Le pape accuse le capitalisme d’être à l’origine de la faim dans le monde

Quel dommage que le pape François ne comprenne pas les principes de l’économie de marché…

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Le Pape François au Vatican (Crédits Catholic Church (England and Wales), licence Creative Commons)

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Le pape accuse le capitalisme d’être à l’origine de la faim dans le monde

Publié le 13 novembre 2021
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Par James Garagnon.
Un article de Mises.org

Le mois dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, le pape François nous a une fois de plus gratifiés de quelques paroles de sagesse économique en trois tweets, blâmant la libre entreprise et le capitalisme responsables de la persistance de la faim dans le monde :

La lutte contre la faim exige que nous dépassions la logique froide du marché, qui est avidement axée sur le simple profit économique et la réduction de la nourriture à une marchandise, et que nous renforcions la logique de la solidarité. #Journée mondiale de l’alimentation

 

Nous devons adapter nos modèles socio-économiques pour qu’ils aient un visage humain, car beaucoup de modèles l’ont perdu. En pensant à ces situations, au nom de Dieu, je veux demander :

 

Aux grandes entreprises alimentaires de cesser d’imposer des structures monopolistiques de production et de distribution qui gonflent les prix et finissent par priver de pain les affamés.

Quel dommage que François, qui devrait vraiment essayer de s’en tenir à la théologie, ne comprenne pas les principes de l’offre et de la demande, ni les effets pernicieux de l’inflation causée par les banques centrales. Répéter les caricatures gauchistes courantes sur le marché libre est un thème récurrent de son pontificat.

Le pape François ne comprend pas le capitalisme

Avant de dénigrer le capitalisme, le pape François devrait cependant noter que l’évolution vers la libéralisation des marchés, en Inde et en Chine en particulier, a entraîné une énorme réduction de l’extrême pauvreté ces dernières décennies.

Graphiques 1 et 2 : Réduction de l’extrême pauvreté dans le monde depuis 1990

 

Près de 80 % de la population mondiale vivait dans l’extrême pauvreté au début du XXe siècle, contre 10 % aujourd’hui.

Graphiques 3 et 4 : Réduction de l’extrême pauvreté dans le monde depuis 1820

 

Ce que le pape Francois ne parvient pas à saisir, c’est que, comme l’a écrit Henry Hazlitt :

Le véritable problème de la pauvreté n’est pas un problème de distribution mais de production. Les pauvres sont pauvres non pas parce qu’on leur refuse quelque chose, mais parce que, pour une raison quelconque, ils ne produisent pas assez. La seule façon permanente de remédier à leur pauvreté est d’augmenter leur capacité de gain.

C’est-à-dire de les rendre plus productifs.

La réduction de la pauvreté comporte deux volets :

  • L’accumulation de capital, qui s’obtient par l’épargne, l’investissement et l’esprit d’entreprise. Cela ne peut se faire que dans un environnement où la propriété privée et la liberté de contrat et d’échange sont suffisamment respectées. C’est ce qui a permis à la Révolution industrielle d’avoir lieu, avant laquelle l’extrême pauvreté de masse était la norme pour tout le monde à travers l’histoire.
  • La spécialisation et la participation/intégration par la division du travail.

Graphique 5 : Avant la révolution industrielle, la pauvreté de masse était la norme

Source : Hans-Hermann Hoppe, A Short History of Man: Progress and Decline (Auburn, AL : Mises Institute, 2015), p. 82.

Que devraient faire les nations riches pour aider les nations pauvres à devenir plus riches ?

Elles devraient commencer par éliminer immédiatement et unilatéralement les barrières commerciales telles que les droits de douane, les quotas et les réglementations, qui protègent les industries nationales inefficaces de la concurrence étrangère et qui empêchent les nations pauvres de bénéficier des avantages de la spécialisation et de la participation à la division mondiale du travail ; faire cela réduira également le coût de la vie et favorisera la paix internationale.

Les nations riches devraient également mettre un terme à toute aide étrangère, qui ne sert qu’à maintenir au pouvoir des gouvernements corrompus et socialistes des nations pauvres bénéficiaires en finançant des copains et des programmes de grosses dépenses inutiles.

Conclusion

Je doute fort que le pape François connaisse grand-chose à l’économie. Ce n’est pas un crime. Mais, pour citer Rothbard :

Il est totalement irresponsable d’avoir une opinion forte et véhémente sur les sujets économiques tout en restant dans cet état d’ignorance.

En fait, c’est précisément par manque de compréhension de l’économie et de la fonction des marchés dans la réduction de la pauvreté que les technocrates et les élites dirigeantes de nombreuses nations ont pensé qu’ils pouvaient simplement mettre l’économie en pause pendant plus d’un an sans conséquences significatives.

Eh bien, malheureusement, l’extrême pauvreté mondiale a augmenté en 2020 pour la première fois depuis plus de vingt ans. Les idées ont des conséquences.

Traduction Contrepoints.

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  • Si le pape cherchait à se documenter sur la cause des famines, je l’inviterais à consulter la liste des famines des derniers cent ans, concentrée pour partie sur les pays en guerre mais nettement plus sur les pays à économie planifiée

    • Pauvre pape.
      Il ferait mieux de s’occuper des scandales qui existent dans sa communauté au lieu de parler de ce qu’il ne connaît pas.
      C’est ce que l’on appelle faire diversion ! Qu’il s’occupe du spirituel et de ses ouailles et qu’il arrête de se mêler du temporel. Cela nous ramène quelques siècles en arrière avec l’affaire Galilée.

  • Il n’en rate pas une..

    • Je dirai même plus: il ne manque pas d’ air malgré tout.

    • Les religions on probablement fait plus pour maintenir la pauvreté que n’importe quelle autre activité dans l’histoire de l’humanité.
      Ce patron de multinationale est simplement à la tête d’une ligne de produit en déclin, trimballant des casseroles dignes des plus grands criminels de l’histoire, se faisant défoncer partout dans le monde, et cherchant finalement des arguments dignes d’un mauvais parti politique tentant de sauver un électorat…

  • Qu’il se concentre sur ce qu’il connaît (enfin, devrait connaître), ce qu’il se passe au sein de l’église et qu’il arrête de vouloir se mêler de ce qui ne le regarde pas et pour quoi il n’a aucune compétence.

  • Il se complet dans une idéologie égalitaire pour les autres, comme le communisme. N’oublions pas que plus un individu est dans le misère, plus il espère que son sort sera amélioré par son Dieu. Les populations des pays riches occidentaux n’ont pas besoin d’un exutoire religieux.
    C’est d’ailleurs de là qu’est né le mouvement des frères musulmans : afin de rompre avec le mode de vie occidental qui se détourne de la religion, ce mouvement décide de s’y opposer pour revenir aux fondamentaux religieux en combattant par la violence ce mode de vie qui satisfait chacun dans ses besoins élémentaires.
    Les religions vivent du malheur de leurs adeptes.

  • Tout à fait d’accord. Après pour essayer de le défendre, le pape est influencé par son origine sud américaine. Il est de fait que les US ont eu une fort influence pas toujours positive ni désinterressée dans ces pays (comme nous le vivons nous aussi) , rendant la souveraineté de ces états (et la nôtre .. cf nos récents présidents) fort entravée. Je suis en train de lire à ce sujet « temps sauvages » de M Vargas llosa : difficile d’établir une démocratie quand votre grand voisin vous scie la branche car cela va à l’encontre de son intérêt. Mais comme vous le dites le pape se trompe en se focalisant sur le système économique , le problème est bien plus un problème de souveraineté associé au libre marché, il faut les deux. Le pape serait né comme son prédécesseur JPII en Pologne il serait pro capitalisme à fond la caisse ….

  • Très bon article ! En fait, je me suis toujours demandé comment le pape pouvait être si mal conseillé pour confondre à ce point matérialisme et capitalisme-libéralisme. C’est vraiment un problème d’inculture, et c’est une confusion qui est faite par des tas d’intellectuels français également (Onfray, Morin, etc…)

  • le capitalisme est responsable de la « faim dans le monde »..
    comme le capitalisme est responsable de l’extreme pauvreté..

    an ayant crée énormément de richesses..

    si vous avez nourri 900 personnes sur 1000..vous êtes coupable de ne pas en avoir nourri 100…

    une question la pape vivant dans un monde décrit comme capitaliste est il capitaliste ?

    ..pourquoi diable n’est il pas AUSSI responsable..?
    ou qui accuse t il et de quoi???

    • on peut être communiste et ne pas se sentir  » responsable  » des morts du communisme..

      mais si on est capitaliste, mot dont le sens est ambigu, on doit se sentir responsable de tout;.

      qu’un pape appelle à faire la charité fort bien envers les gens qui meurent de faim..fort bien… c’est son « job » en somme..qu’il appelle à ne pas se laisser guider par une aveugle cupidité, c’est normal..
      mais si je me permets, le christianisme en général fait une erreur « funeste »:

      faire de la « cupidité » un péché.. et faire des personnes qui font le don de soi total des saints..
      la richesse n’est pas un péché ..et la pauvret peut être le fruit du vice..

      ce n’est pas un hasard si les religions font des personnes qui ne font pas d’enfants et qui vivent d’aumoné des personnes sacrées..imaginez donc que tout le monde fasse de même…

      la charité traite les symptômes pas la maladie.

  • Lenine, Staline, Mao, Castro, Chavez, La dynastie Sung, sont donc d’affreux capitalistes, on nous cache donc la vérité depuis 100 ans!

  • Ce type est puissamment nocif pour les esprits…

  • L’Église catholique romaine est la matrice du communisme et de tous les totalitarismes du 19e siècle.
    C’est aussi simple que ça le pape François le comprends très bien il est dans son rôle il n’y a rien à dire…

    • @philippe euh , pas du temps de JP2

      • JP2 était Polonais, et a donc pu observer directement les ravages du communisme dans son pays. Ce n’est manifestement pas le cas du pape actuel.

      • Non certes mais je parle de l’institution, et mon message est un peu lapidaire mais ça saute aux yeux quand on visite la place Saint-Pierre de Rome et la chapelle Sixtine et quand on replace l’Église catholique dans son contexte historique notamment avec le concile de Trente et l’obligation des 3 voeux imposée.

  • « finissent par priver de pain les affamés »

    En particulier ceux qui se nourrissent de manioc et de riz…

  • Ce pape ferait mieux d’expliquer aux fidèles que les institutions libérales, le marché et la liberté, donc en gros le capitalisme, sont le produit du christianisme. Et comme le capitalisme est la cause de la prospérité, il pourrait alors se vanter à juste titre que le christianisme est à l’origine de cette prospérité.

  • Plus il s’exprime, plus il prend des mesures contestables et iniques, et plus il vide les églises. Il est temps que son « big boss » le rappelle à lui et fasse en sorte que son successeur modernise son Eglise (ordination des hommes mariés et des femmes par ex)!

    • Oui et renoncement aux trois vœux chasteté, pauvreté et obéissance à Rome qui n’ont produits que des effets catastrophiques

  • Le Pape n’a apparemment aucune compréhension de l’économie. Il ferait mieux de lire un peu et de réfléchir…ou, mieux encore, de se mêler de ce qui le regarde.

  • Les commentaires sont fermés.

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Bonne nouvelle pour les partisans du bipartisme : malgré le contexte politique hyperchargé, un nombre sans cesse croissant de personnes de part et d'autre du spectre politique s'accordent sur un point ! Malheureusement, il s'agit d'une notion qui, mal comprise, pourrait saper les politiques et les institutions qui constituent le fondement même du monde moderne.

Ce point d'accord, c'est l'idée que le capitalisme, la mondialisation et le libre-marché ont échoué.

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Good news for fans of bipartisanship: even in today’s hypercharged political environment, an increasing number of people on both sides of the aisle agree on something! Unfortunately, it’s a notion that, if incorrect, could undermine the policies and institutions that form the very foundation of the modern world. The newfound area of agreement is the idea that capitalism, globalization, and free markets have failed.

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