Dans une interview vidéo accordée au média Liber-thé, Jean-Philippe Delsol, philosophe et auteur du livre Civilisation et libre-arbitre, détaille son point de vue sur la question fondamentale du libre arbitre. La revendication de liberté a toujours été au cœur de l’histoire humaine, mais qu’en est-il du libre arbitre qui la sous-tend ?
La première question qui se pose est celle de l’existence même du libre arbitre.
Si celui-ci n’existe pas, la notion de liberté devient vaine, car elle ne nous autoriserait qu’à faire ce à quoi nous serions déjà prédestinés. Delsol souligne que de nombreuses civilisations ont vécu et vivent encore sans se préoccuper du libre arbitre. Dans l’Antiquité, par exemple, on se livrait au destin, tandis que l’Islam se soumet aux décrets divins. En revanche, pour les judéo-chrétiens, reconnaître le libre arbitre est fondamental, car cela pose les bases d’une morale et d’une responsabilité individuelle dans le fonctionnement du monde, ce qui différencie la civilisation occidentale.
Dans son ouvrage, Delsol explore l’histoire du libre arbitre et du déterminisme avec une rigueur analytique et une passion contagieuse. Il expose les différentes thèses en présence, abordant les aspects tant philosophiques qu’historiques.
L’interview aborde également les questions soulevées par le déterminisme, qui soutient que tout événement est le résultat de causes antérieures et que notre volonté n’est qu’une illusion. Delsol nous rappelle que cette conception peut remettre en question notre sentiment de liberté et de responsabilité, mais que cela ne signifie pas pour autant que le libre arbitre doive être abandonné. Il soutient que la reconnaissance du libre arbitre est indispensable pour la construction d’une société morale et éthique.
Interrogé sur les avancées scientifiques et neurologiques qui ont pu remettre en cause la notion de libre arbitre, Delsol souligne qu’elles ne peuvent pas réduire l’existence du libre arbitre à néant. Selon lui, ces découvertes scientifiques peuvent éclairer notre compréhension du fonctionnement du cerveau, mais elles ne sont pas en contradiction avec l’idée que nous sommes des agents libres capables de prendre des décisions indépendantes.
En conclusion, Jean-Philippe Delsol nous invite à plonger dans le débat fascinant sur le libre arbitre, qui continue de susciter des questionnements profonds dans notre société. Son livre, Civilisation et libre-arbitre, offre une perspective claire et enrichissante sur cette thématique fondamentale en nous rappelant que la liberté et la responsabilité individuelle sont des piliers essentiels de notre civilisation occidentale.
Quand vint son tour de répondre à la question marronnier des interviews des romanciers du vingtième siècle : «le libre arbitre, y croyez-vous ? », Isaac Bashevis Singer dit, la bouche en coeur : «Je n’ai pas le choix.»
bonjour, petite info complémentaire: Mr. Delsol est avant tout avocat (fiscaliste il me semble) et président de l’IREF
puis en tant que président de l’IREF, il me semble assez mal placé de parler de Liberté et Libre arbitre; IREF prônait il y deux ans pour l’obligation vaccinale!!!
irefeurope.org,publications:vaccination-obligatoire-une-question-ethique-autant-que-sanitaire
Pas besoin du libre arbitre pour penser la liberté : quelle drôle d’idée : le libre arbitre est pensé en rapport au péché originel : Augustin : enlevez le péché originel et ce concept du libre arbitre n’a plus aucune utilité logique : et l’Antiquité n’est pas que soumission au destin : Platon : République livre X : mythe d’Er : les âmes choisissent leur destinée future avant leur ré-incarnation
Dieu est libéral !
A l’inverse de la plupart des autres religions déterministes qui considèrent toute chose, dont la volonté des hommes, comme l’effet immédiat et direct de la volonté divine, la morale judéo-chrétienne reconnaît que le libre arbitre est fondamental pour le bon fonctionnement du monde.
Il faut en effet revenir à la parabole du jardin d’Eden dont on peut tirer 2 enseignements. Dieu ayant créé toutes choses et ayant toute capacité pour savoir exactement si l’homme allait ou non pécher (en croquant la pomme), a néanmoins laissé à celui-ci la liberté de le faire. Le premier enseignement c’est donc que Dieu, ou l’Etat, n’a pas à empiéter sur la liberté des hommes et ne doit pas leur imposer leur manière de vivre et d’agir. Le deuxième enseignement, c’est que l’homme est certes libre, mais responsable de ses actes dont il doit assumer toutes les conséquences.
Un Etat favorisant la liberté des individus, le libre-arbitre de chacun engageant sa responsabilité individuelle ce sont bien les fondements du libéralisme…