Dette US : ce sont les contribuables qui perdent

Qui se préoccupe encore de vertu budgétaire ? Pas les soi-disant “conservateurs” américains, en tout cas – et tant pis pour leurs électeurs, qui sortiront pourtant perdants…

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Dette US : ce sont les contribuables qui perdent

Publié le 31 juillet 2019
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Par Bill Bonner.

Il ne reste sans doute plus guère de conservateurs budgétaires au Congrès US – et ceux qui sont encore là doivent avoir senti une lame acérée s’enfoncer dans leur dos mardi dernier.

Du Washington Post :

“Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants US, est arrivée à un accord de principe lundi permettant d’augmenter de 320 milliards de dollars la limite de dépense et de suspendre le plafond de dette fédérale jusqu’à après l’élection présidentielle de 2020.”

L’accord ainsi obtenu est une capitulation si abjecte… un rejet si lâche des principes conservateurs… que l’on se pose la question : Pourquoi les républicains ont-ils accepté une telle chose ?

Les républicains eux-mêmes semblent l’ignorer.

C’est « un compromis », selon David Perdue, représentant républicain de la Géorgie.

« Sans commentaire », a dit Mitt Romney, de l’Utah.

Aujourd’hui, c’est le parti de Donald J. Trump qui a trouvé les mots justes pour décrire l’accord :

« C’est un vrai compromis pour donner une belle victoire de plus à notre Super Armée et aux Vétérans ! »

La bataille du porte-monnaie

Le Pentagone a peut-être essuyé des revers en Corée, au Vietnam, en Irak et en Afghanistan, mais il est le grand vainqueur de son combat le plus important – la bataille du porte-monnaie.

Oui, cher lecteur, comme prévu, la Maison Blanche et le Congrès sont parvenus à un accord budgétaire, prouvant ainsi qu’on ne laissera rien se mettre en travers du chemin de l’inflation – que ce soit les plafonds de dette, la prudence, la prévoyance ou le bon sens.

Avec cet accord, le cash continue d’affluer pour la défense… mais aussi pour les gabegies internes. Les dépenses fédérales US sur l’année fiscale actuelle dépasseront celles de l’année dernière de 420 milliards de dollars. En d’autres termes, les dépenses augmentent au rythme de 10 % – soit trois à quatre fois plus vite que le PIB. Cela met le déficit à près de 5 % du PIB – plus haut que l’Italie… ou même l’Argentine.

Cela met également les États-Unis en bonne voie pour une dette gouvernementale de 40 000 milliards de dollars d’ici la fin de la prochaine décennie… avec des déficits de 10 %.

C’est ce qu’il arrivera lorsque la prochaine récession se produira enfin. Les déficits et la dette exploseront, tandis que les programmes de dépenses d’infrastructures et la chute des revenus s’emballeront.

Pourquoi les républicains ont-ils accepté cela ? Stephen Moore, du journal The Hill, a sa propre réponse ; nous avons la nôtre. Commençons par Moore :

“D’abord parce qu’une fois de plus ils ont accepté de donner aux démocrates, quasiment au dollar près, ce que ces derniers voulaient pour les programmes sociaux, afin de capter les votes démocrates pour de nouvelles dépenses militaires. C’est un mauvais compromis et les contribuables en sont les perdants. Deuxièmement, je soupçonne que, en dépit de la rhétorique moralisatrice sur des budgets équilibrés, les républicains au Congrès ne veulent pas plus réduire les dépenses que les démocrates – si bien qu’ils n’ont pas beaucoup résisté.”

Notre réponse est plus simple : l’inflation ou la mort.

La nouvelle théorie

Les dirigeants ont appris que, politiquement, les déficits n’ont pas d’importance.

Ni les républicains ni les démocrates, ni le Congrès ni la Maison Blanche, ne s’en inquiètent. L’inflation des prix à la consommation est basse. L’inflation du prix des actifs est géniale, selon eux. Et le public ne s’inquiète pas plus de la santé financière du pays que les politiciens.

Qui plus est, les politiques ont une nouvelle théorie – la Théorie monétaire moderne – qui leur affirme qu’ils peuvent dépenser autant qu’ils le veulent… tant que les prix à la consommation ne grimpent pas trop.

Plus important encore, le pays a besoin de plus d’argent factice, plus de taux d’intérêts factices et plus de croissance factice. Soit on maintient le flot d’argent et de crédit… soit la bulle implose.

Washington veut davantage d’usines à gaz. Les investisseurs attendent le Dow à 30 000 sous quelques mois. Et le public – qui est toujours le dernier à comprendre ce qui se passe – nie les preuves qu’il a sous les yeux et croit que les États-Unis ont « la meilleure économie de tous les temps ».

Tout ce qui importe, désormais, c’est de faire en sorte que le bal continue – l’emprunt… les dépenses… et le boom factice.

Moore a raison : l’armée et ses compères obtiennent plus d’argent (nous y reviendrons). Les étudiants peuvent perdre du temps à l’école aux frais du public. Et des millions de personnes dans tout le pays sont heureuses de toucher quelques allocs grâce à l’un ou l’autre des programmes gouvernementaux.

Mais les contribuables sont les principaux perdants.

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Pour plus d’informations, c’est ici 

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  • Les mauvaises langues diront oui mais l’Amérique de Trump connaît le plein emploi, la croissance, la grandeur… alors la course à l’échalote hein !!

    • Moi qui croyait que seul Jésus Christ faisait des miracles en multipliant les petits pains… Je vais devoir revoir ma croyance…

  • La question, c’est, patrimonialement parlant, que doit faire le péquin moyen dans ce nouveau paradigme monétaire (qui pourrait bien nous coller aux basques pour des décennies) ?

  • 40 ans d’expérience pour William, pour souffler sur les braises de la peur et nous préparez à la catastrophe du crédit, et nous vendre ses opus comme « Hormegeddon », publié en 2015, prolongeant « L’Empire des dettes. À l’aube d’une crise économique épique » publié en 2006.
    Sacré William, se transformant dans ses faux-billets en Bill, pour Billy the kid, prompt à dégainer des phrases d’anthologie à la date de péremption rapide comme l’éclair !
    Une perle ?
    « La démocratie est une affaire sordide, alimentée par les foules. »
    Nostalgie des éminences grises prévoyant habilement toujours le pire, pour des rois souvent fainéants, où la Royauté était leur affaire… répudiée par les foules.

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