Les métiers à tisser et Google détruisent nos emplois !

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IBM Watson by Clockready - CC BY-SA 3.0

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Les métiers à tisser et Google détruisent nos emplois !

Publié le 12 juin 2015
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On le sait : l’enfer est joliment carrelé par les produits de multinationales capitalistes, dont la majorité est américaine parce que c’est la nationalité actuelle du Grand Satan. Alors quand, en plus d’être américaine et capitaliste, la multinationale est en position dominante, on fera tout ce qu’il faut, surtout en France, pour lui tailler un costard, aussi étroit que possible.

C’est ce à quoi s’emploient déjà tout un rang de politiciens chevronnés et de juristes patentés prêts à dégainer de la loi ad hoc pour découper en morceaux le moteur de recherche qui, en plus de dominer de la tête et des épaules le marché de la recherche sur internet, se double d’un fieffé optimiseur fiscal, ce qui le classe immédiatement parmi les pires engeances que la Terre ait portées, à parité avec le virus Ebola, la bière tiède et les bus municipaux.

bus municipaux - stop global warming leave your car use public transport

Grâce au fin travail d’analyse de nos sénateurs, on avait en outre découvert, stupéfait, que Google favorisait honteusement ses propres services au lieu d’aller faire gratuitement de la réclame pour les services concurrents, comme tout Innocent au pays des Bisous était en droit de le réclamer.

Et dernièrement, certains économistes se sont même lancés eux aussi dans la chasse à l’argumentaire anti-Google. Parmi ceux-ci, on peut citer Pascal Perri qui a sorti sa petite calculette et ses post-its pour prouver de façon définitive et pas du tout idéologique que Google, en plus d’être une multinationale américaine en position dominante, en plus d’optimiser méchamment ses impôts avec succès, et en plus de ne pas faire de cadeaux à ses concurrents, serait aussi responsable de freiner la création d’emploi en France.

Pour Perri, c’est très clair, comme Google est « en situation de monopole », non seulement il facture sa publicité (oui, c’est sale, mais c’est comme ça) mais en plus peut-il le faire en profitant de sa situation et en facturant donc ses services entre 10% et 40% plus cher. Ceci entraînerait un renchérissement d’environ 5% des produits. L’auteur de l’imposante étude qui tient bien la route déclare même avec un aplomb assez phénoménal :

« Nous avons fait un calcul sur 150 produits et quand on les agrège, on arrive à 1 milliard d’euros que l’on pourrait rendre au contribuable. »

Zip zoup, et voilà un beau milliard, mes enfants. Vous ne voyez pas le lien entre les recherches Google et le contribuable ? Attendez, vous allez voir, c’est très simple : il faut simplement introduire une bonne petite régulation de derrière les fagots qui imposerait obligerait Google à placer ses offres commerciales au même niveau que celles de ses concurrents (autrement dit, à saboter son outil), et, pouf, la concurrence arrivant, cette régulation permettrait la création de 15.000 emplois en France. Voilà, tagada tsoin tsoin, c’était plutôt simple, vous ne trouvez pas ?

Sauf, bien sûr, qu’il n’y a pas de monopole de Google, tout juste une position dominante. La distinction est importante puisque dans cette dernière, personne n’impose Google si ce n’est le marché. Google n’a forcé aucun commerçant à passer par lui et s’il doit sa position dominante, c’est tout simplement parce qu’il est meilleur. Mais comme il n’empêche absolument personne de faire exactement comme lui (tenez, prenez Quaero pffrt pardon excusez moi je déconne, prenez plutôt Bing ou, pour rester français, Qwant), ce n’est pas un monopole, du tout.

Et bien évidemment, le calcul farfelu qui aboutit tant au milliard d’euros qu’aux 15.000 emplois créés ex nihilo par une concurrence aussi hypothétique qu’évanescente semble oublier tous ces emplois créés justement par l’actuelle situation du marché, qui se trouveraient affectés directement ou indirectement par toute nouvelle régulation de Google, et qui se passeraient probablement de l’abominable tripotage qu’on nous propose ici et dont tout indique qu’il s’agit encore une fois d’un bon gros protectionnisme de tâcheron baveux.

oss 117 nouvelles technos

Eh oui, encore une fois, l’état d’esprit bien français refait surface : une innovation particulièrement fructueuse bouscule l’une ou l’autre corporation, qui s’en remet aux pouvoirs publics et à l’opinion correctement polarisée pour claquer le faquin qui ose lui faire des misères. Pour cela, on utilisera l’arme toujours efficace de la peur :

– On ne peut pas laisser Jacquard et ses métiers à tisser s’installer dans le pays ! Ils vont détruire le métier de tisseur !
– On ne peut pas utiliser une pelleteuse mécanique, malheureux ! Cela va supprimer trop de postes de cantonniers ! Mieux vaut creuser avec une petite cuillère, tiens !
– On ne peut pas laisser Google à sa position dominante (qu’on appellera monopole, pour choquer l’honnête homme et le nigaud inculte) ! Il freine la création d’emploi chez nous ! Nos emplettes sur Google tuent nos emplois, sus au vilain moteur !

Moyennant quoi, une fois le « frein Google » éliminé, on pourra retourner à nos petites cuillères de terrassement et nos métiers à tisser pré-Jacquard, pour s’assurer en France un plein emploi réjouissant.

Ceci posé, et une fois la belle « analyse » de Perri prise pour ce qu’elle est donc (un énième combat néo-luddite), on doit admettre que tout comme les métiers Jacquard qui firent des dégâts chez les Canuts ou les automobiles qui décimèrent les palefreniers, Google et, de façon plus générale, les technologies de l’information modifient profondément le paysage de l’emploi, en France et dans le monde.

De ce point de vue, la démocratisation galopante de l’information modifie de façon profonde le comportement des individus, et, comme le souligne Philippe Silberzahn dans un récent article, met par contraste en exergue violente les vieilles habitudes et les règlementations surannées qui imposent une structure de prix dépassée. Autrement dit, on n’est encore qu’au début des gains de pouvoir d’achat et de productivité que permettent ces technologies, et les professionnels touchés vont sans doute devoir faire preuve d’une capacité d’adaptation remarquable tant la rapidité des changements induits est importante.

Il est d’ailleurs particulièrement intéressant de voir les réactions, souvent outrées ou au moins agacées, des professionnels directement concernés par ces évolutions. Je m’attends d’ailleurs à leurs longs commentaires chiffonnés indiquant par le menu pourquoi tout ce qui est raconté ici (ou dans d’autres colonnes) est à la fois méchant, faux et caricaturalement simpliste, le tout en noyant l’ensemble dans l’expertise et la jargonite qui permettent de bien faire passer le message qu’ils ont raison par argument d’autorité et que non, leur métier n’est pas synthétisable à quelques informations glanées sur les intertubes, scrogneugneu d’abord.

IBM Watson by Clockready - CC BY-SA 3.0
IBM Watson by Clockready – CC BY-SA 3.0

Pourtant, ils auront tort. Bien sûr, pas tout de suite, sur le court terme. Mais sur le long terme, c’est inéluctable et c’est précisément ce qu’on observe partout où ces technologies démocratisent à grande vitesse l’accès à l’information : la création de valeur n’est progressivement plus dans l’application d’un savoir ou d’une expérience ; elle se niche de plus en plus loin de ce qui est faisable par une machine, par un automatisme, eux-mêmes de plus en plus capables. Par exemple, s’il est pour le moment un tantinet risqué de se fier à une machine pour poser un diagnostic médical (à tel point que certains pays lancent des campagnes pour inciter les gens à ne pas « googler » bêtement leurs symptômes), il n’en reste pas moins vrai que les pas de géant réalisés par des projets comme Watson d’IBM en matière d’oncologie par exemple indiquent clairement le chemin qui sera suivi, dans ce domaine et dans les autres.

Dans ce contexte, il sera particulièrement intéressant de voir les stratégies personnelles qui se développeront devant ce changement profond de paradigme. On peut espérer que beaucoup d’individus comprendront les enjeux, et adapteront leur façon d’agir en embrassant ce changement fondamental. En France et comme le démontrent les petites études de notre « économiste » Perri, on pourra en revanche s’attendre à une belle vague de luddisme, poussée par des corps de métiers toujours plus nombreux luttant par la régulation forcenée pour une survie ancrée dans un passé de plus en plus difficile à justifier.

Forcément, ça va bien se passer…
—-
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  • « …pires engeances que la Terre ait portées… ».
    H16 est un malin: il a évité (exprès) le point Godwin.

  • Article intéressant 🙂 Et nous en sommes qu’au début des changements qu’engendrent cette 3ème révolution industrielle (à mon sens).

    Comme souvent il y aura des réticences aux changements, des peurs, etc… mais la réalité est là. Il suffit de jeter un coup d’oeil 15 ans en arrière à ce moment si quelqu’un avait seulement émis l’idée d’appareils connectés entre eux, d’applications permettant en 2/3 clique de commander un taxi, etc…, cette personne aurait été traité de fou ou de doux rêveur.

    Les conséquences sur notre économie, dans l’hypothèse où nous refusons ces évolutions par pure idéologie, seraient catastrophiques dans le sens où nous accumulerions un retard difficile à rattraper.

  • Collégien, on me rebattait les oreilles avec le progrès technique qui, certes, avait supprimé les cochers, mais les avait remplacés par les chauffeurs de taxis.
    Fourastié m’avait conforté dans mon gros doute avec ses « 40.000 heures » (1965, ça ne me rajeunit pas !).
    Ce qu’il n’avait pas dit, c’est que la civilisation des « loisirs » qui en découlerait serait une civilisation des dépressifs et des chômeurs (et y’en a qui cumulent).

  • Se moquer du luddisme est quelque chose d’un peu facile et d’un peu court.
    On peut dire que le progrès technique a créé de nouveaux emploi et de nouveau besoin, et déplacer l’activité vers ces secteurs « nouveaux » mais plus fondamentalement, la main d’oeuvre est reversée dans les secteurs où les machine font moins bien que les hommes.
    Hors le volume d’activités que les machines ( robot ordinateur) font moins bien que les hommes tend vers pas grand chose, si ce n’est zéro…
    On peut discuter de la vitesse du phénomène mais la tendance est assez nette…

    • Tenez voilà de nouveaux emplois : https://www.mturk.com/mturk/findhits?match=false pour 0,1 $ de l’heure.. que du boulot que l’homme fait mieux que les machines …. c’est le futur…

    • « Malédiction sur les machines! chaque année leur puissance progressive voue au Paupérisme des millions d’ouvriers en leur enlevant le travail, avec le travail le salaire, avec le salaire le Pain! Malédiction sur les machines! »

      Voilà le cri qui s’élève du Préjugé vulgaire et dont l’écho retentit dans les journaux.

      Mais maudire les machines, c’est maudire l’esprit humain!

      http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html#les_machines

      La condition des femmes étaient tellement enviable avant l’invention de la machine à laver. Si on les renvoyait toutes aux lavoirs il y aurait du travail pour tout le monde.

      Sinon à part ça en France depuis la mécanisation croissante et la diminution des barrières douanières le nombre d’emplois ne cesse de croire passant en 1970 de 21.5M en 1970 à plus de 26M aujourd’hui, le problème c’est l’état qui empêche de créer de nouveaux emplois pas les machines qui les suppriment.

      • On ne peut pas appliquer à l’avenir des règles empiriques du XIXème siècle. Avec le progrès conjugué de la robotique et de l’intelligence artificielle on peut aller vers un monde ou les machines sont des humains augmentés.
        On ne peut pas comparer l’impact économique et social du métier à tisser ou du lave linge avec l’apparition de robot plus intelligents, plus rapides, plus puissant, capable de bosser 23h50 par jour après 10 minute le cul posé sur un chargeur à induction…

        Un monde d’oisiveté pur, à glandouiller à la piscine, pendant que des ordinateurs produisent tout et me disent de manger plus de légumes verts me parait cauchemardesque.

      • Mais qu’est ce qu’on appelle richesse?
        Vous êtes tout content de me mettre un lien lapidaire. Mais dans 25 ans? Quand j’aurai installé social democr’app sur mon navigateur, qui vous fera une réponse de 100 lignes synthétisées, peaufinées, argumentées, à laquelle votre IA 10000 plus puissante qu’un watson actuel répondra par 20 liens bien choisis solides, construit etc…

        Et bien quelque soit la pertinence des réponses respectives, on se sentira comme deux pauv’ merdes.

        • C’est vrai que d’un coup d’un seul on va se sentir comme deux pauvres merdes encore pire que du temps ou l’on écoutait des intellectuels à la télé ou à la radio ou que l’on lisait des articles de presses donner des références aux quelles on avait toutes les peines du mondes à accéder.

          Avoir peur de devenir inutile à cause d’une machine c’est bien naturel, mais le génie humain consiste justement à remplacer de nombreuses taches faites par l’humain par un ensemble de petites taches faites par des machines pour utiliser ses capacités à faire des choses plus utiles comme par exemple rien (le comble du luxe).

          Mais il n’y a aucune raison que cette révolution se passe plus mal que les précédentes enfin sauf si les états font tout pour retarder l’inéluctable.

          • Je ne sais pas ce qu’est le comble du luxe, mais je connais sa définition: c’est quelque chose exceptionnel. Soit quelque chose de réservé à une minorité, soit quelque chose que l’on ne fait pas souvent.
            Le luxe de ne servir à rien ni à personne toute sa vie ce n’est plus du « luxe » c’est un cauchemar.

            • Depuis le temps que l’homme s’évertue à produire des machines je n’ai pas remarqué qu’il était pour autant devenu oisif ce n’est pas parce que l’on aura plus de temps pour ne rien faire que pour autant ce temps sera employé à ne rien faire.

              Il faudra certainement s’occuper autrement qu’en effectuant des taches que nous faisons aujourd’hui qui seront faites par des machines, mais que je sache l’avènement de la machine à laver qui à remplacer des heures de labeurs quotidiennement pour les femmes ça n’a pas produit des oisives c’est même tout le contraire.

              Comment on s’occupera dans l’avenir, quelles seront les taches que feront les machines mieux que moi demain je n’en ai pas la moindre idée mais c’est vraiment pas ça qui m’effraie.

            • Les oranges à Noël en 1900-1910 c’était un luxe.

      • Et bien le socialisme a de beau jour devant lui. Il faudra payer les détenteurs des machines pour les services qu’elles produisent (même dans une société de loisir).. vu qu’il n’y aura plus de travail pour payer ces services nous allons voir fleurir des taxes non plus sur le travail mais sur les outils production (taxe sur les robots et logiciels) afin que cet argent soit redistribué et que les gens puissent payer les services.

        Si c’est ça le libéralisme est mort on vivra de notre « allocation robot » .

    • Et les machines-qui-remplacent-les-hommes, qui les conçoit, les finance, les développe, les dote de logiciels, extrait et transforme les matières premières, les fabrique, les distribue ? Ben des humains. Et toujours plus de consultants, coachs, avocats, fiscalistes, etc. accompagnent ces humains. Donc, le travail n’est pas près de mourir.
      Dommage pour les luddistes, malthusiens, sociales, marxistes etc.

      • Dire qu’une IA ne pourra jamais remplacer un fiscaliste ou concevoir des robot semble être un pari hasardeux.
        Pour l’instant, il existe des tonnes d’activité que les machine/robot/ordinateur ne peuvent réaliser. Mécaniquement les individus sont reversés dans ces activités.
        Mais on ne sait pas ce que donnerait l’irruption de robots humanoïdes. C’est à dire l’irruption de robot capable de couvrir la totalité des activité manuelles effectuables par des humains.
        Et le cas est sensiblement le même pour les intelligences artificielles.

        On sera sans doute comblé en tant que consommateur, mais est ce suffisant pour s’accomplir dans la vie?

        Quand on est pour rien dans la subsistance de sa famille, quand on n’a aucune utilité matérielle pour les autres, il reste quoi?

  • J’ai vu récemment sur la télé d’Etat un documentaire sur des personnes qui travaillent pour moins de 0,1$ par heure sur la Turc Machine d’amazon. http://www.francetvinfo.fr/economie/crise/video-les-petites-mains-derriere-les-ordinateurs_936561.html (visible en replay) . D’un point de vue libéral c’est ok pour moi, mais ça fait peur et je ne veux pas non plus de ce monde là ou nous n’aurons que les miettes que ne pourrons faire les algo ou les robots.

    Je suis tombée de ma chaise quand le documentaire a montré comment sur amazon des personnes physiques sont derrières des taches que je pensais dévolues aux algorithmes.

    Le changement de paradigme c’est aussi ça… https://www.mturk.com/mturk/findhits?match=false … (A réfléchir)

  • Il y a bien un problème avec Google, mais il réside dans son monopole technologique. Celui ci est énorme et le monopole commercial, économique, voire politique n’en sont que des sous-produits – et Google peut décliner l’application de son monopole technologique et multiplier et imposer les sous-produits plus rapidement que les zozos qui nous gouvernent ne peuvent l’imaginer et même le comprendre. Demander à Free ou Mozilla s’ils peuvent réellement résister à Google …

    C’est l’histoire de la dépendance au pétrole mais au carré. Les producteurs de pétrole ne pouvaient pas contrôler le marché des produits dérivés, mais les producteurs d’information le peuvent ! Toute l’économie va reposer sur le numérique et Google sera le roi. En revanche, si l’absence de pétrole facilement exploitable dans nos régions était une malchance géologique, le retard technologique passé et présent est bien de notre faute et n’est pas prêt de se résorber …

    • « monopole technologique »
      Même pas.

    • « Il y a bien un problème avec Google, mais il réside dans son monopole technologique. »
      Ah bon ! On vous a empêché de développer une algorithme de moteur de recherche ?

      • Google a depuis longtemps étendu ses activités bien au delà des moteurs de recherche. Mais les niais qui nous gouvernent ne s’en sont pas encore aperçu.

        Vous pouvez redévelopper ou tenter de contourner tout ce qu’ils mettent en place, mais vous ne parviendrez pas à les prendre de vitesse. Et le nombre de « composants » interdépendants dans le monde du numérique est tel que vous ne pouvez pas éviter d’utiliser ou être incompatible avec leur technologie et leurs « services ».

        • @pramat : tout à fait !!!

          Et Nokia est tellement fort dans les téléphones portables qu’il est dorénavant impossible de faire mieux qu’eux, ils vont vampiriser tout le marché des téléphones portables, ils prendrons tout le monde de vitesse, blablabla

          c’était il y a 10 ans, et Nokia a disparu …

          • Les entreprises IT comme IBM ont commencé leur business en vendant du harware. Avec Microsoft, le pouvoir est passé entre les mains de ceux qui vendaient du logiciel. Google maintenant vend de l’information (données des utilisateurs, données géographiques, adresses, localisation, sites internets, entreprises, commerces …). Et l’information a beaucoup plus de valeur que le reste …

            Je pense qu’il faudra attendre la prochaine étape (IA ?) pour voir décliner la puissance de Google …

  • Diiiiiingue, ce pseudo économiste nous explique que si le producteur ne suportait pas une partie de ses couts de production (ici la publicité), ben ses produits seraient moins chers pour le consommateur (pas sûr non plus) !!!

    Bon ben alors pourquoi le producteur dépense de l’argent en publicité alors ?

    Et encore pire, pourquoi sur google ?

    Je ne vois qu’une explication, largement reprise dans la presse subventionnée française et l’insee : c’est que nos entrepreneurs sont plus mauvais que les autres !!!

    (pour l’insee, ils ont peur de la concurrence internationale, voilà pourquoi ils ne créent pas d’emploi …)

  • 1) Google (Gogol ?) n’est que très accessoirement un « moteur de recherche ». C’est avant tout un collecteur de données personnelles (privées).
    2) Google crée plein d’emplois. A la NSA par exemple.

    • Picétou: « n’est que très accessoirement un « moteur de recherche » »

      Par jour on dénombre environ 9 milliards de recherches sur Google.

      Il y a quelque chose de très accessoire chez vous.

      • Le moteur de recherche, c’est le produit gratuit qui monopolise une centaine d’informaticien pour entretenir « l’algorithme » (qui n’a pas de raison d’être modifié depuis qu’il a été mis en place au début. Il est juste reparamétré de temps en temps, mais la théorie des nœuds a été posée ).

        Le reste des salariés de Google, ils font quoi à votre avis ? : ils vendent de l’espace pub ou installent des serveurs au kilomètre (2% du parc mondial) pour contenir la masse de données générée.

        Pensez-vous que les 104 milliards de dollars placé en bourse sur le titre Google Ce soit juste parce que l’algorithme de classement et performant et pertinent ?? Non, c’est la valorisation liée à leur part de marché dans la pub, qui est dominante (est pas monopolistique).

        Google a réussi avec sa page blanche, ce que les « portails » ont tenté de faire (Yahoo, AOL, club-internet…) : être le point d’entrée sur internet pour tout le monde et monétiser cet espace.marché dans la pub, qui est dominante (est pas monopolistique).

        Facebook tente quand à lui, de privatiser un internet dans l’internet et y arrive très bien.

        A eux deux, ils canalisent la majorité des flux internets et ont donc réussi à le dominer. Les braves gens qui croient encore que la libre concurrence y existe encore font de doux rêves. Leur cash (dans les paradis fiscaux) leur permet d’acheter ou détruire dans l’œuf (potentiellement même un œuf en or massif) tout concurrent sérieux qui arriverait avec une idée pointue inquiétante pour leur domination.

        Le développement de vêtements bourrés de capteurs, va permettre à Google d’accroitre encore sa surface de capture de données comportementales et la pseudo fiabilité de ses placements de pubs pour attirer l’investisseurs surchargé de cash par la politique des banques centrales.

        L’article de H16 sur le bien que représenterait Google est une provocation, ce n’est pas parce que c’est une société privée qu’elle est à l’abri de reproduire les travers d’un état se voulant omniscient.

        Et avec le cash qu’elle se trimbale, elle est devenu un des 4 sixièmes continents (les GAFA), et plus qu’une nation : un empire.

        La morale : ce n’est pas parceque je me trimbale en tongues et chemises à fleur que je n’ai pas la mentalité d’un petit napoléon conquérant, embarquant tout son petit monde dans un voyage sans retour.

        • test : « ce n’est pas parce que c’est une société privée qu’elle est à l’abri de reproduire les travers d’un état se voulant omniscient. »

          Et elle va vous envoyer la police pour recouvrir les impôts qu’elle a arbitrairement voté. Ah mais non, elle n’a pas de police, elle ne vote pas d’impôt et ne vous force à rien.

          Si google ne rend plus un bon service en 5 ans cette compagnie sera quasiment morte.

          Les élus de la France, eux accumulent les déficits et les conneries depuis 40 ans, le président même avec 15% d’approbation seulement vous envoie toujours la police si vous ne voulez plus utiliser et payer ses services merdique et couteux.

          • Ne vous inquiétez pas à ce niveau, ils discutent directement avec les états, ils ne font plus du commercial mais de la diplomatie.

            IBM vent son cerveau artificiel aux états pour piloter fiscalité, recouvrement fiscal et détection de fraude tout en prélevant sa dime.

            Les états n’ont pas les moyens de contrôler le contenu internet, Google et Facebook oui puisqu’ils stockent le contenu.

            La solution va être rapide, la police ce sera eux, un peu comme les gardes suisses au vatican.

            Les élus Français ont aussi fait la connerie de laisser des boites defiscalisées (dans le cloud ?) concurrencer des boites franco-françaises ultra-fiscalisées.

            Simplement, prélever la TVA sur le lieu du chiffre d’affaire au lieu de le faire sur le lieu d’émission de la facture aurait été du bon sens et les GAFA (Microsoft compris) ne se retrouveraient pas avec leur trésorerie artificiellement gonflée (de 20% en France).

            La TVA est censée être prélevée sur l’importateur de bien au lieu de l’être sur le vendeur, çà ne fonctionne pas avec la dématérialisation vers le grand public : toutes les sociétés technologiques françaises qui vendent en France sont directement plombées.

            • test: « fait la connerie de laisser des boites defiscalisées »
              Simplement, prélever la TVA

              On dirait que pour vous le but ultime de toute civilisation c’est l’impôt. La France est no 2 mondial pourtant elle à des stats sociale très moyenne et son économie est en faillite.

              test: toutes les sociétés technologiques françaises qui vendent en France sont directement plombées.

              En tous cas vous êtes lucide sur l’étape inévitable à venir c’est bien…
              1-Instauration du socialisme – fait
              2-Faillite de l’économie – en cours
              3-Contrôle, flicage, fermeture du pays <- vous êtes ici

              Les 5 millions de chômeur, 8 millions de pauvres, salaire moyen moitié moindre que dans le pays d'à coté, 45% du budget de l'état qui sera emprunté en 2015, l'état qui s'offre tous les droits d'espionnage des citoyens c'est pas google ni amazon hein.

              Vous avez le sens des priorités…

              • C’est toujours amusant de lire des propos « conservateurs » (dans le sens « conservateur de musée »), dans des commentaires français.
                L’informatique et l’électronique appliquée parallèlement ont changé et même bousculé nos vies: de beaux esprits intelligents et curieux nous avaient pourtant bien prévenus: non, il n’y a pas de « crise », c’est une « mutation »: nous pouvons le constater tous les jours. La « mondialisation » et la « globalisation » sont déjà des réalités tangibles: l’exception comme la Corée du nord ne fonctionne plus.
                De cette « révolution informatique », la « science politique n’a tiré aucun profit: les méthodes politiciennes restent identiques (mensonges, promesses non tenues, gestion médiocre, coûteuse et dépensière, main d’oeuvre non maîtrisée, déplacements toujours nombreux malgré la visio-conférence).
                Parallèlement, internet change aussi: oui la pub en était une « vache à lait » mais j’ai dans mon Firefox, un logiciel gratuit (Ghostery) qui l’efface et bloque les logiciels qui « espionnent » mon activité. (Je ne fais aucune pub! Je suis un conducteur qui ne soulève pas le capot!). Quand ce genre de choses se sera répandu, il faudra bien trouver autre chose que la pub!

                Alors oui, sans doute, c’est bien le changement humain de mentalité qui est le frein et crée le décalage entre ce qui a existé et ce qui sera, existera demain (donc formation continue « obligatoire »: les taches répétitives disparaitront: l’adaptation (quasi en temps réel) sera nécessaire.

                Quant à la France, inutile d’aller chercher plus loin que les 58% de P.I.B. bouffés par la structure étatique pour expliquer son retard.

    • Je vois bien la NSA devenir une filiale secrète de Google, un état dans l’état en échange de bienveillance sur la législation anti-trust aux US.

      • Point de vue intéressant, mais je défendrais bien l’inverse : Google filiale secrète des bras armés de l’Etat US.
        « La domination du monde ne passera plus par la politique de la canonnière, mais par le contrôle des réseaux ». Zbigniew Brezinski, fin des années 70.

        • Rien de nouveau sous le soleil!

          Faut-il considérer comme malheureux qu’il y ait une alliance entre l’état et ses industries, grandes ou petites?

          La France officielle n’est-elle pas intervenue en alliée avec Total, Dassault, Airbus (avion « français » quand tout va bien, « européen » quand il s’écrase!), Bouygues, Areva et autres moins « gros » et connus?

          Dans les « voyages-missions économiques » à l’étranger, le président ou le ministre ne sont-ils pas là pour favoriser l’économie nationale: c’est encore heureux, d’ailleurs!

          À quoi sert un ministre de l’économie qui ne travaillerait pas AUSSI pour freiner son collègue des finances ou du travail, afin de ne pas « charger la barque » de charges administratives et financières étatiques coûteuses qui diminuent d’autant la possibilité de concurrence?

          En quoi, les pays moins taxés sont-ils des « vilains paradis fiscaux » si ils acceptent de jouer le jeu de l’information: n’y-a-t-il plus aucune place pour une compétitivité fiscale entre pays bien et moins bien gérés?

          Mieux: tenter de fiscaliser des entreprises informatiques étrangères est-il plus intelligent que de négocier une part de leurs investissement dans le pays?

    • « Google crée plein d’emplois. A la NSA par exemple. »

      Et puis c’est tout?

  • On est qualifié d’économiste quand on a étudié l’économie à l’université, quand on l’enseigne -en fait, quand on dit ce qu’on dit d’autres économistes- ou quand on publie des articles ou des livres sur l’économie.
    Donc, on n’est pas qualifié d’économiste parce qu’on comprend forcément quelque à l’économie.
    Pascal Perri en est la preuve patente.

  • Perso je me fais pas d’illusion, Google sera le second roi après Microsoft mais attention la tech est beaucoup plus volatile que l’industrie le prochain petit génie est peut être née et bouleversera peut être ces géants qui quand même sont des Rois , faut quand même penser qu’ils sont plus important que certain état européens en faillite ….

  • excellent,
    en particulier l’utilisation de la petite cuillère pour relancer les emplois dans les travaux publics !

  • c’est quoi google?

  • Je connais Google depuis plus de 15 ans, et pas seulement en tant qu’utilisateur. Je peux vous affirmer que cette boite est sans doute à l’origine directe et indirecte de la création de plusieurs centaines de milliers d’emplois en France, et que cela continue toujours.

    J’ajoute qu’en terme d’IT, ma longue expérience de la chose m’a convaincu que les choses n’y sont jamais figées telles que l’on le croit. Vous vous rappelez de Novell, d’OS2 ou même encore de DOS6.22 et du proverbe qui disait que « lorsqu’IBM passe, les autres trépassent » ? Qu’en est-il aujourd’hui ?

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It has been four years since the UK formally left the European Union. Since Brexit, Britain has been through three prime ministers and countless government crises. Nonetheless, despite the chaos of Westminster, it is already becoming clear how differently regulators in the UK and EU view the technology industry. The UK is a mixed bag, with some encouraging signs emerging for fans of freedom and innovation. The EU, meanwhile, is pursuing a path of aggressive antitrust regulation on various fronts.

 

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