L’Amérique et ses présidents

À quelques jours des élections américaines, il est bien de connaître l’histoire et les dessous de cet événement suivi par le monde entier. Cet ouvrage est un excellent outil pédagogique pour connaître cette élection.

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Les présidents américains, par André Kaspi et Hélène Harter (Crédits Tallandier, tous droits réservés)

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L’Amérique et ses présidents

Publié le 28 octobre 2012
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À quelques jours des élections américaines, il est bien de connaître l’histoire et les dessous de cet événement suivi par le monde entier. Cet ouvrage est un excellent outil pédagogique pour connaître cette élection.

Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l’aleps.

Dans L’obsession antiaméricaine, Jean-François Revel dénonçait, entre autres, les fantasmes que nourrissent les Français à l’égard de cette élection et des pouvoirs qu’elle confère à l’élu. Non, le Président américain n’est pas un « superpuissant » comme dirait l’ancien ministre Hubert Védrine. Au contraire, c’est un élu qui est obligé de collaborer avec le Congrès, qui est contrôlé et surveillé dans ses moindres gestes, qui ne peut pas prendre des décisions importantes sans l’accord des autres pouvoirs (Cour Suprême, les autres États…). Tout le contraire de la présidence française qui n’a de comptes à rendre à personne. Depuis les « caucus » jusqu’à l’élection du premier mardi du mois de novembre, le futur président est obligé de passer par les « primaires », le « super Tuesday » et les « grands électeurs ».

André Kaspi et Hélène Harter, tous les deux universitaires, font un état des lieux pédagogique de cette élection. Cela fait 225 ans que cette élection existe. Entre le 4 juillet 1776, lorsque les colons américains ont déclaré leur indépendance de la métropole britannique, jusqu’à l’élection de George Washington, le 14 avril 1789, les délégués des États s’affrontent sur la signification et les vrais pouvoirs du futur Président. Grâce aux notes prises par James Madison, nous connaissons la teneur des débats des Pères fondateurs. Ce qui est très intéressant c’est la méfiance – déjà – à l’égard d’un exécutif trop fort qui échapperait au contrôle démocratique. Mais dès le début, ce pouvoir est strictement encadré. Par la durée – 4 ans -, par la désignation, les grands électeurs, et par la fonction du vice-président qui peut se substituer au président en cas de problème majeur. La maturité démocratique des Pères fondateurs est étonnante. À une époque où l’on pratiquait encore l’esclavage et où les femmes étaient éloignées des hautes fonctions, ils sont tout à fait conscients des dangers d’un pouvoir exécutif excessif. D’ailleurs, la Constitution ne mentionne le Président que dans son deuxième article, le premier étant consacré au Congrès. Un quart du texte constitutionnel est consacré au Congrès contre à peine 5% au Président. C’est bien le législatif qui dispose de l’essentiel des pouvoirs : faire les lois, taxer, s’occuper du commerce extérieur, déclarer la guerre, etc.

Bien entendu, tous les présidents américains n’ont pas marqué l’Histoire. Après George Washington et Thomas Jefferson ont succédé des présidents qui ont laissé moins d’empreintes aussi parce que le Congrès a voulu s’affirmer beaucoup plus. Par la suite, il y a eu Lincoln et, plus proches de nous, parmi les plus connus, Roosevelt et Truman qui marque les débuts de la guerre froide. Les auteurs ont raisons lorsqu’ils écrivent qu’il est difficile de classer les présidents. On a connu des Démocrates comme Kennedy et Clinton en tant que réformateurs de l’économie et aussi des Républicains comme Bush père qui ont préféré augmenter les impôts et étouffer l’économie. Avec la mondialisation, le Président des États-Unis n’est plus ce qu’il était ? C’est en partie vrai. D’autres pouvoirs économiques ont émergé mais l’Amérique et son Président restent encore les baromètres du monde des débuts des années 2000. Il suffit de voir ce que représenterait la défaite d’un Obama et l’élection d’un Romney réformateur.

— André Kaspi, Hélène Harter, Les présidents américains, de Washington à Obama, Tallandier, 272 pages, 2012.

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