À la rescousse du patrimoine faunique québécois !

Le Québec de demain se construira à l’aide de barrières

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À la rescousse du patrimoine faunique québécois !

Publié le 4 mai 2011
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Ce que nous annonçons aujourd’hui, mes collègues et moi, c’est l’intégration complète des terres privées dans la zone protégée. En d’autres termes, l’étalement de la superficie faunique protégée à l’ensemble du territoire québécois.

Depuis que je circule sur les routes de campagne, il m’arrive souvent de voir des petites bêtes écrasées sur la chaussée. Beaucoup de petites bêtes écrasées. Des animaux sauvages, mais aussi des animaux de compagnie. À toutes les fois, je me dis : « Il doit bien y avoir une façon de mettre un terme à cette boucherie ». Eh bien, comme dirait l’autre, « où il y a un problème, il y a une solution ! » Figurez-vous donc que le gouvernement vient d’annoncer un ambitieux plan qui vise à réduire de façon drastique le nombre de ce que les Anglais ont su si bien nommer : Roadkills.

Voici la retranscription du point de presse d’une délégation de ministres provinciaux, avec à leur tête la ministre des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, Mme Nathalie Normandeau, présenté le vendredi 18 août 2013, 9 h 48, à la Salle Bernard-Lalonde (1.131) de l’Hôtel du Parlement, à Québec.

(Dessin de presse : René Le Honzec)

Alors, mesdames et messieurs, bonjour. Évidemment, vous êtes au courant de la tragédie qui a frappé notre gouvernement. Mon collègue et ami, Pierre Corbeil, le ministre responsable des Affaires autochtones et ministre responsable des régions de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, a été victime d’un accident. En route vers Amos, où il devait inaugurer le tout nouvel établissement carcéral de la ville, sa voiture a frappé un orignal. À l’heure où l’on se parle, Pierre et son chauffeur reposent dans un état stable et satisfaisant au Centre de santé et de services sociaux de Val-d’Or. Plus de peur que de mal, cette fois-ci. Mais cet accident met en lumière une réalité bien triste : la détérioration accélérée et continue de notre patrimoine faunique. En effet, chaque année, des dizaines de milliers d’orignaux, de chevreuils, de ratons laveurs, de renards, de grenouilles, d’oiseaux, etc., meurent sous les roues de nos voitures et de nos camions. En plus d’être une véritable hécatombe, il s’agit d’une perte inestimable de richesse collective. Il a fallu agir. Et nous avons agi.

Depuis plusieurs mois, avec l’aide du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. Sam Hamad, du ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, M. Laurent Lessard, du ministre délégué aux Transports , M. Norman MacMillan, du ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune , M. Serge Simard, de la ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Mme Line Beauchamp, ainsi que des 10 ministres des Régions du Québec, dont 8 sont ici présents : Mme Monique Gagnon-Tremblay, Mme Michelle Courchesne, Mme Julie Boulet, M. Laurent Lessard, M. Pierre Corbeil, à qui l’on souhaite un prompt rétablissement, M. Norman MacMillan, Mme Nicole Ménard, M. Serge Simard, et moi-même, ministre responsable de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, notre gouvernement a élaboré un plan national d’encadrement de la faune. Le triste accident de M. Corbeil n’a fait qu’en accélérer le dévoilement.

Ce plan structurant et durable, en plus de préserver notre patrimoine faunique, va dynamiser les régions et créer des milliers d’emplois. Il repose en partie sur les assises du Règlement sur les habitats fauniques. Ce règlement décrit les habitats fauniques protégés légalement et précise ceux qui font l’objet d’un plan. Présentement, onze types d’habitats fauniques ont été identifiés au règlement et neuf font obligatoirement l’objet d’un plan. La cartographie officielle comprend les habitats fauniques protégés par le règlement et localisés en tout ou en partie sur les terres du domaine de l’État. On y retrouve aussi les habitats fauniques localisés sur les terres privées, actuellement non protégés par le Règlement sur les habitats fauniques. Les inventaires fauniques permettent de délimiter les habitats fauniques. À ce jour, 1.581 habitats fauniques ont été cartographiés pour une superficie protégée de 55.585 km². En actualisant sa cartographie des habitats fauniques, l’organisme Faune Québec assure la conservation de la biodiversité et participe largement au réseau québécois des aires protégées. Le but de la cartographie des habitats fauniques est donc de préserver le patrimoine faunique aux fins de conservation et aussi de mise en valeur ; de mieux saisir l’importance de ces milieux de vie tant pour la faune que pour les citoyens ; d’orienter l’aménagement du territoire et le développement durable ; et de pratiquer une gestion prudente et intégrée.

Ce que nous annonçons aujourd’hui, mes collègues et moi, c’est l’intégration complète des terres privées dans la zone protégée. En d’autres termes, l’étalement de la superficie faunique protégée à l’ensemble du territoire québécois. Il s’agit d’une avancée extraordinaire vers une occupation totale de notre territoire national, pour le bien commun de toutes les Québécoises et de tous les Québécois. Concrètement, ce plan de préservation du patrimoine faunique collectif passe par l’élaboration et l’installation d’un réseau de clôtures de plusieurs milliers de kilomètres le long de toutes les routes qui sillonnent les terres publiques et privées du Québec – le réseau routier du Québec comprend environ 185.000 km de routes. Le but étant de restreindre l’accès aux routes pour les animaux tout en leur donnant des aires protégées dans lesquelles ils pourront évoluer en toute sécurité. Là où il existe présentement des traverses naturelles de type migratoires, nous créerons des ponts ou des tunnels, selon la composition du terrain, pour faire en sorte de respecter les habitudes de vie des animaux.

Notre gouvernement, dans un effort de développement durable et de proximité, va créer Clôture-Québec : un organisme sans but lucratif dont le mandat sera de protéger le patrimoine faunique à l’aide, comme son nom l’indique, de clôtures. En cette période financière difficile, notre gouvernement prend plus que jamais au sérieux la gestion des deniers publics. C’est pourquoi Clôture-Québec va d’abord privilégier les entreprises québécoises accréditées et spécialisées dans le domaine de la clôture commerciale et industrielle. Des appels d’offre seront lancés au niveau national pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix pour le contribuable. De plus, des matériaux durables et respectueux de l’environnement seront privilégiés. Pas question pour nous d’utiliser des matériaux comme le plastique ou le PVC.

Dans les faits, il s’agira du plus grand chantier de construction québécois depuis les barrages de la Baie-James. Toute la collectivité sera mise à contribution. L’installation de clôtures à travers le territoire va entraîner des retombées économiques importantes pour les nombreuses régions dévitalisées ou en voie de le devenir. Elle va inciter nos jeunes à demeurer dans les régions et à les repeupler. Pour ceux qui seraient tenté de dire que notre gouvernement ne créera dans les faits qu’une vaste offre de McJobs, sachez qu’à l’heure où l’on se parle, le secteur de l’embauche est ouvert au processus d’accréditation syndicale. Nous pensons qu’en accélérant ce processus, nous allons attirer les meilleurs candidates et candidats et, du fait même, faire rouler encore plus l’économie régionale (applaudissements des représentants de la presse). Car n’oublions pas… n’oublions pas que ces employés bien payés paieront éventuellement des taxes qui reviendront à la collectivité. Pour chaque dollar investi, nous prévoyons une retombées de trois dollars et cinquante cents.

Je me permets d’ouvrir une parenthèse ici. Les municipalités, n’étant pas affectées par la première phase du projet, ne recevront pas un sou de plus de Québec. Ce n’est que lors du déploiement de la seconde phase du plan qu’elles seront appelées à jouer un rôle accru dans la préservation du patrimoine faunique. Ce n’est qu’à ce moment qu’elles seront en mesure de recevoir une aide financière accrue. Mais comme Clôture-Québec se concentrera d’abord sur les autoroutes, les routes nationales, régionales et collectrices (c’est-à-dire, les routes sur lesquelles les automobilistes sont autorisés à rouler à une vitesse de 60km et 100km à l’heure), nous estimons économiser quelque $2,3 milliards (applaudissements des représentants de la presse). En effet, l’idée de répartir le projet sur deux phases nous permet de réaliser des économies d’échelle importantes que l’on n’aurait pu réaliser si nous avions opté pour un projet à réalisation intégrée – c’est-à-dire, en bloc. Notre gouvernement, je le répète, a à coeur l’intérêt des contribuables.

Le type de clôture privilégié par Québec-Clôture sera le grillage soudé galvanisé. Il s’agit d’un grillage dernier cri récemment mis au point. Sa fabrication a été rendue possible par la maîtrise de la soudure par point – pour ceux qui connaissent un peu la chose, il s’agit d’un temps de cycle très bref pour des soudures de très bonne qualité sur des fils de moyenne ou forte épaisseur et à très grande résistance, avec une préservation de la protection due à la galvanisation riche, crantage automatique des fils horizontaux, etc. La maille progressive par point représente une alternative économique à la maille régulière traditionnelle – encore des économies d’échelle. Les conditions de pose, facilitées par l’utilisation de peignes de tension et de pinces à cranter, l’esthétique, très valorisante sur les terrains plats, mais aussi en zones montagneuses ou humides, la possibilité de nappes raidies à l’extrême, la facilité de pose sur les grands linéaires, et le prix de revient sans concurrence, placent ce type de grillage dans une position tout à fait enviable dans la gamme actuelle de grillages résistants et bon marché. C’est pourquoi nous l’avons privilégiée.

Le Québec d’hier s’est construit à l’aide de barrages, celui de demain se construira à l’aide de barrières. Le projet de la Baie-James a été réalisé en dix ans, au coût de $14 milliards. Celui de Clôture-Québec le sera en cinq ans et coûtera près de $7 milliards. Ce projet hautement collectif et durable sera à nos petits enfants ce que l’hydro-électricité a été pour notre génération. Un projet dont les générations futures seront fières. Un projet qui fera l’envie du reste de la communauté internationale. Le Québec s’apprête à faire un important choix de société ; celui d’investir collectivement dans la protection de ses régions et de son patrimoine faunique. Nos animaux ont fini d’être victimes de notre insouciance. Ils pourront dorénavant vivre paisiblement et enrichir la collectivité. Je suis fière de mon gouvernement, je suis fière du Québec. Merci.

Article paru dans Le Québécois Libre n° 288 du 15 avril 2011, reproduit avec la permission de l’auteur.

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  • bonne blague. Enfin, j’espère que c’est une blague (après tout, il sont certainement prêts à tout). non ?

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