Holodomor : le communisme n’a rien à envier au nazisme

Faut-il, comme le propose Anne Genetet, élue Renaissance des Français de l’étranger, que soit officiellement reconnu l’Holodomor comme un crime contre l’humanité ?

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Joseph Stalin Painting (13), Joseph Stalin Museum By: Andrew Milligan sumo - CC BY 2.0

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Holodomor : le communisme n’a rien à envier au nazisme

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 31 mars 2023
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Holodomor. Le mot est enfin entré dans l’usage courant en Occident. La question est maintenant : doit-il faire l’objet de la même attention que Shoah ?

Holodomor signifie « la famine ». Il est le nom de la catastrophe survenue en Ukraine en 1932 et 1933. Près de cinq millions d’innocents perdent la vie dans des conditions cauchemardesques. Cette catastrophe n’est pas le produit de conditions météorologiques défavorables. Elle n’est pas non plus le simple fruit d’une politique agricole aberrante. Elle est un crime totalitaire parfait. L’assassinat méthodique, implacable, terrifiant, dans le plus grand silence, d’un peuple, les Ukrainiens, par un tyran, Joseph Staline.

L’Holodomor est la conséquence mécanique du communisme lorsqu’il atteint le point culminant de sa trajectoire prédatrice : 90 ans après les faits et en pleine guerre, cinq millions de cadavres sortent de terre pour se présenter à nos consciences et demander des comptes à l’humanité entière.

Pour Vladimir Poutine, ce glas qui sonne soudain sur les cinq continents est une très mauvaise nouvelle.

 

Que s’est-il passé en 1932 et 1933 ?

On peut résumer l’événement en trois étapes majeures.

Première étape : durant les années précédentes, Staline a collectivisé avec une brutalité inouïe les campagnes de toute l’URSS. C’est la plus grande entreprise de destruction des campagnes jamais vue sur Terre (en attendant celle opérée par Mao, pire encore, 45 ans plus tard).

Deuxième étape : la collectivisation stalinienne a bien entendu été un échec complet : ses plans quinquennaux mènent droit à la pénurie. Pour continuer à nourrir son empire, Staline lance donc une politique de réquisitions sans pitié du blé ukrainien. Jusqu’à la moitié des récoltes sont arrachées manu militari aux paysans, provoquant des centaines de milliers de morts de disette. Dos au mur, Staline commence par lâcher un peu de lest mais fidèle à sa politique du pire il se ravise et frappe plus fort que jamais.

Troisième étape : le stalinisme se déchaîne sur l’Ukraine. Réquisitions maximalistes, déportations de masse, exécutions sommaires à la chaîne et le dernier verrou de l’enfer, le plus décisif : les Ukrainiens n’ont plus le droit de quitter leur pays. Les frontières sont hermétiquement fermées, le piège se referme. L’Ukraine entière devient un camp d’extermination par la faim. Et mourir de faim, ce n’est pas s’endormir : c’est souffrir atrocement, des semaines durant, à devenir fou. L’Ukraine devient une chambre de torture.

Au printemps 1933, la situation atteint des dimensions inimaginables. L’agonie de tous sous les yeux de tous, le typhus galopant, le cannibalisme, règnent en maîtres sur les vastes paysages ukrainiens.

Une femme écrit :

« Les bonnes personnes sont mortes en premier. Celles qui ont refusé de voler ou de se prostituer sont mortes. Celles qui ont donné de la nourriture à autrui sont mortes. Celles qui ont refusé de manger des cadavres sont mortes. Celles qui ont refusé de tuer leur prochain sont mortes. Les parents qui ont résisté à l’anthropophagie sont morts avant leurs enfants. »

Le consul italien en poste à Kharkov, témoigne :

« Les personnes enflées sont transportées en train de marchandises à la campagne et abandonnées à 50-60 kilomètres de la ville de sorte qu’elles meurent sans qu’on les voie. »

Difficile de résumer en quelques citations, forcément trop brèves, l’ampleur de l’abomination traversée par les Ukrainiens. On se contentera de rappeler que chez ce peuple très chrétien le cannibalisme se généralise. On tue son voisin pour le manger. On tue ses propres enfants pour les manger. Des enfants tuent d’autres enfants pour les manger. Staline a rendu impossible l’humanité.

 

Staline l’a-t-il voulu ?

Oui. Il s’est vengé sur l’Ukraine de l’échec de la collectivisation. Staline est un communiste sincère : il ne croit pas que le communisme puisse échouer. Si quoi que ce soit lui résiste, un traître se cache derrière. Le peuple ukrainien est un traître. Le traître doit mourir. Et s’il meurt en rampant, en pleurant, en mangeant de la boue pour tenter de survivre et s’il crève d’avoir mangé de la boue, c’est aussi bien. On ne comprend pas Staline si l’on laisse de côté sa légendaire cruauté. Les témoins sont formels : quand il est en colère, les pupilles de ses yeux virent au jaune. Inutile de croire en Dieu pour penser que Staline est diabolique.

À peu près cinq millions de victimes, donc. Tous suppliciés. Quasiment autant que ceux de la Shoah, en un temps un peu plus bref. Ici, il convient d’examiner de près le parallèle entre communisme et nazisme, qui agite tant la communauté des historiens depuis un demi-siècle.

La thèse communément admise par l’opinion mondiale est que rien n’est pire que le nazisme. Cette thèse est fausse car elle laisse entendre que le communisme est « moins pire ». Or, c’est un mensonge savamment et inlassablement entretenu par les gauches politiques, intellectuelles et juridiques dans le seul but d’échapper à l’accusation suprême, ô combien méritée : « Vous autres, les rouges et tous vos alliés, vous ne valez pas mieux que les hitlériens ». Cette censure, peut-être la plus grande de notre temps, pèse sur nos intelligences, sur nos sensibilités et sur nos actes et nous devons nous en débarrasser définitivement. 2022 est le bon moment idéal pour le faire.

Jean-François Revel disait que pour se faire une opinion en politique le plus efficace est de « commencer par compter les cadavres. » Sur ce point, le communisme supplante sans conteste le nazisme. Rien que le maoïsme tue intramuros autant d’humains en temps de paix que le Troisième Reich en temps de guerre mondiale et c’est sans inclure les hécatombes de Staline, Castro, Ceaucescu, Pol Pot, la dynastie Kim et consorts. Si les fosses communes sont le critère d’appréciation, le débat est clos : victoire par K.O du communisme.

La différence fondamentale entre l’épouvante du nazisme et celle du communisme réside dans les camps d’extermination-express. Ni le stalinisme ni le maoïsme ne présentent d’usines comparables à celles d’Heinrich Himmler : Auschwitz, Belzec, Chelmno, Majdanek, Sobibor, Treblinka. Au Goulag, on meurt différemment et plus lentement. Dans les camps communistes asiatiques – maoïstes et nord-coréens par exemple -, on subit toutefois des atrocités pouvant raisonnablement sembler plus repoussantes encore que le sort des juifs qui descendent des trains de marchandises dans le brouillard polonais.

Pour le reste, la destruction de la société, de l’économie, de la famille, de la culture, l’anéantissement de la civilisation et de la vie du sol au plafond, il faut noter que le nazisme ne se hisse au niveau du totalitarisme communiste le plus pur qu’entre 1941 et 1945. Pendant ces quatre années, la dictature, la trépanation du peuple et sa militarisation sont absolues, il n’y a plus un interstice pour la liberté et l’individu. Auparavant, le totalitarisme nazi est allé crescendo sans jamais égaler les standards du stalinisme de la Grande Terreur, du maoïsme du Grand Bond en avant et de la Révolution culturelle, ou de la Corée du Nord depuis déjà plus de soixante ans.

Rien ni personne ne nous fera croire que notre propos consiste à relativiser l’abjection nazie. Elle est absolue. Tout le mal dit à son sujet est mille fois justifié. Tout le rejet qu’elle inspire est sacré. Mais il n’en est pas moins vrai que le communisme a fait davantage de mal et que surtout il continue à faire ce mal tandis que le national-socialisme n’existe plus que de manière éparse, groupusculaire et qu’il coulera sans doute de l’eau sous les ponts avant qu’il ne reprenne, où que ce soit, le pouvoir qu’il a perdu lorsque son prophète s’est logé une balle dans le crâne.

Tout ceci considéré, on comprend mieux la férocité de la résistance ukrainienne depuis neuf mois. Les Ukrainiens n’oublient pas davantage l’Holodomor que les juifs ne classent la Shoah par pertes et profits.

Si Poutine ne revendiquait pas l’héritage de Staline et s’il n’exprimait pas ouvertement une haine tenace pour l’Ukraine, la question se poserait autrement. Or, il se revendique bel et bien de cet héritage et il exprime bel et bien cette haine. La question ne se pose donc aucunement. Kiev a un droit imprescriptible à redouter le retour de l’Holodomor et à vouloir l’empêcher à tout prix. Et l’Occidental qui minaude devant ce réflexe de survie manque d’intelligence, de cœur, de mémoire et d’imagination. Tel un thuriféraire de Robert Faurisson, il se déshonore.

Faut-il, comme le propose Anne Genetet, élue Renaissance des Français de l’étranger, que soit officiellement reconnu l’Holodomor comme un crime contre l’humanité ? Oui, car cela a une vertu pédagogique mais il ne faut surtout pas s’en tenir là. Le crime contre l’humanité soviétique commence dans les îles Solovki, au début des années 1920, quand Lénine crée les premiers camps de concentration et d’extermination communistes. Et il recouvre de son ombre hurlante 70 ans d’histoire russe, ukrainienne, bulgare, biélorusse…

L’Holodomor n’est pas une exception : il est un mètre-étalon et c’est la raison pour laquelle il faut le connaître, le comprendre et le dénoncer sans faillir, tant que des Nord-Coréens mourront de faim dans leur pays fermé à double tour, tels des Ukrainiens des années 1930. Les derniers cas de cannibalisme y ont été recensés en 2012. Rien n’indique qu’il n’y en ait plus au moment où vous lisez ces lignes. L’Holodomor n’est pas terminé.

Un article publié initialement le 1 décembre 2022.

Article modifié le 01 avril 2023

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  • Ha le communisme, quel magnifique régime dont les Français rêvent et pour lequel ils votent en masse à plus de 30% car inachevé depuis Mitterrand ! Staline, Pol Pot, Mao, Castro, que des bienfaiteurs de l’humanité dont il faut louer les bienfaits ! Chacun d’entre eux à tué plus de personnes qu’Hitler. Oui mais on leur pardonne, c’est pour la bonne cause. Tous ces gueux qui ne comprennent rien ; il n’y a qu’un moyen de leur expliquer ! Et la NUPES l’a bien compris : empêchons les gueux de se chauffer, de se nourrir à leur faim, de se déplacer selon leurs désirs…
    Moi, Mélenchon, je me verrai bien en nouveau Staline avec Rousseau, Piole et Martinez à mes côtés, tous retourneront travailler la terre dans les campagnes. Votez pour moi, votez pour un avenir égalitaire et radieux.

    • « tous retourneront travailler la terre dans les campagnes » : n’est-ce pas un peu ce que souhaitent certains « écolos » ? Prenons garde, ne perdons pas notre tête, ne succombons pas aux chants des sirènes.

  • Merci Pascal Avot pour cet article particulièrement instructif. J’avoue n’avoir jamais entendu parler de l’holodomor auparavant, et vais de ce pas creuser le sujet.
    Je suis tristement et pleinement d’accord avec le reste de l’article.

  • le fameux  » il faut casser des œufs pour faire une omelette ».. doit se traduire par tuer des innocents pour la « réussite » du communisme..

    EN pratique, la réussite du communisme c’est un pays qui instaure une dictature dite communiste.. qui dans la meilleure des situations du point de vue idéologique va tuer et réprimer tout individu qui ne met pas en premier le régime… et c’ets impossible..

    Un pays communiste suppose littéralement un homme nouveau.. et à vrai dire inconcevable…

    sinon… faire de l’Holodomor un crime contre l’humanité servira à quoi? puisque de toutes façons, le problème est le sentiment de supériorité des gens qui le promeuvent et qui leur permet d’affirmer toujours et encore…

    « ce n’etait pas le communisme »…

    sous entendu..si j’avais été à la place de staline.. moi qui SAIT qui suis généreux.. et pur..

  • Pour une fois, je suis d’accord avec vous. En terme de crimes, le communisme n’a rien à envier au nazisme. La mansuétude dont le communisme bénéficie est à cet égard assez choquante.
    Pour le reste et les comparaisons oiseuses entre passé et présent, vous êtes souvent dans l’anachronisme, pire crime en Histoire comme disait Marc Bloch….

  • Ne devrait-on pas dire le communisme de Staline, sinon en ne citant que le communisme, on occulte la responsabilité de la folie meurtrière de Staline. Car ce fou furieux a fait du communisme une affaire personnelle. Résultat double effet !

    • « …communisme de Staline… » : Les « autres » communismes sont tout aussi horribles.
      Mao 70 millions de morts.
      Pol Pot 1,7 millions « seulement » mais cela fait plus de 20% de la population !
      Corée du Nord…avec la dynastie des « Kim » un minimum de 3 millions des morts…
      Cuba et les Castro…
      Le terrorisme d’extrême gauche des années 70 & 80…

      • En effet mais l’article parle de l’holodomor.
        Dans les exemples que vous citez, assez curieusement le communisme est chaque fois aux mains d’un cas pathologique de cruauté (même perçu ainsi par ses pairs). Le communisme est certainement une mauvaise solution, néanmoins lui attribué des dérives strictement humaines de fous furieux c’est pour le coup s’asseoir sur la responsabilité individuelle.

        • Toute « tentative » de communisme a mis au pouvoir ce que vous appelez des « fous furieux » qui ce sont d’ailleurs toujours appuyé sur la pègre pour massacrer.

        • Tous les régimes communistes ont eu à leur tête des maniaques pour qui la vie d’autrui ne comptait pas. Il ne peut pas y avoir de régime communiste dirigé sans violence totale.

      • Le communisme est une abomination et on peut s’interroger sur le fait qu’un parti communiste puisse toujours être autorisé en France et dans les pays dits démocratiques. La France a des attitudes, des idées, des comportements qui ont facilité l’avènement du communisme depuis la révolution et ses idées continuent à être impunément diffusées via les prosélytes de l’éducation nationale et de nos médias. La particularité du communisme stalinien est qu’il est devenu comme le nazisme un régime totalitaire au sens défini par Hannah Arendt. En fait, il n’y a eu dans l’histoire que deux régimes totalitaires : le communisme stalinien et le nazisme. Aujourd’hui Annah Arendt en ajouterait surement un 3ème : la Chine communiste de Xi Jinping.

      • Le communisme est un crime contre l’humanité, tout simplement.

  • Et la terreur pendant la révolution de 1789..c’est pas un crime contre l’humanité ?…on peut remonter dans le temps…cela a un avantage…la vérité est beaucoup plus manipulable.accuser les morts rien de plus facile…contentons nous de voir ce qui se mets en place chez nous au présent…c’est pas terrible il me semble..c’est probablement pour cela qu’on nous explique que tout sera bien dans 30 ans…quand il n’y aura plus de carbone..Le présent d’abord…

    • Plus récemment, la répression de la Commune aurait fait presque autant de morts en quelques semaines que les deux ans de la terreur (8/1792 à 7/1794) à Paris. On en parle beaucoup moins. Autant la première touchait en majorité des aristocrates, des bourgeois, des membres de l’élite, autant la répression de la Commune a surtout éliminé des insurgés issus du peuple et de la petite bourgeoisie. Est-ce lié ?

  • De Robert Conquest : »Sanglantes moissons ».

  • je partage cette analyse. Je suis favorable à aider l’Ukraine à se défendre contre la Russie, mais opposé à déclarer la guerre à la Russie. La France n’est pas attaquée par la Russie mais elle a le droit et c’est à son honneur de défendre un pays tiers agressé par un autre

  • Jean Francois Revel expliquait déjà il y a pas mal d’années, la proximité entre nazisme et communisme, plus prononcée qu’entre nazisme et fascisme ( de Mussolini).

    • C’est facile, l’un est du national socialisme et l’autre de l’international socialisme. Ce sont des régimes absolument équivalents.

  • Suggestion de lecture :
    Anne Appelbaum. — Famine rouge, Grasset, 503 p., oct. 2019.
    Lien :
    https://www.grasset.fr/livres/famine-rouge-9782246854913

  • Cette histoire ne tient pas debout, il y autre chose, comme, le climat, 1929 et l’apocalypse financière, etc.

    -2
  • Superbe article. Rien à ajouter. Pour ceux que ça intéresse, vous pouvez visionner le film Mr Jones qui retrace l’épopée du journaliste Garett Jones qui est le premier à avoir documenté ce génocide. De retour en Angleterre, il eut énormément de mal à publier son histoire. Il fut assassiné quelques années plus tard en Mongolie sur ordre des services secrets de Staline.

  • Pour une fois, c’est pas faux, ce qu’on peut aussi résumer par une devinette : « …Quelle est la différence entre Staline et Hitler ? Réponse : l’un a Gagné l’autre a perdu…. »

  • Pour une fois, c’est pas faux, ce qu’on peut aussi résumer par une devinette : « …Quelle est la différence entre Staline et Hitler ? Réponse : l’un a Gagné l’autre a perdu…. »

  • On peut ajouter que le recordman , dans le genre, Proportionnellement, C’est Pol pot, il a tué la moitié de son peuple, avec très peu de moyen.
    Nul doute qu’ici ou là, et même peut-être chez nous, certains rêvent de battre son record, la question ne me parait pas absurde quand j’observe bien, il me semble que la compétition est commencée. Mais donner des noms pourrait m’exposer.

  • Si les pays occidentaux avaient eut le même comportement à combattre, dénoncer, les atrocités du nazisme ,les crimes communistes auraient été divulgué cela aurait permis la chute rapide de la pensée communiste.

  • Pour être complet, « furent principalement frappés les paysans des terres fertiles du sud : Kazakhstan (1,4 million de morts sur 4 millions d’habitants), bord de la Volga et nord du Caucase (plusieurs centaines de milliers de morts) et surtout Ukraine (3 à 6 millions de morts sur 35 millions d’habitants). « Ce sont les régions agricoles les plus riches et les plus dynamiques, celles qui avaient à la fois le plus à donner à l’Etat et le plus à perdre du système d’extorsion de la production agricole mis en place au terme de la collectivisation forcée des campagnes », explique l’historien Nicolas Werth.
    Le drame fut longtemps relégué parmi les multiples crimes du régime soviétique et c’est seulement à la fin des années 1980 qu’il réapparut en pleine lumière à l’initiative des Ukrainiens. Ils baptisèrent alors Holodomor (« extermination par la faim » en ukrainien) le drame qui frappa la République socialiste soviétique d’Ukraine. Après l’indépendance de 1991, « la « redécouverte » de la famine a joué un rôle crucial dans le débat politique, dans la confrontation entre tenants d’une rupture avec la Russie et partisans d’un maintien de liens étroits avec le « grand frère russe » », écrit Nicolas Werth. » (extrait de « L’Histoire revisitée » André Larané – Hérodote 26/12/2022)

  • Le communisme est une horreur mais tout le monde le sait, meme les communistes. Maintenant, si un Georgien (et non pas un Russe) a inauguré la pratique de l’holodomor, n’oublions pas que ces braves innocents ukrainiens ont inauguré la pratique du pogrom (le massacre ethnique des juifs et autres minorités). Et finalement, il n’y aucune indication que Putin revendique l’heritage de Staline ou qu’il haïsse les ukrainiens. Par contre, en ce qui concerne les premisses du communisme ou d’un nouveau type de société totalitaire, je suis beaucoup plus inquiet au sujet des USA et des pays occidentaux, dits « libres ». N’est-ce pas les confines?

    • excellente « relativisation », cela fait penser aussitôt à la parole d’un sage d’il y a deux mille ans : la parabole de la paille et la poutre (év. selon Matthieu, chap. 7 versets 3 à 5)

  • Tout ça c’est bien gentil, mais le capitalisme a fait combien de morts ?
    Combien de personnes mortes écrasées par des Rolls Royce, y avez vous pensé ?

  • Avatar
    jacques lemiere
    2 avril 2023 at 9 h 01 min

    j’ai entendu parler d’une famine en inde attribuée à churchill..

    mais je n’ai pas vérifié..

  • Le nazisme semble avoir disparu pour jamais. Mais le communisme est une hydre, et aussi un phénix car il a parfois la faculté de renaître de ses cendres.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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