Blair sur l’islamisme et l’étatisme

Tony Blair se livre à une défense de l’Occident et à une attaque en règle de l’étatisme

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Tony Blair à la conférence de Davos (CC, WEF)

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Blair sur l’islamisme et l’étatisme

Publié le 7 octobre 2010
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Par Alexis Vintray.

Tony Blair à la conférence de Davos
Tony Blair à la conférence de Davos (CC, WEF)

Dans un entretien au Wall Street Journal, Tony Blair se livre à une défense de l’Occident, et à une attaque en règle de l’étatisme.

 

Le défi de l’extrémisme islamiste

Il explique ainsi qu’à ses yeux le refus de parler d’extrémisme islamiste est un refus de voir la réalité en face.

Prenant l’exemple du pasteur américain ayant appelé à brûler le Coran, Tony Blair se dit par exemple en « total désaccord » avec la démarche, mais ajoute :

« C’est fascinant cependant de constater que, quand cela arrive, la totalité des dirigeants du monde occidental se sentent obligés de prendre parti et de le critiquer fermement.. Imaginons qu’un religieux quelconque au fin fond du Pakistan se lève et dise qu’il va bruler la Bible demain, comment réagirions-nous ? ».

Et d’ajouter :

« Je pense qu’il y a une tendance à considérer les extrémistes qui utilisent le terrorisme et les attentats suicide comme ce petit groupe de personne sans aucun lien avec la communauté [musulmane] dans laquelle ils existent. [..] Si vous n’acceptez pas cette histoire, vous êtes relégués dans une position où vous finissez par devoir vous excuser à demi-mots pour chacune de vos positions sur le sujet. Et je pense que c’est dangereux ».

Les intellectuels qui se complaisent à faire de l’Occident le responsable de tous les maux font fausse route et méritent la moquerie. L’ancien Premier ministre présente ainsi leurs discours :

« We kind of understand why you feel like this about us and maybe it’s our fault but, you know, let’s try and work this out ».

L’analyse est erronée et dangereuse, en suggérant que les musulmans devraient être considérés selon un autre système de standards et de valeurs. Le monde musulman mérite égalité, respect, partenariat et tout ce qui va avec (equality, respect, partnership and so on). Mais il a aussi besoin que « l’Occident soit fort sur ses positions, son mode de vie et les valeurs qu’il représente ».

Au nom de ces convictions, il réaffirme sa conviction de la justesse de la guerre en Irak et en Afghanistan. Alors que la coalition a libéré les Irakiens du joug de Saddam Hussein, on blâme les États-Unis ou la Grande Bretagne pour la sauvagerie d’Al Qaida ou des milices baasistes !

La même disproportion règne quand il s’agit de présenter le conflit israélo-palestinien et que Israël est systématiquement attaqué, « particulièrement en Europe ». « Qu’est ce que cela signifie quand, au moment où le président Obama lance des pourparlers entre Israéliens et Palestiniens à la Maison Blanche, le Hamas tue ces Israéliens, y compris une femme enceinte et les parents de six enfants, en présentant cela comme un acte de courage héroïque ? Qu’est ce que cela signifie sur la nature de ce que nous affrontons ? ».

L’Iran, mis sur le même plan moralement qu’Al Qaida par Tony Blair dans ses Mémoires, est une menace sur laquelle il n’a aucune illusion. Laisser l’Iran acquérir l’arme nucléaire, cela changerait l’équilibre des pouvoirs dans la région qu’il serrait irresponsable de le laisser arriver.

« Plus nous serons fermes et clairs, plus nous avons de chances d’éviter que l’Iran accède à l’arme nucléaire ».

 

L’étatisme, une menace aujourd’hui comme hier

Dans ses Mémoires comme dans l’entretien, l’ancien Premier ministre britannique revient avec une fermeté aussi claire sur le danger que représente l’étatisme auxquels certains ont cru bon de succomber avec la crise.

C’est sans ambages qu’il condamne par exemple les taux élevés d’imposition préconisés parfois à gauche ou à droite :

« La chose la plus importante, c’est d’encourager la croissance, pour que l’économie crée de la richesse. Je pense que c’est un point élémentaire… On a besoin de taux d’imposition qui soient compétitifs au sein du monde dans lequel nous vivons, qui récompensent le travail et la prise de risque » (hard work and enterprise).

À chercher une fiscalité progressive qui punisse les riches pour redistribuer aux pauvres, on obtient souvent l’effet inverse :

« Les individus que l’on finit par frapper ne sont pas les très riches, car les très riches peuvent trouver des solutions ».

De l’invocation magique de la « régulation », il faut tout autant se méfier : s’il fallait que les gouvernements répondent initialement à la crise comme ils l’ont fait selon Blair, la reprise risque une mort par régulation :

« La manière de stabiliser l’économie est très différente de la manière dont on la fait sortir de la crise et qu’elle retourne à une croissance robuste. Il faut que le secteur privé soit entreprenant, innovant et compétitif ».

Et Blair d’ajouter :

« Au XXIe siècle, un parti progressiste qui soutiendrait essentiellement l’État et un gouvernement omnipotent (Big Government) ne réussira pas. C’est aussi simple que cela ».

Une conclusion qui devrait résonner aux oreilles des socialistes français prêts à se revendiquer de Blair

 

Cet article d’opinion est présenté par Contrepoints pour nourrir la réflexion sur des sujets brûlants et ne reflète pas forcément la position de votre journal.

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  • Ce que Blair oublie de dire, c’est que la justification de la guerre en Irak repose sur un flots de mensonges et que les résultats escomptés ne pouvaient pas être au rendez-vous. Les Etats-unis et leurs alliés ont massacrés des centaines de milliers d’Irakiens sous de faux prétextes, alors qu’il n’y avait aucune urgence. Je ne crois pas que les suvivants soient plus heureux aujourd’hui qu’hier, à part ceux qui collaborent avec l’occident et qui ainsi juissent de privilèges. On ne s’étonnera pas qu’un jour, comme en Iran, un pouvoir totalitaire plus grand et anti occidental, ne s’impose en Irak. Pour l’instant l’armée américaine et les irakiens qui collaborent avec eux ont le pouvoir mais cela ne durera pas éternellement. Qui sait ce qui se passera après.

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