La Suède : puce implantée et menaces à la liberté

Le fait qu’une entreprise suédoise propose d’héberger le pass sanitaire avec une puce implantée sous la peau soulève de nombreuses questions.

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La Suède : puce implantée et menaces à la liberté

Publié le 5 janvier 2022
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La Suède a été souvent à la Une dans les médias pendant ces deux années de pandémie Covid-19, grâce à une gestion bien plus sensée et respectueuse des libertés individuelles que les autres pays occidentaux. Maintenant ce pays scandinave fait de nouveau parler de lui à l’étranger car une entreprise suédoise propose d’héberger le pass sanitaire par implant sous-cutané.

Cette nouvelle peut évidemment choquer les libéraux, mais il faudrait néanmoins faire quelques précisions non seulement sur cette solution technique, mais plus largement sur le caractère du pouvoir politique dans les sociétés nordiques en comparaison avec l’Europe méridionale.

De grandes menaces existent

En réalité, cela fait déjà plusieurs années que ce genre de solutions existent, et pas seulement en Suède. Ces puces, de la taille d’un grain de riz, sont complètement passives. Le but est de lire une petite quantité des données qui peuvent y être stockées (autour de 2 kilo-octets). Elles ne peuvent pas être surveillées (pas de GPS), du moins pour le moment. La lecture des données de ces puces se fait à très courte distance par la technologie NFC (ou RFID), présente aussi dans les smartphones. D’un point de vue technologique, l’utilisation de ce genre de puces implantées représente probablement moins de risque pour les libertés individuelles et la confidentialité que la possession et l’utilisation d’un smartphone.

Ces puces n’ont rien à voir avec la dystopie que rêve d’implémenter Klaus Schwab et la World Economic Forum qu’il préside, par des implants nécessaires à la « fusion homme-machine » faisant partie de ce qu’ils nomment la Société 5.0. C’est l’idée d’une société où l’accès à la propriété serait la chasse gardée de multinationales bien connectées, mettant alors l’individu en position de faiblesse. Cette dernière puce suédoise semble bien innocente comparée aux risques associés aux ambitions d’Alphabet (société mère de Google), et d’autres sociétés, d’intégrer au corps humain des nanoparticules « intelligentes ».

Les possibilités d’abus sont évidentes et nombreuses dans ces exemples, car il s’agit surtout d’entreprises qui collaborent étroitement avec le gouvernement, comme l’a brillamment exposé Julian Assange. La position libérale consiste justement à s’opposer à un tel capitalisme de connivence car il érode les droits individuels. Il ne faut pas oublier que les entreprises privées, aussi riches soient-elles, dépendent toujours des monopoles juridiques et de violence des États.

Ce genre de solutions de puce implantée reste donc le choix de chaque citoyen, et des innovations bien plus insidieuses pour la liberté sont en cours de développement.

Différences politiques nord-sud

Comme pour les autres pays nordiques, la Suède est un pays où la population a une forte confiance dans les autorités. Cette perception est évidemment quelque peu naïve, car l’histoire des États modernes montre qu’ils ne méritent jamais ce niveau de confiance. Cela dit, il faut reconnaitre que cette attitude envers les autorités s’explique aussi par la qualité de l’État de droit et la stabilité politique dont ces populations jouissent, notamment en comparaison avec l’Europe méridionale.

Étant donné ce contexte, il ne serait pas surprenant que ce genre de solutions technologiques innovantes puissent interpeller davantage les populations du reste de l’Europe, davantage habituées à des pouvoirs publics souvent centralisés, inefficaces ou arbitraires, qui fonctionnent, dans leur relation avec les citoyens, par obligations et interdictions. La gestion de la crise sanitaire en France est un exemple typique de cette approche du pouvoir politique. Dans ce système politique, contrairement aux pays nordiques, il est alors naturel d’adopter une certaine appréhension conservatrice face aux initiatives diverses et variées du gouvernement.

D’ailleurs, en Suède il n’y a pas de pass sanitaire généralisé, et cette solution d’implant sous-cutané pour héberger le pass pourrait surtout s’adresser aux marchés étrangers où le pass vaccinal est en pratique obligatoire, comme en France par exemple. Cette entreprise suédoise pourrait aussi voir ses ventes fortement augmenter si une loi européenne rendait un pass digital obligatoire partout dans l’Union européenne, par exemple en conditionnant les déplacements européens et l’accès aux services publics avec un tel pass digital à jour. Il n’est pas surprenant d’apprendre que des plans sont en cours dans ce sens.

Une servitude volontaire nordique

La confiance politique des populations nordiques explique pourquoi la gestion étatique de ces sociétés fonctionne la plupart du temps sans obligations ou interdictions formelles, mais par conseils et recommandations de la part des autorités, comme l’a montré la gestion de la pandémie Covid-19 en Suède. Le danger pour les populations nordiques est donc plutôt le dilemme de la servitude volontaire.

Les autorités suédoises pourraient très bien décider de promouvoir ou déployer une technologie future ayant pour conséquence une réduction de la liberté individuelle au profit du pouvoir de l’État. Il suffirait qu’elles demandent à la population d’adopter cette technologie pour son propre bien, que ce soit une puce implantée ou une des autres initiatives plus néfastes ci-dessus.

Pour donner un exemple, en 2009 ces mêmes autorités ont forcé la vaccination massive des Suédois contre la grippe aviaire H1N1, ce qui n’était pas du tout justifié. Les conséquences furent désastreuses pour des centaines de personnes qui souffriront d’effets secondaires toute la vie.

Plus généralement, la mise en place sur plusieurs décennies de l’État social scandinave, dit universel, a fortement réduit la liberté de choix et la diversité sociétale, en modifiant les comportements individuels dans ces pays.

Cette servitude volontaire nordique a donné libre champ aux autorités suédoises ces dernières décennies d’implémenter une politique qui sur le long terme nuit à la population générale. Il est possible de mentionner l’expérience des taux d’intérêts négatifs, la longue dévaluation de la couronne suédoise, la dégradation de la sécurité physique, la politique d’immigration massive, l’abandon progressif de la neutralité historique, et la volonté d’abolir la monnaie physique (cashless society). Plusieurs de ces initiatives politiques, la plupart réalisées sans aucun aval démocratique, devraient faire effet de sonnettes d’alarme à l’étranger, car la Suède est souvent précurseur d’une décennie ou plus sur les pays européens méridionaux technologiquement plus réticents et politiquement plus sceptiques.

Bien que plus stable politiquement et plus libre économiquement que beaucoup de pays européens, la Suède présente donc aussi des défis pout les libéraux. Ce sont des défis parfois différents de ceux qui existent en France, mais que les libéraux doivent aussi relever avec fermeté.

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  • « D’un point de vue technologique, l’utilisation de ce genre de puces implantées représente probablement moins de risque pour les libertés individuelles et la confidentialité que la possession et l’utilisation d’un smartphone. »
    Sauf que le smartphone on peut l’arrêter et le laisser sur sa table de cuisine…

    « Plusieurs de ces initiatives politiques, la plupart réalisées sans aucun aval démocratique, devraient faire effet de sonnettes d’alarme à l’étranger » : pour le moins !
    Après l’on se demande pourquoi l’on « devient » « complotiste ».

    En attendant on doit encore supporter un président pendant 5 mois dont l’objectif est « d’emmerder » 5 millions de Français…pour une pandémie qui, à ce jour, a tué 1,4% des personnes atteintes (donc 98,6% de survie)
    Avec le mensonge généralisé en toile de fond : Il y a actuellement autant de non vaccinés que de vaccinés en « soins critiques » (Chiffres de la DREES, donc officiels) .

    C’est le fait qu’il y ait 87% de vaccinés dans la population générale qui fait conclure, à juste titre, que les vaccinés ont environ 9 fois moins de « chance » de finir en réa. (Soins critiques : non vaccinés 49%, partiellement vaccinés 3%, vaccination complète 46% et rappel effectué 2%)
    Mais ce n’est pas ce que l’on nous « vend » : 80%, voire 100% de non vaccinés en réa…

    A quoi seraient-il prêts pour une épidémie de peste ou pire d’ébola !
    Mise à l’abri de « l’élite dans des bunkers sécurisés ? »…
    Les scénaristes d’Hollywood vont être dépassés par la réalité.

    • Merci pour vos commentaires, et aussi pour les statistiques concernant les vaccinés en soins critiques.

    • Une question iconoclaste se pose. Existe-t-il une possibilité de mesure du temps entre début des symptômes et prise en charge médicale en ville ou à l’hôpital, vaccinés ou non-vaccinés ? Les différents pass sanitaires ne risquent-ils pas d’induire un biais statistique et médical avec un retard de consultation des non-vaccinés, « pris en faute » selon le discours officiel, amenant à des formes plus graves, plus susceptibles de mal évoluer, pouvant partiellement expliquer leur sur-représentation dans les secteurs de prise en charge lourde ? Le pass sanitaire puis vaccinal ne pourrait-il pas être une cause de gravité des formes cliniques pour ces personnes ?

  • Avatar
    Laurent Lenormand
    5 janvier 2022 at 9 h 33 min

    Témoignage intéressant… Ce n’est pas parce qu’un État est plus doux dans ses méthodes qu’il change de nature. Et la pression collective, renommée « consensus social » peut être dans les faits aussi oppressive qu’une bonne grosse tyrannie.
    Je m’étais fait des réflexions similaires à propos du Japon, que je connais bien. Le pouvoir y impose rarement des choses, mais la force du regard des autres est d’une puissance impressionnante.

  • Ben mon chat à une puce RFID depuis 15 ans.

    C’est quoi la différence ? C’est la puce ou c’est qu’on devient des animaux de compagnie nous aussi ?

    • @alan
      Bonjour et bonne année.
      Votre chat n’a pas de Droits, ne vote pas et n’est pas imposable.

      Il est question d’abattre un troupeau de 200 vaches souffrant de brucellose en Haute-Savoie. Rappelez-vous ce qu’il est advenu des troupeaux souffrant de la « vache folle », des volailles souffrant de la grippe aviaire…

  •  » Cette dernière puce suédoise semble bien innocente comparée aux risques associés aux ambitions d’Alphabet (société mère de Google), et d’autres sociétés, d’intégrer au corps humain des nanoparticules « intelligentes »
    Pour le moment, mais il n’y a que le premier défrichage qui coûte.

  • Dans 50 ans notre époque sera
    confondue avec le moyen âge et dans 100 ans on nous assimilera à Cromagnon. Mais peut-être plus simplement on aura instauré chimiquement un homme sans passé, idéal à conditionner à n’importe quel futur !

  • « Le Peuple n’a qu’un ennemi, c’est son gouvernement » – Antoine de Saint-Just.
    Aucun gouvernement/Etat, ne peut garantir, ni assurer qu’il ne virera pas totalitaire. Il peut se prétendre « antifasciste » et contre les heures les plus sombres, etc, mais aucun ne peut affirmer qu’il n’atteindra pas le niveau des pires régimes (socialo-communistes) du XX siècle.

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