L’écologie totalitaire

L’écologie telle que nous la connaissons aujourd’hui est un projet politique

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L’écologie totalitaire

Publié le 19 mai 2011
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Les prophètes de l’Apocalypse n’ont de cesse que de nous vendre l’imminence d’un cataclysme terrible, causé par la main de l’homme, qui finira par précipiter la perte non seulement de l’humanité mais de toute forme de vie à la surface de cette planète. Crises alimentaires liées à la surpopulation, disparition de l’écosystème causée par la pollution, exodes massifs précipités par le réchauffement climatique… Voilà une bonne cinquantaine d’années que les adorateurs de Gaïa nous prédisent les pires calamités pour un avenir proche, que leurs prophéties sont constamment réfutées par les faits et que pourtant leur influence politique n’en finit plus de se renforcer.

L’écologie telle que nous la connaissons aujourd’hui est un projet politique. C’est une conception du monde qui veut que l’homme – parce qu’il cherche à améliorer ses conditions de vies, parce qu’il est « matérialiste », « égoïste » et n’est « motivé que par les profits à court terme » – soit coupable de détruire la Terre nourricière. Le projet de cette écologie politique consiste à organiser le sauvetage de la planète en centralisant, en planifiant et – finalement – en empêchant les hommes de poursuivre leurs vies comme bon leur semble. C’est de totalitarisme qu’il est question. Les idées selon laquelle l’homme est mauvais, selon laquelle il est incapable de prendre en main sa propre destinée sans nuire aux autres et qui voudrait que ceux qui se proposent de planifier sa vie sont plus sages et d’aspirations plus élevées que le commun des mortels sont au cœur de toutes les idéologies totalitaires.

Soyons très clairs : si nous sommes 7 milliards aujourd’hui c’est parce que les progrès que nous avons réalisés au cours des deux derniers siècles nous permettent de l’être ; revenir à l’organisation technique et économique du Moyen-Âge, c’est aussi revenir à la population du Moyen-Âge – pour mémoire, au début de la révolution industrielle (vers 1800), nous n’étions qu’un milliard. Quand le projet écologique consiste à organiser la « décroissance » pour « sauver la planète », c’est bel et bien d’un sacrifice de l’humanité – ou du moins d’une grande partie de cette dernière – qu’il est question. Qui recevra l’autorisation de vivre ? Qui décidera ?

Ce que les décroissants cherchent à obtenir de nous c’est ce qu’Ayn Rand appelait la « caution de la victime » : pour nous faire accepter leur projet et ses conséquences, ils doivent nous convaincre non seulement de l’urgence d’une intervention gouvernementale massive mais surtout de notre culpabilité. Nous sommes coupables de chercher à améliorer nos conditions d’existence, nous sommes coupables d’exister, nous devrions expier nos fautes et mériter le pardon de Gaïa. Relayé urbi et orbi, ce discours culpabilisateur a pavé pendant des décennies la voie de sa seule conclusion logique : c’est au gouvernement de prendre les choses en main.

L’ironie de la chose c’est qu’en matière de politiques environnementales, nos gouvernements omnipotents et omniscients ne cessent de nous prouver jour après jour l’ineptie de leurs solutions – et ce, même (surtout ?) quand ils sont conseillés par une palanquée d’écologistes certifiés bio. L’interdiction du DDT qui provoque une recrudescence de la malaria en Afrique, les subventions à la production de biocarburants qui provoquent une crise alimentaire mondiale, la condamnation des OGM qui oblige les agriculteurs à utiliser plus de pesticides… On pourrait passer des heures à lister ces politiques imbéciles et leurs conséquences « inattendues » sur la vie de nos semblables et cette même Mère Nature qu’elles étaient supposées protéger.

Le débat écologique exclut systématiquement toute proposition qui n’implique pas de confier plus de pouvoirs au gouvernement parce que – précisément – nos « écologistes » sont avant tout des dirigistes pour qui la réduction de l’homme au rang d’esclave obéissant est un objectif en tant que tel. C’est une prémisse au même titre que la nécessité de protéger Gaïa. Ceux d’entre nous qui cherchent sincèrement des solutions pour protéger notre environnement, des solutions qui respectent l’homme libre en tant qu’habitant légitime de cette planète ont le devoir moral de considérer honnêtement toutes les options. Des forêts françaises aux éléphants du Zimbabwe, la propriété privée des ressources naturelles a fait ses preuves : c’est un système qui fonctionne durablement, qui protège la nature tout en respectant les hommes.

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  • A propos du relais urbi et orbi du message apocalyptique de la nouvelle religion d’Etat j’ai vu cette semaine une chose très étonnante. Arte, la trash TV franco-allemande, a diffusé un reportage sur l’arnaque des pluis acides, qui dans les années 80, faisait titrer la presse teutonne sur l’imminence (à cinq ans) de la disparition de la forêt allemande. Si cela ne dégageait pas autant de CO2, les hérétiques qui ont autorisé la diffusion de ce reportage mériteraient le bucher en place publique.

  • Critiquant avec raison la tentation dirigiste de bon nombre de mouvements écologistes, vous tentez par un tour de passe-passe de décridibiliser du même coup l’écologie, présentée comme un projet de « décroissance », ce qui est très réducteur et vrai seulement pour un nombre réduit de mouvements. A cette idéologie que serait l’écologie, vous n’opposez qu’une autre idéologie, le libéralisme. Les questions posées sont intéressantes, mais le ton plus polémique et provocateur qu’objectif.

    • François,
      Je force le trait. C’est volontaire.
      Mais il est vrai que j’oppose le libéralisme à toute autre forme d’idéologie

  • L’écologie ne devrait en aucun cas être un projet politique ou de société, ce n’est qu’une science qui est censée étudier les interactions entre les êtres vivants et leur environnement. Elle ne devrait surtout jamais guider des décisions nationales qui feront l’impasse sur lesdites interactions globales. Je rêve d’une initiative planétaire qui consacrerait toutes les ressources et les énergies gaspillées au nom de l’écologie à un programme de recherche d’énergie propre et durable. Une sorte de programme Apollo qui saurait libérer et fédérer la créativité et l’ingéniosité de l’être humain plutôt que culpabiliser le citoyen.

    • philippe,
      Je préfère pour ma part rêver d’un gouvernement suffisamment sage et éclairé pour se souvenir que quand, au début du XXème siècle, politiques et scientifiques s’alarmaient de la disparition prochaine du charbon et demandaient à leurs gouvernements de « trouver une solution », quelques entrepreneurs texans et anglais avaient déjà commencé à forer des puits de pétrole.
      L’ingéniosité humaine repose avant tout sur la motivation des hommes ; nous n’avons pas de meilleur espoir de trouver une alternative au pétrole que les profits gigantesques qu’une telle découverte rapporterait à son inventeur.
      Comme le disait très justement Robert Stadler*, dans « recherche scientifique libre » le troisième mot est redondant.
      (*) Qui est Stadler ? Qui est John Galt ?
      😉

      • J’ai peur qu’actuellement l’ingéniosité soit étouffée par les intérêts économiques de quelques uns. Tout comme la créativité est muselée par le fumeux concept de propriété intellectuelle.

  • Il faut penser aux générations futures

    Si nous parvenions à stabiliser la population mondiale, plus personne ne mourrait de faim car les besoins en nourriture, eau, logements, vêtements seraient aussi stabilisés, il ne resterait plus qu’à amèliorer le quotidien de chacun tout en respectant la biodiversité planètaire.

    • « Il faut penser aux générations futures »

      C’est dingue de penser et de s’exprimer au nom de gens qui n’existent pas.

      L’illustration photographique qui accompagne l’article est vraiment immonde. Ce champ méritait mieux.

    • Bonne idée! un petit suicide collectif à l’échelle planétaire vous conviendrait-il?

  • L’écologie est effectivement totalitaire. Il faut lire le récent ouvrage « les contrevérités de l’écologisme » de Stanislas de Larminat (Editions Salvator » qui argumente, citations à l’appui, tout ce qui peut être dit sur ce sujet.
    Un volant

  • Je n’ai pas lu l’article jusqu’à la fin… car cet article est trop français pour être vrai.

    En suisse le parti écologiste qui va certainement réaliser 8% des voix est aussi un parti qu’on qualifierait en france d’ultra-libéral…

    La plupart des écolos dans le monde ressemblent au parti écolo suisse, il faudrait arrêter de croire que les tarés communistes d’europe écologie les verts représentent l’écologie dans le monde…

    Du reste, à cause des agrocarburants, eux-mêmes développés à cause du « pic oil » qu’on vient maintenant de passer, regardez le prix du blé… et les famines induites… tout ce qui a été prévu est en train de se produire…

    Ce n’est pas parce que la France évite pour le moment le pire, que les tensions n’en sont pas moins exacerbées sur les autres continents à cause du climat…

    Concernant le nucléaire, la position du parti libéral capitaliste écolo suisse est très pertinente : la production d’énergie ne peut pas dépendre de plan de collectivisation, donc, il faut interdire le nucléaire et laisser les clients comme les industriels s’arranger seuls avec le marché pour développer les solutions alternatives…

    Et des solutions alternatives il y en a des dizaines, au moins, alors que statistiquement nous aurons en France dans les 30 ans qui viennent un Tchernobyl, si on continue avec le nucléaire, alors qu’il nous faudra entretenir encore pendant au moins 2.5 millions d’années (l’espèce humaine a 200 000 ans d’existence) les 500 tonnes de déchets nucléaires longue vie que nous avons déjà produit, sans compter les 10 000 tonnes de déchets nucléaires de moyenne vie…

    • Ce sont les subventions aux agrocarburants qui font monter le prix du blé.

      • Non, le prix du blé dépend du marché mondial, les subventions n’existent qu’en France… même sans les subventions la demande pour les agrocarburants dans le monde est si grande (le brésil n’exporte plus rien depuis qu’ils cultivent pour leur agrocarburants) que le prix de toute l’alimentation augmente.

        Par exemple, le brésil n’exporte pratiquement plus de poulets, donc le prix du poulet augmente partout dans le monde, depuis qu’ils utilisent les terres non plus pour élever des poulets, mais pour cultiver des agrocarburants…

        • Si le Brésil exporte moins de poulet, c’est d’abord que la consommation intérieure a fortement augmenté. Leur politique d’agrocarburant n’est pas récente et est basée sur l’éthanol (canne à sucre). Après, il y a concurrence entre les différentes cultures (soja, maïs, coton,canne sucre…), mais le blé, ce n’est pas trop la région. Si le blé, et les céréales en général ont monté, c’est d’abord le fait d’un sous investissement pendant de nombreuses années, consécutif à des prix très bas. Les prix plus élevés vont relancer la production , grâce à une meilleure rentabilité. Ce qui n’est pas une mauvaise chose: en Afrique subsaharienne, il devient économiquement intéressant de produire des céréales /coton, d’où création de richesse.

  • Nous sommes d’accord.

    • Féminisme, écologisme, communisme… Toutes les idéologies qui utilisent un slogan, une promesse de salut sont susceptibles de devenir politiques et, par définition, d’être totalitaires puisqu’elles dérivent inéluctablement dans le sectarisme et interviennent finalement dans la vie privée de chaque individu.

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