Allemands, arrêtez de vous faire avoir !

Un sondage publié en France hier montre que, alors que l’idée d’un sauvetage de la zone Euro est soutenue par 53% des électeurs français, 55% des Espagnols et 67% des Italiens, seulement 24% des Allemands sont d’accord.

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Allemands, arrêtez de vous faire avoir !

Publié le 29 mars 2010
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(Un article traduit de Daniel Hannan sur son blog hébergé par le Telegraph.)

Un sondage publié en France hier montre que, alors que l’idée d’un sauvetage de la zone euro est soutenu par 53 % des électeurs français, 55 % des Espagnols et 67 % des Italiens, seulement 24 % des Allemands sont d’accord.

Ou encore, comme on dit chez les vieux habitués de Bruxelles, « Hört auf euch aufnehmen zu lassen ! »

Il n’y a aucun pays qui pâtisse autant de l’Union Européenne que l’Allemagne. Elle y contribue davantage, financièrement parlant, et a la plus faible représentation par habitant dans les institutions de l’Union Européenne. Les transferts fiscaux effectués par les contribuables allemands vers les fermiers français sous les termes de la politique agricole commune vont au-delà de tout ce dont Clemenceau aurait pu rêver quand il a exigé des réparations de guerre à Versailles. Le Fonds de Cohésion, par lequel les pays méditerranéens ont obtenu des aides par anticipation du lancement de l’euro, était garanti par le Trésor Allemand. Rien de plus naturel donc que, au moment où la Grèce s’effondre, les autres membres de la zone euro se tournent tous vers Angela Merkel pour qu’elle fasse encore un chèque.

J’ai déjà dit sur mon blog que les Allemands ressemblent aux Britanniques par leur tempérament. C’est un peuple patient, mais leur patience a des limites, et il semble qu’elle soit atteinte ces derniers temps. Un sondage publié en France hier montre que, alors que l’idée d’un sauvetage de la zone euro est soutenue par 53 % des électeurs français, 55 % des Espagnols et 67 % des Italiens, seulement 24 % des Allemands sont d’accord.

Bien sûr, les Allemands n’auront pas directement leur mot à dire dans le sauvetage, pas plus qu’ils ne l’ont eu au sujet de rejoindre l’euro. La constitution allemande interdit les referendum, ayant été plus ou moins explicitement conçus comme un bouclier protecteur pour les politiciens contre leur opinion publique. Ces politiciens élevés dans les circonstances de l’immédiat après guerre, considèrent comme un axiome que la seule autre option, à part l’intégration européenne, est le conflit ethnique (voir ici). Leur générosité avec l’argent de leurs contribuables repose sur un sens non-dit des responsabilités historiques. Mais, pour être efficace, ce sens doit rester caché. Une fois exprimé en toutes lettres –« si nous ne couvrons pas les dettes des gouvernements dépensiers, la IIème Guerre Mondiale pourrait recommencer »- son absurdité devient immédiatement apparente. Un chrétien démocrate allemand est venu vers moi avec précisément cet argument après que je me sois opposé aux sauvetages au parlement (voir ici). Une fois les mots prononcés de vive voix, lui-même s’est rendu compte à quel point ils avaient l’air bête.

L’affaire grecque représente la fin de l’européanisme inconditionnel de l’Allemagne. Mme Merkel n’a vu aucune bonne raison de garder le FMI en dehors de la solution simplement pour faire plaisir aux Euro-nationalistes. Et même si elle a engagé la responsabilité de ses contribuables dans une certaine mesure, cela ne se reproduira pas. Il y a presque exactement un an, j’écrivais que l’humeur en Allemagne était en train de tourner : « les vieilles incantations – l’assertion, avant tout, que l’Europe est une antidote au nationalisme agressif – ont perdu leur pouvoir. Les Euro-shaman continuent leurs mélopées, mais il y a de moins en moins de répondant en face. La magie s’évapore. Le rêve se dissipe ».

Et il semble bien que c’est le cas. Confrontés à la proposition qu’ils devraient augmenter leur âge de départ à la retraite pour que les Grecs n’aient pas à le faire, les Allemands ont répondu comme n’importe quel peuple le ferait. Il était grand temps.

Daniel Hannan est écrivain, journaliste et Eurodéputé.

Lien vers l’article original sur le site du Telegraph.

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