Revenus et patrimoine des ménages

Principaux indicateurs et des analyses spécifiques de l’Insee sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine

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Revenus et patrimoine des ménages

Publié le 29 avril 2011
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Les revenus et le patrimoine des ménages, de la collection Insee Références, présente les principaux indicateurs et des analyses spécifiques sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine. L’édition 2011 propose une synthèse des évolutions des inégalités et de la pauvreté de 1996 à 2008, ainsi qu’une analyse des comportements de détention patrimoniale. Quatre dossiers la complètent : l’effort monétaire des ménages pour se loger, les effets du salaire horaire, de la durée d’emploi et du temps partiel sur les écarts de niveau de vie, le niveau de vie des descendants d’immigrés et l’effet d’une naissance sur le niveau de vie. Enfin, 27 fiches thématiques fournissent des chiffres essentiels, commentés et illustrés, sur les revenus, le niveau de vie, la pauvreté, le patrimoine et l’endettement.

Inégalités de niveau de vie et pauvreté de 1996 à 2008

Entre 1996 et 2008, les inégalités de niveau de vie évoluent peu. Cependant, jusqu’en 2004, celles-ci se réduisaient sous l’effet d’une hausse plus marquée des niveaux de vie situés au bas de la distribution, malgré une hausse concomitante du poids du haut de la distribution. Depuis 2004, elles ont plutôt tendance à augmenter en raison d’une hausse du poids du haut de la distribution, principalement sous l’effet de la dynamique des revenus du patrimoine dont disposent les personnes les plus aisées. De 1996 à 2008, le niveau de vie des non-salariés augmente plus vite que celui des salariés. Mais d’une année à l’autre son évolution est plus erratique. Le niveau de vie des ouvriers augmente plus régulièrement que celui des autres salariés. De toutes les configurations familiales, les couples avec trois enfants ou plus sont celles pour lesquelles le niveau de vie augmente le plus. Le taux de pauvreté monétaire atteint 13% en 2008. Il est en recul de 1,5 point par rapport à 1996, la baisse portant surtout sur la période 1997- 2001. Les personnes au chômage sont de plus en plus exposées au risque de pauvreté et le rôle protecteur de l’emploi contre la pauvreté se renforce. Les personnes vivant dans des familles nombreuses avec deux parents sont de moins en moins pauvres. À l’inverse, la pauvreté des familles monoparentales s’accroît.

Les choix de détention patrimoniale des ménages ne sont pas seulement liés à leurs ressources

En 2010, 94% des ménages vivant en France détiennent un patrimoine privé. Deux ménages sur trois possèdent à la fois des actifs financiers et des biens immobiliers. Les ménages jeunes et plutôt modestes ont un portefeuille peu diversifié, privilégiant les livrets d’épargne. Le milieu du cycle d’activité est une phase souvent favorable au développement de son patrimoine. Les ménages ayant un niveau de ressources intermédiaire en commencent la constitution tandis que les plus aisés le diversifient, en s’orientant notamment vers des produits préparant la retraite. Les choix de portefeuille des ménages plus âgés dépendent de leur aisance financière : les plus modestes se concentrent sur des produits peu risqués ; les ménages ayant un niveau de ressources moyen préfèrent des produits favorisant la transmission ; les plus aisés optent pour un patrimoine varié, orienté vers l’immobilier. Si l’âge, le statut professionnel et le niveau de ressources influent sur la composition du portefeuille patrimonial, l’héritage familial et les événements ayant pu survenir depuis l’enfance jouent aussi un rôle important. Ne pas posséder de patrimoine privé est très lié à la faiblesse des ressources financières, aux difficultés à faire face aux échéances, aumilieu d’origine et au fait d’habiter dans une grande agglomération.

Le taux d’effort des ménages en matière de logement : élevé pour les ménages modestes et les locataires du secteur privé

Le taux d’effort, rapport entre les dépenses engagées pour l’habitation principale et le revenu disponible, mesure le coût du logement dans les ressources des ménages. En 2007, ce coût représente une charge élevée pour les ménages modestes ainsi que pour les locataires du secteur privé et les accédants à la propriété. Néanmoins, les aides aux logements jouent un rôle « redistributif » important qui permet aux ménages ayant de faibles ressources financières de réduire ces dépenses. Au cours de la période 2004-2007, la variation du taux d’effort médian est faible. Cependant, selon le statut d’occupation et le niveau de vie, les évolutions sont contrastées. Les fortes variations de taux d’effort, soit plus de 30%, que connaissent les ménages de 2004 à 2007 sont davantage liées à des variations de dépenses en logement que de revenu.

Écarts de niveau de vie : l’impact du salaire horaire, du temps partiel et des durées d’emploi

Quatre facteurs permettent de rendre compte de l’essentiel des inégalités de niveau de vie entre salariés : le salaire horaire net, le volume de travail rémunéré, la composition du ménage dans lequel ils vivent et les revenus individuels apportés par les autres membres du ménage. C’est ce dernier facteur qui apparaît le plus important. Les salariés situés dans le bas de l’échelle des salaires horaires (premier quintile) ont, en moyenne, un niveau de vie inférieur de 13% à celui des salariés un peu mieux payés à l’heure (deuxième quintile). Outre le salaire horaire, le volume de travail effectué sur l’année joue un rôle important : temps très partiel et courte durée d’emploi sont associés à de faibles niveaux de vie. Si l’on tient compte de ces spécificités d’emploi (emplois plus précaires, durées hebdomadaires de travail plus faibles, etc.), l’écart de niveaux de vie est de 10,5%. Le taux de pauvreté monétaire s’élève à 6% pour l’ensemble des salariés et à 16% pour ceux dont le salaire horaire est le moins élevé. Comme pour le niveau de vie moyen, le volume de travail effectué influe fortement sur le risque de pauvreté monétaire des salariés.

Le niveau de vie des descendants d’immigrés

En 2008, le niveau de vie des descendants directs d’immigrés est compris entre celui des immigrés et celui des Français de parents nés français. Les descendants d’immigrés d’origine européenne ont un niveau de vie proche de celui des Français de parents nés français, tandis que les descendants d’immigrés originaires d’Afrique ont un niveau de vie inférieur en moyenne de 30%. Une partie de cet écart s’explique par les caractéristiques sociodémographiques des descendants d’immigrés, plus jeunes que le reste de la population française. À caractéristiques sociodémographiques comparables, les descendants d’immigrés africains de moins de 25 ans ont un niveau de vie proche de celui des immigrés âgés de 35 à 44 ans, les plus susceptibles de vivre avec des enfants. Lorsqu’ils sont âgés de 25 à 34 ans leur niveau de vie se rapproche davantage de celui des Français dumême âge de parents nés français. 21% des descendants d’immigrés sont pauvres, soit deux fois plus que les Français de parents nés français. Le risque de pauvreté monétaire est plus élevé pour les descendants d’immigrés d’origine africaine. Celui des descendants d’immigrés originaires d’Europe est très proche de celui des Français de parents nés français.

L’effet d’une naissance sur le niveau de vie du ménage

Les niveaux de vie varient selon la structure familiale : plus élevés pour les personnes vivant en couple sans enfant, ils diminuent quand le nombre d’enfants augmente, que le parent vive seul ou en couple. Lors de la naissance d’un enfant, deux facteurs jouent dans des sens opposés. D’un côté, l’enfant ne contribue pas aux ressources du ménage et représente un coût supplémentaire, quantifié par une variation du nombre d’unités de consommation du ménage. De l’autre, une naissance représente aussi des ressources supplémentaires par le biais des prestations familiales et du quotient familial. Quelques cas types simples mettent en évidence le rôle du système fiscal et social pour compenser le coût de l’arrivée d’un enfant dans un ménage. Le suivi longitudinal de ménages montre ensuite que si le niveau de vie diminue après la naissance d’un enfant, cela est davantage lié à la modification des comportements d’activité, en particulier une réduction, voire un arrêt de l’activité professionnelle dans le ménage, qu’à la charge financière supplémentaire induite par cette naissance.

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  • Le niveau de vie a augmenté de 2004 à 2008 si je comprends bien. Maintenant, elle a régressé. Une étude effectuée par la même institution le souligne. De plus, les inégalités de revenus se sont accentuées. Le pays va mal. Quelle pourrait être la solution à cela?

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