Derrière le krach, la guerre contre le cash continue

Alors que le Crédit Suisse donne des palpitations aux marchés, la France multiplie les initiatives pour traquer ses citoyens…

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Derrière le krach, la guerre contre le cash continue

Publié le 5 octobre 2022
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Alors que l’ensemble de la presse européenne tente par tous les moyens de bien nous faire paniquer sur un manque de tension dans les fils électriques du réseau continental, l’actualité financière semble vouloir compenser avec de nouvelles tensions sur certaines banques systémiques, à commencer par le Crédit Suisse dont le cours boursier fait des petits bonds nerveux vers le bas.

Ici ou , on commence à chuchoter pour la banque suisse d’un « événement Lehman » (en rapport avec l’ancienne banque newyorkaise et non le lac suisse mal orthographié) qui amènerait l’établissement à fermer brutalement ses portes dans un petit pfuiit triste.

Pour le moment, la banque croit pouvoir tenir bon au moins jusqu’au 27 octobre prochain date à laquelle elle devrait annoncer sa stratégie globale pour redresser ses comptes. Soit.

Il n’en reste pas moins qu’au-delà de la Suisse, la nervosité est clairement palpable sur tous les marchés occidentaux : avec les mouvements véritablement tectoniques qui s’opèrent actuellement en coulisses, tant sur le plan géopolitique que sur le plan commercial, logistique ou financier en réaction avec deux années particulièrement mouvementées, tout porte à croire que les prochaines semaines ne seront pas plus calmes…

Au contraire même puisque quelques analystes ont noté que la liquidité commençait à manquer sur certains marchés à commencer par celui des bons du trésor américains. Selon ces analystes, un krach des marchés obligataires et des bons d’État n’est plus à exclure avec des conséquences profondes en termes économiques, pour non seulement les États-Unis mais aussi pour tout l’Occident et, par ricochet, le reste du monde.

Bien évidemment et pour revenir sur le cas « Crédit Suisse », on peut raisonnablement s’attendre une fois encore à l’intervention des États (la banque d’Angleterre est sur les rangs apparemment) pour limiter l’ampleur des dégâts. Cependant, leur trésorerie n’est pas plus brillante que celle des banques : avec la crise énergétique créée artificiellement mais maintenant bien présente et les largesses débiles offertes pendant la crise pandémique, il n’y a en réalité plus aucune marge de manœuvre. Sauver le soldat Crédit Suisse pourrait revenir à accélérer le mouvement de chute de tout le système.

Autrement dit, avec ou sans l’aide des banques, on se dirige droit vers de gros problèmes financiers à brève échéance et les cadors actuellement à la tête des principales banques centrales ne permettent guère de s’épancher dans un optimisme béat.

Heureusement, quelques nouvelles parallèles permettent de garder espoir.

Tout d’abord, il y a d’une part le fait que Bercy tente par tous les moyens d’obtenir l’absolution pour son espionnage complet, total et éhonté de tous les comptes bancaires français.

Officiellement, on rappelle que le ministère des Finances n’a pas le droit d’aller fouiller sur vos comptes et, ayant pourtant fait exactement cette demande de façon officielle (mais extrêmement discrète), a été proprement débouté. On comprendra que ce refus n’est que temporaire et il y a fort à parier que l’épluchage en règle de vos comptes bancaires et de chacune de leurs transactions sera imposée dans les prochaines années (ou les prochains mois au rythme où vont les choses).

Mais dès à présent, on notera que la réalité est plus froide : il vous suffira de faire un transfert de quelques milliers d’euros d’un compte à un autre, préférablement hors du pays voire, encore mieux, dans un pays hors de la zone euro pour immédiatement déclencher une petite agitation de votre banquier qui voudra absolument savoir ce que vous fabriquez avec votre argent. Eh oui : plus ou moins mandaté par les autorités pour fouiller sans vergogne dans votre vie privée, le banquier de province est devenu l’œil de Bercy.

Autrement dit nous sommes déjà largement fliqués, et ce n’est donc qu’une question de temps avant que nous soyons tous complètement à la merci des dirigeants du pays qui ont déjà amplement montré qu’absolument aucune loi, aucune considération éthique ne les arrêtera : leur contrôle doit être total, et s’il faut vous ruiner dans l’opération, qu’il en soit ainsi.

Parallèlement à ces bonnes nouvelles brunolemairesques en ces temps de cyclone financier de force 5, signalons un autre élément qui va garantir que l’effondrement bancaire se déroulera dans les meilleures conditions de coton formolé pour tous : la mise en place des « cryptomonnaies » de banques centrales continue sa marche inexorable (quoi qu’il en coûte là encore).

Pour rappel, les guillemets sont ici de rigueur puisqu’il s’agit – pour le cas de l’Europe par exemple – d’un euro numérique qui n’a de cryptomonnaie que le nom : centralisé, directement dépendant du bon vouloir des autorités politiques, totalement censurable et manipulable à merci par les politiciens, nous sommes très loin du concept d’une monnaie indépendante et garantie par de solides mécanismes mathématiques et économiques.

Dans le cas de l’euro numérique, tout sera fait, selon la Banque de France, pour que nous en disposions tous – youpi ! – dans les cinq ans. Cinq ans pour éliminer l’argent liquide, pour enchaîner absolument toutes nos transactions à une surveillance systématique de l’État, pour éliminer les dissidents et ces imbéciles qui réclament encore stérilement la liberté de commercer comme ils veulent avec qui ils veulent, c’est court mais moyennant quelques coups de tonfas par-ci, quelques coups de flashballs par-là, quelques mains ou quelques yeux arrachés, on peut imaginer que ce sera possible.

Si l’on ajoute à ce tableau d’ensemble l’annonce en fanfare de la nouvelle « identité numérique » française qui va enfin permettre de traquer le moindre impétrant blanc solvable sur le territoire, comment ne pas comprendre ce qui se trame ?

Pour résumer et pour l’observateur un peu critique (je sais c’est mal par les temps qui courent mais baste, passons), il faut disposer d’un optimisme en béton armé pour croire que le système financier actuel pourrait tenir encore quatre ou cinq ans, et donner ainsi l’occasion à nos pervers psychopathes d’achever la prison numérique qu’ils s’emploient à construire sous nos yeux, avec l’assentiment d’une poignée d’idiots inutiles frétillants d’aise à l’idée (fausse du reste) qu’ils pourraient se retrouver en haut de la chaîne alimentaire une fois l’ensemble bâti.

Force est cependant de constater que la surveillance poussée de toutes les transactions financières ainsi que la mise en place des monnaies numériques commencent à dessiner une société future bien alignée dans l’Agenda 2030 visant essentiellement à faire de nous tous des esclaves-consommateurs dociles, médicamentés pour être heureux et ne rien posséder.

Difficile de ne pas se réjouir.


—-
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  • De ce que j’ai pu lire ce matin, l’intervention de la banque centrale anglaise est due à la fragilité de fonds de pension exposés à une remontée trop rapide des taux.
    https://m.investir.lesechos.fr/actualites/comment-des-fonds-de-pension-britanniques-dont-celui-qui-gere-les-retraites-de-la-banque-d-angleterre-en-sont-venus-a-prendre-des-risques-pouvant-faire-sauter-la-planete-finance-2036951.html?

    Fragilité due en grande partie à la nouvelle première ministre anglaise qui a annoncé un plan de relance financé par la dette.

    • Fragilité due en grande partie a la politique monétaire 0% interets pratiquée par les banques centrales depuis deux décennies. Quand le fonds de pension doit produire 5 a 6% par an pour honorer son obligation contractuelle en partant d’un taux sans risque de 0% ou meme moins, il doit faire preuve de créativité. Hélas la créativité est toujours une immense poubelle remplie d’échecs. Mais, comme on ne voit que les succès, ca attire les vocations.

    • La fragilité est d’abord due à l’ancien premier ministre. Pour Liz Truss, wait and see. L’UE anglophobe présente son recul comme une défaite pour elle, mais c’est seulement dans quelques mois qu’on saura vraiment si elle n’avait pas prévu de sacrifier quelques trucs pour faire passer tout le reste. Baisse des impôts et dévaluation compétitive, rien n’est perdu pour elle pour l’instant.

  • Le contrôle de nos comptes bancaires est déjà là.
    Demander à votre banquier un retrait de 5000€ il va vous faire remplir un dossier savoir à quoi est destiné cet argent, cerise sur le gâteau il faut attendre une semaine voir plus .
    Et si la somme dépasse 10 000€ il est obligé de le signaler à Tracfin.
    Si vous passez la frontière est que vous vous faites contrôler avec une somme qui est de de 1000€ notre douanier va lui aussi savoir ce que vous allez faire avec, agrémenté d une fouille de votre véhicule ect…
    Ne pas disposer à votre guise est déjà de mise

  • Les BC n’ont plus de marge de manœuvre?
    Tsee tsee, vous êtes bien optimiste : le mourant n’est pas encore mouru. On peut encore l’assommer pour de bon à force de QE gigantesques.

    À l’émeute d’aujourd’hui, le pouvoir préfère l’émeute gigantesque de demain.
    À l’impôt reçu demain, le pouvoir préfère l’impôt reçu aujourd’hui, quitte à ne rien recevoir demain.

  • Il faut copier un système qui a fait ses preuves et qui fonctionne bien : le système chinois. Tout râleur est ainsi marginalisé par le pouvoir et tout bon consommateur mouton est bien vu. Cela a un grand avantage : les dirigeants sont systématiquement réélus. Plus besoin d’angoisser à chaque échéance électorale.

  • Le Krack serait donc un outils economique nescessaire a certains ?
    Alors , dans une economie libérale il faudrait encouragher le Krach et la drogue.
    Comme toute chose, le Libéralisme a ses limites , quand les interets, les « valeurs » et les règles se contredisent.

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