10 pays dessinent les États-Unis d’Europe

Ce groupe a été lancé le 20 mars avec une réunion à Berlin de neuf ministres européens des affaires étrangères (de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, d’Autriche, d’Espagne, du Portugal, d’Italie et de Pologne, et aussi d’Allemagne), rejoints plus tard par le Danemark, ce qui fait un groupe de dix.

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10 pays dessinent les États-Unis d’Europe

Publié le 22 juin 2012
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La forme finale des États-Unis d’Europe commence à émerger et, par la nature des choses, ce n’est plus qu’une question de temps avant que les europhiles ne tentent de la transformer en réalité.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume Uni.

Des réformes institutionnelles de l’UE sont nécessaires pour « rendre l’Union Européenne et l’euro irréversibles ». L’UE devrait avoir moins de commissaires mais une commission plus puissante, qui devrait devenir « un vrai gouvernement européen ».

Il devrait y avoir un président de l’UE unique, élu par suffrage direct, et un parlement à deux chambres similaires aux États-Unis, avec leur sénat et leur chambre des représentants. La chambre haute serait un conseil national des ministres, égal en statut du parlement européen. À long terme, le parlement deviendrait une vraie législature, avec le droit d’initier des lois (structure montrée dans ce graphique).

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Il devrait aussi y avoir un corps de gardes frontières européens commun, des visas européens plutôt que nationaux, l’expansion de la politique extérieure et de défense commune, avec des décisions prises à la majorité qualifiée, la création d’une armée de l’UE, et un contrôle plus direct des budgets nationaux.

Voici les recommandations intermédiaires du « groupe futur » (Zukunftsgruppe) sur l’Union européenne, présentées à Barroso, à Van Rompuy, au président de la BCE Mario Draghi, et au président de l’eurogroupe Jean-Claude Juncker, qui forment le « quatuor ».

À l’initiative du ministre allemand des affaires étrangères Guido Westerwelle, ce groupe a été lancé le 20 mars avec une réunion à Berlin de neuf ministres européens des affaires étrangères (de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, d’Autriche, d’Espagne, du Portugal, d’Italie et de Pologne, et aussi d’Allemagne), rejoints plus tard par le Danemark, ce qui fait un groupe de dix.

Il a été mis en place au départ pour adopter une approche plus large des défis auxquels fait face l’Union Européenne. Le but était de lancer un débat stratégique traitant spécifiquement de la question « Où avons-nous besoin de plus d’Europe ». Pas « en avons-nous besoin », mais bien, « où ? »

Le rapport de huit pages a été largement commenté par la presse germanophone, y compris Handelsblatt, Die Welt, le Frankfurter Allgemeine Zeitung et Die presse. Jusqu’ici cependant, la seule réaction dans la presse britannique semble avoir été dans le Financial Times [et en France ? NdT], ce qui reflète le manque d’attention accordée aux discussions de plus en plus importantes sur un nouveau traité de l’UE.

Et, bien qu’on n’anticipe pas que ces questions précises soient abordées au conseil européen du 28 juin, elles sont tout à fait en accord avec la ligne prise par le « quatuor » aussi bien que par Merkel.

De plus, le Zukunftsgruppe n’a pas encore terminé ses délibérations. Il vise de présenter son prochain rapport au début de l’automne, à temps pour la conférence intergouvernementale attendue sur un nouveau traité pour l’union fiscale et politique. La prochaine consultation est en Espagne en juillet et ensuite avec le nouveau ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius.

Si certains de ces changements venaient à être mis en place, voire tous, ils déclencheraient sans doute des référendums dans de nombreux pays de l’UE, et très certainement au Royaume-Uni, comme ils dépassent largement la zone euro.

Mais, même s’ils ne sont pas adoptés, le fait que de tels changements soient envisagés indique la direction générale qui est suivie. Ceci devrait être pris comme un avertissement. La forme finale des États-Unis d’Europe commence à émerger et, par la nature des choses, ça ne peut être qu’une question de temps avant que les « collègues » ne tentent de la transformer en une réalité.

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