Influence étrangère : il est temps de se poser les bonnes questions

Le retour en force des pays comme la Russie et la Chine a soulevé des questions géopolitiques sur les stratégies des grandes puissances pour influencer ou perturber leurs adversaires.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 3

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Influence étrangère : il est temps de se poser les bonnes questions

Publié le 28 octobre 2022
- A +

L’influence étrangère est devenue un thème à la mode ces dernières années. On parle beaucoup de l’influence russe, voire chinoise, derrière les forces antisystèmes comme la RN ou l’AfD.

Mais cette influence étrangère n’est-elle pas aussi présente derrière les forces politiques et les organisations écologistes (du moins certaines) ? Compte-tenu de leur poids dans les décisions politiques de ces dernières décennies, il semble nécessaire que leur financement soit étudié de plus près, surtout que des faisceaux d’indices montrent des éléments hautement suspects.

En effet, le retour en force des pays comme la Russie et la Chine mêlé à la mondialisation politique et économique a soulevé des questions géopolitiques sur les stratégies des grandes puissances pour influencer ou perturber leurs adversaires, rivaux ou même alliés.

 

L’influence de la Russie sur les politiques énergétiques en Europe

Plusieurs éléments montrent une influence russe dans les politiques énergétiques européennes. L’ancien secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen avait déclaré que la Russie avait mené des campagnes de désinformations contre l’extraction du gaz de schiste pour s’assurer la dépendance européenne au gaz russe.

En 2022, la « Climate and Environmental Protection Foundation » est accusée d’avoir des liens avec Gazprom, l’entreprise d’État russe sur le gaz. Cette fondation allemande a été créée par le land de Mecklenburg-Western Pomerania et a participé au projet NordStream 2.

Si cet exemple est le plus médiatique, on peut se poser la question de l’ampleur qu’a prise cette influence.

Rappelons que l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder a été l’un des initiateurs de la politique antinucléaire en Allemagne. Le fait que celui-ci ait rejoint les actionnaires de Nord Stream 1 (financé par Gazprom) après son mandat fait planer d’importants soupçons.

 

L’écologie comme outil des rivaux de l’Union européenne

Ces quelques exemples montrent la capacité d’influencer les milieux des affaires comme des organisations proécologistes. Une stratégie à la fois de soft power (influencer pour promouvoir ses intérêts) et de sharp power (perturber l’adversaire par l’influence).

La crise énergétique européenne est actuellement le résultat de cette politique russe. Néanmoins, on aurait tort de croire que les Russes sont les seuls à utiliser ce genre de stratégie. La Chine comme les États-Unis qui ont beaucoup plus de moyens que Moscou utilisent très certainement les mêmes stratagèmes. Là où Moscou concentre ses efforts sur l’énergie qui reste le cœur de sa politique étrangère, les deux autres pays peuvent utiliser leur soft power de manière plus large.

Et à cet effet, l’importance qu’a prise l’écologie dans nos sociétés européennes leur donne des points d’attaques qui peuvent se révéler efficaces. Une situation problématique étant donné que cette influence vient de pays plus pollueurs que ceux de l’Union européenne.

Il ne s’agit pas de céder à une paranoïa générale, mais il est nécessaire de comprendre que cette influence étrangère existe et ne touche pas juste les forces antisystèmes. Après tout, qu’est-il le plus intéressant de cibler : des partis n’ayant que peu de chances d’arriver au pouvoir ou des forces politiques déjà bien implantées dans les centres de décisions ?

Voir les commentaires (7)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (7)
  • Inutile de s’indigner devant de prétendues influences étrangères. La seule voie serait d’avoir nous-mêmes suffisamment de jugement pour que les tentatives étrangères s’y brisent comme le clapot sur les rochers, et c’est une voie que nous avons abandonnée, et que personne ne veut se donner la peine de reprendre.

    • Et j’ajoute si je peux me permettre : avoir le recul nécessaire face aux idéologies bisounours dans un monde souhaité utopique, alors que la concurrence est rude et les adversaires coriaces.

    • Pour s’immuniser contre la propagande il faut un minimum d’esprit critique.
      Donc pour réussir une entreprise de propagande, il faut commencer par s’attaquer à l’instruction du public.
      Parce que désinstruire l’immense majorité d’une société démocratique est le meilleur moyen de la soumettre.
      Cela commence par la destruction de l’école, un beau cadeau à la concurrence qui a pu facilement amplifier une phobie écologiste occidentale si profitable.

    • «Inutile de s’indigner devant de prétendues influences étrangères»
      Oui : avant de s’indigner ON (Ursula) doit demander l’autorisation à Washington !

  • N’oublions pas non plus les frères musulmans des EAU qui rêvent du grand Khalifa franco-belge.
    Tous ce beau petit monde a compris le déchéance et la fin de la civilisation de l’Europe et se bat avidement pour récupérer ce qui peut l’être.
    Encore une fois, la lâcheté de nos élites est à comparer à celle qui a fait disparaître la civilisation romaine en son temps.

  • Bonjour Alexandre, personnellement, je pense que vous auriez du insister bcp plus sur l
    influence des USA en France, qui est beaucoup plus profonde, dangereuse, et ancienne, a mon avis, que l’influence russe ou chinoise de ces dernieres annees. L’influence amercaine se fait sentir a tous les niveau comme l’explique N. Mirkovic dans son livre Amerique Empire. Et cette influence a fait de sorte que la France n’est plus un pays independent, au grand dam du reste du monde, au vu des grandes tragedies de notre temps.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

7
Sauvegarder cet article

Les milieux financiers découvrent tardivement les faiblesses du modèle chinois, pourtant perceptibles depuis une décennie. C’était prévisible pour tout observateur de la démographie, des mécanismes de développement et du communisme.

On peut penser notamment aux dettes souscrites en contrepartie de faux actifs, par exemple pour la construction de logements, alors qu’il y a de moins en moins de jeunes pour les occuper ou d’infrastructures redondantes, faisant momentanément la joie des bâtisseurs. Je me doutais bien que ces dettes sortira... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles