Connaissez-vous Yes Minister ?

Une série au message explicitement libéral

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Connaissez-vous Yes Minister ?

Publié le 24 juin 2011
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Yes Minister est une série britannique à succès, diffusée durant les années 1980, qui présente le parcours d’un nouveau ministre, avec des idées inspirées du Public Choice.

Un article de Wikibéral.

Yes Minister est une série télévisée britannique à succès, diffusée ente 1980 et 1984 sur la BBC. Présentant le monde politique de façon humoristique, elle a des accents libéraux par de nombreux aspects. Elle a eu une suite entre 1986 et 1988, Yes Prime Minister.

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Présentation

La série présente la vie du ministre Jim Hacker, nommé ministre des Affaires administratives à Londres (Ministery of Administrative Affairs). Homme manquant de finesse, il se heurte à chaque instant à la difficulté de faire appliquer ses décisions par une administration ancrée dans ses certitudes et ses habitudes. Son principal obstacle est Sir Humphrey Appleby, fonctionnaire le plus gradé et maître de facto du ministère. Entre les deux, Bernard Woolley, directeur de cabinet de Jim Hacker.

Une bonne part de la série tourne autour de l’impossibilité pour le nouveau ministre de faire appliquer sa politique. Les vrais maîtres du ministère sont ceux qui y sont de façon durable, les fonctionnaires.

C’était la série préférée de Margaret Thatcher, qui écrivit avec l’aide de Bernard Ingham le script d’un épisode de quatre minutes, diffusé sur la BBC en 1984. Elle y jouait le rôle du Premier ministre, poste qu’elle occupait alors [1].

La série très populaire a été classée par les téléspectateurs britanniques comme le neuvième meilleur programme télévisé britannique de tous les temps en 2000, et troisième dans la catégorie humour [2].

Un message explicitement libéral

La série date du début des années 1980, dans un contexte de remise en cause de plus en plus forte de l’intervention étatique dans la société avec la révolution conservatrice. Le simple nom du ministère dont Hacker a la charge (ministère des Affaires administratives) est déjà révélateur.

La série véhicule un message explicitement libéral, s’inspirant directement de l’école du choix public. Cette dernière entend souligner les limites de l’action étatique et traite l’État comme n’importe quelle organisation. Comme le rapporte Henri Lepage dans Demain le capitalisme, ces économistes de l’école du Choix Public se donnent l’objectif suivant [3] :

Appliquer à l’État et à tous les rouages de l’économie publique exactement les mêmes techniques qui ont été utilisées depuis 25 ans pour recenser les défauts et les défaillances de l’économie de marché. Non pas pour retomber dans une vision manichéenne des choses qui consisterait, comme on l’a fait et on continue encore de le faire pour le marché, à dénoncer le « vicieux » État face au « vertueux » marché, mais simplement pour réintroduire un peu de bon sens et ne choisir l’État que lorsqu’il est prouvé ou évident que la solution du marché est réellement plus coûteuse que la solution de l’intervention publique.

La série télévisé véhicule le même message de façon revendiquée. Antony Jay, l’un des deux réalisateurs, déclara ainsi [4]:

L’illusion à laquelle le Public Choice s’est attaqué est que le gouvernement ne travaille que pour améliorer la situation des citoyens. Nous l’avons reflété en montrant dans chaque épisode que presque toutes les décisions que le gouvernement doit prendre sont en fait un conflit entre deux intérêts particuliers : celui des hommes politiques et celui des fonctionnaires cherchant à progresser dans leur carrière et à améliorer leur propre situation. C’est pourquoi l’économie du Choix Public, qui explique pourquoi cela se passe ainsi, est au fondement de presque tous les épisodes de Yes Minister et de Yes, Prime Minister.

Citations

Les trois acteurs principaux, interprétant respectivement Bernard (directeur de cabinet), Sir Humphrey (haut fonctionnaire qui dirige le ministère) et Jim Hacker (ministre)

The Economy Drive

— Sir Humphrey : You see Bernard, it is our duty to assist the Minister to fight for the department’s money despite his own panic reaction.
— Bernard : You mean help him overcome his panic?
— Sir Humphrey : No no no no no. We must let him panic. Politicians like to panic, they need activity. It’s their substitute for achievement.

The Right to Know

Hacker : Humphrey, do you see it as part of your job to help Ministers make fools of themselves?
Sir Humphrey : Well, I never met one that needed any help.

Equal Opportunities

— Sir Humphrey : It takes time to do things NOW!
— Hacker : The three articles of civil service faith — it takes longer to do things quickly, it is more expensive to do them cheaply and it is more democratic to do them in secret!

The Skeleton in the Cupboard

— Sir Humphrey : If local authorities don’t send us the statistics that we ask for, then government figures will be a nonsense.
— Hacker : Why ?
— Sir Humphrey : They will be incomplete.
— Hacker : But government figures are a nonsense anyway.
— Bernard : I think Sir Humphrey wants to ensure they are a complete nonsense.

The Bed of Nails

— Bernard : The Department of Employment lobbies for the TUC, whereas the Department of Industry lobbies for the employers. It’s rather a nice balance. Energy lobbies for the oil companies, Defence lobbies for the armed forces, the Home Office lobbies for the police and so on.
— Hacker : So the whole system is designed to stop the Cabinet from carrying out its policies?
— Bernard : Well, somebody’s got to.

—-
Notes et références

  1. (en)Script de Margaret Thatcher pour Yes Minister
  2. (en)Présentation de la série par le British Film Institute
  3. Henri Lepage, Demain le capitalisme, [lire en ligne]
  4. (en)Adam Curtis. The Trap: What Happened To Our Dreams of Freedom, Part 1 – F. You Buddy [Emission télévisée de la BBC], 00:35:34, traduction libre

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