Dans un entretien donné à Politico, Bill Nelson, administrateur à la NASA, fait part de son inquiétude quant à l’entrée de la Chine dans la compétition spatiale pour aller sur la Lune. Pour lui, la Chine pourrait rapidement trouver un moyen d’alunir pour tenter de s’approprier les ressources les plus riches du satellite naturel. Nelson cite en exemple -plus terre à terre oserions-nous dire- l’attitude de Pékin en mer de Chine méridionale, qui a étendu sa domination militaire sur certaines îles au statut contesté : « Si vous en doutez, regardez ce qu’ils ont fait avec les îles Spratly. »
L’ambition spatiale de la Chine
Depuis les années 2000, le programme spatial chinois connaît une croissance sans précédent. Il inclut, entre autres, l’exploration de la Lune, en parallèle avec sa propre mission d’exploration de Mars. En novembre 2022, un grand bond en avant a été réalisé avec l’envoi de trois « taikonautes » -le terme chinois pour astronaute- dans la toute nouvelle station orbitale Tiangong, concurrente directe de la Station spatiale internationale (SSI), pilotée par la NASA et plusieurs partenaires internationaux dont la Russie.
L’avertissement de Bill Nelson intervient au moment du passage de l’adoption du budget annuel pour la NASA, qui aux yeux des administrateurs de l’agence spatiale, n’est pas assez ambitieux pour poursuivre les programmes Artemis II et Artemis III déjà dans les tuyaux.
Comme le note le journaliste scientifique Robert Wright, jouer sur la menace chinoise pour demander des crédits supplémentaires rappelle l’esprit de la guerre froide et peut entraîner le gouvernement américain à gaspiller de l’argent public sans menace sérieusement évaluée ou pour faire face à une concurrence largement fantasmée :
« Si Nelson était le seul à Washington à essayer de monnayer la peur de la Chine, les dangers de cette entreprise ne mériteraient pas qu’on s’en inquiète beaucoup. Mais ce n’est pas le cas. De nombreux fonctionnaires et lobbyistes jouent à peu près le même jeu et leur nombre ne cesse de croître. Et leurs arguments sont souvent douteux même s’ils sont moins flagrants que les mises en garde contre une confrontation lunaire imminente avec la Chine. Si un nombre suffisant de ces propositions de financement aboutissent, cela pourrait se traduire par un détournement important de ressources vers des projets qui sont inutiles, voire contre-productifs et même dangereux. »
Le chantage budgétaire à la menace chinoise
Selon le politologue et chercheur associé au Cato Institute John Mueller, la tentation d’exagérer les menaces existentielles pesant sur les États-Unis afin de capter de l’argent public est une caractéristique de toute la politique étrangère américaine depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale1. Si Pékin ne cache pas ses ambitions de jouer dans la cour des grands, il ne doit pas devenir le prétexte pour entretenir ou développer des programmes publics dont l’argent pourrait être employé plus sagement ailleurs.
- John Mueller, The Stupidity of War. American Foreign Policy and The Case For Complacency, Cambridge Univ. Press, 2021. ↩
Bah, la nasa a peur que la Chine découvre qu’elle n’a pas marché sur la lune…
Celui qui s’installe le 1 Ier sur un territoire est celui qui en devient le propriétaire et peut l’exploiter.
Dans cette course à l’Espace, il y a les Européens qui sont trop stupides pour comprendre que la création future de richesses pour son peuple passera par l’exploitation spatiale des planètes ; et il y a la Chine, la Russie et les USA qui ont compris d’où seront extraites les futures richesses.
Bien sûr, cette exploitation n’est pas encore possible, mais ces pays misent sur le futur.
Et l’Europe deviendra comme l’Afrique un continent tiers-monde (le France l’étant déjà) .
si je comprends bien on s’interdit d’exploitre l’artique, l’antarctique, les fonds marins de créer des mines en général …MAIS..on va exploiter des planètes..
@ JR :
Il ne suffit pas de « s’installer » (???) sur un territoire pour en devenir propriétaire (sinon, la Lune appartiendrait déjà aux américains, ce sont les premiers à y avoir poser le pied) . Vous êtes sur un site libéral : ici, le droit de propriété vient du concept d’appropriation initiale de John Locke, veuillez vous y référer.
Exactement. C’est ce qu’ont fait les colons en Amérique et en Australie : comme il n’y avait que des sauvages « panoupanou », les colons se sont appropriés les terres. Sur la lune, la terre appartiendra au 1ier qui s’y installe. Difficile, une fois qu’une bass chinoise ou américaine sera installée de dire à ces pays que la terre sur laquelle ils se sont installés ne leur appartient pas et qu’ils doivent dégager….
La surface de la Lune est grande comme un continent, il y a de la place quand même. Et même si on se restreint aux zones les plus intéressantes (zone polaires), il y a de la place pour pas mal de bases. A ce que je sache, en Antarctique, on est pas à touche touche.
@ JR, que ce soit les Papous d’Australie ou les sioux d’Amérique du nord, si les colons sont devenus propriétaire des terres, ce n’est pas parce qu’ils étaient les premiers, ni parce qu’ils les auraient « volé » aux précédents propriétaires.
Il ne suffit d’être le premier pour devenir propriétaire, allez étudier John Locke…
Non, il suffit d’être le plus fort et le plus déterminé pour être propriétaire d’un lieu où la propriété n’est pas actée par un document. L’Europe ne sera ni le premier ni le plus déterminé.
Mais la Chine, la Russie et les USA sont déterminés et essayent d’être les premiers.
1- Le filon appartient à son découvreur tant qu’il ne vaut rien, après c’est la loi du plus fort qui décide.
2- à tout prendre il vaut mieux se faire la guerre sur la lune que sur la terre.
revu une partie du discours de kennedy , qui fait le parallèle entre des exploits privés, traversée de l’attlantique conquête de sommes montagneux.. pour justifier d’aller sur la lune..
y avait il d’autres buts, come inciter l’ursse à faire pareil et se saigner.. mais…
sinon …
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