Nous avions parlé hier de l’abandon des poursuites contre Dominique Strauss Kahn dans un article de Stéphane Montabert. Dans sa continuité, nous vous proposons un extrait d’un article du blogueur Koz Toujours. Vous pouvez le lire en intégralité sur son site.
Le deuxième dossier concernait un viol. C’est le billet d’Elisabeth Lévy, évoquant l’affaire DSK et la « zone grise des rapports humains », qui me l’a remis en mémoire. Une jeune femme d’une naïveté confondante affirmait avoir été violée par un homme, qui se trouvait être un para en permission. Situation cliché, vous me direz. Et pourtant. Ce dossier pouvait aussi illustrer l’affrontement de deux mondes : Blanche Neige contre « une femme qui dit non veut dire oui ». Pour parfaire le dossier, le para imputait les lésions internes de la jeune femme à la taille remarquable de son pénis, de surcroît coudé à 45 degrés à partir du milieu. Là aussi, photos à l’appui. Bien évidemment, ce dossier m’avait été soumis en raison de l’existence des photos de pénis, comme si je n’en avais pas déjà vu au moins un.
Pourquoi ce détour ? Parce que, si le viol me semblait établi dans cette affaire, j’avais néanmoins le sentiment d’être dans cette « zone grise », dans laquelle le viol pourrait presque – presque – résulter d’un choc sincère de cultures. Presque seulement puisque le fait d’être un bourrin n’est pas une cause d’exonération pénale. Tenez vous le pour dit.
Le schéma est différent [dans l’affaire DSK]. En effet, Elisabeth Lévy a raison : celui « d’une sainte violentée par un salaud » a fait long feu. Mais même une salope peut se faire violer. C’est même d’ailleurs un message que l’on entend fréquemment. Ce n’est pas parce qu’une fille porte une mini-jupe que c’est un appel au viol. Ici, c’est une menteuse. Et parce que c’est une menteuse, son éventuel agresseur ne sera pas jugé.
On le voudrait « blanchi », DSK. Il ne l’est pas. […]
« le viol me semble établi dans cette affaire » est une affirmation caractéristique des apprentis-procureurs qui ne sont pas satisfaits du travail de Cyrus Vance. Il se trouve que pour beaucoup de gens, il n’est pas établi du tout. Je crois que nous nous trouvons en présence d’une affaire où les opinions sur la culpabilité ou l’innocence de DSK se rapportent plus à la sympathie ou à l’antipathie qu’il inspire qu’aux faits. En ce qui me concerne, c’est simple : jamais je ne condamnerait un homme, fut-ce Jean-Marie Le Pen en personne, pour viol sur ce dossier.
Pour rappel, les preuves médicales sont fortement sujettes à caution dès lors que les mensonges répétés de l’accusatrice (y compris une fausse déclaration de viol dans le passé) sont établis. Touts les blessures peuvent être auto-infligées.