Présidentielle : 4 tendances soulevées par les sondages

Les sondages pour la présidentielle 2022 donnent des tendances intéressantes.

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Présidentielle : 4 tendances soulevées par les sondages

Publié le 24 mars 2022
- A +

Les sondeurs se trompent toujours et les sondages ont leur fait dire ce que l’on veut. C’est dit. Pourtant, on voit difficilement comment Emmanuel Macron ne pourrait pas être au second tour (29,8% des intentions de vote). Ma prudence de l’annoncer réélu Président de la République tient uniquement dans mon profond respect pour la démocratie.

Alors posons-nous quelques questions…

Qui sera opposé au président sortant lors du second tour du 24 avril ?

Commençons par le plus simple en listant les candidats qui n’ont a priori aucune chance d’être au second tour. La prudence ici est tout de même de mise et l’histoire nous apprend, grâce (ou à cause) de François Hollande qu’on peut être élu dans un concours de circonstance. En effet, la veille des primaires socialistes, ils n’étaient pas nombreux à prédire la victoire de l’ex-compagnon de Ségolène Royal (son point faible en 2007 dixit l’apiculteur Arnaud Montebourg).

Revenons à notre élection d’avril 2022. Sur les douze candidats présents, ne seront pas au second tour :

  • Yannick Jadot crédité de 5,7% des intentions de vote ;
  • Fabien Roussel 3,8% ;
  • Anne Hidalgo et Jean Lassalle 2,4% ;
  • Nicolas Dupont-Aignan 1,8% ;
  • Philippe Poutou 1,1% ;
  • Nathalie Arthaud 0,5%.

Face au président sortant on trouve quatre candidats :

  • Marine Le Pen créditée de 17,6% des intentions de vote ;
  • Jean-Luc Mélenchon 12,2% ;
  • Eric Zemmour 11,6% ;
  • Valérie Pécresse 11,1%.

Macron, Le Pen, Mélenchon… voici selon les différents sondages consultés le tiercé dans l’ordre pour le premier tour du 10 avril. Et cette tendance se confirme d’enquête en enquête. A peu près à la même époque, en 2017, les sondeurs plaçaient en tête du premier tour Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les résultats du premier tour 2017 leur donneront raison et derrière le candidat Macron avec 24,01% des voix on trouve :

  • Marine Le Pen avec 21,3% des suffrages exprimés ;
  • François Fillon suivi de près de Jean-Luc Mélenchon avec environ 20% ;
  • Benoît Hamon avec 6,4%.

 

Alors 2022 sera-t-elle une élection « bis repetita » de 2017 ?

Soyons prudent. Si la gauche de gouvernement (Parti Socialiste) semble avoir disparu des radars, Jean-Luc Mélenchon reste en embuscade. Mais étonnement, la présence d’Eric Zemmour (dont la campagne s’essouffle depuis plusieurs semaines) paraît plutôt nuire à Valérie Pécresse et celui-ci passe pour l’idiot utile de Jean-Luc Mélenchon en permettant à ce dernier de prendre la 3ème place sur le podium du premier tour. L’élimination du candidat LR au second tour en 2017 avait provoqué un séisme politique. Cette nouvelle rétrogradation pourrait entrainer la disparition du parti LR.

 

Jean-Luc Mélenchon peut-il être au second tour ?

L’histoire nous montre que tout est possible. Cependant, si la campagne du candidat LFI retrouve une dynamique perdue ces derniers temps, celle de Marine Le Pen est également engagée dans cette ascension. Seul un débat politique entre les candidats du premier tour pourrait inverser la tendance. Débat qui n’aura pas lieu faute de participation du président-candidat. Meilleur débatteur que la candidate RN, Jean-Luc Mélenchon aurait tout intérêt à l’organisation d’une telle joute. Ce débat du premier tour était sa seule occasion de convaincre les électeurs de gauche qu’il représentait le vote utile.

 

Marine Le Pen peut-elle être élue à la présidence de la République ?

Nous nous éloignons de notre sujet qui porte sur le premier tour et je n’ai, de toute façon, pas de boule de cristal. Je viens de le dire tout est possible. Mais à mon sens deux variables vont jouer :

  • L’abstention est un facteur énorme : le « tout sauf Le Pen et Macron » poussant les électeurs indécis ou déçus de l’élimination de leur champion au 1er tour de s’abstenir ;
  • La classe politique dans son ensemble (et on l’a vu lors de la crise sanitaire ou de l’actuelle guerre en Ukraine) n’a aucun intérêt à l’élection de Marine Le Pen.

Bref, je vous donne rendez-vous au 10 avril prochain pour les résultats du 1er tour et, avant cette date, dans les colonnes de Contrepoint.org.

Source : NspPolls pour FIGDATA – Moyenne des intentions de vote pour les derniers sondages du premier tour, toutes hypothèses confondues. (consulté le 23/03/2022 à 11H37)

Voir les commentaires (12)

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  • Si l’on accepte l’idée que Zemmour = Fillon (jusqu’au Trocadero, mais sans les costumes ni l’épouse), alors on est vraiment dans la répétition parfaite de 2017. C’est à dire que rien n’a changé en 5 ans, le rôle du parti déliquescent étant désormais attribué au LR au lieu du PS.
    Avec cependant une drôle de surprise : le niveau du président sortant est plus haut que celui du président entrant.

    -2
    • Justement, Zemmour est à des années-lumière de Fillon, ne serait-ce que par son manque criant de culture économique. De plus, ses propos sur l’Ukraine à été le dernier clou de son cercueil électoral.

      -2
      • Ce qui a planté Zemmour, c’est uniquement son refus d’accueillir en France les réfugiés ukrainiens. Les deux autres poutinophiles n’en ont pas souffert, eux ont accepté la « migration » ukrainienne. ll a, lui, fonctionné en idéologue, et l’électeur déteste ça (au moins quand c’est trop flagrant).
        Pour le reste, je ne vous suis pas. Zemmour, comme Fillon, est un libéral conservateur : libéral sur le plan économique, conservateur sur le plan sociétal. En plus rugueux et tenace, certes. Et il ne me semble pas moins doué que Fillon sur le plan économique. Lequel Fillon était pro-russe, autre ressemblance, au point d’aller travailler pour eux.

        • Zemmour, libéral économique? Alors nous n’avons pas écouté les mêmes discours. Car si dire qu’il y a trop d’impôt est libéral, quasi tous les candidats officiels sont libéraux.
          Zemmour assume une forte place de l’État dans l’économie.
          De plus, il a continuellement baissé dans les sondages, bien avant que la crise russo-ukrainiène.

          -4
      • Ce qui devrait changer justement avec M. Zemmour est qu’il connaît peu l’Économie ! On s’est accoutumé depuis les quinquennats à une présidence où le titulaire est devenu davantage un Maître Jacques qui veut s’occuper de tout, qui veut tout dominer…et pour un résultat médiocre. Je vois plutôt un président qui a une hauteur de vue plus politique, plus performante, et qui ne perd pas son temps jusqu’ à « compter les rouleaux de chiotte » . Un président préside et a pour rôle de corriger les trajectoires. Il doit s’aider de gens adaptés à une tâche ministérielle précise (un choix primordial d’hommes comme l’a fait son modèle Bonaparte). Le pays n’en manque pas. Macron chrysostome n’a choisi que de vieux courtisans, ou trop souvent de jeunes fraîchement diplômés reconnaissants de cette grâce inattendue, mais qui, tous, n’ont été, en réalité, que des porte-parole.

        • Avatar
          jacques lemiere
          26 mars 2022 at 9 h 27 min

          je dirais  » pas faux » et pourtant, c’est faire abstraction du lien du président avec son électorat..

          le président ne se contente pas de présider , songeant à sa réélection il regarde les humeurs de son électorat.. je n’aurais pas eu de problème de principe avec le fait que macron « gère » le covid à condition qu’il gère le covid et non la popularité des mesures « covid ».. sauf que, hormis la capacité hospitalière, il n’a jamais expliqué ce que signifiait gérer le covid.. si il l’avait fait d’ailleurs il est fort probable qu’il n’y aurait rien eu à « gérer »..
          et donc..

          tout président sonde et s’occupe des rouleaux de chiottes.. car le problème est l’étatisme de la majorité des français.

    • Pourtant j’observe une tendance qui se confirme, celle de la disparition des partis traditionnelles au profit de « partis-personnalité » comme Mélenchon, Macron, Zemmour et dans une moindre mesure Le Pen. Ces nouveaux partis ne sont, semble t-il, qu’un mouvement de soutien à une personnalité (comme pour De Gaulle en 58). Je ne suis pas certain qu’ils aient une existence propre et qu’ils survivraient à leur inspirateur ??

      • Compliqué. Les français ne veulent-ils plus des anciens Partis ou plus des « Têtes » (aéopages) choisis par ces mêmes partis pour les représenter ? (Question sous-jacente importante :attractivité de la « carrière Politique »). Toujours est-il qu’une « Personnalité » sans Parti est obligée d’en reconstituer un daredare (Conf. E.Macron) et de procéder à vitesse accélérée à un recrutement massif d’où nos jeunes députés Bobo sans expérience et autres candidats aux municipales etc.. bien souvent incompétents et/ou bien falots. Autre solution Réintégrer les vieux de la vieille. Retour à la case départ …

        • @Irvina
          Bonjour,
          Les jeunes députés sans expérience ne devraient même pas avoir accès à l’A.N car aucun d’entre eux n’a obtenu plus de 51% des voix des inscrits de leurs circonscriptions. J’ai vérifié les résultats des 316 « elus » LREM. Melenchon alias  » La République c’est moi ! », pour sa part, n’a même pas atteint 20% dans sa circonscription.
          Le système favorise les incompétents et la possibilité pour eux de passer des lois qui attaquent les Droits

          • J’ai toujours autant de mal avec ces procès en illégitimité. Rappelons seulement que les perdants étaient encore moins légitimes. L’élection est un concours, pas un examen.
            Par ailleurs, si leur nature de bleus a pu les faire ressembler à des godillots, ils se sont en réalité comporté exactement comme leurs aînés, vieux habitués de la popol, respectant à la lettre les consignes du parti. C’est même assez remarquable la façon dont ils ont si rapidement pris les travers de leurs aînés.

      • Exact. Et bien dans la logique de la présidentielle, façon 5ème République : la rencontre d’un homme avec son peuple.
        Je crois aussi que les Français en ont soupé des partis traditionnels dont les politiciens dont prisonniers. N’avez-vous pas remarqué combien leurs discours sont prévisibles : on sait ce qu’ils vont dire avant d’ouvrir leur bouche, et on sait désormais qu’ils ne le pensent pas, à la vitesse où ils se sont montrés capables de changer de camp et de discours en même temps, à la faveur de la recomposition politique.
        Lassitude renforcée par le fait qu’ils nous ont servi la même politique de looser pendant des années : les promesses de lendemains radieux n’ont jamais été tenues. Les promesses tout court non plus d’alleurs.

  • Il n’y a pas de démocratie en France et toute la clique de clowns candidats officiels n’a rien de démocrate. Cette semaine, un prof d’H-G de troisième a expliqué à ses élèves que la démocratie c’est le vote. [On vote aussi en Chine et en Corée du Nord.] Il a aussi insisté sur le fait que voter était un droit ET un devoir.
    Quand des « élus » siègent avec moins de 51% des voix des citoyens inscrits totaux, il ne peut y avoir de démocratie.

  • Les commentaires sont fermés.

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