Afrique : l’économie de marché comme clé de la prospérité

Les nations africaines ne peuvent pas continuer à se vautrer dans une pauvreté abjecte. Elles doivent impérativement mettre en place une économie de marché.

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filles Afrique credits Rod Waddington (licence creative commons)

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Afrique : l’économie de marché comme clé de la prospérité

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 octobre 2014
- A +

Par Lanre Olagunju.

filles Afrique credits Rod Waddington (licence creative commons)

Une économie de marché fait référence à un système dans lequel les décisions économiques, en particulier la tarification des biens et services, sont entièrement déterminée par les échanges des ménages et des entreprises d’un pays, avec une intervention limitée du gouvernement. Plus d’innovations et de progrès technologiques ont été réalisés dans les pays riches grâce aux opportunités offertes par le libre marché. Cette liberté s’est avérée plus fructueuse que la planification étatique.

Je prends l’Amérique comme étude de cas. Il y a tout juste un siècle, seulement 4% des Américains possédaient des installations sanitaires dans leurs maisons, seulement 2% des foyers étaient raccordés au réseau d’électricité. Posséder un ordinateur et un téléphone cellulaire personnel était totalement hors de portée. Il n’y avait pas d’accès à l’Internet. 1% seulement de la population possédait des voitures et beaucoup portaient des vêtements ordinaires. Dans ce contexte de rareté, les seules choses disponibles en abondance étaient la mortalité maternelle et néonatale, les décès routiniers à cause de maladies provoquées par le manque de médicaments. Sans avoir besoin de renverser les chiffres, il nous est facile de comprendre que cette histoire a changé depuis longtemps. L’Amérique d’aujourd’hui est un géant mondial et cela se traduit de manière évidente dans la qualité de vie de ses habitants.

Il est important de souligner que ce ne sont pas les seules politiques gouvernementales qui ont drainé les prodigieuses améliorations qu’a connues l’Amérique entre 1900 et aujourd’hui. C’est essentiellement grâce au marché que l’économie américaine a prospéré. La volonté de gagner plus et d’améliorer son propre niveau de vie reste la meilleure incitation des individus à investir dans l’éducation et dans leur propre développement, à prendre des risques calculés, à créer des entreprises et des produits technologiques intelligents que d’autres sont prêts à acheter.

À la base, l’accès à l’électricité a encouragé l’utilisation de matériel dépendant de cette source d’énergie. L’invention du réfrigérateur, par exemple, a permis aux ménages ordinaires de ne pas faire leurs courses tous les jours puisque les produits alimentaires et les aliments peuvent y être conservés. Cela permet de gagner un précieux temps qui peut être consacré à d’autres activités plus productives. Pensez à tous les diplômes universitaires perdus lorsque les gens passent leurs temps à laver leurs vêtements à la main ? Imaginez la quantité de temps qui peut être exploitée dans le développement de soi, en restant connecté à ses proches et faire tout un tas d’activités productives qui créent une chaîne plus large pour le développement et le progrès économique.

J’ai vécu à Lagos, au Nigeria, la plus grande partie de ma vie. Et j’ai toujours eu l’impression que Lagos est très surpeuplé. À l’heure actuelle c’est la ville au plus fort taux de croissance en Afrique et la septième dans le monde, avec une population estimée à environ 20 millions de personnes. La ville est sans aucun doute encombrée et son trafic routier souffre d’une congestion chronique. Avant 2001, les téléphones cellulaires étaient réservés aux classes les plus riches. Et à cette époque, vous deviez parcourir des kilomètres pour délivrer des messages mineurs. Ce serait un véritable casse-tête si chaque réunion d’affaires imposait une présence physique. Imaginez Lagos aujourd’hui avec environ 20 millions d’occupants sans téléphones portables et sans Internet. Imaginez le trafic sur les routes !

Pour étayer davantage le fait que l’économie de marché libre crée la liberté et la prospérité, je voudrais aborder à nouveau le cas de l’économie américaine et le chemin de sa réussite. Un grand auteur et promoteur de marché libre, Joseph Schumpeter, a fait une prévision courageuse dans son livre Capitalisme, socialisme et démocratie, publié en 1942. Dans ce livre, il a déclaré que la pauvreté disparaîtra d’une mort naturelle en Amérique et dans d’autres pays capitalistes comme la France, la Suède et l’Allemagne dans exactement cinq décennies, c’est-à-dire en 1992. Il a défini la pauvreté par l’incapacité à se nourrir, avoir un logement et des vêtements décents, soit les trois besoins essentiels de la survie, tels qu’identifiés dans la pyramide de Maslow. Comme l’a dit le professeur George Vicksnins à juste titre dans une de ses présentations, en 1982, la pauvreté entendue dans ce sens a été éliminée aux États-Unis.

Donc, à partir de l’analyse qui précède, il est clair que l’économie de marché et ses principes sont la condition sine qua non de la prospérité et du bien-être de toute nation. Les nations africaines ne peuvent pas continuer à se vautrer dans une pauvreté abjecte. Elles doivent impérativement mettre en place une économie de marché. En regardant les exemples étrangers de réussites, il est impossible de nier que l’échange crée de la richesse. Au lieu de débattre et de douter de ces fondamentaux, l’Afrique devrait optimiser son temps en le consacrant à la production de biens et d’idées qui permettront de résoudre les problèmes et de créer plus de richesse et de prospérité pour tous.

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  • bonjour ,dans les immédiates années d’après indépendances respectives ,ces pays disposaient ; outre l’enseignement dispensé antérieurement et en continu par les Européens ,des infrastructures & matériels laissées en bon état ; que ne s’en sont -ils pas servis ?

  • Les commentaires sont fermés.

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