L’inquiétant vide politique français

2027 approche et il y aurait déjà comme des velléités de candidatures présidentielles dans la tête de plusieurs personnalités gouvernementales.

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Screenshot_2021-02-10 Déclaration du Premier ministre Jean Castex à l’issue du Conseil de défense Covid-19 - YouTube

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L’inquiétant vide politique français

Publié le 6 mars 2023
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Les rumeurs insistent, les bruits de couloirs républicains circulent, radio-moquette persiste : 2027 approche un peu et il y aurait déjà comme des velléités de candidatures présidentielles dans la tête de plusieurs personnalités gouvernementales…

D’ailleurs, à en croire la presse (croyez la presse, elle a amplement démontré sa crédibilité, n’est-ce pas), plusieurs poids lourds politiques pensent à l’échéance électorale de 2027 en se rasant : au début de cette année, Le Monde, quotidien de révérence, évoquait l’ambition présidentielle d’un Bruno Le Maire toujours aussi à l’aise pour dire des âneries. Manifestement, l’envie d’exterminer ce qui reste d’économie française voire d’étendre sa puissante incompétence à toute l’Europe semble titiller l’actuel locataire de Bercy.

Au début du mois de février, c’était Ed, l’épicier du premier quinquennat Macron, qui déclarait préparer quelque chose dans ce sens, sans toutefois confirmer une quelconque candidature.

Et voilà que Le Figaro, au moins aussi solidement informé que les autres, évoque à présent «l’hypothèse Castex» peut-être pour rappeler aux Français que ce rond-de-cuir incolore, inodore et sans saveur fut un jour Premier ministre d’un pays en pleine déroute sur tous les plans.

On devra s’étonner (un peu) de cette curieuse avalanche de candidatures alors que nous sommes tout de même à plus de quatre ans des prochaines élections et que 2027 semble encore fort loin pour se lancer dans la course, indépendamment de l’aura phénoménale et du charisme redoutable de ces trois candidats putatifs.

En creux, on pourrait s’interroger sur ce besoin d’ouvrir déjà les spéculations sur le remplaçant à un Macron qui prétendait du reste être passé récemment par une phase de dépression très grave (le pauvre lapin). L’actuel occupant de l’Élysée se rendrait-il compte que le Parlement n’est plus intégralement à sa botte, que le pays grogne ou que tout ne se déroule pas comme prévu avec un peuple subjugué et des administrations « en marche » dans la direction qu’il désirait ?

Il sera difficile de spéculer vraiment ; il semble évident que Macron apparaît de toute façon diminué sur la scène nationale, ne disposant d’aucune marge de manœuvre réelle tant l’opinion publique est instable à son sujet, ni sur la scène internationale où il passe maintenant, quasi ouvertement, pour un charlot méprisé d’un nombre croissant de dirigeants étrangers. Néanmoins, il lui reste dans les textes encore quatre looOoongues années à remplir et même s’il n’est pas impossible qu’il choisisse une démission ou qu’un événement l’oblige à quitter le pouvoir, pour le moment, il va devoir les faire.

Dans ce contexte, la bousculade de candidats potentiels relayée par une presse un peu trop gourmande inquiète plus qu’elle n’amuse ou ne consterne surtout parce qu’on retrouve maintenant avec les deuxièmes voire troisièmes couteaux de la politique, et pas les plus affûtés du râtelier loin s’en faut.

Il faut dire que la Macronie peine à recruter des cadors ou même simplement des individus intéressants, cohérents ou complets. Ce qui se traduit du reste dans les adhésions au parti en chute libre et dans l’absence de têtes d’affiche : il suffit pour s’en convaincre de se rappeler les difficultés pour trouver un Premier ministre, et voir ce qu’on a récupéré.

Par ailleurs, il faut constater qu’il en va de même dans les autres partis : entre les Tuches au Parlement et les résidus républicains au passif, là encore, particulièrement gratinés, il est difficile d’entrevoir l’étoffe d’un chef, ou même d’un « lider minimo ».

Les Verts comptent officiellement pour des prunes, et s’ils permettent de mettre en avant des têtes d’affiches, leurs couinements féministo-gaïa compatibles imposent de les classer dans la catégorie des cas psychiatriques, encore bien plus franchement que les actuels dirigeants pourtant déjà bien atteints dont nous devons subir les accès de folie à chaque soubresaut de l’actualité. Les clowns actuels étant devenus progressivement rédhibitoires, il est évidemment acadabrantesque d’imaginer les ayatollahs écofascistes décrocher l’assentiment d’une majorité de Français surtout alors que leurs politiques idiotes commencent tout juste à faire effet sur le niveau de vie des électeurs.

Reste le RN avec d’un côté une Marine rouillée, usée et toujours à moitié en rade et de l’autre, un Bardella devenu si conformiste, si désireux de faire entrer son parti dans l’acceptabilité qu’il en devient transparent, englué dans cet « en même temps » macronien qui infuse maintenant toute la politique française désireuse à la fois de prétendre à l’indépendance sur la scène internationale et complètement inféodée aux désideratas européens, américains ou étrangers en général.

Il n’y a donc plus aucun doute sur l’absence de toute personnalité un peu charismatique, capable d’une certaine clairvoyance de la situation actuelle et à même de développer un peu d’espoir chez ses compatriotes. Sur les cinquante dernières années, le paysage politique français n’a cessé d’éliminer progressivement mais inexorablement les rares individus vaguement capables, à un moment ou un autre, de déclencher le redressement du pays dans un sursaut du peuple.

Tout s’est déroulé comme si le système politique français a consciencieusement fait monter et mis en place aux postes importants des êtres de plus en plus vils, de plus en plus incompétents, d’intelligence et de culture toujours moindre, dans une sorte de course à l’échalotte à celui qui serait le plus veule, hypocrite et roublard.

Nous arrivons maintenant au point où la sélection ne peut plus s’opérer qu’au sein d’une grappe de semi-habiles dangereux ayant développé une intelligence limitée mais exclusivement affûtée pour entourlouper le citoyen et le contribuable, et qui n’ont plus aucune considération ni pour le peuple, ni pour l’avenir du pays qu’ils ont entrepris de piller, purement et simplement.

Il y a 20 ans, ils se défendaient de le faire tout en le pratiquant sans vergogne ; le mépris et l’hubris sont tels à présent qu’ils ne se cachent même plus de vouloir mettre ce qui reste de l’économie en coupe réglée pour leurs lubies idéologiques.

Le constat est sans appel : ce pays est foutu.

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  • Bravo pour ce tableau, malheureusement, rigoureusement exact.
    Vous m’apprenez l’hypothèse Castex, dont le seul fait qu’il ait pu y penser, fait froid dans le dos.
    Sous-chef de cabinet, premier ministre d’un pays en guerre contre un virus, chef de quai à la RATP puis enfin président de la République (seul le mot République mérite une majuscule). Quel parcours !
    « J’y crois, tout est possible, c’est le jeu de la vie »

  • Personnellement, si S. Rousseau se présente, je vote pour elle. Au moins la France touchera le fond plus vite et le FMI viendra faire le ménage. Bien que je ne pense pas que les Français comprendront.

    • Je crois qu’avec Sardine Ruisseau l’on franchisse le mur du fond…

      • Je « crains »…

        • La peur n’évite pas le danger!
          Mais la foi évite la peur!
          Continuons de creuser même une fois le fond atteint!

          • M’ferez huit jours pour n’avoir pas creusé le second trou assez grand pour y mettre sa terre avec celle du premier ! (Sergent Bitur au Sapeur Camember)

            • Vous me faites penser au livre de Louis Sachar, « Holes », dans lequel il est , comme le titre l’indique question de trous. Je ne sais pas s’il a été traduit en français mais il est très intéressant.

  • Le délabrement du microcosme politique étant logiquement à l’image de celui de l’électorat, je ne serais pas étonné qu’avant 2027 un sursaut putatif émerge d’un coup d’Etat.

  • Ça fait déjà longtemps que ces gens ne décident plus de rien. 4 ans, c’est long, y ara til encore une France ou simplement une région appelée France ?

  • La dernière fois que la « chienlit » était généralisée (Gouvernements incolores, inodores, éphémères et corrompus. Trafic des piastres…) c’était la quatrième république.
    Quelle issue cette fois ?

  • On se retrouve en plein cercle vicieux, les minables et pitoyables aux manettes donnent une telle mauvaise image de la politique que les personnes de qualité se refusent à entrer dans ce bain toxique tandis que leurs alter-egos y voient une possibilité de promotion inaccessible dans tout autre domaine, renforçant ainsi le cirque

  • « Sur les cinquante dernières années, le paysage politique français n’a cessé d’éliminer progressivement mais inexorablement les rares individus vaguement capables, à un moment ou un autre, de déclencher le redressement du pays dans un sursaut du peuple. » C’est la loi inéluctable, et qui ne souffre aucune exception, pour tout système pyramidal : le chef ne peut accepter dans son cénacle qu’une personnalité moindre, qui ne risque pas de prendre sa place. Question de survie. Le résultat est là.

  • On cherche mais on ne trouvera plus personne. Le jacobinisme a présentement montré ses limites extrêmes : il est temps de permettre aux « provinces » des lois conformes à leurs spécificités.

  • Fort bien décrit, ceci n’étant que l’aboutissement inéluctable de toute pseudo démocratie politique, qui engendre une compétition plus ou moins ouverte des pires pour le pouvoir, à tous les niveaux (grandes villes, départements, régions, État cental, mais aussi syndicats, fonction publique, union européenne etc). Le pouvoir attire naturellement ceux qui l’aime, des gens généralement incapables d’une activité productive et qui aiment imposer leur volonté aux autres, réaliser leurs projets avec le fruit du travail des autres, par la force que leur confère la direction ou le soutien de l’État. Par ailleurs, les permanents du pouvoir que sont les hauts fonctionnaires, jamais élus mais sélectionnés selon des critères permettant à la caste de se perpétuer, veillent à ce qu’aucun candidat qui pourrait un tant soit peu remettre leur pouvoir en question soit écarté. Le système est parfaitement verrouillé.

  • Les commentaires sont fermés.

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