5 politiques socialistes qui ont détruit l’économie bolivienne

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5 politiques socialistes qui ont détruit l’économie bolivienne

Publié le 11 septembre 2024
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L’économie bolivienne ne se porte pas très bien. En voici cinq raisons.

On ne pense pas souvent à la Bolivie, petit pays situé au cœur de l’Amérique du Sud. Mais dès qu’on l’évoque, outre les montagnes et les lamas, on pense au socialisme et à Evo Morales. Certains vont même jusqu’à parler de « miracle socialiste » en raison de sa stabilité économique et monétaire dans les années 2010. Pourtant, cette perception est loin de la réalité.

Le parti politique bolivien actuel, Movimiento al Socialismo (Mouvement vers le socialisme), est au pouvoir depuis plus de 17 ans, à l’exception du gouvernement temporaire de Jeanine Áñez, qui n’a duré qu’un an, de novembre 2019 à novembre 2020. Le fait d’avoir passé près de deux décennies sous un régime socialiste a fait payer un lourd tribut à l’économie bolivienne, et les symptômes ne font que commencer à se manifester. Pour donner une idée des problèmes, voici cinq politiques socialistes qui ont détruit l’économie bolivienne :

 

1) Nationalisation des ressources naturelles

La Bolivie était sur le point de connaître l’un des plus grands booms économiques et de saisir de grandes opportunités d’investissement avec l’industrie des hydrocarbures (gaz naturel), qui a été construite par des entités privées dans les années 1990 et au début des années 2000.

Cependant, la Constitution de 2009 du Movimiento al Socialismo, en particulier l’article 311, a nationalisé cette industrie et presque toutes les autres ressources naturelles, allant de l’eau et des minéraux à l’électricité. Lorsque les prix du gaz naturel ont atteint un sommet international en 2012, les revenus, qui étaient devenus partie intégrante de l’industrie publique, ont été dilapidés dans de vains projets publics, des subventions, des salaires et des dépenses publiques excessives en général (ou gaspillage public, comme on l’appelle plus précisément).

 

2) La propriété privée conditionnelle

Dans les années 1980 et 1990, des efforts ont été faits pour renforcer les droits de propriété privée en Bolivie.

Cependant, la Constitution bolivienne de 2009 a réécrit les règles relatives à la propriété privée, déclarant à l’article 56 :

« Toute personne a droit à la propriété privée individuelle ou collective, à condition qu’elle remplisse une fonction sociale. »

Même si l’État n’exproprie pas délibérément les citoyens, l’article 56 ajoute une ambiguïté à la protection de ce droit fondamental. Il n’est pas rare que votre propriété à la campagne soit envahie et expropriée par des habitants, que vous ne puissiez pas expulser un locataire qui n’a pas payé son loyer depuis des mois, voire des années, ou que des personnes construisent soudainement une maison sur votre propriété (même à l’intérieur de la ville). L’absence de droits de propriété fait fuir les investisseurs et entrave considérablement les entreprises boliviennes.

 

3) De trois ministères à 17 ministères et 22 vice-ministères

Avant l’arrivée au pouvoir du Movimiento al Socialismo, le pouvoir exécutif bolivien était géré par le président, le vice-président et les trois grands ministères.

Cette situation a radicalement changé après la victoire du Movimiento al Socialismo aux élections de décembre 2005. Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2006, le parti a progressivement créé de nouveaux ministères et de nouvelles fonctions publiques, toutes plus inutiles les unes que les autres. La création de nouveaux offices publics sert de prétexte pour créer davantage de « parasites de l’État », comme le disait Bastiat, détournant les individus valides de la création de valeur dans la société. Voici quelques exemples de ces ministères pour illustrer leur absurdité :

  • Ministère de l’Environnement et de l’eau
  • Ministère des Cultures, de la décolonisation et de la dépatriarcalisation
  • Ministère du Développement productif et de l’économie plurielle
  • Vice-ministère de la feuille de coca et du développement intégral
  • Vice-ministère de la lutte contre la contrebande

 

Ces ministères nous apprennent deux choses : qu’ils n’apportent aucune valeur ajoutée à la société et que les socialistes font preuve d’une grande créativité lorsqu’il s’agit de nommer les bureaux.

 

4) Plus de 60 entreprises publiques

Le modèle économique du gouvernement s’appelle Modelo Económico Social Comunitario Productivo (Modèle économique social communautaire productif – encore une fois un nom créatif). Ce « modèle » est ambigu, a un caractère social et place essentiellement l’État au centre du progrès et du développement économiques, déclarant que c’est son devoir.

C’est pourquoi le gouvernement a créé plus de 60 entreprises, toutes déficitaires et arbitraires pour l’économie. Par exemple, Quipus, l’entreprise publique d’électronique destinée à « promouvoir l’utilisation de la technologie en Bolivie et dans les écoles publiques », a enregistré des pertes d’environ 5,5 millions de dollars en l’espace de cinq ans depuis sa création (et elle est toujours en activité). Ces entreprises sont maintenues à flot par la cupidité et l’arrogance, comme le suggère Hayek dans La présomption fatale.

 

5) Des impôts élevés et un système fiscal bureaucratique

La Bolivie possède l’un des pires systèmes fiscaux au monde, classé 186e sur 190 pays selon le rapport Doing Business de la Banque mondiale.

Cette situation est due à un mélange de bureaucratie et de pression fiscale excessivement élevée sur les citoyens. Selon Doing Business, les Boliviens passent 1025 heures chaque année à payer leurs impôts correctement (plus de 42 jours) et risquent de payer 83,7 % de leurs bénéfices s’ils ne les déclarent pas correctement. Une étude réalisée par l’analyste économique Diego Sánchez de la Cruz a qualifié la Bolivie d’« enfer fiscal » de l’Amérique latine, la classant au premier rang en termes de pression et d’effort fiscaux.

Sánchez de la Cruz a mené son étude en comparant le PIB et les taux d’imposition, en expliquant :

« Ce n’est pas la même chose de collecter 30 % du PIB dans un pays riche que dans un pays pauvre ».

La situation fiscale en Bolivie a conduit 80 % de l’économie à devenir informelle, c’est-à-dire à ne pas être officiellement enregistrée dans l’économie.

 

Les fruits du socialisme

La Bolivie est loin d’être un « miracle socialiste », car elle a subi une série de politiques socialistes qui ont fortement entravé son économie, empêchant la croissance et le développement.

Nous aurions pu ne pas voir ces dégâts dans les années 2000 et 2010, mais maintenant que les réserves de gaz naturel ont été épuisées, nous serons bientôt témoins des conséquences du socialisme. Les effets économiques sont généralement visibles à long terme, et la Bolivie ne fait pas exception à la règle. Le Movimiento al Socialismo a récolté les fruits des réformes économiques favorables au marché des années 1980 et 1990, mais la Bolivie commence aujourd’hui à récolter les fruits de près de deux décennies de socialisme : la crise, la misère et la décadence.

Article original publié sur la Foundation for Economic Education. 

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  • Ça ressemble à la France. Seule différence, la France part de plus haut : en 1981, la France était la 4ieme puissance mondiale. En 1982, on a eu droit aux nationalisations. Quand les dénationalisations ont eu lieu, les nouveaux entrepreneurs se sont empressé d’externaliser les moyens de productions pour éviter que cela recommence. Résultats : disparition de l’industrie : il ne reste que les services qui fonctionnent avec très peu d’investissement.
    Propriété individuelle : idem. Priorité aux locataires mauvais payeurs.
    Impôts : la France fait mieux. Et le NFP trouve qu’il faut en rajouter. Les autres aussi mais a peine un peu moins.
    Ne parlons pas de notre administration qui ne manque pas d’imagination pour créer mille et une directions ou commissions inutiles.

    • En réalité, la désindustrialisation est à l’oeuvre en France depuis le milieu des années 70, soit la fin des 30 glorieuses. Giscard n’y est pour rien, je précise ! Des raisons profondes peuvent l’expliquer : les gains de productivité, une idéologie anti-industrie (c’est sale) et pro-service (en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées), la concurrence internationale, etc. NB : Ce ne sont pas les moyens de production qui ont été externalisés, ce sont les taches administratives… Mais pas dans des proportions suffisantes pour expliquer notre déclin industriel.
      Et il y a des trucs incroyables, comme celui-ci : nous sommes le premier marché européen du 2RM, et nous n’avons plus de constructeur francais de motos.

  • La propriété privée est essentielle, fondamentale dans une société démocratique.
    “Toute personne a droit à la propriété privée individuelle ou collective, à condition qu’elle remplisse une fonction sociale.”… Cette phrase, je l’ai relue 5 fois, je n’ai rien compris. C’est quoi une propriété privée collective, c’est quoi une fonction sociale ?
    Et comment se fait qu’avec ça, on ne puisse pas expulser des squatteurs, dont la fonction sociale doit être proche de zéro ?
    Quant au Ministère des Cultures, de la décolonisation et de la dépatriarcalisation, ça me rappelle le Ministère du genre et de la diversité de l’Argentine pré-Milei.
    La Bolivie est mûre pour une grande purge libérale…

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