Par Alexander Hammond.
Quatrième épisode de la série intitulée « Les Héros du progrès », donnant un bref aperçu des héros méconnus qui ont apporté une contribution extraordinaire au bien-être de l’humanité. Vous pouvez trouver la première partie de cette série ici.
Nos héros du progrès sont aujourd’hui le scientifique autrichien Karl Landsteiner et le chirurgien allemand Richard Lewisohn. Landsteiner a découvert l’existence des différents groupes sanguins et Lewisohn a mis au point des procédés qui ont permis de stocker le sang à l’extérieur du corps sans qu’il ne coagule. Ces deux découvertes ont rendu les transfusions sanguines beaucoup plus simples et ont permis de sauver plus d’un milliard de vies.
Karl Landsteiner est né à Vienne, en Autriche, en 1868. À l’âge de 23 ans, Landsteiner termine ses études de médecine et ne trouvant pas de poste dans la recherche, il gagne sa vie en pratiquant des autopsies dans des morgues. En 1898, il devient assistant au département d’anatomo-pathologie de l’université de Vienne. C’est là qu’il va faire une découverte qui changera le monde.
Avant que Landsteiner ne découvre les quatre différents groupes sanguins (A, B, AB et O) en 1901, le succès des tentatives de transfusion sanguine reposait juste sur la chance. La plupart des patients recevait un groupe sanguin incompatible et mouraient lorsque leur corps rejetait le sang du donneur.
La découverte des différents groupes sanguins a rendu les transfusions sanguines plus sûres. Cependant, un inconvénient majeur subsistait. Les transfusions utilisaient encore la méthode dite « directe », c’est-à-dire que le donneur et le receveur devaient être côte à côte pour que la transfusion ait lieu.
C’est ici que Richard Lewisohn entre en scène.
Né en Allemagne en 1875, Lewisohn a étudié la médecine à l’université de Fribourg. Après avoir obtenu son diplôme en 1906, il s’était installé à New York pour travailler à l’hôpital du Mont Sinaï. Le grand défi de Lewisohn était de trouver un moyen de stocker le sang à l’extérieur du corps sans qu’il ne coagule. Toute coagulation rendait le sang inutilisable pour les transfusions.
Lewisohn s’est appuyé sur les travaux du médecin belge Albert Hustin qui, en 1914, a démontré que du citrate de sodium pouvait être ajouté au sang comme anticoagulant.
En 1915, après des expérimentations incessantes, Lewisohn découvre que la concentration optimale de citrate de sodium est de à 0,2 % de la masse totale du sang, mais ne doit pas dépasser 5 g par transfusion.
L’optimisation de Lewisohn permet de stocker le sang en toute sécurité pendant deux jours avant sa transfusion. L’année suivante, d’autres améliorent la méthode de Lewisohn et portent ce délai à 14 jours.
Plus tard, Landsteiner s’installa à New York pour travailler à l’Institut Rockefeller et, en 1930, il reçoit le prix Nobel de physiologie ou médecine. En 1939, Landsteiner devient professeur émérite à l’Institut Rockefeller, et meurt une pipette à la main le 24 juin 1943.
Entretemps, Lewisohn, lui, s’est éloigné de la chirurgie depuis 1937 pour se consacrer à la recherche sur le cancer. En 1955, il reçoit le Karl Landsteiner Memorial Award de l’American Association of Blood Banks. Il meurt en 1961.
Les travaux de Landsteiner et Lewisohn ont contribué à rendre les transfusions sanguines beaucoup plus sûres et efficaces. Avant leur découverte, les gens se vidaient régulièrement de leur sang à cause d’ulcères, d’accidents et d’accouchements. Le travail de ces deux hommes a permis la création du système mondial de banques de sang qui a sauvé plus d’un milliard de vies jusqu’à présent et c’est pour cette raison qu’ils méritent à juste titre d’être nos quatrièmes héros du progrès.
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Traduction par Contrepoints de Heroes of Progress, Pt. 4: Landsteiner and Lewisohn
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