Système public des pensions en difficulté au Québec

Une réforme nécessaire pour redonner le contrôle aux travailleurs

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Système public des pensions en difficulté au Québec

Publié le 23 novembre 2010
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Malgré les augmentations de cotisations importantes, le système public de pensions québécois se trouve toujours sous le taux d’équilibre qui permettrait de maintenir une réserve stable. Au taux actuel, la réserve du Régime des rentes du Québec diminuera à compter de 2023, pour être complètement vide en 2037.

Les mêmes causes produisent généralement les mêmes effets. De ce côté-ci de l’Atlantique, les systèmes publics de pension – véritable arnaque pyramidale – sont virtuellement en faillite. Il en est de même dans ce paradigme de la social-démocratie en Amérique du Nord qu’est le Québec.

Alors que la Régie des rentes du Québec propose une nouvelle hausse des cotisations payées par les travailleurs, Éric Duhaime, titulaire d’une maîtrise en administration publique de l’ÉNAP et consultant en développement démocratique, considère, dans une Note économique publiée par l’Institut économique de Montréal, que le Québec devrait plutôt réformer son système public d’épargne-retraite en s’inspirant – comme une trentaine de pays – de l’expérience chilienne. Pour Duhaime, la meilleure façon de garantir l’avenir de l’épargne-retraite des jeunes Québécois d’aujourd’hui serait – tout en garantissant les prestations des retraités actuels comme l’a fait le Chili – de donner la liberté aux travailleurs toujours actifs de choisir d’investir pour leurs vieux jours dans leur propre compte d’épargne-retraite plutôt que de les obliger à compter sur la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Situation du système public des pensions au Québec

Le Régime des rentes du Québec, entré en vigueur en 1966, est un régime de retraite universel administré par l’État, auquel tous les travailleurs de 18 à 70 ans doivent contribuer. Sa situation financière est devenue de plus en plus précaire en raison de la hausse de l’espérance de vie, du faible taux de natalité et de la croissance des salaires plus lente que prévue. En conséquence, les taux de cotisation ont été augmentés de 3,6 % des revenus de travail admissibles de 1966 à 1986 à 9,9 % depuis 2003. En d’autres mots, les générations futures seront dans l’obligation de cotiser beaucoup plus que leurs aînés pour n’avoir droit qu’à des prestations comparables, voire moindres.

Malgré ces augmentations de cotisations importantes, le système public de pensions québécois se trouve toujours sous le taux d’équilibre qui permettrait de maintenir une réserve stable. Au taux actuel, la réserve du Régime des rentes du Québec diminuera à compter de 2023, pour être complètement vide en 2037 selon les plus récentes estimations actuarielles. Les pertes historiques enregistrées par la Caisse de dépôt et placement du Québec en 2008, notamment, ont ramené la date fatidique à 2037 alors qu’on pensait auparavant que la réserve se viderait en 2051.

Alors qu’en 1986 on comptait sept travailleurs par retraité, il n’en reste aujourd’hui que trois et la proportion ne sera plus que de deux travailleurs par retraité en 2020. Or, un système comme celui du Régime des rentes du Québec – en vertu duquel les cotisations actuelles des travailleurs sont versées dans une réserve qui sert à payer les prestations actuelles des retraités – implique que le nombre de travailleurs soit beaucoup plus important que le nombre de retraités. Dans le cas contraire, les travailleurs doivent supporter un fardeau trop lourd pour maintenir le régime à flot.

Idées de réforme pour redonner le contrôle aux travailleurs

Le Chili éprouvait des problèmes semblables il y a trois décennies. Ce pays entreprit alors une réforme misant sur les vertus de la responsabilité individuelle. Le ministre du Travail de l’époque, José Piñera (titulaire d’un doctorat en économie de l’Université Harvard, président-fondateur du International Center for Pension Reform), remplaça le système public de régime de retraite par un système de capitalisation et de comptes d’épargne-retraite individuels, où chaque travailleur dispose de son compte, géré par le secteur privé. Des gestionnaires privés de fonds communs de placement sont autorisés à gérer ces comptes d’épargne-retraite dans le cadre de règles strictes fixées par l’État. Le travailleur choisit librement ses fonds et ses administrateurs parmi ceux qui ont été approuvés, en fonction de sa tolérance au risque, de son âge, de sa sécurité financière, de sa famille, etc. Aujourd’hui, 95 % des travailleurs chiliens sont couverts par le nouveau système. Au cours des 26 premières années suivant son entrée en vigueur, le rendement annuel des épargnants, en tenant compte de l’inflation, s’est élevé à 10,3 %.

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