La Fronde et les idées libérales

Analyse des liens entre les idées défendues par les Frondeurs et le libéralisme

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La Fronde et les idées libérales

Publié le 24 avril 2011
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Dans ce texte des Mélanges en l’honneur des Racines de la liberté, nous nous intéressons aux liens entre les idées défendues par les Frondeurs et le libéralisme.

Les guerres civiles de France ont été plus longues, plus cruelles, plus fécondes en crimes que celles d’Angleterre ; mais, de toutes ces guerres civiles, aucune n’a eu une liberté sage pour objet. (Voltaire, Lettres philosophiques) [1]

La période de la Fronde qui va de 1648 à 1653 constitue la dernière grande opposition nobiliaire à la montée en puissance de l’absolutisme royal. Les revendications qu’analyse Jacques de Saint-Victor dans Les Racines de la liberté sont déjà partiellement exprimées. Est-ce à dire que la Fronde constitue une « révolution de la liberté », porteuse des idées libérales avant 1789 ? Quel rôle a-t-elle joué dans la promotion des idées du libéralisme ou des libertés germaines ? Autant de questions qui permettent de mieux comprendre la réflexion menée par Jacques de Saint-Victor, en revenant sur les fondements de la période qui précède 1689-1788.

Voyons pour y répondre quelles ont été les causes des évènements, avant de procéder à une présentation plus détaillée de ces derniers et des raisons de l’échec du mouvement. Nous passerons ensuite à l’étude des liens de ce mouvement avec le libéralisme avant d’en voir les conséquences sur l’évolution des institutions en France. Enfin, nous procèderons à une analyse comparée de la première révolution anglaise avec la Fronde pour comprendre le succès de la première et l’échec de la seconde et en dégager la « méthode libérale » du changement politique.

Les causes des évènements

Les évènements de la Fronde, ou plutôt des Frondes arrivent au terme d’une période très agitée, dont les lignes directrices permettent de mieux comprendre les évènements. Revenons tout d’abord sur ces circonstances qui permettent de mieux comprendre notre sujet.

Outre un important mécontentement populaire sur lequel nous reviendrons, un esprit « frondeur » avant la lettre règne parmi la noblesse, comme l’illustre la Cabale des Importants. Plus largement, règne, en particulier dans la noblesse, un « esprit de résistance accoutumé à l’action » [2] selon les mots de Benjamin Constant, esprit qui ne demande qu’à s’exprimer par une révolte armée. Parmi les comploteurs, des personnages comme Gaston d’Orléans ou Cinq-Mars.

Parallèlement, la monarchie est affaiblie par la minorité de Louis XIV, dont la régence est assurée par Anne d’Autriche, assistée du Cardinal Mazarin.

En outre, la guerre de Trente ans a pour conséquence une forte augmentation des dépenses de l’État et donc de la pression fiscale. Ainsi, l’historien François Bluche souligne que, « dans les cinq ans qui ont précédé la déclaration de guerre faite à l’Espagne (1635), l’impôt triple en France » [3]. L’élargissement de l’assiette de nombreux impôts suscite le mécontentement dans la population. Un homme joue un rôle majeur sur ces questions, Particelly d’Emery ; intendant des finances, il se voit confier par Mazarin les affaires financières du royaume en 1643. Il devient contrôleur général puis surintendant des finances en juillet 1647. C’est lui qui créa de nouveaux impôts pour ceux qui étaient exemptés de la taille, comme les habitants de Paris ou de Rouen. Ainsi, en janvier 1644 l’édit du Toisé frappe tous les bâtiments construits depuis Henri II dans la capitale, en août de la même année la taxe des Aisés vise les marchands bourgeois de la capitale, à l’automne 1646, les taxes sur l’entrée des marchandises dans la ville sont augmentées par l’édit du Tarif. Emprunts forcés et diminutions de rentes font aussi partie des expédients utilisés. Les Parlements s’opposent à plusieurs reprises, souvent avec succès, au prélèvement de ces nouveaux impôts, mais le mécontentement s’accroit et Mazarin s’irrite des résistances parlementaires aux décisions royales.

A cela s’ajoute le mécontentement parmi les officiers de robe, en raison de la multiplication des offices vendus par le roi, ce qui réduit la valeur de leurs propres offices. L’historien Roland Mousnier a ainsi calculé que le nombre d’offices fut multiplié par onze entre 1515 et 1665 [4]. Rien qu’en 1648, douze maîtres des requêtes furent créés. En outre, le système de la paulette, qui assurait l’hérédité des offices, était menacé de suppression par Mazarin qui l’utilisait comme moyen de chantage.

Enfin, le mécontentement monte parmi les princes et les Parlements devant la montée du pouvoir royal, au détriment des États généraux. La situation est propice à des évènements révolutionnaires ; de fait, de la rencontre entre ce mécontentement des parlements et de la noblesse naitront les évènements de la Fronde.

Les Frondes

La Fronde est une suite d’évènements complexe et dont la cohérence n’est pas évidente au premier regard. On ne tentera donc ici que de dégager les grandes lignes de ces évènements, en renvoyant le lecteur à des ouvrages plus spécialisés s’il veut approfondir la question.

On distingue généralement trois périodes distinctes dans ce que l’on appelle la « Fronde » ; d’une part la Fronde parlementaire, puis la Fronde des princes et ensuite la Fronde Condéenne, du nom de Louis II de Bourbon, Prince de Condé.

La Fronde parlementaire

Lors de la Fronde parlementaire, les parlementaires parisiens s’opposent à la tentative d’Anne d’Autriche d’imposer, par un lit de justice du 15 janvier 1648 de nouveaux impôts. Par ce procédé, Anne d’Autriche entendait passer outre l’avis des parlementaires. La contestation menée par le conseiller Pierre Broussel l’emporte temporairement sur Anne d’Autriche et sur Mazarin, malgré les tentatives de ce dernier pour diviser les cours souveraines. Par les conférences de Saint-Germain, la royauté cède aux revendications des parlementaires réunis dans la Chambre Saint Louis (réduction de la fiscalité, réaffirmation du pouvoir des Parlements en la matière et garantie des libertés individuelles). Par ce dernier point, c’est une forme d’Habeas Corpus avant la loi anglaise, qui ne sera adoptée qu’en 1679. Cependant, les paroles ne se traduisent pas dans les faits et les infractions aux accords se multiplient jusqu’à la fin de 1648. Les victoires militaires de l’été 1648 [5] convainquent Mazarin de frapper l’opposition : le 26 août 1648, il fait arrêter les meneurs de la Fronde parlementaire, dont le très populaire Pierre Broussel et le président Potier de Blancmesnil. Les parlementaires et les parisiens se révoltent : plus de mille deux cents barricades s’érigent dans Paris et la reine quitte Paris pour Rueil le 13 septembre pour se soustraire à la pression de la foule. Elle doit malgré tout se rallier aux parlementaires et les articles votés par la chambre Saint Louis sont entérinés le 24 octobre 1648. C’est une véritable monarchie constitutionnelle qui voit le jour, en théorie. Hélas la Fronde ne s’arrête pas là.

Au début de 1649, les conflits larvés sont de plus en plus nombreux et la situation empire : la première guerre de la Fronde éclate ; Mazarin fait assiéger Paris par Condé et ses mercenaires allemands (8 à 10.000 hommes) pour écraser le Parlement. Dans ce siège de Paris, les parlementaires sont rejoints par le prince de Conti, déclaré généralissime des troupes de la Fronde, et une partie de la noblesse. Les armées loyalistes perturbent fortement le ravitaillement de la capitale, dans laquelle les mazarinades, libelles contre Mazarin, se multiplient ; on en a recensé plus de 5.000 [6].

L’échec de Turenne, rallié aux frondeurs, à briser le siège signe la fin de leurs espoirs ; la paix de Saint-Germain du 1er avril 1649 vient mettre un terme au conflit armé et permettre un retour au calme précaire. Les frondeurs sont pardonnés et le roi rentre à Paris, même si les esprits restent échauffés. En sous-main, Mazarin se rapproche des anciens frondeurs pour casser toute velléité future de résistance.

La Fronde des princes

En 1650, la Fronde entre dans une seconde phase, la Fronde des princes. Une paix précaire ayant été restaurée, Mazarin tente d’écarter du pouvoir les anciens frondeurs qui ont pu s’en rapprocher. Le 18 janvier 1650, il fait arrêter Condé, son frère le prince de Conti et son beau-frère le duc de Longueville. Il espère ainsi casser les dernières velléités de résistance mais ne parvient qu’à relancer un conflit qui n’avait pas disparu. Le prince de Condé avait sauvé la monarchie lors de la Fronde parlementaire face à Conti mais les manœuvres de Mazarin font se rejoindre les deux hommes dans leur opposition commune au cardinal italien. Turenne envisage d’aller les délivrer par la force, tandis que leurs clientèles en province se soulèvent : Normandie, Bourgogne ou Guyenne se révoltent. Les troupes royales parcourent alors le pays pour reconquérir les régions rebelles et réactiver la ferveur monarchiste en montrant la personne du roi encore enfant. Les troupes royales prennent le dessus sur les troupes de la Fronde : Turenne essuie une cuisante défaite face aux armées royales le 15 décembre 1650 tandis que les Espagnols, alliés des Frondeurs et entrés sur le territoire du royaume, sont arrêtés par la débâcle de leur allié.

Malgré ces victoires militaires, le problème politique reste intact : les parlementaires se rapprochent des princes et l’union des deux causes, princière et parlementaire, commence à se réaliser. Gondi, futur cardinal de Retz, qui avait attiré la « vieille Fronde » aux côtés des princes, demande la démission de Mazarin. Ce dernier choisit de s’enfuir dans la nuit du 6 au 7 février 1651, conscient que l’opposition à sa personne est le seul facteur unificateur des Frondes. C’est Anne d’Autriche qui continuer à exercer le pouvoir politique. Des assemblées informelles de gentilshommes se réunissent et la tenue d’États généraux est prévue. Les cahiers de doléance rédigés à l’occasion expriment le souhait d’ « une monarchie contrôlée par les États, dépourvue de fiscalité centralisée, laissant donc la réalité du pouvoir aux instances locales, un peu les cours de justice, surtout les villes et la noblesse. » [7]

Cependant, une fois éloigné l’épouvantail Mazarin, la désunion s’installe parmi les frondeurs. Le clergé parisien conduit par Gondi s’oppose au parlement et la majorité de Louis XIV le 7 septembre 1651 vient mettre un terme à la régence. Condé se replie sur ses terres de Guyenne tandis que Gondi obtient enfin la pourpre cardinalice et devient cardinal de Retz.

La Fronde Condéenne

Depuis la Guyenne, Condé se révolte, estimant mériter une plus grande part du pouvoir. Ce n’est pas une limitation du pouvoir royal qu’il appelle de ses vœux : il souhaite y être directement associé, pouvoir guider le jeune roi à la place de Mazarin, ennemi toujours exécré. Pour appuyer ses ambitions, il a Bordeaux et la Guyenne, et l’assistance des Espagnols contre la promesse de leur céder Bourg-sur-Gironde. Il négocie aussi pour obtenir le soutien de Cromwell ou de Charles IV, duc de Lorraine.

Face à la menace, réelle, de Condé, Anne d’Autriche rappelle Mazarin au pouvoir. Turenne lui aussi est rappelé et accepte le commandement des troupes royales, dans la situation opposée à celle des premiers ùoments de la Fronde. Turenne défait Condé à plusieurs reprises en 1652. Les Lorrains, un temps menaçants, reculent vers la Champagne. Les combats se poursuivent cependant entre les armées de Condé et les armées loyalistes, jusqu’à Paris. Au début de juillet 1652, Condé échoue à entrer dans Paris mais la Grande Mademoiselle fait tirer les canons de la Bastille sur les troupes de Louis XIV pour le faire entrer. Ce sont les combats de la porte Saint-Antoine [8]. Le 4 juillet, c’est la terreur Condéenne, une journée sanglante à l’intérieur même de Paris, qui a pour effet de faire croitre l’hostilité vis-à-vis de Condé.

La lassitude devient de plus en plus évidente parmi les acteurs de la Fronde mais aussi et surtout parmi la population parisienne et française. Fin calculateur, Mazarin quitte à nouveau Paris pour apaiser la situation et Condé quitte la France pour l’Espagne. Le 21 octobre 1652, Louis XIV rentre triomphalement dans Paris et Mazarin, lui aussi acclamé, rentre le 3 février 1653. La paix revient progressivement dans le pays et Bordeaux, dernière ville rebelle, tombe en juillet 1653. Un lit de justice triomphal, tenu au Louvre et non au Palais [9], interdit aux magistrats de « prendre aucune connaissance des affaires de l’État ».

Les frondeurs ont échoué à imposer la monarchie limitée que la plupart appelait de leurs vœux. Pourquoi ?

Les causes de l’échec de la Fronde

Il convient de distinguer plusieurs facteurs majeurs : D’une part, les évènements de la Fronde surviennent à l’issue d’une période très troublée : les guerres de religion ont mis le pays à feu et à sang jusqu’à la victoire sur la Ligue et la promulgation de l’Edit de Nantes en 1598. La période de paix ne dure qu’une dizaine d’années et les conflits reprennent de plus belle sous le règne de Louis XIII. Les soulèvements populaires restent monnaie courante : en 1624, une révolte des croquants met une partie du pays à feu et à sang, en 1635-1637 de nouvelles révoltes de croquants, en 1639 la révolte des va-nu-pieds a lieu en Normandie, en 1643 les croquants du Rouergue se soulèvent, tandis qu’entre 1621 et 1629 les protestants nourrissaient une révolte récurrent dans le Midi. Ajoutons un état de guerre durable avec la guerre de Trente Ans et l’on comprend le trouble qui règne alors et l’épuisement d’une population qui aspire à la paix [10]. La Fronde entre 1648 et 1653 vient pourtant apporter plus encore d’instabilité et de troubles, face à laquelle la demande d’ordre et de stabilité grandit. La victoire de la monarchie fut donc en partie une victoire née de la fatigue générale et de la volonté de sécurité. Comme le souligne le philosophe Philippe Nemo dans son Histoire des idées politiques, « au moment où commence le règne personnel de Louis XIV, le pays aspirait profondément à la paix » [11]. De même, l’historien François Bluche écrit dans son Louis XIV que : « Ce n’est pas seulement la fin de la Fronde que l’opinion salue, mais la fin de quarante années de trouble » [12].

D’autre part, aucune union durable autour d’un programme cohérent ne s’est établie entre princes et parlements, d’où le terme des Frondes et non de la Fronde. Certes les intérêts de ces deux acteurs sont très différents car chacun cherche à être celui qui influera le plus et sauvera ses avantages face à la montée du pouvoir monarchique. Il manque au mouvement un idéal qui les réunisse. Comme l’écrit Lucien Bély, « sous des proclamations audacieuses, il s’agissait surtout de conserver des avantages anciens face aux entreprises de la monarchie administrative. » [13] Entre autres pour cette raison, le compromis qui aurait permis de satisfaire et les princes et les parlements n’est jamais trouvé de façon durable. Aucune idéologie ou idéal ne permit de mobilisation générale contre la régence, alors que la monarchie anglaise avait fourni la raison de la mobilisation en s’aliénant une partie des protestants. Les alliés naturels se déchirent sans cesse au cours des Frondes, allant jusqu’à faire écrire à Voltaire au siècle suivant : « il me semble que je vois des écoliers qui se mutinent contre le préfet d’un collège, et qui finissent par être fouettés ; le cardinal de Retz, [..], rebelle sans aucun sujet, factieux sans dessein, chef de parti sans armée [..]. Le Parlement ne savait ce qu’il voulait, ni ce qu’il ne voulait pas ; il levait des troupes par arrêt, il les cassait ; il menaçait, il demandait pardon ; il mettait à prix la tête du cardinal Mazarin, et ensuite venait le complimenter en cérémonie. Nos guerres civiles sous Charles VI avaient été cruelles, celles de la Ligue furent abominables, celle de la Fronde fut ridicule » [14]. La noblesse en particulier n’arrive même pas à rester unie et chacun est prêt « pour un bon prix, à faire son traité particulier avec la couronne », n’essayant même pas de « donner à sa rébellion l’allure d’une défense de l’intérêt général » [15]. Par cette alliance qui ne se fait pas, les frondeurs se condamnent à l’échec.

Une autre explication importante de cet échec est la faiblesse numérique des classes sociales qui auraient pu être entrainées dans le mouvement. Sur ce point comme sur le précédent, on observe une certaine similitude avec les comuneros de la guerre des communautés de Castille au siècle précédent. A l’inverse, les pays disposant d’une économie moderne, dans laquelle les « classes capitalistes » ont un poids politique ou économique important et aspirent à la liberté face à l’arbitraire royal, les révolutions réussissent. Les situations anglaises et hollandaises sont à comprendre dans ce cadre. Résumant la différence de situation entre France et Angleterre, l’historien Lucien Bély remarque que « les parlementaires parisiens ou la grande noblesse ne trouvèrent pas des couches sociales qui serviraient à entraîner les Français, à l’instar de la gentry, la petite noblesse anglaise » [16]. Ébauchons une comparaison entre les deux pays : pour l’historien Pierre Goubert, « la France pourrait être simplement caractérisée : un terroir agricole riche et varié, un retard technique considérable, une fortune nationale importante, mais dormante » [17]. A l’inverse, une classe capitaliste se développe en Angleterre, avec un début de progrès technique ; la production de houille double entre 1608 et 1633 et les fabriques de drap se multiplient. Dans le domaine agricole, le mouvement desenclosures prend de l’ampleur. Les nouvelles classes capitalistes demandent une plus grande liberté du commerce et une plus grande liberté politique. Traduction dans les faits de cette différence essentielle, en France, les Frondeurs s’enferment dans un mouvement parisien et qui ne touche que peu la population, jamais entrainée réellement dans le mouvement. Plus grave, les antagonismes entre parlements et princes, et le comportement de la grande noblesse discréditent les deux acteurs aux yeux de la population.

En outre, les corps qui auraient pu constituer un contre-pouvoir face à l’autorité royale ne cherchent que partiellement à remplir ce rôle. En effet, l’intérêt de la noblesse de robe est de plus en plus lié à celui du pouvoir monarchique. Ainsi, à la différence des assemblées anglaises, les parlements français sont aux mains des juristes royaux et ont principalement un rôle juridique. Ils sont pleinement insérés dans l’appareil d’état monarchique, comme le groupe de plus en plus puissant des fonctionnaires royaux. C’est ce que résume Jouvenel dans son Du Pouvoir : « Sous une opposition parlementaire qui, acceptée, aurait transformé la monarchie absolue en monarchie limitée, s’impatiente une élite plébéienne qui, admise dans l’État, aurait poussé toujours plus loin la centralisation monarchique. » [18]

En dernier lieu, il ne faut pas sous-estimer le rôle des individus dans les multiples manipulations, manoeuvres et coups fourrés qui firent échouer la Fronde. En particulier, la ruse de Mazarin et sa capacité à se retirer pour protéger le pouvoir participèrent de l’échec du mouvement, en particulier vers la fin de la Fronde parlementaire. Comme le souligne François Bluche, Mazarin n’a « jamais été aussi intelligent » qu’alors [19]. A l’inverse, Charles Ier comme son père Jacques Stuart se revendiquent de l’absolutisme sans compromis. William Laud, archevêque de Cantorbéry, rend vite l’église anglicane impopulaire en imposant rigidité doctrinale et méthode autoritaire. Les puritains s’éloignent du régime. En France, c’est encore une tolérance relative qui prévaut avec l’Edit de Nantes, et qui donc exacerbe moins les tensions religieuses.

Pour ces multiples raisons, la Fronde échoue. Cela n’en rend pas moins intéressant de voir quel message elle véhiculait

Un libéralisme incomplet

Si la Fronde présente un intérêt particulier pour ce recueil d’articles en l’honneur des Racines de la liberté, c’est que les idées qu’elle porte rejoignent sur plusieurs aspects les revendications libérales. Elles les rejoignent cependant de façon très incomplète. Nous nous focaliserons sur les revendications essentielles de la Fronde en matière de limitation du pouvoir, et non sur les revendications Condéennes qui sont difficilement conciliables avec celles-ci.

L’idée-force défendue par les Frondeurs est celle de la limitation du pouvoir royal, qui doit être encadrée par des assemblées, des corporations ou l’aristocratie. Ainsi, la Fronde cherche à défendre les libertés anciennes, les libertés féodales des villes à charte, des corporations, des parlements, des aristocrates, plus que la liberté. On peut voir un parallèle, dans une certaine mesure, avec les « libertés germaines » dont les hommes du XVII-XVIIIe siècle se feront les hérauts et que Jaques de Saint-Victor analyse dans les Racines de la liberté.

Il ne s’agit donc pas d’un message « révolutionnaire », appelant à une abolition de la monarchie. Celle-ci n’est jamais remise en cause en tant que telle. Et ce message, contrairement à ce qu’une première impression pourrait laisser croire, ne suffit pas à dissocier la Fronde des idées libérales : le libéralisme ne se préoccupe en effet pas tant de qui doit exercer le pouvoir, que de sa limitation, comme l’a souligné Benjamin Constant. Une monarchie peut être libérale et une démocratie ne pas l’être. L’essentiel est que ce pouvoir soit encadré par un état de droit, le régime de Rule of Law cher à Hayek. Vouloir encadrer le pouvoir et le limiter va dès lors plutôt dans le bon sens.

Cette ressemblance ne suffit cependant pas à faire des idées directrices de la Fronde des idées authentiquement libérales. On peut souligner deux différences majeures : D’une part, le mouvement, surtout nobiliaire, cherche à conquérir une part du pouvoir en limitant le pouvoir existant, mais à son profit. Or, que ce soit la noblesse ou les parlements, aucuns ne sont vraiment représentatifs de l’ensemble de la population. Dans les deux cas, c’est l’hérédité qui prime [20]. Les parlements en l’occurrence ressemblent plus à des cours d’appels qu’au parlement anglais. Pour les Frondeurs, il s’agit bien souvent d’obtenir pour les « privilégiés » des avantages supplémentaires, ce qu’on pourrait difficilement définir comme libéral. On parle bien un moment de réunir les États généraux, qui sont eux plus proches du parlement britannique que les parlements de l’époque. Le Littré nous permet d’éviter cette confusion avec le sens contemporain du mot : « Parlement : Nom […] donné aux assemblées qui représentaient la nation, et qui n’est resté qu’en Angleterre ; en France ces assemblées prirent le nom d’états généraux » [21]. Pourtant, l’idée est abandonnée et les États ne se réunirent pas. Il faudra attendre le 24 juillet 1788 pour qu’ils soient à nouveau convoqués…

La raison de cette divergence essentielle avec les idées libérales, c’est que la référence des frondeurs se trouve dans les libertés féodales. A l’inverse, le projet libéral se construit à partir d’un modèle positif, qui donne à chaque individu des droits naturels que nul ne peut lui retirer. Quand le frondeur regarde vers le passé féodal, le libéral regarde vers un projet d’avenir. Quand le frondeur défend les libertés de groupe comme les corporations, les villes ou les assemblées, le libéral défend les libertés de l’individu. La Fronde regarde vers l’arrière, comme les propagandistes des libertés germaines ultérieurement. L’historien Lucien Bély résume cela en écrivant : « La Fronde regardait en arrière plutôt qu’en avant » [22].

Il ne faut pas non plus oublier que ce message de limitation du pouvoir royal n’est qu’un des messages de la Fronde. Si elle échoue, c’est parce qu’elle n’arrive pas à convaincre de la justesse de ce message et laisse transparaitre des motifs plus prosaïques, comme on l’a vu ci-dessus.

Des conséquences qui affaiblissent le libéralisme

Les idées libérales et celles des Frondeurs peuvent se rejoindre parfois, cependant les évènements de la Fronde ont des conséquences qui vont à l’encontre des attentes libérales. Cela doit essentiellement à l’échec de la Fronde, pour les raisons que nous avons détaillées. Au lieu de sonner l’avènement d’une monarchie parlementaire « à l’anglaise », la Fronde entraine en effet la montée rapide de l’absolutisme français.

D’une part, l’incapacité des frondeurs à s’allier et l’attitude des princes discréditent le combat pour la défense des « libertés » dont certains se revendiquaient. Comment voir dans la longue suite de batailles confuses et d’alliances changeantes autre chose que de l’opportunisme et dans les demandes de limitation du pouvoir une tentative d’en prendre le contrôle ? Or, comme nous le montre l’exemple anglais, ces idées rejoignent le combat libéral et aurait permis une évolution plus douce que la Révolution Française.

D’autre part, les évènements de la Fronde offre au pouvoir royal l’opportunité de se renforcer et devenir la plus absolue des monarchies européennes. Même Mazarin, honni par la foule parisienne, est acclamé à son retour dans la ville. Louis XIV qui, enfant, aura du fuir sa capitale, n’aura de cesse de réduire les pouvoirs de l’aristocratie et de la garder sous son contrôle direct, en poursuivant l’œuvre de Richelieu et surtout de Mazarin. Prenant avantage de la demande de sécurité de la société française, Louis XIV réduira toute opposition à son pouvoir quand il commencera son règne personnel. C’est ce que souligne Jouvenel dans son ouvrage sur l’histoire du pouvoir : « Il faut écouter les cris de dépit de Saint-Simon contre Mazarin. Il a bien compris qu’au temps de la Fronde une révolution s’était accomplie, non pas celle, tumultueuse, que tentaient les émeutiers, mais celle au contraire invisible, qu’accomplissait le ministre éducateur de Louis XIV : « Il en méprise les lois, le génie, les avantages, il en ignore les règles et les formes, il ne pense qu’à tout subjuguer, à tout confondre, à faire que tout soit peuple » » [23]. Cette révolution invisible, c’est la poursuite accélérée de la montée en puissance de l’administration pour se substituer à la noblesse et l’affaiblir. La royauté attire donc auprès d’elle des fonctionnaires, souvent de basse extraction [24], avec le but conscient ou non, de développer son pouvoir propre et donc pour cela d’aplanir les contre-pouvoirs qui pourraient résister. Un centralisme administratif dont le roi est la tête, et qui s’oppose de front aux idées de limitation du pouvoir que promeuvent une partie des Frondeurs et que défendront les libéraux. « L’échec des ambitions nobiliaires et parlementaires aboutit, dans un pays épuisé, au renforcement de l’absolutisme monarchique. » [25]

Il ne faut toutefois pas exagérer le rôle de la Fronde dans la montée de l’absolutisme. Les fondements de la pensée absolutiste en particulier sont déjà exprimés bien avant les évènements de la Fronde et la réaction monarchique qui la suit. Ainsi, Cardin Le Bret, juriste qui défend l’oeuvre de Richelieu, écrit son De la Souveraineté du roi dès 1632. Il y pose déjà les bases d’une monarchie absolutiste de droit divin [26]. La Fronde est le dernier sursaut de pouvoirs en voie de disparition ou plutôt d’absorption dans la pyramide administrative que Cardin le Bret décrivait. Le cadre intellectuel des changements à venir est déjà prêt, la Fronde ne sera que le déclencheur d’une application plus poussée. Nul besoin de la Fronde pour que Cardin Le Bret écrive dans sa remontrance faite à l’ouverture du Parlement à Pâques 1614 : « Dieu nous a tellement obligés à nous soumettre aux volontés de nos princes, qu’il ne nous est pas permis, pour quelque occasion que ce soit, de nous révolter et de prendre les armes contre eux ; s’ils nous chassent de nos maisons, s’ils pillent nos biens, nous devons lever les mains vers le ciel et prier pour leur prospérité. » [27] Dans le même ordre d’idée, Tocqueville montrera que le processus centralisateur et de développement de l’administration a été un processus de très long terme dans l’histoire de l’affermissement de la monarchie. Le succès des idées absolutistes tient donc à la demande générale de sécurité et à la volonté royale d’affermir plus encore son pouvoir, mais ces idées ne naissent pas ex nihilo en réaction à la Fronde. Elles sont au contraire en germe depuis longtemps.

Une comparaison avec le cas anglais : une illustration de la méthode libérale du changement pacifique et progressif

Le succès anglais et l’échec français

La Fronde s’inspire pour une petite partie de la révolution anglaise de 1642. Pourtant, les tentatives françaises déboucheront sur l’absolutisme et les tentatives anglaises sur une monarchie constitutionnelle après 1688. Comme le souligne Voltaire en 1734, « le fruit des guerres civiles de Rome a été l’esclavage, et celui des troubles d’Angleterre, la liberté. La nation anglaise est la seule de la terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en leur résistant. » [28]

Pourtant, on retrouve des similitudes dans les évènements qui constituent la première révolution et la Fronde : c’est la grande remontrance du Long Parlement le 22 novembre 1641 qui est le pendant anglais des décisions des parlements réunis dans la chambre Saint Louis en 1648 en France. La tentative d’arrestation des leaders de l’opposition à la chambre des communes (John Pym et John Hampden entre autres) à rapprocher de celle, temporaire, de Pierre Broussel en France. A mêmes évènements, mêmes conséquences, Londres se soulève en 1641, comme Paris en 1648. Jacques Ier fuit à Oxford quand la reine mère fuit à Rueil.

Ces ressemblances factuelles ne peuvent cependant masquer d’importantes divergences. Ainsi, la tradition anglaise de défense des libertés est probablement plus forte, avec la Magna Carta de 1215 par exemple. La pétition des droits (Petitions of the Rights) de 1628 s’y réfère d’ailleurs directement dans son article trois. Cette tradition plus forte est à rapprocher de la différence de comportement dans les noblesses des deux pays. Les nobles français se révoltent brutalement et sporadiquement, de manière plus ou moins isolée, là où l’aristocratie anglaise sait mieux agir en corps. Par cynisme ou non, elle parvient à entrainer dans son combat les autres classes sociales, en faisant une place aux yeomen, ces petits propriétaires terriens. Elle a, depuis le Moyen-âge, moins de privilèges et une importance moindre que sur le continent [29]. Elle a du, pour ne pas se retrouver isolée, être plus ouverte aux revendications de la bourgeoisie et des classes capitalistes. Elle dispose par exemple de revenus financiers moindres et, entre 1558 et 1602, perd un quart de ses propriétés foncières. Entre 1602 et 1641, elle subit la perte d’un nouveau cinquième [30].

Dès lors, l’aristocratie anglaise est trop affaiblie pour jouer le rôle d’unique contre-pouvoir face au roi. La multiplication des titres par Jacques Ier et Charles Ier permet en plus une entrée de la bourgeoisie dans la noblesse. Soixante-et-une grandes familles aristocratiques constituent le peerage en 1559, contre 121 pairs en 1641 [31]. La richesse permet de rejoindre la noblesse, grâce à un « don gratuit » de 4.000 à 10.000 livres pour l’élévation à la pairie.

Dans ces circonstances, l’alliance durable avec la bourgeoisie est indispensable. Cette alliance, en bonne partie imposée par les conditions, permettra ce que les Frondeurs n’auront pas su faire, construire un projet commun et forger des contre-pouvoirs suffisamment forts face à l’autorité royale. Et Jouvenel d’écrire ainsi que « les grandes différences que l’Histoire de France présente avec l’Histoire d’Angleterre tiennent presque entièrement aux comportements fort opposés des deux noblesses » [32].

Deux méthodes différentes

Si l’on replace la Fronde dans la période des révolutions anglaises et françaises de 1642 à 1789, on peut mieux comprendre ses liens avec le libéralisme et dégager la méthode libérale. Angleterre et France ont connu deux révolutions principales au XVII et XVIIIe siècle, en 1642 et 1688 pour la première, 1648-1653 et 1789 pour la seconde [33]. En comparant ces quatre évènements, on voit que la « glorieuse révolution » anglaise de 1688 est celle qui correspond le mieux à l’essence du libéralisme. Or, certains évènements de la Fronde s’en rapprochent fortement, en faisant une révolution libérale manquée. La Révolution Française de 1789, que l’on qualifie pourtant aisément de libérale dans ses premiers temps l’est-elle aussi ? Une citation de Margaret Thatcher permet d’amorcer une réflexion sur la question, dans une optique libérale-conservatrice : « Pour moi, qui appartient à un courant dont le père, Edmund Burke, fut le premier grand critique perspicace de la Révolution, les événements de 1789 représentent une perpétuelle illusion de la politique. La Révolution française était une tentative utopique de renverser l’ordre traditionnel – qui avait certainement beaucoup d’imperfections – au nom d’idées abstraites, formulées par des intellectuels vaniteux, qui échoua – non par hasard, mais par la faiblesse et la méchanceté de ses acteurs – dans les purges, le meurtre de masse et la guerre. Sous bien des aspects, elle anticipait la bien plus terrible révolution bolchevique de 1917. La tradition anglaise de la liberté a, quant à elle, grandi à travers les siècles : ses traits les plus marqués sont la continuité, le respect de la loi et le sens de l’équilibre, comme l’a démontré la Glorieuse Révolution de 1688. » [34]

Comme l’écrit l’ancien premier ministre anglais, deux tendances s’opposent, une tendance constructiviste (dans le sens de Hayek [35]) et une tendance plus modeste, qui s’inscrit dans la continuité historique. La Glorieuse Révolution ainsi ne vise pas à construire un nouveau régime sur le fondement d’idées abstraites mais à revenir aux antiques libertés anglaises. A l’inverse, les hommes de 1789 entendent apporter un projet positif, des libertés nouvelles. Face à ces deux options, la Fronde se rattache plus au modèle anglais, lui-même empreint de libéral-conservatisme.

Cette vision de la société comme d’un mécanisme complexe, qu’il ne faut pas risquer d’abimer par des changements brutaux inspirera Burke et Hayek, qui reprendra une part importante des idées du philosophe irlandais. C’est probablement la plus proche de l’idéal libéral du changement progressif et pacifique. En cela la Fronde est intéressante, dans sa partie qui revendique une limitation du pouvoir royal, car elle illustre cette méthode.

Ainsi, quand Naomi Klein, la dernière passionaria de l’extrême-gauche, accuse les tenants du libéralisme de provoquer des « chocs » pour imposer leurs idées à la faveur de la surprise, elle montre au mieux son ignorance de la philosophie libérale, au pire sa mauvaise foi totale [36]. Le libéralisme s’inscrit à l’opposé justement de cette recherche de la violence pour s’imposer, en rupture justement avec le communisme qui ne peut se concevoir qu’en passant par la dictature.

Cela permet aussi de comprendre une faiblesse du libéralisme, philosophie peu séduisante pour le néophyte car ne promettant pas des lendemains qui chantent, un avenir dans lequel tout serait parfait. Le libéralisme reste modeste et prend la nature humaine comme elle est, entendant permettre aux hommes de cohabiter pacifiquement tout en permettant le respect des droits naturels de chacun. Un « moindre mal » pour reprendre l’expression de Michéa qui était sélectionné lui aussi pour le prix Wikibéral 2008.

Cette difficulté à entrainer une révolution de la liberté est peut être aussi ce qui a manqué à la Fronde, une période paradoxale, qui affirme les idées de la liberté mais échoue à les amener au pouvoir.

Bibliographie sélective

Ouvrages généraux
• Bertrand de Jouvenel, Du Pouvoir, Hachette, collection Pluriel
• Philippe Nemo, Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains, PUF
• Alexis de Tocqueville, L’ancien régime et la révolution, édition Folio, 1985
Ouvrages sur la période
• Lucien Bély, La France moderne, 1498-1789, PUF, 1999
• Yves-Marie Bercé, La naissance dramatique de l’absolutisme 1598-1661, Paris, 1992
• François Bluche, Louis XIV, Pluriel, 1986
• François Bluche, L’Ancien régime : Institutions et société, Livre de poche, 1993
• Pierre Goubert, Louis XIV et vingt millions de Français, Livre de poche, 1966
• François Lebrun, Le XVIIe siècle, Armand Colin, 1981
• Roland Marx, L’Angleterre des révolutions, Armand Colin, 1973
• Roland Mousnier, La vénalité des offices sous Henri IV et Louis XIII, Rouen, Maugard, 1946, 2e éd., Paris, P.U.F., 1971, réimpression 1979
Témoignages d’époque
• Guy Joli, Mémoires de Guy Joli, conseiller au Châtelet de Paris
• Cardinal de Retz, Mémoires, édition Folio, 2003
• Saint-Simon, Mémoires, édition Folio, 1990 et 1994
Œuvres de fiction
• Alexandre Dumas, 20 ans après, Folio, réédition 1998

Notes :

[1] Voltaire, Lettres philosophiques, 8e lettre, 1734
[2] Benjamin Constant, Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri, Les Belles Lettres, édition 2004, chapitre 11
[3] François Bluche, Louis XIV, Pluriel, 1986, p.56
[4] Roland Mousnier, La vénalité des offices sous Henri IV et Louis XIII, Rouen, Maugard, 1946, 2e éd., Paris, PUF, 1971, réimpression 1979
[5] Tortosa en Catalogne est prise, Condé défait les espagnols à Lens le 20 août, etc.
[6] Lucien Bély, La France moderne, PUF, 1999, p.351
[7] Yves-Marie Bercé, La naissance dramatique de l’absolutisme 1598-1661, Paris, 1992
[8] Voir l’illustration de cet article
[9] A ne pas confondre avec le lieu de résidence royal…
[10] Bluche, op. cit., p.97-98
[11] Philippe Nemo, Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains, PUF, p.110
[12] Bluche, op. cit., p.97-98
[13] Bély, op. cit., p.356
[14] Voltaire, 8e lettre philosophique, 1734
[15] Bertrand de Jouvenel, Du Pouvoir, Pluriel, p.308
[16] Bély, op. cit., p.356
[17] Pierre Goubert, Louis XIV et vingt millions de Français, Livre de poche, 1966, p.51
[18] Bertrand de Jouvenel, Du Pouvoir, Pluriel, p.316
[19] Bluche, op.cit., p.70
[20] De façon évidente pour la noblesse, par le payement de la Paulette pour les parlementaires
[21] Article Parlement du dictionnaire Littré, édition 1863
[22] Lucien Bély, op. cit., p.356
[23] Bertrand de Jouvenel, Du Pouvoir, collection Pluriel, p.304-305
[24] Ce point sera souligné par Tocqueville dans L’ancien régime et la révolution (1856), où il écrit du conseil du roi qu’il « n’est point composé de grands seigneurs, mais de personnages de médiocre ou de basse naissance, d’anciens intendants et autres gens consommés dans la -pratique des affaires, tous révocables »
[25] François Lebrun, Le XVIIe siècle, Armand Colin, 1981, p.117
[26] Pour une présentation de la pensée de Cardin le Bret, on pourra se référer à l’article Wikibéral
[27] Cardin Le Bret, Remontrance 10e faite à l’ouverture du Parlement à Pâques 1614, in Recueil de plusieurs remontrances de M. Le Bret, 1689, Citation reprise par Philippe Nemo in Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains, PUF, p.119
[28] Voltaire, Lettres Philosophiques, 8e lettre, Sur le parlement
[29] Roland Marx, L’Angleterre des révolutions, Armand Colin, 1973, p.16
[30] Marx, op.cit., p.114
[31] Marx, op. cit., p.111
[32] Jouvenel, op. cit., p.307
[33] Même si l’on ne peut pas parler de révolution stricto sensu pour la Fronde
[34] Margaret Thatcher, 10 Downing Street:Mémoires, Albin Michel, 1993, p.618
[35] On peut lire à ce sujet l’article de Wikibéral
[36] Naomi Klein, The Shock Doctrine : The Rise of Disaster Capitalism, Metropolitan Books, 2007

 

 

 

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