Que faire durant les récessions: le multiplicateur autrichien

Le meilleur moyen pour l’État de relancer l’économie est de diminuer de façon permanente le fardeau fiscal et règlementaire des entreprises

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Que faire durant les récessions: le multiplicateur autrichien

Publié le 28 juillet 2011
- A +

De Montréal, Québec

Un article très intéressant est paru le 21 juillet sur le site du Mises Institute; j’ai décidé d’y mettre mon grain de sel. L’article introduit un nouveau concept dont je n’avais pas encore entendu parler: le multiplicateur autrichien.

Si une entreprise a une marge brute de 25% et que ses coûts augmentent de $2.000 en raison d’un fardeau règlementaire plus important ou encore d’une hausse de taxes, elle devra augmenter ses ventes de $8.000 pour compenser la perte de profit, soit un multiplicateur de 4. En période de récession, cette situation est fondamentalement importante puisque cela pourrait faire la différence « entre la vie et la mort ». Comme en récession la demande est plus faible, l’entreprise choisit plutôt de couper dans sa main d’œuvre, ce qui a un impact négatif sur l’emploi. C’est pourquoi la règlementation et les impôts nuisent à l’emploi.

Supposons qu’une entreprise a besoin de $2.000 en profits supplémentaire pour rester en affaires et que ses marges brutes sont de 25%, il lui faudra des ventes supplémentaires de $8.000 pour y arriver. Ce sera très difficile d’y arriver avec un plan de relance visant à stimuler la demande en augmentant les dépenses gouvernementales. Par ailleurs, le stimulus étant non-récurrent, il est peu probable que l’entreprise investira dans sa capacité de production et embauchera de nouveaux employés permanents. Par contre, une simple baisse d’impôt de $2.000 permettrait d’y arriver rapidement et sûrement, à un coût fiscal moindre pour l’État. Cette approche est nettement supérieure.

Voici un exemple: une firme a un volume de vente de 75.000 unités et réalise une marge de profit avant impôts de 30%. Son profit net est donc de $157.500.

Si une nouvelle règlementation (par exemple Obamacare)  fait augmenter ses coûts fixes de 10% et qu’on augmente ses impôts de 10%, son profit net diminuerait de 22,9%. Cette situation n’est pas propice à l’investissement et à la création d’emploi.

Maintenant, en période de récession, supposons que les volumes de ventes baissent à 40.000; l’entreprise n’arrive alors qu’à se maintenir la tête hors de l’eau, avec un faible profit de $10.500. Elle décide alors de réduire sa main d’œuvre de 20% (deuxième scénario), ce qui fait augmenter ses profits à $42.000. C’est bien maigre, mais au moins ça permet à l’entreprise de rester en affaires.

Dans le troisième scénario, on suppose que, dans le cadre d’un plan de relance, le gouvernement lui accorde un contrat de 5.000 unités. Elle réalise alors un profit de $63.000 et il en coûte $50.000 à l’État.

Dans le quatrième scénario, on suppose que le gouvernement choisit plutôt de réduire ses impôts de $18.000. Son profit est alors de $60.000, soit presque équivalent à celui du scénario où l’État dépense $50,000 pour stimuler la demande! C’est le multiplicateur autrichien à l’œuvre…

Ces profits pourront être utilisés pour investir dans l’entreprise et payer des dividendes aux actionnaires. D’une façon ou d’une autre, l’argent sera réinjecté dans l’économie et contribuera à la reprise économique.

Les keynésiens répliqueraient possiblement que l’entreprise ou ses actionnaires pourraient simplement  déposer les profits supplémentaires à la banque plutôt que de les dépenser ou les investir. À ce moment, l’argent est injecté dans le système bancaire et peut servir à faire des prêts, qui eux se chargeront d’injecter l’argent dans l’économie et à faire naturellement baisser les taux d’intérêt. Par ailleurs, l’économie fiscale de $32.000 ($50.000 – $18.000) réalisée par le gouvernement dans notre exemple pourra être utilisée pour réduire les impôts des particuliers de sorte que ceux-ci verront leurs revenus augmenter et pourront hausser leurs dépenses et leur épargne.

Conclusion:
Le meilleur moyen pour l’État de relancer l’économie en récession est de diminuer de façon permanente le fardeau fiscal et règlementaire des entreprises. De cette façon, leur rentabilité se rétablit et elles peuvent se remettre à investir et créer des emplois.

Un article du blog Le Minarchiste

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Excellent !

    Le raisonnement est également valide en période de croissance : il explique le chômage de masse permanent et la faiblesse de la croissance française depuis plusieurs décennies.

    L’Etat-providence doit reculer massivement.

  • Très intéressant ! Par curiosité, comment sont calculés les 8000 $ de compensation nécessaire du début ?

    • Il faut 2000$ a l’entreprise.
      Elle réalise seulement 25% de marges ( soit 1/4 de son chiffre d’affaire)
      Or
      8000/ 4 = 2000
      Il lui faut donc trouver 8000$ pour en gagner 2000!

      Par contre, si les impôts sont déjà bas, l’état ne peut plus  » donner » a l’entreprise de cette manière …

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Carl Menger est non seulement le fondateur de l’École autrichienne d’économie, mais aussi l’un des pionniers de la science économique moderne par la publication de son ouvrage classique, Principes d’économie politique, en 1871. Comme ses disciples qui lui succèderont, Carl Menger, né en 1840 dans l’Empire austro-hongrois, est à la fois un homme de pensée et d’action. Il a débuté sa carrière comme journaliste, avant d’être successivement employé dans un ministère, universitaire, tuteur du prince héritier de la couronne impériale, et conseiller... Poursuivre la lecture

L’héritage s’accepte en général à bras ouverts. Mais dans le domaine des idées, les répulsions sont plus vives, plus durables. Un cas frappant de rejet des héritages intellectuels s’observe dans l’économie politique, comme on disait jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Avant que l’Angleterre de Ricardo ne se place à la tête des nations dans ce domaine, la France fut le berceau de cette science nouvelle et sa nourricière la plus généreuse.

Ce fut un Français qui écrivit le premier ouvrage sur la monnaie ; un Français qui publia le prem... Poursuivre la lecture

Recalé au Salon du livre de Buenos Aires pour présenter son nouveau livre Capitalisme, Socialisme et le piège néoclassique, Javier Milei s'est rabattu sur la fameuse salle de concert Luna Park où l'attendait l'ovation triomphante de 8000 spectateurs militants.

Accueilli par les cris de « Libertad, libertad, libertad ! », Milei a continué à mener sa bataille politique et culturelle contre le péronisme en faisant répéter à la foule en furie son slogan devenu culte « Viva la libertad carajo » (vive la liberté bordel !). En veste en cuir d... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles