Les débats européens sur la dette

Faire tourner la planche à billets?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Deutsche Mark Inflation Euro (CC, m.joedicke)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les débats européens sur la dette

Publié le 26 octobre 2011
- A +

On nous dit que la sortie de crise par la planche billets serait la meilleure option possible. Pourtant, la théorie keynésienne est invalidée par l’expérience.

Par Vladimir Vodarevski.

Il se déroule en ce moment une bataille feutrée, masquée par la mort de Kadhafi et le coupe du monde de rugby, qui revêt cependant une importance cruciale en matière monétaire. Les européens mènent en effet des négociations sur ce que doit faire la zone euro face à la crise de la dette. Parmi les solutions figurent la proposition française de transformer le fonds de soutien à l’euro en banque, afin de lui permettre d’être financé par la BCE, la Banque Centrale Européenne.

C’est ce qu’on appelle vulgairement le financement par la planche à billets. C’est ce qu’a fait la Fed, la banque centrale des USA, à travers ses politiques de quantitative easing. Cela signifie créer de la monnaie, ex nihilo, pour financer la dette des États européens. En effet, la BCE crée de la monnaie à chaque fois qu’elle achète de la dette.

C’est d’abord aller à l’encontre des traités européens, qui interdisent à la BCE de créer de la monnaie pour financer les États de la zone euro. La BCE a trouvé un subterfuge en rachetant de la dette sur les marché financiers et non pas directement lors de l’émission de l’emprunt par un pays de la zone. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit là d’un contournement rendu possible uniquement par l’assentiment des différents pays de la zone.

Ensuite, c’est le rejet, ou même le déni, de l’expérience. Pourquoi cette règle qui interdit ce qu’on appelle la monétisation de la dette a-t-elle été instaurée? Parce que la monnaie la plus stable d’Europe, et qui a soutenu l’édification de l’économie la plus puissante de l’Union était le Deutsche Mark. La banque centrale allemande avait construit cette monnaie en luttant scrupuleusement contre l’inflation. Cette monnaie, forte, constamment réévaluée, avait soutenu la croissance de l’Allemagne, qui était la première puissance exportatrice mondiale (et qui vient à peine de se faire détrôner par la Chine).

C’était un pacte: l’Allemagne acceptait d’abandonner le Deutsche Mark, à condition que la nouvelle monnaie soit aussi bien gérée. C’est ce pacte qui vole en éclats, ce qui explique les réticences allemandes.

Mais ce pacte n’est-il pas trop rigide? Ne faut-il pas libérer la création monétaire pour enrayer la crise, comme l’a fait la Fed?

Les médias popularisent l’idée que le laxisme monétaire, grâce notamment à la dévaluation, permettrait une reprise rapide et sans douleur. Rappelons cependant l’expérience française des années 1980. À cette époque, l’euro n’existait pas, le franc était dévalué selon le bon vouloir du gouvernement. Ce qui n’a pas empêché, sous un gouvernement socialiste, un plan de rigueur tel que cette expression est devenue tabou en France. Ce qui montre clairement les conséquences de la fuite en avant de l’endettement. On pourrait ajouter que la crise actuelle provient de la création monétaire débridée de la Fed.

Tel est le débat aujourd’hui. D’un côté, la théorie, héritée du keynésianisme, qui stipule que la dépense publique permet la relance de l’économie. Et, de l’autre côté la réalité, selon laquelle la relance budgétaire engendre des dettes qu’il faut rembourser, sans aucun effet de relance. L’Allemagne s’est astreinte à un gros effort pour retrouver l’équilibre budgétaire, de même que le pays emblématique de l’État providence, la Suède. Et ce sont ces pays qui sont en meilleure santé aujourd’hui. Ne serait-ce pas un signe?

De plus, le monde connaît aujourd’hui une inflation des prix des matières premières, laquelle n’est pas sans rapport avec les politiques de quantitative easing de la Fed.

Aujourd’hui, l’Europe négocie pour circonscrire la crise. Est prévue l’acceptation d’un défaut partiel de la Grèce, à hauteur de 50% de sa dette, par les banques, en échange d’une recapitalisation de ces dernières. Les négociateurs mettent également la pression sur l’Italie, pour qu’elle présente des perspectives budgétaires crédibles. Ils veulent éviter un effet domino: si un pays de la zone n’est pas crédible, toute la zone est entourée de suspicion.

Pour le moment, la proposition française de la planche à billets est écartée. Mais il semble que ce soit surtout l’Allemagne qui l’écarte. Cette proposition pourrait donc redevenir d’actualité. Avec ses effets prévisibles.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Pour répondre aux inquiétudes des consommateurs, le gouvernement a décidé d’autoriser temporairement la grande distribution à revendre l’essence « à perte ».

Autrement dit, à commercialiser les carburants à un prix inférieur à ce qu’ils lui ont coûté [1. En réalité, le droit parle de prix effectif défini ainsi (attention, bienvenue dans le monde merveilleux de la simplification administrative :) : « Le prix d'achat effectif est le prix unitaire net figurant sur la facture d'achat, minoré du montant de l'ensemble des autres avantages fi... Poursuivre la lecture

Un  article de La Nouvelle Lettre

 

Il fallait y penser : pour lutter contre l’inflation, il suffit de faire baisser les prix !

Cette innovation française marque un tournant qui semble historique, mais qui est au contraire dans la grande tradition française : sous l’Ancien Régime avec Philipe le Bel et les rois faux monnayeurs[1. À l’époque, il existe une monnaie de compte (le denier, la livre, etc.) et une monnaie de paiement (une pièce métallique : un écu ou un louis). Il suffit au roi de déclarer qu’un écu qui per... Poursuivre la lecture

L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) se compose de 12 sous-indices, qui sont pondérés en fonction de leur part dans les dépenses totales des ménages.

Si, par exemple, les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées (sous-indice 1) représentent 15 % des dépenses, il convient de leur attribuer une pondération de 15 % dans l'indice global. De cette manière, chaque catégorie de dépenses se verrait attribuer l'importance qu'elle a pour un ménage moyen. C'est ce que prétendent les statistiques officielles.

Ma... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles