Les musulmans, tous croyants ?

Les musulmans seraient, dit-on, profondément croyants ? Une fois les idées reçues dépassées, et à la lumière de différentes études et sondages, la réalité apparaît bien plus contrastée. Analyse.

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Les musulmans, tous croyants ?

Publié le 11 mai 2023
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Bizarrement, les islamistes et les islamophobes partagent les mêmes idées : dans les États ou les groupes étiquetés musulmans, tout le monde serait profondément croyant, quelques arguments suffisent pour mener à l’islamisme, et la foi se transmet mécaniquement d’une génération à l’autre.

Pourtant, il y a quelques fausses notes. Les islamistes eux-mêmes dénoncent les « faux musulmans » qu’il faut recadrer ou tuer, et surtout les témoignages se multiplient : ceux qui comme moi ont connu un grand nombre de musulmans de nombreux pays témoignent de décrochages.

Des exceptions, vous disent à la fois les islamistes et les islamophobes. Pourtant, les sondages se multiplient. Que disent-ils ?

Dans cette analyse, je vais me limiter aux pays que je connais le mieux, du Maghreb à l’Iran, et à leur diaspora en France.

 

Des sondages détruisant le mythe de l’unanimité

Le sondage du « Baromètre arabe » (2019)

Premier sondage : celui du « baromètre arabe », résumé par The Economist du 7 décembre 2019. Comme son nom l’indique, il est axé sur les pays arabes, ce qui laisse de côté de grands pays musulmans de la région : la Turquie et l’Iran, où une partie importante de la population ne se considère plus comme musulmane dans ces pays pourtant dirigés par des islamistes.

Ce sondage indique que la confiance envers les partis islamistes diminue partout, et la chute est particulièrement forte en Algérie et en Irak. Il indique également que la minorité qui se déclare « non religieux » augmente partout, particulièrement en Tunisie (35 %).

La confiance dans les chefs religieux est également en recul général, particulièrement en Irak où elle passe de 65 à 40 %. Elle est maintenant minoritaire dans tous les pays.

Enfin, le pourcentage de ceux qui vont à la mosquée même épisodiquement est également en recul général et devient minoritaire au Liban, où les musulmans sont maintenant très largement majoritaires du fait de l’exode des chrétiens. Ce pourcentage est tombé à 35 % en Irak et 25 % en Tunisie. C’est en Égypte qu’il reste plus élevé avec environ 70 %, mais partant de 88 %. »

L’étude « Que pense-t-on dans le monde arabe ? » (2022)

Passons à un autre sondage : « Que pense-t-on dans le monde arabe ? » édition 2022, réalisé par Salam Kawakibi, directeur du Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (Carep Paris). Ce sondage est intéressant parce qu’il a touché 33 000 personnes via 900 chercheurs qui ont conduit des entretiens en face-à-face.

Ce sondage portait notamment sur la religiosité « définie par la personne répondant au sondage » (self-defined).

  • une minorité, 20 à 24 % dans les 11 dernières années, c’est-à-dire depuis les printemps arabes, se définit comme « très religieuse » ;
  • une minorité encore plus faible, 8 à 12 %, comme « non religieuse » ;
  • une forte majorité, 61 à 67 %, comme « plus ou moins religieuse » (religious to some extend).

 

Ce « plus ou moins » est défini de manière variable et en général rappelle la morale basique de toutes les religions : être honnête, être charitable, respecter les proches… Cela recoupe une expression populaire que j’ai souvent entendue dans un contexte commercial : « les Européens sont de bons musulmans car ils respectent leurs engagements ».

Par ailleurs, ces chiffres sont une moyenne entre « la vallée du Nil » (l’Égypte et le Soudan) religieux dans un sens plus traditionnel, et le Maghreb et surtout le Moyen-Orient asiatique qui le sont nettement moins.

La proportion d’agnostiques et d’athées sous-évaluée

Ces sondages sont d’autant plus intéressants qu’il est très mal vu de ne pas être croyant : théoriquement, un apostat peut être condamné à mort, que ce soit par les tribunaux ou par ses voisins. Ce n’est bien sûr pas général, mais existe néanmoins toujours.

Il est donc probable que le nombre de « tièdes », voire d’athées, est sous-évalué par les sondages.

Personnellement, des discussions approfondies avec des amis musulmans du Maghreb ou de France, faisant souvent suite à leur comportement « indépendant », m’ont révélé une bonne proportion d’agnostiques et d’athées.

Ces comportements « indépendants » sont pour les uns considérés comme l’équivalent du « péché véniel » pour les catholiques, comme boire du vin ou de manger du sanglier (« ce n’est pas du porc »), voire du porc (« pour voir »).

L’interdiction des mariages interreligieux

Mais d’autres comportements sont considérés comme des atteintes plus graves aux dogmes, comme le mariage d’une femme avec un non musulman. Ces unions supposaient que le mari se convertisse à l’islam, ce qui peut être une simple affirmation verbale sans conséquence dans les pays libres, mais qui entraîne des obligations rituelles et sociales dans de nombreux pays. Seule la Tunisie vient récemment d’autoriser ces mariages.

Au Maroc, où l’interdiction demeure, j’ai connu deux mariages de ce genre, l’un en Suisse et l’autre en France, dans les deux cas avec le consentement des familles. En France, ce genre d’union se multiplie, mais dans certains cas elle implique une rupture avec la famille, voire la clandestinité… ce qui pose des problèmes quand les parents décident de marier leur fille avec un cousin du bled.

Comme nous le verrons plus loin, ces unions interrompent en général la transmission familiale de la religion. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont interdits par le dogme musulman.

La « sortie de la foi » par Houssame Bentabet

En France, nous disposons des travaux de Houssame Bentabet. Dans sa thèse de doctorat consacrée à « la sortie de la foi » il expose que des musulmans, souvent bac+2 ou plus, constatent que leur foi complique leur intégration. Ils s’imprègnent peu à peu de « la conception scientifique de l’univers et des lois libérales », notamment celles concernant la pluralité des opinionsLorsque l’évolution va jusqu’au bout, le musulman « décide de s’extraire de son identité originelle » et rejoint l’humanisme séculier qui règne en France et dans de nombreux autres pays. Houssame Bentabet estime à 15 % des musulmans français le nombre des « ex », soit 600 à 700 000 personnes.

Ce chiffre ne représente qu’une partie des descendants d’immigrants musulmans qui ne le sont plus, comme expliqué plus bas.

 

Des sondages à lire à l’envers

En général, les sondages sur la religiosité des musulmans sont présentés de manière un peu catastrophique d’un point de vue occidental, parce que cela se vend mieux. Par exemple, il a été fait état d’une grande inquiétude face au sondage de l’institut Montaigne en 2016, révélant que 28 % des personnes se déclarant musulmanes estimaient que la loi de Dieu était supérieure aux lois françaises, ou autres considérations dures.

28 %, c’est important, mais ne doit pas faire oublier la grande majorité : les 72 % qui ne le pensent pas. C’est ce que j’appelle « la lecture à l’envers ».

Je rappelle à cette occasion que la doctrine musulmane énonce que les lois de l’État priment sur celles de la religion, et que si le croyant en est perturbé, il doit émigrer vers un pays qui lui convient mieux. Je ne suis pas certain que tous les imams le savent ou du moins le disent, mais il n’y a pas d’autorité religieuse au-dessus d’eux… d’où d’ailleurs les tentatives d’organisation du culte musulman par nos divers gouvernants… sujet délicat dans un pays laïque.

Et surtout, cela fait oublier qu’il ne s’agit que « des personnes qui se déclarent musulmanes » soit, d’après ce même sondage, 5,6 % de la population métropolitaine de plus de 15 ans ; c’est-à-dire environ trois millions de personnes, chiffre très inférieur à ce que pense le grand public.

Car le nombre d’immigrants provenant de pays musulmans, arabes, turcs, iraniens, subsahariens… et de leurs descendants est évidemment très supérieur. C’est difficile à chiffrer notamment du fait des mariages mixtes. Rappelons quelques chiffres : 6,7 millions d’immigrés en 2020, 7,6 millions de deuxième génération, sans parler des générations suivantes.

D’après les pays d’origine, on peut estimer extrêmement grossièrement qu’au moins sept millions venaient de pays musulmans ou avaient des parents issus de ces pays. On voit qu’il existe un écart énorme entre le nombre des personnes se déclarant musulmanes, et ce nombre de descendants, surtout si on ajoute une troisième génération.

Cela signifie que des millions de personnes (sept ? dix ?) dont certains ancêtres venant de pays musulmans ne sont pas croyantes aujourd’hui.

Cela recoupe le fait qu’une partie des migrants n’était déjà pas musulmane (ou « plus ou moins ») dans le pays de départ, ou qu’elle a abandonné la religion en France, ou encore qu’elle ne l’a pas transmise à ses enfants, notamment dans le cas des mariages mixtes.

Il ressort également de ce sondage qu’il n’y a ni « communauté musulmane » ni « communautarisme musulman » : le sentiment d’appartenance est avant tout individuel, et il y a peu d’engagement associatif au nom de l’islam.

Voici un autre exemple.

Une étude de l’INSEE publiée jeudi 30 mars 2023 et reprise par Le Monde, montre que les immigrés venant de pays où la religion structure la société se disent plus souvent religieux et ont davantage tendance à transmettre leurs pratiques à leurs descendants que le reste de la population. Cela vise non seulement les musulmans, mais aussi les chrétiens africains et certains milieux juifs. C’est assez naturel lorsque, dans le pays de départ, la religion organise bien plus la vie sociale qu’en France.

Mais, toujours d’après cette étude, cela ne dure qu’une ou deux générations. Ensuite l’effet s’affaiblit : par exemple, la pratique du port du voile diminue : 36 % des femmes musulmanes immigrées disent l’arborer, contre 17 % des descendantes de deuxième génération. Il en va de même de l’intensité de la pratique et des prières.

Ce texte conclut que « seuls 19 % des immigrés arrivés après 16 ans en France, et 26 % des descendants de deux parents immigrés » abandonnent leur religion familiale. Le mot « seuls » donne une connotation inquiétante, alors que le phénomène d’abandon est sensible.

Ce texte signale ensuite que cet abandon est plus élevé si on tient compte des couples mixtes de plus en plus nombreux.

Le rapport indique que selon l’Insee, « Les descendants d’immigrés musulmans ayant grandi dans des familles où la religion avait beaucoup d’importance (42 % des familles musulmanes) ont une probabilité élevée (70 %) de déclarer que la religion a une place très importante dans leur vie ».

Une « lecture à l’envers » signalerait plutôt que 58 % des familles n’accordent pas beaucoup d’importance à la religion, chiffre auquel il faudrait ajouter 30 % de 42 %, ce qui monte le total à 70 % !

Comme dans toute enquête sociologique, je pense que ces chiffres, tant favorables que défavorables, ne sont qu’indicatifs.

Je cherche simplement à montrer que tout sondage peut avoir deux lectures opposées, et que l’on se focalise souvent sur la plus inquiétante.

 

Pourquoi ce recul de la religion ou de la religiosité ?

Une première raison me semble être que les partis islamistes ayant déçu (guerres civiles, échec économique, restriction des libertés…), certains musulmans se posent des questions sur l’islam lui-même.

Je l’ai constaté en Iran, où un mollah m’a dit qu’un gouvernement islamiste, c’est-à-dire politisant l’islam, ne pouvait que nuire à la religion.

Cela s’ajoute à une autre raison, qui a également joué pour les autres religions. La plus importante est peut-être l’urbanisation, qui a des conséquences en cascade : d’abord des contacts infiniment plus variés qu’au village ; ensuite, une scolarisation généralisée.

Certes, cette scolarisation est extrêmement teintée de religion dans les pays de la région que nous étudions, non seulement par des cours spécifiques, mais aussi via les cours d’histoire qui magnifient la diffusion de l’islam et la présentent comme un progrès pour l’humanité.

Mais il n’en reste pas moins qu’un scolarisé sait lire et écrire, en arabe, ou turc ou farsi (langue de l’Iran) et plus ou moins dans une langue internationale comme le français ou l’anglais.

Cela a deux conséquences.

  1. Ce que j’appellerai « le syndrome de Luther » : lire et comprendre les textes sacrés (dans le cas de Luther, traduire en allemand la Bible alors en latin) amène certains à avoir un regard plus froid sur ces textes, qui cessent alors d’être mystérieux et impressionnants.
  2. Celle qui mène aux médias écrits, dont Internet, où l’on tombe dans une grande diversité d’opinions, notamment celles imprégnées de la rationalité et de la science comme autres sources d’explication du monde ; ou encore celles insistant sur la liberté et la démocratie, qui ont déclenché les printemps arabes.

 

Et, bien sûr, quand la scolarisation a eu lieu dans un milieu laïque, comme en France, l’évolution est encore plus rapide. Elle peut ensuite se répandre dans les pays de départ à l’occasion des vacances réunissant les familles au pays.

 

Une rupture entre gouvernants et gouvernés

Pour les gouvernants, l’islam c’est commode. Comme le confucianisme en Chine, il prône l’obéissance aux parents et aux gouvernants. De plus, comme Dieu est tout-puissant, si le dirigeant est en place, c’est que Dieu l’a voulu. On comprend pourquoi de nombreux gouvernements proclament l’islam religion d’État.

Mais, s’il y a échec, cela se retourne aussi contre la religion, ou du moins certains de ces aspects. Au minimum, se répand l’idée qu’il s’agit d’une conviction privée n’ayant pas à être instrumentalisée politiquement. On est bien sûr dans ce cas à l’opposé de l’islamisme.

Quand, de plus, les formes publiques de la religion s’atténuent, on arrive à la sécularisation, qui est en bonne voie dans de nombreuses villes de pays musulmans.

Malheureusement, ce qui est fourni au grand public ce sont plutôt des reportages sur la radicalisation que sur cette sécularisation.

 

Les islamistes profitent de la focalisation sur leurs actions

Il est naturel que la presse occidentale aborde surtout la radicalisation à l’occasion des attentats islamistes, puis des procès qui leur font suite, à l’occasion des atrocités d’Al Qaïda puis de l’État islamique. Cela après la guerre civile en Algérie (les années 1990) et aujourd’hui les actions des djihadistes, du Sahel à la rive africaine de l’océan Indien.

C’est naturel et inévitable, mais cela engendre peur et méfiance vis-à-vis de tous les musulmans, et donc des attitudes de rejet ayant tendance à accentuer la radicalisation et à masquer le mouvement général de sécularisation.

Plus généralement, tout ce qui pousse à la séparation des communautés fait le jeu des islamistes. Ils rappellent que des communautés musulmanes ont disparu par assimilation, par exemple en Amérique latine où les musulmans étaient arrivés nombreux dans les années 1920. Il en reste aujourd’hui de nombreux noms de famille arabes précédés d’un prénom chrétien.

C’est pour cela que les islamistes insistent pour que la religion ne soit pas seulement une affaire personnelle, mais que les musulmans se structurent en communauté dans tous les pays. Ce que nous appelons « le séparatisme ».

Ils comptent pour cela sur un soutien médiatique et financier, notamment de l’Arabie qui aujourd’hui finance des mosquées jusque dans les plus petites communautés éloignées. Je suis par exemple tombé sur une magnifique mosquée payée par l’Arabie dans un petit village vietnamien à la frontière cambodgienne où il y avait quelques représentants de la minuscule minorité musulmane.

L’Arabie finance également de très nombreuses bourses pour l’université islamique de Ryad, et les étudiants qui y ont étudié reviennent au pays militer contre la sécularisation, et notamment contre ses vecteurs, l’anglais et le français qu’ils veulent remplacer par l’arabe, même quand ce dernier n’est pas une langue locale.

Quel que soit le pays, il y aura donc toujours une fraction activiste dans la population musulmane, mais le mouvement d’ensemble me semble partir dans la bonne direction, d’un point de vue occidental du moins.

 

Qu’espérer de cette évolution ?

Cette évolution doit-elle tempérer les inquiétudes occidentales ?

À court terme ce n’est pas certain, car cela peut déclencher de violentes réactions islamistes, ces derniers sentant bien qu’une partie de leur base est en train de leur échapper.

On peut craindre également une réaction des gouvernants : on le voit en Iran, on le verra peut-être à l’occasion des élections turques, où les islamistes au pouvoir vont faire le maximum pour le conserver.

En effet, tout ce qui peut paraître positif pour l’Occident, à savoir l’ouverture, l’esprit critique, l’aspiration à la démocratisation, heurte profondément, non seulement les dirigeants en place, mais aussi la frange traditionaliste de la société. On peut donc s’attendre à un durcissement des répressions.

Une grande inconnue sera le rôle des femmes. Leur réaction a été accueillie favorablement par les hommes en Iran, mais ça n’empêche pas le pouvoir de rester patriarcal et dictatorial.

Dans la plupart des pays, les mouvements féministes sont de plus en plus visibles, qu’ils soient laïques ou religieux, se fondant dans ce cas sur une interprétation moins « machiste » du Coran. À mon avis, même dans ce dernier cas, c’est un premier pas vers la déconstruction de la radicalisation.

 

En conclusion, il faut rester très attentif à l’évolution dans les pays musulmans, ne pas se borner aux politiques et aux déclarations de gouvernants locaux qui ne reflètent pas toujours les sentiments religieux de leur peuple.

Pour cela il faut lire les sondages aussi bien « à l’envers qu’à l’endroit » et suivre les résultats électoraux, en tenant compte bien sûr des moyens de pression du pouvoir, et notamment de la sélection des candidats (comme dans les pays communistes, les candidats, en Iran et probablement ailleurs, sont choisis par le pouvoir).

Le scrutin turc qui a lieu le 14 mai sera très intéressant. Il opposera le président sortant islamiste Erdogan à un « Alevi » issu de cette branche moderniste de l’islam, dont les représentants se font sporadiquement brûler vifs par des traditionalistes.

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  • En général lorsque les mouvements (religieux, politiques, identitaires, écologistes..) se durcissent, c’est qu’il y a soit des résistances à leur développement (écologistes aujourd’hui) ou soit des changements dans l’air du temps (islamistes aujourd’hui).

  • Excellent texte, précis, réel, étayé, rationnel, j’allais dire aristotélicien, mais c’est un bien grand mot, je pense que vous avez raison, mes discussions avec des amis musulmans en Asie de Sud Est, ou je passe beaucoup de temps, je vois même ce village que vous évoquez à la frontière vietnamo-cambodgienne, je l’ai revu dans un autre village Cham plus proche du centre Annam vers Da Nang, confirme vos propos.

  • Merci pour cet excellent article étayé et sourcé.

  • J’ai vécu dans un pays du Maghreb jusqu’à mon bac en 1975. Les natifs que je côtoyais étaient très ouverts, non radicaux, etc.
    Il m’est arrivé récemment de travailler avec de jeunes ingénieurs de ce même pays et leur conception de la société est beaucoup plus extrémiste que celle que j’avais connu à l’époque de ma jeunesse.
    Malheureusement, l’islamisation a nettement progressé au point même de considérer que les attentats en France comme ceux de Charlie Hebdo ou les activités de DAECH étaient des fakes news propagées par la presse occidentale. Et il s’agit de jeunes cultivés.

  • «  Ils s’imprègnent peu à peu de « la conception scientifique de l’univers et des lois libérales », notamment celles concernant la pluralité des opinions« 
    Beau plaidoyer laïc d un esprit cartesien , dans la tradition Hellénistico judeo chrétienne, toujours un peu a gauche malgré tout !
    C est ne pas comprendre l importance de l Oumma avec un sens Orwellién qui pourrait nous parler, comme peut être dans « la Vie des Autres » en pays arabo musulmans ! LesOULEMAS sont essentiels dans le srapports de la société ou la religion et aussi un code civil ce que nos intellectuels n arrivent pas assimiler !
    Pourtant en faisant l effort de se pencher objectivement sur le passé, les guerres coloniale anti impérialiste, manipulées par les deux blocs impérialistes de l est et de l ouest , ont toujours eu une base niee par leurs supporters progressiste eux meme aveuglés par leur Propre Doxa ! L ecrivain Jean Brune l analyse b bien dans » cette haine qui ressemble a l amour « ! La citation de Simone de Beauvoir en 1973 constatant l etat de suggestion de la femme algerienne apres 10 ans d indépendance Démocratique Socialiste etait «  on a pas fait tout cela pour ça « ! J aurais voulu savoir ce que l auteur de la preface et de la page 20 ligne 16 , des Damnes de la Terre lui aura repondu ??
    L affirmation religieuse va croissante chez les jeunes filles depuis l affaire de Creil et sa gestion humaniste , confirme l erreur d analyse de l auteur , dont j aurais aimé croire a son Esperanto purement occidental ! Le peu d adhesion du reste du Monde a notre analyse de la situation en Ukraine plaide plutôt pour cet effet repulsif de nos concepts societaux !
    Il suffirait de s y pencher encore un peu dessus , avant le découplage global , dont le Wokisme est un épiphénomène exporté, et paradoxalement étasunien !

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