Pollution lumineuse : l’obscurantisme de l’écologisme

La pollution lumineuse est un nouvel ennemi que nos autorités combattent déjà farouchement. Les armes préférées sont déjà dégainées : réglementation, taxation.

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Pollution lumineuse : l’obscurantisme de l’écologisme

Publié le 1 janvier 2022
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Avec les illuminations de fêtes, le sujet de la pollution lumineuse redevient le marronnier en vogue des medias.

Longtemps sous-estimé, ce phénomène est désormais un chantier incontournable pour les collectivités, assène La Tribune. La pollution lumineuse est néfaste pour les êtres vivants, alerte France Bleu. Elle modifie l’expression génique chez les têtards de crapaud commun, s’alarme l’inee.cnrs. Libération, au travers de son CheckNews (dont la réputation d’imprécision et de légèreté n’est plus à faire) déplore que toutes les nuisances soient difficiles à dénoncer car pas assez mesurées. Plus de 200 éclairages non réglementaires photographiés en une nuit par FNE 192, s’indigne La Dépêche.

Rassurez-vous, la réglementation s’est déjà emparée de cet important problème qui nous mine à notre insu. Il existe donc de multiples articles contenus dans la loi « portant engagement national pour l’environnement » dite Grenelle II.

L’article 41 de la loi, codifié à l’article L.583-1 du Code de l’environnement précise les 3 raisons de prévenir, supprimer ou limiter les émissions de lumière artificielle lorsque ces dernières :

  • sont de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes
  • entraînent un gaspillage énergétique 
  • empêchent l’observation du ciel nocturne.

Suivent des prescriptions techniques, des zonages, des plages horaires, des préconisations, des exceptions, etc. Bref, une bonne petite jungle réglementaire comme savent en créer nos zélés fonctionnaires. Ils donnent ainsi du boulot supplémentaire à des élus locaux qui auront eu l’idée saugrenue d’éclairer le clocher ou le patrimoine de leur village : « l’arrêté introduit un volet de contrôle : chaque gestionnaire d’un parc de luminaires devra avoir en sa possession un certain nombre d’éléments permettant de vérifier la conformité des installations d’éclairage (donnée sur l’intensité lumineuse, date de mise en fonction, puissance électrique du luminaire…) ».

 

Gulliver enchaîné par mille petits riens

Pprogressivement, sans que nous y prenions garde, nous voici ainsi entravés par des myriades de petites réglementations tatillonnes, tel Gulliver immobilisé par les Lilliputiens comme le notait l’entrepreneur Elon Musk dans une interview récente.

Les voyages de Gulliver écrit par Swift sont moins connus en France que le Micromégas de Voltaire mais ces récits fantastiques n’avaient d’autre but que d’être des satires de la société de leur époque.

Les Lilliputiens sont en guerre permanente contre les îliens de Blefuscu qui refusent de se voir imposer le côté par lequel il faut casser les œufs à la coque (les gros-boutistes et les petits-boutistes s’arcboutant sur leurs positions respectives).

Les écologistes semblent, eux aussi, être entrés dans des guerres absurdes : les arbres morts, la pollution lumineuse, le nucléaire, le CO2, les moteurs thermiques, etc. 

L’écologisme, loin de lutter contre la véritable pollution, ou plus simplement le gâchis de ressources – y compris et surtout celui qui est imposé par les puissances publiques et ces guerres idiotes – , est devenu une idéologie. Cette idéologie s’oppose désormais à tout ce qui a conduit à ce que l’abondance et le choix remplacent la disette et la famine : la liberté d’entreprendre, la propriété privée, le capitalisme, la technologie.

Les écologistes contemporains auraient au XXe siècle probablement dit non à l’électricité nucléaire qui nous permet encore (mais pas pour longtemps, probablement) d’avoir de l’énergie ne dépendant pas de la consommation de forêts englouties il y a des milliards d’années dont la macération a produit les hydrocarbures. Les écologistes auraient, au XVIIIe siècle, dit non à la culture en Europe de la pomme de terre qui a pourtant éradiqué les famines. Il y a dix mille ans, ils auraient encore dit non au développement de l’agriculture. Il y a 400 000 ans, ils se seraient opposés à la domestication du feu. L’écologisme n’est plus aujourd’hui que le nouveau visage de l’obscurantisme.

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  • Les différentes pollutions des villes diminuant constamment depuis près de cinquante ans*, il était temps d’en trouver une nouvelle permettant de dire que « LA pollution augmente »

    *sauf pour les particules fines émises par les poêles à bois et à pellets / particules, mais là, c’est évidemment une pollution écologique : AirParif : « Le secteur résidentiel (chauffage essentiellement) représente en 2017 : (…) plus du tiers des émissions de particules PM10, plus de la moitié des émissions de PM2.5 (dont plus de 85 % dues au chauffage au bois), « 

  • Personnellement, l’éclairage nocturne actuellement me parait excessif, et ne permet plus de voir le spectacle fabuleux de la voute étoilée. Ce qui est bien dommage. Il faut prendre un bateau et s’éloigner des côtes.
    Dans mon bourg, le maire éteint les éclairages publiques le milieu de nuit et c’est très bien.
    Laissons les localités décider de leur éclairage publique.

    • N’oublions pas que le 1er but de l’éclairage publique a été (et est tjrs) de sécuriser les villes la nuit en permettant de voir d’éventuels agresseurs, de les éviter (si possible), de les reconnaitre et facilite leur recherche par la police.
      Les villes non ou mal éclairées étaient de véritables coupes-gorges la nuit tombée et aucun habitant ne se hasardait dans ses rues sombres sauf nécessité absolue et si possible à plsrs. Les gens d’armes de l’époque patrouillaient en groupe et ne s’écartaient pas des axes principaux…
      Une époque révolue mais qu’une simple coupure générale d’électricité peut réactiver facilement (cf pillages dans certaines villes en cas de blackout)

    • Le beurre et l’argent du beurre : le graal des écolos et des bobos.

      L’éclairage publique est avant tout une question de sécurité et non de dérive mercantile ou de gaspillage.

      Pour profiter au mieux des étoiles, il faut aller vivre dans un désert ou au sommet d’une montagne. Pour mener une vie simple, naturelle et détachée de la folie du monde moderne, il faut partir sur une île déserte comme le personnage du film « Le sauvage » de Jean-Paul Rappeneau. (Personnellement, je trouve ça très bien, ce « serait » « mon » graal personnel, mais il faut avoir les moyens).

      En revanche, que des maires tentent de concilier l’inconciliable avec de l’argent publique pour faire plaisir à des bobos et au détriment de la sécurité est plus que douteux et j’en ai marre d’être la crémière.

  • Avatar
    Laurent Lenormand
    1 janvier 2022 at 8 h 19 min

    Merci d’ouvrir l’année avec cette référence à Gulliver, satire ultra-pertinente et toujours d’actualité. Outre Lilliput et ses nains qui prennent le héros dans les filets de leurs petites querelles, il y a aussi Laputa, l’île qui flotte dans les airs, contrôlée par une élite qui terrorise les citoyens restés au sol en les menaçant de les écraser s’ils n’obéissent pas (toute ressemblance avec l’énarchie ne serait que coïncidence). Ou encore Balnibarbi, l’île des scientifiques perdus dans des spéculations oiseuses sans profit pour la population (j’ai déjà vu ça quelque part, mais où ??) et Luggnagg, l’île des immortels (qui ne meurent pas mais deviennent de plus en plus vieux et aigris – une forme de réponse anticipée aux fantasmes transhumanistes).
    Une bonne idée de lecture en ce début d’année.

  • J’ai connu le temps béni où les nuits sans l’une étaient noires, un paradis pour les astronomes amateurs de mon espèce, noctambules montagnards pas trop frileux. Et puis les villes sont parties à la campagne, les bobos urbains ont fait taire les coqs, allumé des lampadaires toute la nuit pour dissuader les rôdeurs: je suis devenu un champion du lance- pierres, délinquant parce que minoritaire dans mon espace jusqu’à abandonner la partie.
    La seule loi qui vaut est celle de la foule, de la force de la foule médiocratique qui allume les lumières et éteint les Lumières.
    Cette invasion lumineuse n’est que le symptôme évident de la surpopulation. Et on se demande encore d’où viennent les pandémies.
    Croissez et multipliez mais ne vous étonnez pas des conséquences.
    Bonne année …

    -1
    • Les seuls qui ont eu raison de procréer sont vos parents, bien sûr.
      Bonne année.

    • Que faites vous sur terre ?
      Bien conscient de la tragique surpopulation qu’il y a sur terre ?
      Vous qui dénoncez la surpopulation, soyez en accord avec vos idées : supprimer vous…

      -1
      • Supprimez-moi si vous voulez mais on n’écope pas un raz-de-marée avec une petite cuillère.

      • On peut être CONTRE la surpopulation et malgré tout être POUR enfanter de façon modérée, non ?
        Un ou 2 verres ça va, 3 verres …bonjour les dégâts.

        • On peut même être POUR les familles nombreuses qui ne parasitent pas les autres dès lors que la féconfité MOYENNE ne dépasse pas 2 descendants adultes par femme. Si chacun assumait ses comportements sans piocher dans les ressources des autres (allocs familiales) il n’y aurait pas de croissance démographique abusive.

  • Je cite: « L’écologisme n’est plus aujourd’hui que le nouveau visage de l’obscurantisme. »
    In cauda venenum. Parfaitement justifié. Mais qui osera, un jour, faire le procès de ces dits « écologistes » qui veulent nous priver (surtout les plus pauvres) de toute croissance. Voir le nouveau rapport de l’ADEME « Transition(s) 2050 » qui préconise jusqu’au partage de votre logement. Lequel d’eux commencera ?

  • Faudrait aussi songer à éteindre la lune….. Les loups garou vous savez, un fléau.
    La pollution lumineuse ha ha ha, ils nous auront tout fait ces hommes des cavernes ! On ne sait plus vraiment pourquoi, économie d’énergie sans doute.. On pourrait aussi couper l’électricité la nuit tombée… Bientot.

  • Les écolo mortifères pour la société forment une secte qui devrait rester sans pouvoir. Hélas, les politiques, les gouvernants et autres responsables sont trop lâches pour réagir et refuser leurs diktats. Là est le véritable problème!

  •  » les émissions de lumière artificielle lorsque ces dernières : sont de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes, entraînent un gaspillage énergétique, empêchent l’observation du ciel nocturne.  » : c’est les télés ?

  • Cette idéologie permet également de justifier le remplacement de tout l’éclairage public existant pas des équipements fort coûteux, chaque commune ne voulant pas être en reste par rapport à sa voisine.
    Je suggère aux amoureux des batraciens de tendre l’oreille à la période de reproduction, ils constateront que l’éclairage public ne semble nullement perturber leur libido.
    Les écolos pourront compter sur le soutien des dealers qui, eux aussi, sont contre la pollution lumineuse mais pas pour les mêmes raisons…

  • La macération des forêts (des végétaux en général) a donné le charbon. Les hydrocarbures sont nés de la macération (température et pression) de matière organique surtout d’origine marine (plancton, algues, micro-organismes). Une partie du gaz naturel est d’origine biologique (bactéries méthanogènes). C’est du moins la théorie généralement acceptée. Il est possible qu’il y ait d’autres origines (surtout pour le gaz) par exemple en association avec le magma. Quand aux origines extra-terrestres (collisions d’astéroïdes par exemple) elles sont peu admises mais ont leur fan-club.

  • Quand on voit comment ça bombarde au niveau des éclairages et des animations lumineuses dans les métropoles en Asie et que l’on compare avec nos rues sombres et crasseuses de Paris, on se dit qu’il y a deux visions du monde totalement opposées.

  • Etant astronome, je peux témoigner que la pollution lumineuse a beaucoup augmenté (j’estime de l’ordre de x5 en 50 ans). L’éclairage est parfois si puissant que même volets fermés, il éclaire mon appartement trop et me gène pour dormir. Tout cela à mes frais.
    Car oui, l’éclairage public n’est pas gratuit, consomme de l’électricité et ce n’est pas faible. C’est pourquoi toutes les lampes sont basses consommation, et que l’on se dirige pour les remplacer par des LEDs (consomment encore moins). Je trouve personnellement les niveaux d’éclairage nocturnes trop élevés, et je ne cracherait pas sur une baisse de mes impôts locaux.
    Bonne nouvelle, le maire a le pouvoir là dessus, pas besoin d’une réglementation, il suffirait que le maire informe ses administrés des couts, une discussion et des ajustements pourraient avoir lieu.

    • Dans un pays où la plus grande part de la production d’électricité est nucléaire et où on fait tourner les éoliennes avec les excédents de production (pour pouvoir les démarrer plus vite, si Éole venait à se réveiller), l’éclairage nocturne n’est pas vraiment coûteux, les centrales tournent et produisent, il serait plus difficile de les débrancher la nuit tard pour les rallumer le matin tôt que d’éclairer.
      Par ailleurs, le « coût » de l’éclairage publique est aussi négatif : il est avéré qu’une augmentation de l’éclairage public en ville est fortement corrélé à une diminution de la délinquance et de la criminalité : en augmentant les « réverbères » on a pu limiter les effectifs de la « garde de nuit », et éviter un bon nombre de vols et de viols dans les allées (sombres, forcément) peu fréquentées…

      Cela dit des éclairages plus directifs, des ajustements du spectre d’émission, etc. pourraient sans doute être utiles et bénéfiques. Pour l’observation astronomique sérieuse, par contre, même le Mauna Kea ou le Cerro Paranal ne peuvent rivaliser avec les instruments en orbite (et la « pollution lumineuse » n’est pas le plus gros problème, soyons honnêtes, les perturbation atmosphériques sont plus gênantes).

      • Pour le rôle des perturbations atmosphériques sur l’observation des étoiles la nuit, je vous rejoins.
        En 3 semaines à faire le tour de la campagne écossaise, ce n’est pas l’éclairage quasiment inexistant qui m’a empêché de voir le ciel étoilé m, mais la couverture nuageuse trop épaisse.

  • « la pomme de terre qui a pourtant éradiqué les famines »

    Euh, pas vraiment. La grande famine de 1849 en Irlande a été provoquée par une maladie de la pomme de terre. Celle-ci avait remplacé toutes les autres cultures, ce qui a provoqué la catastrophe.

  • « sont de nature à présenter des dangers ou à causer un trouble excessif aux personnes, à la faune, à la flore ou aux écosystèmes »;

    ça ressemble à un écocide ça…

    Supprimez le « excessif ». et TOUTE action humaine est un écocide.

    vous comprenez le pouvoir de celui qui décide ou juge où commence l’excès…il peut littéralement TOUT interdire.
    Et NON, la science ne peut pas décider de cela , c’est arbitraire..

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