Enfin, jusqu’à la Révolution française, ce crime reste puni de mort. C’est la Constituante, le 25 septembre 1791, qui la première abolit cette peine, pour y substituer celle de quinze années de travaux forcés. Mais la mort reparaît en 1810 dans le nouveau Code pénal, et elle n’en disparaît que lors de la révision de 1832, pour céder de nouveau la place aux travaux forcés à perpétuité et à temps […]

Et pendant ce temps, à côté de ces voleurs, réduits à opérer obscurément et en petit dans quelque caverne, à côté de ces misérables, poussés peut-être par la faim, mais provoqués, en tout cas, par l’exemple éclatant d’en haut, et alléchés par l’appât des bénéfices que rendait possibles l’énormité des altérations officielles ; – pendant ce temps, à côté de ces pauvres diables, sur le trône, avec le prestige de la puissance suprême et croyant exercer un des droits inaliénables attribués à cette puissance, le gardien même de la probité commune, devenu un faussaire de profession, un voleur officiel et public, pratiquait en grand et d’une manière cent fois plus dommageable ces mêmes procédés de fraude et de dol !

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