La leçon d’Amir Khadir

Défendre les pauvres, les petits salariés. Même contre les syndicats

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La leçon d’Amir Khadir

Publié le 19 mai 2011
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Par David Descôteaux, Montréal, Québec

L’ADQ et la « droite » au Québec devraient s’inspirer d’Amir Khadir.

S’il y a une chose qu’on peut admirer chez le co-chef de Québec solidaire, c’est sa cohérence. Khadir est résolument de gauche. Son réflexe naturel, c’est de défendre les pauvres, les petits salariés.

Même contre les syndicats.

Comme L’ADQ, Amir Khadir veut que les syndicats se réforment. Mais contrairement à l’ADQ, son discours est venu me chercher, et sûrement beaucoup de gens aussi.

L’ADQ critique l’utilisation des cotisations syndicales à des fins de représentation politique. Pour le citoyen ordinaire, c’est vague tout ça. Il ne voit pas le scandale. En quoi ça le touche, surtout s’il n’est pas syndiqué — comme la majorité des Québécois ?

Amir Khadir, de son côté, critique les syndicats parce qu’ils se comportent en groupe d’intérêt. En lobby qui cherche à améliorer les conditions de ses membres, parfois aux dépens de la classe moyenne et des gens plus pauvres.

« Dans le débat sur le budget Bachand, il y a des syndicats qui étaient prêts à accepter une augmentation de certains tarifs pour sauver les salaires des syndiqués, a dit M. Khadir à la Presse Canadienne. Or, l’augmentation de ces tarifs frappait durement les salariés au bas de l’échelle, non syndiqués ».

Et le lanceur de souliers en rajoute :

« Quand on pratique un syndicalisme plutôt corporatiste, et il y en a, c’est sûr qu’il y a des gens dans notre société qui se sentent exclus, qui se sentent désolidarisés par rapport aux autres travailleurs […] Il y a un examen de conscience à faire et sans doute que les syndicats doivent apprendre à avoir une vision moins obtuse et défendre les dossiers des droits de façon plus cohérente non seulement pour les syndiqués, mais pour l’ensemble de la société d’en bas ».

Combien de politiciens de gauche osent dire ça ?

Un peu de compassion

Je ne comprends pas l’excitation des militants adéquistes pour cette réforme voulant empêcher les syndicats de faire de la publicité aux frais de leurs membres. Cela concerne les travailleurs syndiqués eux-mêmes. Je trouve plus important de s’assurer que les chefs syndicaux de la fonction publique aient à cœur les intérêts de la collectivité — pas juste les leurs. Par exemple, qu’ils se préoccupent du fardeau fiscal de l’ensemble des Québécois quand ils formulent leurs demandes ou cherchent à accroître leur nombre.

Bien sûr, Amir Khadir souhaite que les organisations syndicales grossissent encore plus. Qu’elles aient plus de pouvoir. Ses prises de position sont pour la plupart aux antipodes de celles de la droite.

Mais reste que dans ce dossier, sa critique touche la cible. Pas celle de l’ADQ.

Malgré ses efforts, et malgré le charisme du chef de l’ADQ Gérard Deltell, la droite ne réussit toujours pas à nous convaincre — ni dans ses discours ni dans le choix de ses combats — qu’elle a à cœur les intérêts des moins nantis de notre société. Ou simplement, des citoyens « ordinaires ».

Et tant qu’elle n’y parviendra pas, elle risque de faire du surplace.

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  • C’est assez simple. En 2003, les syndicats de la FTQ avait fait une grosse campagne anti-ADQ durant les élections. Les 500 000 membres de la FTQ avait reçu une lettre à la maison leur enjoignant de ne pas voter libéral ou ADQ pour une série de raison dont l’accès à la santé, l’éducation, etc.

    Depuis, l’ADQ a contesté devant les tribunaux et un juge a été assez égaré pour dire que cet appel consistait à un appui financier au PQ. Appliquer la Realpolitik au droit électoral est quelque chose qui me dépasse encore. Heureusement il existe l’appel et c’est ce que la FTQ fait depuis cette date, ce qui explique l’absence d’une campagne aussi agressive en 2007 et 2008.

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