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Le libéralisme est bien plus qu’une vision du rôle de l’Etat ; c’est une société libre et volontaire.

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Liberté (Crédits : Alban Gonzalez, licence CC-BY-NC 2.0), via Flickr.

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Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 22 novembre 2014
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Liberté (Crédits : Alban Gonzalez, licence Creative Commons)

Les libéraux sont souvent caricaturés. Égoïstes et irréalistes, ils auraient pour seul objectif de réduire la taille de l’État, coûte que coûte. L’alternative libérale n’est pas comprise car leur seul message audible, ou la caricature que l’on en fait, c’est qu’il faut réduire la taille de l’État.

C’est vrai : les libéraux s’accordent sans difficultés pour dire que l’État, aujourd’hui, est trop gros. Son périmètre est trop large et son poids trop important. Il tient les citoyens par la main du berceau à la tombe, de gré ou de force. Si un nombre croissant de Français s’accordent sur la nécessité de réformer l’État, peu sont réellement capables de penser l’alternative libérale.

Il faut comprendre que la réduction de la taille de l’État n’est pas une fin en soi. Si les libéraux sont souvent définis par leur vision du rôle légitime d’un État (anarco-capitalistes, minarchistes, libéraux classiques et innombrables nuances), la vision libérale n’est pas fondée sur le négatif.

L’actualité donne aux libéraux autant de raisons de protester qu’elle leur donne raison : résultats de l’action publique oscillant entre médiocre et minable, scandales à répétition, dépenses galopantes, inégalités de droit et abus en tous genres. Mais ce qu’un libéral déplore le plus, ce n’est pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas. L’écart entre leurs convictions et la réalité ne se mesure pas seulement par les échecs de l’État, mais aussi par l’écart avec une société libre.

Le libéralisme n’est pas une critique de l’État. C’est une vision à part entière, avec ses principes et ses possibles.

Il est difficile pour un libéral de savoir exactement à quoi ressemblerait une société libre, parce qu’elle repose justement sur le choix et la responsabilité confiés aux individus. Mais les principes de l’action humaine permettent d’en comprendre les contours, et la philosophie politique permet d’en comprendre les vertus.

Refuser l’éducation d’État, ce n’est pas refuser l’éducation. Refuser la redistribution forcée, ce n’est pas refuser la solidarité. Refuser le modèle social collectiviste, ce n’est pas négliger l’avenir ou les moins bien lotis. Refuser de confier les choix à l’État, ce n’est pas refuser les réalisations collectives. Refuser la régulation à outrance, ce n’est pas prôner la loi de la jungle. Au contraire.

D’une façon générale, les choix sont meilleurs quand ils sont faits par ceux qu’ils concernent. Programmes et rythmes scolaires, prévoyance, solidarité ne peuvent être que mieux gérés par ceux qu’ils concernent que par des individus qui ne subissent pas les conséquences de leurs décisions et dépensent un argent qui n’est pas le leur (mais qui, parfois, le devient – honte à eux).

Et le libéralisme, loin de transformer les citoyens en ermites égoïstes, connecte tous les citoyens entre eux. Par leurs décisions et leurs actions, ceux-ci transforment la société et le monde. Mieux : ils permettent à tous de donner le meilleur d’eux-mêmes et bénéficier du meilleur de tous les autres.

Car le marché, si souvent diabolisé, est le reflet des actions de chacun. Lorsque le marché opère librement, il laisse à chacun la possibilité d’exprimer ses préférences et ses talents. Il se régule de lui-même, tout simplement parce que chaque décision influence le marché (qui est la somme des décisions) qui devient alors la nouvelle base de décisions. Dire que le marché se régule est un abus de langage ; les comportements des individus s’ajustent aux conséquences des comportements passés.

Le marché n’est sans doute pas parfait. Pas plus que les individus, qui le composent. Mais une chose est certaine : personne ne pourrait décider mieux que les individus, à leur place. Et il serait fondamentalement injuste que certains décident pour les autres. La légitimité que les uns et les autres s’accordent n’a de valeur que pour ceux qui la reconnaissent.

Interférer avec le libre choix des individus, c’est perturber le mécanisme qui les unit dans une société harmonieuse et créer des déséquilibres qui ne peuvent que s’amplifier et être moins bons, naturels et justes que l’équilibre du marché.

La critique du libéralisme ne pourra être qu’une caricature tant qu’elle se contentera de critiquer la critique et de considérer que le libéralisme n’est qu’un rejet de l’État et de la situation actuelle. Les opposants au libéralisme seraient bien avisés de s’assurer qu’ils sont effectivement opposés à la liberté et ce qu’elle a à offrir. Et les libéraux, de s’assurer qu’ils diffusent les propositions et l’idéal libéral au moins autant que la critique de l’intervention étatique à tort et à travers.

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  • Bien que je sois en accord avec la majorité de vos analyses et commentaires il ne faudrait pas donner dans l’angélisme … car l’homme reste tristement humain !!!!!!Petite histoire vraie pour illustrer :
    dans mon hameau d’environ 15 foyers dépourvus du bénéfice de la distribution d’eau potable un certain nombre d’habitants ont suggéré de réaliser en commun un forage et la distribution à chacun . Nous sommes dans le cas idéal où les citoyens prennent leur problème en main et le solutionne au moindre coût pour la satisfaction de tous !!! Finalement les choses ont capoté : sur quel terrain va-ton faire le forage ? bien sur celui qui supportera cette servitude entend en bénéficier au maximum et l’installation de pompage et le coût électrique et les charges d’entretien ou réparation …..l’être humain est ainsi fait qu’il n’a vu que les problèmes , a refusé les solutions et a cherché par tous les moyens à tirer la couverture vers lui ….
    évidemment ce n’était pas des libéraux !!!! mais sommes nous si différents ?????

    • Et moi qui croyait qu’on payait une contribution à l’agence de l’eau pour justement permettre l’accès de tous à l’eau potable… fail. Surtout que cette taxe est taxée à la TVA.
      _________
      Je ne suis pas spécialement étonné par le comportement des gens dans ton exemple. Il ne faudrait quand même pas que le voisin gagne de l’argent sur un besoin collectif, vu que c’est bien connu que l’état fait tout à prix coutant quel qu’en soit le prix.

      D’autre part pour des raisons de sécurité les gens préfèrent payer 4E/m3 plutôt qu’un prix « coutant » mais susceptible de varier à cause par exemple de problèmes de forage plus ardu qu’estimé ou de maintenance.

      Celui qui s’engage sur les prix est obligé d’intégrer tous les risques possibles.

      Je pense que ce type de problème ne peut se résoudre qu’avec une entreprise privée avec des actionnaires volontaires (pas obligatoirement les mêmes que les clients) auxquels sera reversé un dividende. Ce système permet également de gérer les nouveaux arrivants et leurs départs.

      Bon, dans quelques années les clients s’élèveront contre les faramineuses distributions de dividendes profitant à quelques uns… salauds de capitalistes…

      • D’autre part pour des raisons de sécurité les gens préfèrent payer 4E/m3 plutôt qu’un prix « coutant » mais susceptible de varier à cause par exemple de problèmes de forage plus ardu qu’estimé ou de maintenance.

        Tout à fait. Et accentué quand on est en copropriété. Et la, il vaut mieux laisser les âneries, sinon l’empêcheur de tourner en rond devient une cible.

      • Bon tu as tout compris !!!!

    • Plus que d’accord avec votre commentaire sur l’angélisme de cet auteur. De quel monde rêvent les gens ? le succès de la série Game of Thrones le révèle, tout comme l’entier des films qui font des bandits les héros préférés du cinéma.
      Pensez liberté, poussez le raisonnement, les codes de nos sociétés sautent, ne reste que Game of Thrones avec sa violence, ses luttes de pouvoir, le sexe, la fortune, le tout assumé et non dissimulé comme le font nos sociétés fussent elles libérales.

    • même cas dans ma commune . déjà ,il faut faire le forage sur le terrain ou il y a l’eau . dans ma commune c’est la mairie qui a acheté le terrain ,et qui s’est occupé des travaux .
      dans une commune a quelques kilomètres , c’est le propriétaire du terrain qui a fait le forage , et il vend l’eau a
      tout le village .c’est simple et ça marche .

  • Tu as certainement raison sur le fait que les libéraux s’attachent principalement à la critique de l’interventionnisme de l’état mais c’est justement parce qu’on doit s’attaquer aux causes au lieu des conséquences.

    Le problème pour beaucoup de gens et ça me semble « normal » est de faire le choix de l’existant (qui bien que plein de défauts est sécurisant) contre l’inconnu.

    C’est ahurissant mais dans une discussion ici il y a quelques jours un intervenant un tout petit peu ouvert au libéralisme disait qu’il faudrait quand même pouvoir empêcher (vote à la majorité!) un propriétaire terrien de détourner sa terre agricole de son usage (en en faisant par exemple un circuit automobile) parce que l’alimentation est un domaine sensible.

    Comme j’ai peine à croire que les gens aient déjà vécu de tels problèmes, j’ai plutôt l’impression qu’ils projettent leur propre comportement, celui qu’ils auraient dans de telles situations.

    L’objectif des libéraux est d’en appeler au libéralisme pour – entre autres – que chacun puisse maximiser ses revenus mais il semble que pour beaucoup le libéralisme ce soit l’occasion d’emmerder un maximum son voisin.

  • Le libéralisme serait le système idéal si la nature humaine était parfaite

    • Au contraire, le libéralisme est le système idéal pour la nature humaine imparfaite.

    • Si la nature humaine était parfaite, n’importe quel système serait idéal.

      Un tyran qui ne prend que d’excellentes décisions pour le bien de tous n’est pas un problème.
      Une organisation collectiviste ou chacun donne le meilleur de lui même et ne prend que ce dont il a besoin peut aussi marcher parfaitement.

    • « Le libéralisme serait le système idéal si » : mais de quel système parlez-vous ? Etes-vous simplement capable de le décrire ?

      Le propre du libéralisme, l’exception unique du libéralisme, c’est qu’il n’y a justement pas de système préconçu, de promesse construite de toute pièce. Revel nous l’a appris à propos de l’impossible débat avec les socialistes : « Un malentendu fausse quasiment toutes les discussions sur les mérites respectifs du socialisme et du libéralisme : les socialistes se figurent que le libéralisme est une idéologie (…) Les socialistes, élevés dans l’idéologie, ne peuvent concevoir qu’il existe d’autres formes d’activité intellectuelle. Ils débusquent partout cette systématisation abstraite et moralisatrice qui les habite et les soutient. Ils croient que toutes les doctrines qui les critiquent copient la leur en se bornant à l’inverser et qu’elles promettent, comme la leur, la perfection absolue, mais simplement par des voies différentes. » Les socialistes croient, ou plutôt tentent de faire croire aux naïfs, que les libéraux promettent, comme eux, le meilleur des mondes alors qu’ils se bornent à décrire un monde potentiellement meilleur, le monde libre fondé sur le mérite reconnu par tous à travers les sains mécanismes de la propriété et du marché.

      En somme, le monde libéral est un monde tout à fait banal. Mais pour les idéologues de la pensée inique, pour les usurpateurs du pouvoir à tout prix, pour les constructivistes qui refusent tout effort pour eux-mêmes en sacrifiant autrui, ce monde civilisé est diablement chiant, parce que c’est un monde où ils se trouvent à leur juste place, en bas de l’échelle sociale du mérite, noyés dans la masse. Et cette banalité, pour un socialiste qui s’imagine supérieur à la masse, pour ce socialiste qui se prend pour un dieu, c’est inacceptable. Alors, il est prêt à renier toute morale, à commettre tous les crimes, jalousie, envie, mensonge, vol, meurtre, pour ne pas avoir à constater la banalité de sa propre nature humaine.

      • Revel ajoutait que les socialistes sont philosophiquement incapables de comprendre le libéralisme parce qu’ils se trompent de paradigme et en font le revers à l’identique de leur doctrine. Or ils diffèrent par leur nature même.
        Les libéraux ADAPTENT leur réflexion à la réalité objective, ils la configurent à partir des faits. Les socialistes CONFORMENT leur perception des faits aux dogmes immuables de leur doctrine, de leur « idéologie ». Cette perception de la réalité fait du « socialisme libéral » un oxymore et conduit à l’échec les tentatives de raccrocher le socialisme aux branches du libéralisme. Il y perd son âme, sa raison d’être. Il devient effectivement banal; ce n’est plus du socialisme mais du libéralisme …social, donc un pléonasme puisque
        les grandes avancées sociales du 19e siècle ont été le fait de libéraux, y compris l’instauration de la République et celle de l’instruction publique, que dont les socialistes s’attribuent pourtant sans vergogne la paternité.

  • Merci pour ce joli billet!

  • le « marché » n’est jamais qu’un lieu de rencontre et d’échanges : ce dont les être humains ont besoin : se rencontrer et échanger.

  • Dans le prolongement de cet article, une vision d’une société libre et volontaire : http://www.contrepoints.org/2014/03/09/158984-manifeste-de-la-societe-active

  • c’est sur qu’il faut fortement réduire la taille de l’état , il nous coute beaucoup trop cher pour peu de rendement
    il se réduira de lui même par manque d’argent . on vas pas se défoncer au travail pour engraisser une bande
    de profiteurs .

  • Dans une société, quelle qu’en soit les valeurs par ailleurs, la liberté est une richesse, qui se partage. Or, plus sont nombreux ceux qui y prétendent, moins est importante la part de chacun.

  • bonjour robin 35 , juste pour la petite histoire , et dans les hameaux proches de la vallée noire chère à Georges Sand , il est dit : En cas de grave pénurie d’eau potable ,le propriétaire d’un puits doit laisser ses voisins y puiser ,ne serais-ce que pour abreuver « bêtes & gens  » ,idem de l’accès à son pré bordé d’une rivière où se situe le seul passage à gué .
    Note ,vous êtes robin 35 : chez une partie de mes ancêtres ,dans le 36 ; il y a plein de Robin !

  • Et dans ma commune, on a fait distribuer par Veolia une eau qui coûte la peau des fesses aux citoyens, tandis que la mairie organisait des forages et stockages d’eau pour un arrosage automatique des gazons sur les ronds point et parcs publics. Du gazon, en climat méditerranéen!
    Voilà le résultat de la gestion publique. Mais le maire est content, c’est beau, et il a eu le prix de la ville fleurie.
    Où est la vérité?

  • le marché a des imperfections mais comparer le marché à un état parfait est erroné. l’administration a aussi des imperfections. or si on étudie les imperfections du marché et les imperfections de l’administration on se rend compte que le marché a moins d’imperfections que l’administration. c’est pour cela qu’il faut une administration limité.

  • « J’ai peur que la France ne prenne la vanité pour l’égalité, l’amour propre pour l’amour social, et que pour cette raison elle n’immole sans cesse la liberté à l’envie. »

    « Une expérience journalière fait reconnaître que les français vont instinctivement au pouvoir ; ils n’aiment point la liberté ; l’égalité [devenue l’égalitarisme] seule est leur idole. »

    François René de Chateaubriand

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