Confier l’alimentation électrique aux énergies renouvelables intermittentes est irresponsable

On veut faire croire que les énergies renouvelables pourront remplacer les Térawattheures produits par les centrales nucléaires. Ce n’est pas une solution crédible.

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Confier l’alimentation électrique aux énergies renouvelables intermittentes est irresponsable

Publié le 10 mars 2021
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Par André Berger, Samuel Furfari, Pierre Kunsch, Christiane Leclercq‐Willain, Ernest Mund, Georges Van Goethem et Jacques Marlot1.

C’en est fait. Engie a retiré la prise nucléaire en Belgique. Elle a décidé d’acter la dépréciation de ses réacteurs nucléaires belges pour 2,9 milliards d’euros. Avant la formation du gouvernement De Croo, nombreux étaient ceux dans le monde énergétique qui savaient qu’il était impossible d’abandonner le nucléaire — du moins rationnellement — car il n’y avait pas de solution crédible de rechange et que, l’outil étant amorti, ce serait une erreur économique monumentale d’arrêter les centrales en 2025.

Nous avons entendu un haut responsable de l’électricité en Belgique dire que « vers Noël 2024 le ministre va courir à Paris demander que l’on prolonge les centrales nucléaires » (sic) laissant entendre que pour être politiquement correct il fallait se résigner à l’illusion de l’abandon du nucléaire jusqu’à l’admission publique que c’est impossible.

Mais à présent — et on doit l’admettre — c’est Engie qui y met fin.

On imagine que la promesse de l’accord de gouvernement selon laquelle, en novembre 2021, « si [un] monitoring montre qu’il y a un problème inattendu de sécurité d’approvisionnement, le gouvernement prendra des mesures adéquates comme l’ajustement du calendrier légal pour une capacité pouvant aller jusqu’à 2 GW », doit laisser bien marri le MR qui s’était battu pour introduire cette clause de sauvegarde.

Ceux qui pensent encore à un retour du nucléaire en Belgique se trompent, c’est hélas une triste réalité.

 

Triste réalité : pas de retour au nucléaire en Belgique

Triste, parce que le savoir-faire scientifique et technique internationalement reconnu va disparaître.

Triste, parce que les jeunes Belges ne vont plus se former à une technologie d’avenir, un monde peuplé de bientôt 9 milliards d’individus ne pouvant produire les quantités astronomiques de TWh dont il aura besoin pour quantités d’applications indispensables, sans recourir au nucléaire.

Triste, parce que le fleuron qu’est le projet Myrrha n’aura plus le support nécessaire pour assurer sa poursuite.

Triste, parce que la Belgique ne participera pas au développement du nucléaire de Génération-IV dont certaines composantes sont plus aptes que les renouvelables intermittentes à produire de l’hydrogène comme vecteur énergétique.

Mais, dans l’immédiat, le plus triste est qu’aucune solution crédible ne pourra compenser la fermeture du parc nucléaire.

On veut faire croire que les énergies renouvelables pourront remplacer les Térawattheures (TWh) produits par les centrales nucléaires.

Éliminons l’hydroélectricité quasi inexistante en Belgique, et l’électricité engendrée par la biomasse au faible pouvoir calorifique, qui ne peut survivre que grâce à des subsides dans des petites installations, le transport de la biomasse (essentiellement du bois) sur de longues distances requérant beaucoup d’énergie ; sans parler de l’impact néfaste des particules fines et autres polluants qui font que l’Allemagne devient très réticente envers cette production.

 

Alimentation électrique en Belgique : il reste l’éolien et le solaire photovoltaïque

Pour vanter cette solution, la presse belge a repris l’annonce de l’APERe, ASBL de promotion des renouvelables, selon laquelle le parc photovoltaïque d’une puissance crête de 6036 MW a contribué à produire 5 TWh de l’électricité consommée en Belgique en 2020.

Est-ce par manque de maitrise des sigles que les auteurs de l’information n’ont pas réalisé ce qu’une simple division leur aurait montré, à savoir que le facteur de capacité de ces installations (la fraction des 8760 heures d’un an pendant lesquelles elles fournissent de l’énergie) n’est que de 9,4 % ?

Les éoliennes terrestres et maritimes souffrent du même défaut, mais en proportions plus faibles (18 % et 38 % respectivement).

Les énergies renouvelables intermittentes n’ont pu se développer qu’avec des subsides et parce qu’il existe des centrales thermiques et/ou nucléaires qui produisent de l’énergie électrique de manière régulière. Une des raisons pour lesquelles les pays en développement installent peu d’éoliennes et panneaux solaires — sauf s’ils sont payés par des gouvernements ou des ONG de l’Union européenne — est que ces équipements doivent être accompagnés d’une puissance assurant la fourniture d’électricité lorsque la nature fait défaut.

Le comble est la diffusion de cette phrase surréaliste, exemple caricatural de déni, voire d’ignorance, des réalités physique et technique :

« Si on considère le standard international de 80 % de disponibilité nucléaire, le solaire belge permet de compenser 75 % de la production annuelle d’un gros réacteur nucléaire .»

Comparer la disponibilité des centrales nucléaires et celle des panneaux solaires frise la malhonnêteté intellectuelle ou la bêtise.

 

Que retenir de ce qui précède ?

La question énergétique est devenue à ce point idéologique que l’on en arrive, volontairement ou par ignorance, à transformer une faiblesse congénitale en avantage. Il est plus que temps de revenir à la raison.

L’existence d’énergies pilotables, dont l’électricité nucléaire, sans trace carbone, est absolument indispensable pour compenser l’intermittence des renouvelables. Leur suffisance à satisfaire la demande d’électricité est un leurre qui n’a que trop duré : l’intermittence ne dépend ni d’une décision politique, ni de la multiplication des panneaux solaires et des éoliennes fussent-elles placées en mer.

En conséquence, la consommation d’électricité en Belgique à partir de 2025 proviendra de l’importation d’électricité nucléaire française, ou d’électricité allemande produite à partir de lignite rhénan ; ou encore de production subsidiée par les « mécanismes de rémunération de capacité », à partir de gaz naturel russe (moyennant des droits de transit en Allemagne) ou qatari, enrichissant encore un peu plus ce pays.

Le résultat particulièrement hypocrite de cette stratégie, si l’on considère que c’est au nom du bien de la planète qu’elle est poursuivie, sera une augmentation substantielle des émissions de CO2 de la Belgique. Pourtant, pour l’instant celle-ci, grâce au nucléaire, n’en produit que 78,9 millions de tonnes par an. S’y ajoutera aussi, bien sûr, une augmentation de la facture d’électricité.

  1. André Berger et Ernest Mund, Professeurs UCLouvain, Samuel Furfari, Pierre Kunsch et Christiane Leclercq‐Willain, Professeurs ULB, Georges Van Goethem et Jacques Marlot, Ingénieurs, membres de 100TWh
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  • « irresponsable »…
    quel est l’adjectif que vous devriez utilisé pour décrire le « système électrique français »..

    Parce que l’electricité est considérée comme un bien public vital et que l’etat désirait une égalité tarifaire sur le territoire il existe des régulations et des missions de service public qui faussent le marché.

    Pa

    • parce que l’etat a choisi le nucleaire tous les opposants au nucleaire, peu importe pour quelles raisons, ont été obligés de contribuer.. et l’etat a épaulé les investissements.

      donc le système est un système au prix faussé, avec des choix idéologiques…. qui présente des similarité avec un fonctionnement « soviétique ».. il reçoit le soutien de nombreux ingénieurs car cela leur donne une impression de reconnaissance et du pouvoir de ‘faire le bien du peuple »..

      Les gens qui défendent le système avance qu »il fonctionne « bien » ( subjectif) et que les prix sont bas ( subjectif) et qu’il est indépendant des prix du pétrole et donc que c’est une réussite… alors qu’en réalité des tas d’autres pays ont des système différents aux qualité similaires.

      Alors certes on voit des problèmes techniques posés par l’intermittence, mais le problème de fond n’est pas technique ni que les prix vont augmenter.. c’est TOUJOURS le dirigisme politique.

      Bon on a substitué . comme objectifs politiques l’indépendance vis à vis des fossiles( pour la production électrique, l’égalité territoriale ( qui se paye via des interdictions croissantes de construire où on veut) , avec des conséquences de distortion de marché et des incitations diverses à consommer ( chauffage électrique) a ce qui semble être la pure satisfaction des électeurs verts…le baratin climatique est une escroquerie intellectuelle…
      Alors il ne semble pas y avoir « photo ».. sauf pour les sympathisants verts.
      le marché aurait trouvé une autre voie.. qui n’aurait pas paru « optimum » au regard de ces objectifs.. mais qui aurait eu l’avantage d’avoir des prix vrais et laissant une plus grande liberté de choix de vie aux gens.

      on va le répéter encore pour se féliciter de la situation actuelle, chose que font les ingénieurs il faut oublier ce qu’on a sacrifié pour optimiser…
      .

      Fondamentalement ce n’est même pas cette lubie éclaire qui me choque le plus, elle va être « régulée » par la jaune réalité..

      Un monde sobre ça veut dire pauvre, et propre. si le pantalon est tâché derrière ça se voit peut être moins mais c’est pareil que si il est taché devant au regard de la propreté.

      Pour résumer, une France dirigiste « verte » aura une énergie « verte » ( et vert pris au sens de idée à la con littéralement à la mode )..tant pis pour elle donc tan pis pour « nous » qui ne sommes pas verts..
      je vais répéter cette évidence, SI les gens désirent vraiment diminuer la consommation d’energie , alors en augmenter le prix est un excellent moyen et d’ailleurs les intermittents sont une forme de solution …

      MAIS je suis beaucoup plus choqué par les objectifs de consommation primaire …

      imaginez que l’objectif soit retranscrit en niveau de vie pour 20N0… nous allons diminuer notre niveau de vie par N0 % sauf miracle technologique.

      mais.. c’est la premiere fois qu’on construit un monde à la génération suivante afin qu’ils soient moins riche matériellement et ça à mes yeux est le vrai scandale..

  • Pendant que l’Europe de l’ouest se de nuclearise, l’Europe de l’est et le monde se nuclearise. Le seul but de cette affaire est bien de détruire l’Europe de l’ouest. Et au cœur de cet Europe, l’Allemagne, tranquillous aura son gaz et ses centrales à gaz pour réchauffer vos nuits polaires.

    • L’Allemagne aura le gaz russe, et nous serons dépendant de l’éléctricité allemande, tant que M. Poutine ou son successeur ne fermera pas le robinet, pour faire avancer ses intérêts. L’indépendance énergétique même partielle de la France me parait vitale, et cela passe par du nucléaire, qu’on le veuille ou non, surtout quand on impose de façon démentielle chauffage et voiture électrique à tous. Quand aux fantasmes de la filière hydrogène à base d’électrolyse par éolienne, je laisse ça aux amateurs de science fiction

      • On est toujours dépendant de quelqu’un nucléaire ou pas. Et pourquoi aurions nous des problèmes avec la Russie, son intérêt est de vendre son gaz, et il y a de la concurrence. L’uranium aussi est un denrée stratégique !

        • Pas d’accord : on peut stocker de l’uranium bien plus facilement que du gaz, les surgénérateurs qui utilisent les produits de fission des centrales classiques fonctionnent (Superphenix a été fermé pour des raisons électorales) et on aurait du combustible pour au moins 100 ans

  • C’est délibéré pour rationner l’énergie et forcer les français à la décroissance.

  • Quand on confie son destin à des incompétents comme Écolos qui a improvisé et géré de manière désastreuse les panneaux voltaïques du pays, faut pas venir pleurer. Le sieur JM Nollet plus prompt à se pavaner devant les médias qu’à étudier ses dossiers va nous débarrasser du nucléaire et nous noyer sous les immigrés. Il devrait être puni devant les urnes pour sa totale incompétence en économie basique.

  • Imaginez, une Weekend d’aout des millions de gens sur les parkinges des autoroutes, attendant que le vent se lève pour recharger leurs bagnoles.
    Le Bullot avait proposé, en cinq ans, la généralisation des voitures électriques et la fermeture de toutes les centrales nucléaires !
    Avec en plus les masques pour le Covid et le Pass Pfizer tatoués sur le front .

  • « …l’outil étant amorti, ce serait une erreur économique monumentale d’arrêter les centrales en 2025. »
    Si l’outil n’est pas amorti, c’est aussi une erreur, sauf raison majeure telle que la sécurité, que de l’arrêter avant qu’il ne le soit. On ne se rembourse que d’une partie de qu’il a coûté.
    S’il est amorti, cela dépend s’il est encore en état de fonctionner.

  • 1. « En conséquence, la consommation d’électricité en Belgique à partir de 2025 proviendra de l’importation d’électricité nucléaire française, ou d’électricité allemande produite à partir de lignite rhénan »…

    Pour la France, et pour les besoins du discours, on peut approximer la production électrique à la production nucléaire, celle-ci représentant 75 % de celle-là.
    Il en va tout autrement du cas allemand. La lignite est loin de représenter la partie la plus importante de la production électrique de l’Allemagne. Elle ne fait que 16 %… Les ENR (éolien et solaire) font… plus du double ! Il est donc faux et trompeur de mettre en avant la lignite dans l’électricité fournie à la Belgique. Il serait plus exact de mettre en avant les ENR.
    Ou quand l’idéologie se fracasse sur le mur de la réalité…

    2. « Le résultat particulièrement hypocrite de cette stratégie, si l’on considère que c’est au nom du bien de la planète qu’elle est poursuivie, sera une augmentation substantielle des émissions de CO2 de la Belgique »

    Mais oui mais non ! Le calcul des émissions de CO2 d’un pays ne prend en compte que ce qui est produit dans ce pays, que ce soit des biens manufacturés ou de l’électricité. En supprimant une source d’électricité sur son sol (y compris le nucléaire dont l’empreinte carbone n’est pas nul) et en important l’équivalent, la Belgique va donc voir son bilan carbone s’améliorer !…

    • effectivement, on voit bien sur ce graphique de la dernière semaine le role dérisoire du charbon…

      https://www.agora-energiewende.de/service/agorameter/chart/power_generation/03.03.2021/10.03.2021/

      concernant les calculs abscons du CO2, on peut donc conclure que comme la Belgique ne produit pas un gramme de pétrole, et qu’elle l’achète à l’extérieur, ben… elle est un modèle vert?

      pour le moment, un groupe électrogène n’est pas trop cher, Ursula n’a pas encore bastonné les importations extérieures, et on peut encore remplir sa cuve à mazout, les mois qui viennent vont être « réjouissants »

      • Il ne vous viendrait pas à l’idée, pour calculer la conso moyenne de votre voiture, de vous référer uniquement au moment où vous la sortez du garage, si ?
        Des données sur une semaine n’ont aucun intérêt, sauf à donner des indications sur votre niveau de bonne foi. Je vous invite plutôt à regarder les chiffres sur une année pleine…

        • Tout à fait. En matière d’émissions de GES, c’est la moyenne qui compte.
          Sur un an entier, le résultat est sans appel (chiffres 2018):
          Mix Allemand: ~400gr/Kwh
          Mix Francais: ~50gr/Kwh

          Et ce pour un investissement de 300Mds€ qui a fait doubler les factures en Allemagne.

          La question est: le choix d’un mix Solaire-éolien est il susceptible de faire baisser les émissions au niveau d’un mix comme la suède ou la France. La réponse est très probablement non, du moins à l’échéance ou il serait nécessaire de le faire.

    • 1) Ce qui me pose problème dans les statistiques disponibles, c’est qu’il manque encore beaucoup de données.

      En ce sens, le site suivant https://allemagne-energies.com/bilans-energetiques/ présente des informations (j’ignore la pertinence de ces informations mais admettons)

      La figure 4 indique la répartition de la production d’électricité en 2020. En gros, le charbon représente 29% de la production électrique en Allemagne.

      La figure 5 présente la distribution de la puissance installée. On y voit que l’Allemagne a tellement de capacité que même dans une situation de production ENR nulle, elle couvre ses besoins.

      Dans le cas d’exportation vers la Belgique, on a donc 2 cas:
      -ou bien les ENR ne produisent rien, et donc l’électricité est produite par fossile
      -ou bien les ENR produisent, et le site linké par joletaxi indique bien une production fossile. Il est également malhonnête de dire, c’est l’électricité ENR qui est exportée en Belgique, pendant que l’Allemagne couvre ses besoins avec le fossile. Les 2 sont liés.

      Cependant, (et la maj du site ce jour est intéressante), la figure 7 présente le nombre d’heure où le prix de l’électricité est négatif, autrement dit, le producteur veut se débarrasser d’une électricité inutile. Forcément, cette électricité est comptée dans les exportations.

      L’information manquante, est la quantité d’électricité (MWh) exportée au prix négatif. Surtout que l’importateur n’a pas forcément besoin de cet électricité à ce moment là.

      Par contre, le prix de l’électricité pour les ménages, ainsi que la proportion des taxes, me semble avoir un intérêt.

      Dans tous les cas, le sujet est complexe, et en l’état, également sujet à nombre d’interprétations partisanes, vu les informations statistiques que nous disposons.

      2) Quand on parle d’empreinte carbone, il faut considérer toute la chaîne, de la fabrication au recyclage, même internationale. Autrement c’est de la malhonnêteté.

      • Quelques remarques en réponse…

        1. Les auteurs parlent de la lignite, je suis resté sur cette source d’énergie. Même si on ajoute le charbon, on arrive (pour 2020) à environ 23-24 % (de la production d’électricité allemande). En dessous donc des ENR éolien+solaire, qui dépassent 32 %. Le poste ENR est le plus importante dans la production électrique allemande. Pour info, le gaz est à 16 % et le nucléaire à 11 %.

        2. La présentation de vos deux cas, pardonnez-moi de vous le dire, est sans intérêt. Si la Belgique se coupe de son électricité nucléaire, elle aura besoin sur la totalité de l’année d’importer de l’électricité allemande ou française.

        3. Comme vous le savez, on ne peut pas choisir la « couleur » des électrons qu’on fait venir dans ses cables électriques. La Belgique se fournissant en Allemagne ou en France, achètera le mix électrique allemand ou français. Ni plus ni moins.

        4. S’il est malhonnête de dire que c’est l’électricité ENR qui est exportée en Belgique, il est encore plus malhonnête de prétendre que c’est de l’électricité lignite.

        5. Sur l’empreinte carbone, je suis bien d’accord avec vous, dans un monde idéal, il faudrait considérer toute la chaîne. Sauf que dans la vraie vie, cela n’est pas (encore ?) fait. Quand nous achetons, par exemple, des millions de biens de consommations « made in china », nous ne tenons jamais compte de leur bilan carbone dans nos émissions. Je ne vois pas pourquoi nous ferions une exception pour la Belgique…

        5. Vous soulevez un point intéressant : le coût de l’opération. Là dessus, c’est vrai, nous manquons d’informations. Entre les différents tarifs d’achat de son électricité, les économies potentielles liées à la fermeture de ses deux centrales, bien malin qui peut dire aujourd’hui comment évoluera le prix de l’électricité consommée en Belgique. Pour info, le prix du kWh ENR est aujourd’hui du même ordre que celui du kWh nucléaire. La Belgique est un petit pays, interconnecté, entre deux gros voisins. Ce choix, elle peut se le permettre.

        • Vous oubliez que si la Belgique augmente fortement ses importations en provenance d’Allemagne, ce sont les centrales thermique fossiles pilotables (lignite et secondairement le gaz) qui devront augmenter fortement leur production.

        • 2) La problématique porte sur les capacités et disponibilités.
          Actuellement, la France et l’Allemagne disposent de capacités pilotables capable de tenir des scénarios de pics (mais pas un scénario type Texas).
          Quand ces capacités seront inférieures à ces scénarios (fermeture fossiles, nucléaires) grâce aux politiques ENR actuelles, déjà qu’on doute (enfin, nous, on sait) que la France et Allemagne pourront subvenir à leur consommation intérieure, comment fera la Belgique.

          La solution serait, ou bien la Belgique achète également aux voisins de la France ou Allemagne (et ceux-ci ne font que le transit), ou bien ces dernières achètent aux voisins pour revendre à la Belgique.

          Au bout d’un moment, il n’y aura plus de vases communiquants. Encore pire si ces vases se basent également sur de l’intermittent.

          Pour conclure avec votre 6, par le prix, j’entendais que les pays exportent de l’électricité qu’ils n’ont pas besoin (intermittence ENR prioritaire, etc etc)
          On plussoie l’Allemagne d’exporter beaucoup de TWh à l’année, et on considère donc qu’il s’agit de capacité que l’on peut bénéficier.

          Seulement, si une partie de ces exportations est à prix négatif, parce que personne n’en veut (quand ya pas de besoin, y’en a pas). Au mieux, pour recharger des STEPs, mais il me semble que la Belgique a des capacités très limitées.
          Et si il n’y a pas d’exportation pendant les pics quotidiens…

          On est donc en train de définir des politiques d’approvisionnement, basées sur des statistiques annualisées de production et d’exportation, mais on ne lit aucune information sur les prix, et la corrélation disponibilité des capacités // besoins.

          Même si en effet, le prix que paiera le consommateur belge est à voir, encore faut-il qu’il ait de l’électricité.

          • @ Dany et Nothing

            Avant de commencer à raisonner dans le vide, il est important de savoir de quels ordres de grandeur on parle…

            La production allemande c’est 600 TWh, la française 550 et la belge 90 !
            L’arrêt des 2 centrales nucléaires belges privera (toutes choses égales par ailleurs) le pays d’environ 40 TWh… Soit environ 20 TWh par voisin.
            C’est moins que les variations annuelles des productions électriques de la France et l’Allemagne ! Par exemple, l’Allemagne a produit 643 TWh en 2018 et 609 en 2019…
            Autant dire qu’on est dans l’épaisseur du trait et que les besoins belges ne vont pas révolutionner le mix énergétique de ses voisins !

            • Vous parlez de statistiques annualisées de production.
              Je parle de capacités de production.

              Ce n’est pas parce qu’il y a de la marge de production à l’année,
              qu’il y a de la marge toute l’année.

              Assez d’articles et de commentaires de CP expriment notre doute sur la viabilité d’un tel plan basé sur les ENR et sur la sécurité d’approvisionnement.
              N’est-ce pas notre cher ministre de l’écologie qui a annoncé des coupures en février dernier (et effectivement, des sites industriels ont du être coupé par RTE).
              L’excuse de la maintenance des centrales (du au retard lié au COVID), ne tient que cette année.
              On n’oublie pas que la trajectoire énergétique française c’est 50% nucléaire, le reste ENR (car normalement 0 fossile).
              Pour l’Allemagne, d’abord on termine le nucléaire, puis le charbon pour 2038.
              Les capacités pilotables françaises et allemandes sont aujourd’hui suffisantes pour couvrir un pic hivernal pour chacun des pays, en cas de production ENR nulle.
              A moins d’une révolution dans le stockage, où d’un changement franc de la politique, vu la trajectoire lancée, la situation se répétera.

              Dans un tel scénario, ça m’étonnerait que la France et l’Allemagne aient des capacités disponibles pour fournir la Belgique qui serait aussi en pic.

              On ne parle pas du mix Français ou Allemand, on parle de la sécurité d’approvisionnement de la Belgique. A moins d’investir dans des centrales à charbon ou gaz..

    • Quand les éoliennes belges ne tourneront pas faute de vent, qu’en sera-t-il des éoliennes allemandes ? Y aurait-il un micro-climat allemand qui ferait que, indépendamment des vents dominants qui vont d’ouest en est dans l’hémisphère nord, l’Allemagne puisse être ventée quand la Belgique ne l’est pas ?
      En l’absence d’un tel micro-climat, l’électricité consommée en Belgique quand les renouvelables seront à l’arrêt sera celle produite par les sources de substitution de ses voisins. À savoir : nucléaire pour la France, et lignite locale ou gaz russe pour l’Allemagne.

  • Au contraire c’est totalement possible et cela se fera partout avec des proportions de renouvelables divers selon les ressources naturelles de chaque pays. Et les renouvelables sont déjà la seules source de production électrique chez les plus favorisés comme l’Islande ou la Norvège mais tous les autres suivront une fois correctement équipés selon leurs ressources. Il faut être aveugle pour ne pas le voir comme pour ne pas voire que le nucléaire, ressource finie tirée du sol, ne pouvait être qu’une solution provisoire, et par ailleurs coûteuse et ayant généré une grande quantité de déchets dangereux pour des millénaires.

    • aaaah l’Islande et ses volcans, mais c’est que ça recrache du CO2 ces saloperies
      et la Norvège, 98 % hydroélectrique ,qui vit sur son magot pétrolier, et qui intensifie la prospection

      que voilà des exemples « malhonnêtes »

      mais prenons un exemple » vitrine »
      el hiero
      ah bien non, ça le fait pas
      ils ont peut-être pas assez essayé?
      les déchets pour des millions d’années, ne mégotons pas
      bon, il y a une région en Chine, où sont raffinés les métaux indispensables aux « danseuses vertes » qui est polluée pour 1000 ans
      on voit tout de suite l’avantage du renouvelable

    • Rochain ,le nouveau prophète qui prend ses désirs pour la réalité. Du n’importe quoi ! Des exemples qui n’en sont pas et qui ont leurs limites.

  • EELV et ses potes de la gauche vendent du vent aux benêts avec leurs éoliennes….La France sera une immense ZAD ou les beaufs adeptes des champignons de régaleront tandis que le pays sera livré vaux islamistes, dealers et autres cagoulés pilleurs et barbares…..courage on y est presque….

  • Article toujours interressent. La difference entre un ingenieur et un politique. Un politique gère le futur et le cotidient et demande a l’ingenieur de trouver des solutions.
    Les usa on demandé au ingenieur de trouver un moyen d’aller sur la lune.
    Aujourd’hui on demande au ingenieur de trouver le moyen de faire disparaitre le nucleaire d’ici 20 ans. Donc on vous demande pas de dire ca va coute cher ou difficile a faire. On vous demande de trouver la solution donc au boulot. On va meme donner des pistes solaire isolation eolienne stockage step et gestion de la consommation. Donc rien de bien extraordinaire. Maintenant nous bassiner avec le nucleaire comme energie fiable pas chere et inépuisables, les arguments sont surement valable pour des discussions de comptoir.

    • Commentaire typique du politique qui ne saisit pas la problématique des ordres de grandeur.
      Commentaire typique du libéral pour qui tout problème se résout par une solution technique à payer à un fournisseur.

      Il suffit de voir les courbes de production par filière de RTE (https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere#), pour voir la problématique de remplacer le nucléaire, sans augmenter les émissions.

      On ne parle pas de coût? Les gilets jaunes n’ont pas supporté 10 cent/litre, il feront quoi quand le prix de l’électricité (18cts/kWh) atteindra celui de l’Allemagne (30ct/kWh) (et on en consomme, des kWh).

      Solaire/eolien: ne produit rien durant un anticyclone en pleine nuit. Aujourd’hui, il faudrait garantir 60GW minimum h24,365j.
      Stockage : capacités limitées (10GW, pour quelques semaines de production, selon les précipitations) et possibilités d’extension très limitées en France. Encore faut-il avoir la puissance pour recharger tout en subvenant aux besoins.
      Isolation : Ok on pourrait réduire le chauffage ou la clim. Et le reste ?(box FAI = 1 tranche nucléaire en permanence, alors la 4g/5g, les voitures électriques, internet…)
      Gestion de la consommation : à part de demander d’arrêter de cuisiner, de se doucher à l’eau froide, ou de faire sa lessive à la main, les facteurs de réduction de consommation sont limités. La progression sur l’efficacité énergétique est faible désormais. Le tarification HC/HP n’engendre qu’un report de consommation mais ne la réduit pas. Par contre, la COVID a été efficace pour réduire la consommation.

      Etrangement, vos pistes n’ont rien à voir avec l’ingénieur.

    • @ JusteCiel

      Plus exactement, le politique vends à l’électorat qu’il faut payer plus cher pour faire baisser les émissions de CO2 pour sauver la planète: Trés bien, pourquoi pas!

      L’ennui c’est qu’il demande ensuite à l’ingénieur d’ajouter des ENR au profil de production inadapté, sans lui autoriser aussi de construire les centrales Fossiles qui vont avec, ce qui contraint a poursuivre aussi le nucléaire.

      Au bilan: On paye plus cher pour émettre plus de CO2 en augmentant le risque nucléaire. Aucun avantage, que des inconvénients…

    • PS: Aux USA, c’est plutôt les ingénieurs (Von Braun) qui ont convaincu le politique qu’il fallait aller sur la lune.
      Le but était clair, les hommes compétant (à commencer par le chef d’orchestre), ils ont tous ramé dans le même sens : ça a marché.

      Pour ce qui est de la transition énergétique, la direction n’est pas claire, le but non plus, chaque partie tire dans son sens… Et les coordinateurs totalement incompétents et sont régulièrement remplacés: L’échec sera grandiose. ça serait marrant si au bout ce n’étais pas nous qui payeront l’ardoise.

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