Un article de l’aleps.
Il y a un peu plus de 30 ans, George Gilder publiait un ouvrage intitulé Richesse et Pauvreté, livre devenu un best-seller mondial. L’auteur, chercheur, économiste et investisseur, montrait que l’interventionnisme de l’État ne peut réduire la pauvreté et que seule la croissance économique et le développement peuvent le faire.
Dans son dernier essai, G. Gilder insiste à nouveau sur le fait que le gouvernement n’a rien à faire dans le processus économique. Plus encore, il démontre que l’État est complètement dépassé par l’évolution de l’économie.
Les crises, ou les périodes de croissance, sont si spontanées qu’on ne peut pas intervenir dans le processus. Cette transformation est due à une révolution entrepreneuriale. G. Gilder démontre comment nous sommes en train de vivre l’économie de l’information, dans laquelle l’entrepreneur est l’artisan de la croissance. Il suffit de le laisser faire pour que la croissance économique soit au rendez-vous ; avec moins de réglementations, moins de taxes et plus de simplifications. C’est l’écho du célèbre « laissez-nous faire » du marchand Legendre lorsque Colbert lui demandait ce que l’État pouvait faire pour aider le commerce.
Le “laissez-nous faire” : c’est tout ce dont a besoin l’entrepreneur pour créer des emplois. En 2010 par exemple, tous les nouveaux emplois américains ont été créés par des entreprises de moins de 5 ans d’existence. Et cela va continuer. La reprise américaine n’est donc pas due à la relance budgétaire et à la politique de « stimulus », pur gaspillage contre-productif, mais à la créativité et au dynamisme des entrepreneurs.
Le livre de Gilder s’inscrit dans la conception autrichienne de l’entrepreneur, telle qu’on la trouve clairement exposée par Israël M. Kirzner, dans son ouvrage publié en français sous le titre Concurrence et esprit d’entreprise (Economica, 2005). À la différence de Schumpeter qui fait de l’entrepreneur un « risque-tout » et présente le profit comme une prime de risque, Kirzner soutient que l’entrepreneur ne risque rien, parce qu’il a par rapport à tous les autres une antériorité d’information. Il a compris l’évolution des marchés, les besoins insatisfaits et les moyens de les satisfaire, même sans introduire des produits nouveaux ou des techniques différentes. Tel est le pouvoir extraordinaire de l’information et de ceux qui savent la capter et l’interpréter en temps voulu.
Encore faut-il que l’information ne soit pas brouillée par les faux prix (décidés par l’État) ou les réglementations (qui ruinent l’entreprise).
— George Gilder, Knowledge and Power: The Information Theory of Capitalism and How It Is Revolutionizing Our World, Regnery Publishing Inc, 2013, 400 pages.
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Sur le web.
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