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Entrée de la Finlande dans l’Otan : un revers pour la Russie

La Finlande est devenue le 31e membre de l’Alliance atlantique mardi 4 avril. Un camouflet stratégique pour Vladimir Poutine, qui, avec l’attaque de l’Ukraine en février 2022, a contribué à resserrer les liens entre Occidentaux.

Le drapeau de la Finlande, une croix scandinave bleue sur fond blanc, figure désormais entre ceux de la France et l'Estonie à Bruxelles
Le drapeau de la Finlande, une croix scandinave bleue sur fond blanc, figure désormais entre ceux de la France et l’Estonie devant le siège de l’Alliance transatlantique à Bruxelles - Crédits : Otan

Mardi a été le jour le plus marquant de l’histoire finlandaise depuis 1995″ et l’entrée du pays dans l’Union européenne, commence le quotidien national Aamulehti. L’adhésion d’Helsinki à l’Otan a été scellée au siège de l’organisation militaire à Bruxelles mardi 4 avril, en présence du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et du secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg.

L’ère du non-alignement militaire de notre histoire a pris fin. Une nouvelle ère commence”, a déclaré la présidence finlandaise dans un communiqué, cité par CNN.

Cet élargissement de l’organisation militaire représente “un coup dur” pour le président russe Vladimir Poutine, “qui cherche depuis longtemps à saper l’Otan et qui, avant d’envahir l’Ukraine, a exigé que le bloc s’abstienne de toute nouvelle expansion”, analyse la chaîne américaine.

Camouflet pour le Kremlin

Si l’enjeu n’était pas celui d’une guerre, le paradoxe pourrait faire sourire : Vladimir Poutine, en lançant cette [offensive] en Ukraine, a précipité quelque chose qu’il disait vouloir éviter” : l’extension de l’Alliance atlantique [RTBF]. “La Finlande est désormais couverte par l’article 5 du traité de l’Otan imposant la solidarité de tous ses membres” si l’un d’eux était attaqué [L’Echo].

La zone d’influence russe se réduit très fortement”, selon le chercheur Cyril Coulet, spécialiste des pays nordiques [France info]. Depuis hier, la frontière entre l’organisation occidentale et la Russie “a quasiment doublé” [Libération]. “Cette modification express des frontières de l’Otan voit soudain la Russie sérieusement encadrée en mer Baltique et quasiment cernée sur son flanc ouest”, résume la RTBF.

Dans sa corbeille, la Finlande apporte [aux Alliés] son expertise en renseignement et en surveillance, une petite armée professionnelle et 280 000 réservistes”, pour seulement 5,5 millions d’habitants [Libération]. Helsinki dispose en effet d’atouts majeurs dans sa défense : “une artillerie d’environ 1 500 pièces, des chars Leopard 2, une habitude à opérer dans des conditions d’hiver extrême, une force aérienne bientôt dotée de 64 F-35 américains [ainsi qu’une] culture de la sécurité nationale et de la cybersécurité au sein de ses dirigeants” [La Libre].

Lundi 3 avril, en réaction à cette nouvelle donne géopolitique, “le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, a annoncé son intention de renforcer les capacités militaires de la Russie” à la frontière du pays [Le Monde]. Mais la menace est-elle crédible ? “La guerre est gourmande en soldat”, souligne la RTBF. Le Kremlin “a largement puisé dans les contingents militaires basés à sa frontière finlandaise” afin de mener son offensive en Ukraine, poursuit la radio-télévision belge. “On n’imagine pas, à court ou moyen terme, [Moscou] être en capacité de mobiliser de nouvelles forces pour pouvoir les stationner” près de son voisin finlandais, abonde Cyril Coulet pour France info.

Et la Suède ?

La Suède reste [quant à elle] dans l’antichambre de l’Otan en raison des réticences de la Turquie et de la Hongrie à ratifier son adhésion”, fait savoir L’Echo. Budapest “reproche à la Suède ses critiques portant sur le respect de l’état de droit”, détaille le journal belge. De son côté, Ankara désapprouve la présence à Stockholm de nombreux Kurdes considérés comme “terroristes” par le régime de Recep Tayyip Erdoğan.

L’heure de la Suède ne tardera certainement pas à sonner”, assure toutefois Aamulehti. Selon L’Echo, “le processus de ratification pourrait s’accélérer après l’élection présidentielle en Turquie, le 14 mai”. “M. Erdoğan a besoin des nationalistes pour l’emporter sachant qu’il est en position délicate. Il est donc hors de question pour lui de céder” sur la question kurde, appuie l’ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU Dominique Trinquand pour Europe 1.

Avec l’arrivée d’Helsinki dans l’Otan, Stockholm gagne une voix amie au sein de l’organisation. Désormais “membre à part entière, la Finlande peut faire davantage pression pour que la Suède soit admise”, estime le politologue Henri Vanhanen dans le quotidien suédois Svenska Dagbladet. Le chef de l’Alliance atlantique s’est quant à lui montré optimiste lundi : “je suis absolument confiant dans le fait que la Suède deviendra également membre. C’est, pour l’Otan, pour moi, une priorité de s’assurer que cela arrivera aussi rapidement que possible”, a ainsi déclaré Jens Stoltenberg.

Le prochain sommet de l’Alliance se tiendra à Vilnius en Lituanie les 11 et 12 juillet [Le Monde].

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