« Les Cent Jours » d’Emmanuel de Waresquiel

Un livre si bien écrit qu’on peut le lire indépendamment du sujet qu’il aborde.

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« Les Cent Jours » d’Emmanuel de Waresquiel

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 septembre 2014
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Par Jean-Baptiste Noé.

centjoursIl est rare qu’on lise un livre d’histoire pour le plaisir de la langue et la beauté du style. C’est pourtant ce qu’offre la belle étude qu’Emmanuel de Waresquiel consacre au Cent Jours. Dès l’introduction, et tout au long du livre, la tonalité du style et la beauté de la langue nous saisissent ; c’est un livre si bien écrit qu’on peut le lire indépendamment du sujet qu’il aborde.

En plus de cela, Emmanuel de Waresquiel opte pour un angle d’analyse original. Lui qui s’est illustré par les biographies de Talleyrand et de Fouché propose d’analyser les Cent Jours du côté du roi en exil. C’est de Louis XVIII dont il est question dans ce livre, de son départ de Paris, de son exil à Gand et de son retour dans la capitale. L’étude historique s’appuie sur un grand nombre de textes et de documents, émanant des archives de Belgique et des collections privées. C’est là l’autre grand intérêt du livre : non seulement il est très bien écrit, mais il est en plus un remarquable travail scientifique. Nous suivons pas à pas ces quatre mois, de mi-mars à début juillet 1815, où la France n’a pas su à quel monarque se vouer, où la population oscille entre le retour au rêve bonapartiste ou le confort de la paix bourbonienne, et où les pays d’Europe regardent la France avec crainte et exaspération face à une histoire révolutionnaire qui ne semble pas s’achever.

Avec l’auteur nous entrons dans l’intimité de la cour de Gand, où s’est formée une partie de l’esprit du romantisme. Nous essayons de comprendre et de distinguer les atermoiements du roi, les hésitations de ses conseillers, les peurs de son entourage ; avec cette question toujours en suspens : l’exil est-il provisoire ou définitif ?

C’est finalement la force d’âme de Louis XVIII qui triomphe, probablement l’un des plus grands hommes d’État français du XIXe siècle. Mais son retour à Paris reste marqué de l’infamie des convois de l’étranger : le roi podagre a eu besoin des Anglais pour retrouver son trône, ce qui demeure une tache indélébile dans l’espoir de restauration des Bourbons. Les Cent Jours ne sont pas qu’une parenthèse dans l’histoire chaotique de la Restauration. Ils sont à la fois la fin d’un rêve, celui de l’Empire et de la France révolutionnaire, et la continuation d’un cauchemar : celui de l’impossibilité de fournir à la France un régime politique stable. Emmanuel de Waresquiel sait analyser avec brio toutes ces subtilités, toutes ces difficultés, et les expliquer avec une grande clarté au lecteur, qu’il soit un familier de la période ou un néophyte désireux de la découvrir.



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  • Merci pour ces mots gentils pour Louis XVIII un de mes rois préférés… Les cent jours de Napoleon préfigurent la PREMIERE occupation du territoire depuis toujours, rien que pour ça je l’exècre, un excellent militaire, une buse politique… Mr de Waresquiel forcé je l’avais remarqué tant je suis admiratif du Prince de Benevent – je collectionne ses bio de celles de Poniatowski à Lacour-Gayet en passant par Duff Cooper – et l’auteur cité aujourd’hui en a commis deux – pourquoi deux d’ailleurs ?!!! Talleyrand il manque aujourd’hui pour les Relations Extérieures – pour rappel le premier à avoir signé un accord avec les anglais sous Louis Philippe…

    Sinon je viens de finir « le soleil noir de la puissance » sur Bonaparte par Villepin et je suis frappé par le ton critique qu’a l’ex premier ministre – moi aussi – alors que je le croyais fan…

    Merci pour rapporter ce livre mr Noe… Plus serait mieux…

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