Deux livres à lire pendant les vacances de Noel

Les vacances de Noël, une période de repos pour rattraper votre retard de lectures de qualité ?

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Deux livres à lire pendant les vacances de Noel

Publié le 28 décembre 2016
- A +

Par Nicolas Lecaussin et Lucas Léger.

Un article de l’IREF Europe

La fin de l’année est l’occasion d’avoir un peu plus de temps pour se plonger dans la lecture de quelques livres. Il est réconfortant de constater que la production de livres libéraux est en augmentation. C’est un bon signe, preuve que la demande est là. En voici quelques-uns, à dévorer pendant la période de fêtes …

L’abécédaire de Jean-François Revel

(Allary Editions, 2016)

Avec une préface de Mario Vargas Lllosa et une délicieuse postface de Philippe Meyer, cet Abécédaire est un florilège de citations tirées des ouvrages de Revel et aussi de ses articles. Exercice extrêmement difficile tant le talent, l’ironie et la lucidité de l’auteur de La Grande Parade sont omniprésents dans son œuvre. Dix ans après sa mort, Revel nous manque plus que jamais. On aurait aimé le lire à propos de la gauche française, de l’antilibéralisme, de l’anti-trumpisme, de l’idéologie ambiante ou des dangers de l’islamisme qu’il avait bien anticipés…

À propos de l’islam, il avait écrit : « Ce n’est pas la religion musulmane en tant que religion qu’il faut incriminer, c’est la folie de vouloir la confondre avec l’État, la loi et la société ». Quel moment d’anticipation lorsqu’il écrit aussi, en 1992 : « Allons-nous devoir installer en permanence des gardes armés dans nos bibliothèques, nos théâtres, nos musées ? L’islam intégriste paraissait vouloir s’arroger un droit de regard et de censure rétroactif sur toute notre culture passée »…

Ou bien concernant l’antilibéralisme, cette maladie française : « Le grand phénomène dans l’antilibéralisme c’est la convergence entre l’extrême droite et l’extrême gauche »… Pour ce qui est de l’État, « la vraie alternative n’est pas entre plus d’État ou moins d’État. Elle est entre le bon État et le mauvais ». En France, on a droit à beaucoup d’État mauvais !

L’Abécédaire de Revel est à lire sans modération et à utiliser contre le politiquement et l’économiquement corrects ambiants.

Nicolas Lecaussin

Pascal Salin : Les systèmes monétaires

(Odile Jacob, 2016)

Dans son dernier ouvrage, Les systèmes monétaires, publié chez Odile Jacob, Pascal Salin nous offre un panorama détaillé de l’importance de la monnaie, et plus particulièrement, du rôle du système monétaire dans nos économies contemporaines.

De façon très pédagogue, le Professeur Salin nous dévoile ici une partie de son cours d’économie monétaire dispensé autrefois à l’Université Paris Dauphine. Souvent ardu et technique, il sait rendre ce sujet accessible à ceux qui n’ont pas nécessairement un bagage économique préalable. Ainsi, vous y apprendrez les fondements de l’analyse économique applicable à la monnaie. Cette démarche de vulgarisation n’empêche pas l’auteur d’adopter une démarche scientifique rigoureuse. En effet, il revient longuement sur les définitions des termes, tout en rappelant les concepts importants de l’économie monétaire tels que le rôle de la monnaie et la façon dont elle est produite. C’est la raison pour laquelle la première partie s’attache à décrire au lecteur les fondamentaux d’une « théorie économique générale » (p. 13). Le but est bien de fournir une méthode d’analyse.

Fidèle à sa conception ‘autrichienne’[1] de la science économique, Pascal Salin s’inscrit bien dans cette tradition, notamment par son analyse systématique des relations économiques sous le prisme de l’axiome de l’action, cher à Ludwig von Mises. Il s’agit simplement de « l’aptitude à se donner des objectifs – au demeurant continuellement changeants – et à rechercher les moyens de les atteindre. » (p.32) Il en découle que si l’action de l’individu est rationnelle, celle-ci est subjective et « tient compte des contraintes de ressources et d’information. Il en résulte qu’un individu ne peut jamais être dans une situation de déséquilibre[2] s’il agit librement et non pas sous la contrainte. » (p. 40)

S’il est difficile de faire la synthèse d’un ouvrage d’une telle densité, nous rappellerons seulement à travers quelques exemples les conséquences sur les systèmes monétaires qui découlent de l’analyse de Pascal Salin. Tout d’abord, ces principes méthodologiques décrits ci-dessus donnent une tout autre dimension à l’économie monétaire. Par exemple, l’approche du Professeur Salin suit, pas à pas, la logique interne du mécanisme de création monétaire, qui est à l’origine des crises financières. On comprend par ailleurs l’impact négatif sur les cycles économiques d’un taux d’intérêt trop bas, trop longtemps. Enfin, l’auteur revient sur la nécessité de décentralisation de la création monétaire et d’une mise en concurrence de celle-ci. Comme il le rappelle, l’évolution d’Internet permet aujourd’hui de se passer de l’action d’intermédiaire joué aujourd’hui par la banque centrale, notamment avec l’émergence des monnaies numériques comme le bitcoin.

Ce livre, certes un peu technique, permet de mieux comprendre les grands phénomènes monétaires, tels que l’inflation, le taux de change ou la balance des paiements. Il donne un cadre théorique à des notions abstraites que nous rencontrons tous les jours dans les médias. En conclusion, tout le mérite de cet ouvrage est donc de redonner du sens à ces notions trop souvent mal comprises car mal définies.

Lucas Léger

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