Prévisions 2011

La théorie autrichienne des cycles économiques est fort utile pour prévoir le futur

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Prévisions 2011

Publié le 4 février 2011
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La théorie autrichienne des cycles économiques est fort utile pour expliquer les fluctuations économiques passées et pour comprendre ce qu’il se passe présentement, mais est-elle aussi utile à prévoir le futur ? Oui, à conditions de bien prévoir les actions des politiciens et des banques centrales (bailout, stimulus, quantitative easing, règlementation, subventions, etc.) Dans le même ordre d’idées, les mouvements boursiers sont difficiles à prévoir lorsque les investisseurs baignent dans les liquidités et ont accès à du crédit facile.

Dans un système monétaire déficient comme celui dans lequel nous oeuvrons présentement, il est facile pour un économiste autrichien de tomber dans le piège du pessimisme et de conserver ses épargnes sous forme de lingots d’or. Je crois que c’est une bien mauvaise idée. Au contraire, ce que l’ABCT nous permet de réaliser est que les cycles économiques surviennent au gré de l’endettement et de la création de monnaie, et que ceux-ci peuvent mener à des opportunités d’investissement fort intéressantes. La bourse est donc à la fois un bon moyen de se protéger de l’inflation et de profiter des tendances cycliques et séculaires qui animent l’économie.

Économie mondiale

La reprise économique mondiale va se poursuivre, menée par les pays émergents. Cependant, le taux de croissance va ralentir alors que les gouvernements vont couper dans leurs dépenses et hausser les taxes pour tenter de balancer leur budget et que les banques centrales commenceront à resserrer le crédit pour contrer l’inflation et le surendettement.

Néanmoins, les prix des métaux industriels tels que le cuivre devrait se maintenir à des niveaux élevés (pour le cuivre, je pense qu’il demeurera au dessus de $4). Quant à l’or, son prix semble avoir amorcé une tendance à la baisse. Si certains spéculateurs décidaient de liquider leurs positions, une sévère correction pourrait survenir à court terme. Ceci étant dit, la tendance demeurera à la hausse à moyen et long terme.

Avec un prix du pétrole qui frôle les $90, les pays de l’OPEC se permettent de produire en-deçà de leurs quotas. D’autre part, les inventaires sont adéquats malgré la hausse de la demande. Je ne crois donc pas que le pétrole dépassera les $100 en 2011, à moins d’un événement spécifique (guerre, ouragan, accident, etc.) Le prix nord-américain du gaz naturel devrait demeurer entre $3,50 et $4,50, à moins d’un sévère ouragan dans le Golfe du Mexique.

L’économie européenne sera encore en difficultés à la fin de 2011 et ce tant que les failles de la zone euro ne seront pas réglées. Quant au Japon, malgré les quelques indicateurs économiques encourageant observés récemment, je crois que la croissance économique y demeura faible.

Ainsi, les moteurs de la croissance économique mondiale demeureront la Chine, l’Inde, le Brésil, le Chili, la Colombie et le Pérou.

Économie américaine

Je pense que le risque de retour en récession est largement écarté à court et moyen terme aux États-Unis. La croissance économique demeura donc positive, mais médiocre. Les ajustements nécessaires à remettre l’économie sur ses rails suite aux excès du boum se produisent à un rythme excessivement lent en raison des interventions gouvernementales et monétaires.

En 2010, les profits des entreprises ont connu un rebond qui m’a surpris. Celles-ci ont réduit leurs coûts et leurs effectifs, alors que les ventes ont augmenté légèrement. Ces profits ont motivé un rebond de l’investissement, aussi alimenté par la force des marchés financiers. Ainsi, grâce à ces investissements, la création d’emploi devrait se poursuivre lentement, ce qui ne sera cependant pas suffisant pour réellement améliorer le taux d’emploi.

Le marché immobilier demeurera en lambeaux, étant inondé par les reprises de finance, lesquelles absorberont tout rebond des ventes. Le chômage demeurera donc élevé dans le secteur de la construction ainsi que dans toutes les industries qui y sont reliées. En revanche, l’industrie manufacturière s’en sortira mieux. L’indice ISM, baromètre du secteur manufacturier américain, a atteint 60,8 en janvier, un niveau indiquant une reprise économique. En fait, l’industrie américaine bénéficie de la reprise des ventes d’automobiles et d’une hausse des exportations.

L’inflation demeurera faible selon moi. L’énergie et la nourriture ne représentent que 12% de la consommation américaine ; leur impact sera donc faible sur l’inflation générale (la situation est inverse dans les pays émergents). Je ne crois pas que la vélocité de la monnaie augmentera suffisamment pour générer une hausse dramatique des prix en 2011. Beaucoup de monnaie a été créée ces dernières années, mais il faudra une hausse de l’endettement pour que ces réserves bancaires (M0) soient converties en prêts (M2) et donc que cette monnaie soit injectée dans l’économie. Or, je ne crois pas que la faible reprise économique à laquelle nous assistons sera suffisante pour induire le consommateur américain à retourner sur la voie de l’endettement (pour le moment).

Finalement, je crois que le dollar américain terminera l’année à un niveau légèrement plus élevé que celui auquel il l’a commencée.

Économie canadienne

En 2011, le retour en force des projets de sables bitumineux et la reprise des ventes d’automobiles aideront certainement notre économie. Cependant, les ménages canadiens ont vu leur endettement augmenter significativement ces dernières années, ce qui représente un risque. Un effondrement majeur de notre marché immobilier aurait des conséquences dramatiques pour l’économie puisque énormément d’emplois ont été créés dans l’industrie de la construction depuis la récession. Les prix des maisons ont connu un pic l’an passé et sont maintenant sur une tendance baissière. Le gouvernement a resserré quelque peu les règles concernant les prêts hypothécaires et les banques coopèreront certainement à cet exercice visant à calmer les ardeurs de la population en resserrant les conditions de crédit. Est-ce qu’on réussira à générer un « atterrissage en douceur » ? Je pense que oui, mais cela aura comme impact de ralentir (sainement) la croissance économique. Je ne crois donc pas que la performance de l’économie canadienne sera particulièrement spectaculaire cette année et le risque de surprise est à la baisse. Pour ce qui est du dollar canadien, je pense qu’il se maintiendra autour de la parité avec le dollar américain.

Recommandations de placements

Je pense que les actions feront mieux que les obligations en 2011, mais je crois cependant que les rendements seront nettement inférieurs à ceux observés en 2010. Les actions nord-américaines ne se transigent pas à prix d’aubaine, mais ne sont pas trop chères non plus. Je m’attends donc à un rendement de 8% à 10% à ce niveau.

Au niveau des titres à revenus fixes, je continue de recommander les obligations corporatives d’entreprises solides. J’éviterais tout titre gouvernemental à ce point-ci.

Lorsque l’on considère les marchés boursiers, il ne faut pas oublier que ceux-ci peuvent connaître une performance différente de l’économie locale. Par exemple, beaucoup d’entreprises canadiennes réalisent une part importante de leurs profits et de leur croissance à l’extérieur du Canada. Même chose aux États-Unis. Je favorise donc des titres d’entreprises qui ont une exposition aux marchés émergents, qui bénéficient des prix élevés des métaux, de l’énergie, de la nourriture et des investissements massifs en infrastructures. Beaucoup d’entreprises canadiennes rencontrent cette exigence.

Je crois donc que la bourse canadienne devrait relativement bien faire en 2011, surtout si notre devise demeure forte et/ou s’apprécie.

Au Canada, je privilégie les titres d’assurance-vie, de santé, de télécommunications, de biens industriels, de fertilisants et de métaux industriels. J’ai une perspective neutre envers les banques, les médias, les pétrolières, les infrastructures énergétiques (surtout oléoducs) et de technologie. J’ai une perspective négative envers les entreprises aurifères, gazières, immobilières, de commerce de détail, de transport et les services publics.

Aux États-Unis, je favoriserais les secteurs des biens industriels, de santé, de technologie et de télécommunications. Je focuserais sur les entreprises qui génèrent des exportations vers les pays émergents.

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