Stand-by pour les retraites : qui perd, qui gagne ?

Les Français ne sont pas égaux face à la retraite, et la crise sanitaire n’a fait que reculer la réforme salutaire à engager pour rééquilibrer les gains et les pertes pour les Français.

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Stand-by pour les retraites : qui perd, qui gagne ?

Publié le 5 novembre 2021
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Par Jacques Bichot.

Le projet de réforme des retraites préparé à la demande du Président de la République a été gelé lorsqu’il a fallu s’occuper d’un problème urgent et sérieux : gérer la crise sanitaire due à l’arrivée inattendue d’un virus assez dangereux, qui a rapidement essaimé sur la plus grande partie de la planète.

Premiers gagnants français : la présidence, le gouvernement et le Parlement

D’une certaine manière, ce coronavirus a tiré une épine du pied du président : celui-ci avait obtenu à l’arraché un vote positif de l’Assemblée nationale, mais le projet suscitait beaucoup de mécontentement, particulièrement chez les travailleurs qui disposent d’un statut très avantageux en matière de carrières et de retraites, et sont assez fortement syndicalisés. La mise en œuvre de ce projet de réforme aurait donc fait descendre dans la rue des manifestants rôdés aux techniques de protestation contre les projets susceptibles de porter atteinte à leurs privilèges.

La pandémie a offert à nos gouvernants l’occasion d’abandonner ce projet conflictuel. Elle a ainsi évité bien des tracas aux locataires de l’Élysée, de Matignon et d’autres palais nationaux. Certes, le covid a causé beaucoup de problèmes à nos dirigeants, mais il a également suscité une sorte d’union sacrée contre le méchant virus. Pour une fois, on pouvait dire : gouvernants et gouvernés, même combat !

Râleurs, les Français ont évidemment continué à critiquer quelque peu leurs dirigeants, mais sans avoir vraiment le cœur à l’ouvrage : pour l’essentiel, ils étaient d’accord sur la nécessité de mesures pas très agréables, mais dont leur président et ses ministres prenaient soin d’expliquer l’utilité.

Le coronavirus a donc créé une sorte de lune de miel entre pouvoir et administrés, période d’entente nationale entre les différentes composantes du pays, juste légèrement perturbée par quelques inévitables querelles d’amoureux.

Seconds gagnants : les bénéficiaires de régimes spéciaux

Les Français ne sont pas égaux face à la retraite : les fonctionnaires et plus encore les salariés de quelques institutions dotées de régimes spéciaux ont, sauf exception, un net avantage par rapport aux personnes qui relèvent du régime général. Une grande partie de ces avantages tient au fait que les fonctionnaires, les cheminots, les agents de la RATP, et quelques autres, bénéficient d’une pension basée sur leur rémunération de fin de carrière.

En revanche, pour les salariés ordinaires, la prise en compte de toutes les rémunérations, y compris celles de début de carrière, généralement plus faibles, tirent vers le bas le montant de la pension. Le fonctionnaire et l’agent de la SNCF perçoivent donc une pension nettement supérieure à celle d’un salarié du privé ayant eu exactement les mêmes rémunérations.

Ce privilège n’aurait sans doute pas été brutalement supprimé par la loi retraites si ce projet n’avait pas avorté mais, à terme, cheminots, fonctionnaires et quelques autres corporations auraient été alignés sur le régime général.

La pandémie, alliée providentielle des privilégiés de la retraite, leur a donc évité, non certes une « nuit du 4 août », mais une extinction progressive de leurs avantages. Des millions de fonctionnaires et de travailleurs rattachés à l’un de nos régimes spéciaux peuvent donc remercier in petto le virus qui a, au moins provisoirement, sauvegardé leurs privilèges.

Une grande perdante : la France

L’abandon de la réforme n’est pas certain : la réélection de l’actuel président de la République est assez probable, et un président confirmé dans ses fonctions pourrait bien s’atteler à la réforme des retraites. Dans ce cas, les catégories professionnelles actuellement privilégiées en matière de retraites rentreraient dans le rang, quoique sans doute assez progressivement.

Alors, tout serait pour le mieux ? Que nenni ! pourquoi ? Parce que la réforme à demi votée avant l’irruption du coronavirus est loin d’être une bonne réforme. Or la France aurait intérêt à montrer une vraie capacité réformatrice en matière de retraites, au lieu de se contenter d’une sorte de plagiat de la réforme réalisée par la Suède il y a quelques décennies.

Et il faut bien se rendre compte qu’après avoir fait avaler aux Français une grande réforme à la suédoise, il faudra laisser beaucoup d’eau couler sous les ponts avant d’entreprendre une autre grande réforme – une réforme originale et respectueuse des réalités.

En effet, la Suède en est restée au principe selon lequel on prépare sa propre retraite en payant celle de nos aînés. La sottise d’un tel principe a été, il y a des décennies, dénoncé par un démographe particulièrement intelligent, Alfred Sauvy.

Le créateur de l’INED – l’Institut national d’études démographiques – l’a dit de manière simple et lumineuse :

Nous ne préparons pas nos pensions par nos cotisations, mais par nos enfants.

Cette phrase expose en quelques mots une réalité absolument certaine : ce qu’un travailleur de trente, quarante ou cinquante ans verse à une caisse de retraite sert juridiquement à lui procurer des droits à pension, mais ce faisant le droit fait le grand écart avec la réalité.

En réalité, procurer des retraites en or massif à nos anciens ne sert à rien économiquement pour ce qui est de préparer notre propre retraite : ce qui la prépare, c’est la procréation et l’éducation des enfants.

Si d’aventure le texte de loi concocté au début du premier quinquennat Macron était remis en selle lors du second quinquennat, la France perdrait pour des décennies la possibilité de passer du système actuel, sottement copié sur celui de Ponzi, à un système rationnel, où les droits à pension seraient tous attribués en raison de la contribution apportée à la mise au monde et à la formation des futurs cotisants.

Autrement dit, la France est dans une situation qui confirme le proverbe selon lequel le mieux est l’ennemi du bien. En matière de retraites, un petit mieux, comme la loi concoctée avant l’irruption du coronavirus, est l’ennemi d’un grand bien, à savoir une vraie réforme des retraites, une réforme basant enfin l’attribution des droits à pension sur les contributions apportées à l’investissement dans la jeunesse.

Jacques Bichot est l’auteur, avec Jean-Baptiste Giraud, de Dernière crise avant l’apocalypse, publié aux éditions Ring en septembre 2021.

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  • « Les Français ne sont pas égaux face à la retraite »
    et les élèves français devant les programmes scolaires..

    eh! si les pensions sont de zéro pour tout le monde c’ets légalité devant la retraite..youpi.

    comme beaucoup retour à la liberté comme principe..
    et si vous voulez l’etat…

    le personne inapte à travailler en raison de son grand age et à vivre n’est qu’un cas particulier de « handicap » appelant à l’action de l’etat..
    attention..definition du niveau de vie « décent ».. pas de reconnaissance attendue du récipiendaire..( cémondroitisme) société de plaigneux perpétuels., t jalousie.. et controle de l’état qui croit…’ pour connaitre si vous n’avez pas de quoi vivre ou combien vous devez contribuer)

    onn e se plaint pas des conséquences..

  • « une réforme basant enfin l’attribution des droits à pension sur les contributions apportées à l’investissement dans la jeunesse »
    L idee est interessante mais devrait etre developpee
    Parce que si c est juste faire du lapinisme et pondre 17 enfants dont une partie delinquants (comme la famille Traore) c est pas ideal

    L auteur a raison de dire qu avec un systeme par repartition, vous contribuez non pas en payant des retraites en or aux retraités actuels mais en elevant des futurs cotisants. Mais il faut aussi que ces futurs cotisants puissent travailler en France
    Car si une fois actifs, ils ont le choix entre le chomage et un emploi sous payé/surtaxé une bonne partie va fuir a l etranger

    De toute facon le probleme des retraites est insoluble: vu la demographie (+ en + de vieux, – en – de jeunes) on a 2 solutions:
    – faire payer de plus en plus les jeunes (c est la solution adoptee jusqu a maintenant). On en voit les limites. Plus personne pour certains jobs (trop mal payé), delocalisation ou exil de certains qui en ont marre d etre des vaches a lait
    – diminuer les pensions: suicidaire electoralement vu que les retraités sont un electorat majeur pour les partis de gouvernement. (les jeunes votent peu et souvent EELV ou FN) Faire une croix sur plus de 13 millions de voix est l assurance de perdre les elections

  • « Les Français ne sont pas égaux face à la retraite : les fonctionnaires et plus encore les salariés de quelques institutions dotées de régimes spéciaux ont, sauf exception, un net avantage »
    D’une part, il n’existe plus beaucoup de salariés en régime spéciaux car les grandes entreprises publiques recrutent sur des contrats privés ou ont recours à la sous traitance, et d’autre part, un fonctionnaire, dont le salaire est gelé depuis 13 ans et pas négociable, et dont les avancements ne dépassent pas l’inflation, ne peut pas faire une rupture conventionnelle pour partir à la retraite 4 ans avant la fin, indemnisé par pôle emploi, comme le font 73% des salariés du privé, si l’on en juge le taux de chômage des plus de 60 ans.

    • « un fonctionnaire, dont le salaire est gelé depuis 13 ans et pas négociable, »
      Euh, regardez du côté des retraites du privé, quasiment gelées depuis longtemps et pas négociables non plus!
      Quant aux salariés du privé chômeurs depuis l’âge de 50 ou 55 ans qui n’ont pas choisi ( n’ayant pas l’emploi à vie) cet « accident », la faute à qui? Sinon au système qui pousse les entreprises à se séparer de travailleurs âgés aux compétences optimales pour les remplacer par des jeunes sous payés et sans expérience!

      • Pour le gèle, je ne parle pas des retraites (toutes les retraites sont gelées, ce qui ne les empêche pas d’être les plus hautes d’Europe), mais des salaires sur lesquelles elles sont calculées. Et pour le chômage des séniors, il y a ceux qui le subissent, mais c’est loin d’être la majorité, regardez le nombre de départ à l’amiable.

        • C’est le point d’indice qui est gelé, pas le salaire du fonctionnaire qui progresse dans la grille et change de point d’indice.
          Quand à parler des départs en retraite arrangés des seniors du privé, d’une part si soi-disant cela concerne 73% des départs, les départs en retraite des fonctionnaires sont eux avantageux pour 100% d’entre eux, et d’autre part, le salarié du privé ne peut bénéficier d’un arrangement que si l’entreprise en a les moyens, donc s’il a bien travaillé, ce qui n’est pas le cas du fonctionnaire, pour qui il y a toujours les moyens, l’Etat se chargeant de ponctionner un peu plus les contribuables.
          L’Etat adapte ses rentrées à ses dépenses, le privé adapte ses dépenses à ses rentrées.

  • Un fonctionnaire cotise ~70% de son net pour la retraite contre ~30% dans le privé.
    Je suis à peu près sûr que 90% d’entre eux prendrai 30% de salaire en plus et la même retraite que le privé si ils avaient le choix.

    • Le contribuable cotise pour le fonctionnaire. On comprend que le fonctionnaire lui réclame encore plus, mais on comprend aussi que le contribuable en ait marre de payer le fonctionnaire et le fonctionnaire retraité.

      • Le contribuable cotise pour un service.

        L’état gère ses employés pour réaliser ce service. L’état gère aussi le budget nécessaire.
        Le budget est dans le rouge parce que l’état est un mauvais gestionnaire.

        Qui doit payer ? Le client (actionnaire ?) ou le salarié ?

        • Vous faites comme si payer et ne pas recevoir étaient équivalents.
          Vous faites aussi comme si la contribution fiscale était en rapport avec le service fourni. Ce rapport n’existe pas, la contribution fiscale est décidée indépendamment des services utilisés. Le contribuable paie en fonction de ce que l’Etat décide de lui prendre et ne peut pas réclamer d’exemption au prétexte qu’il n’utilise pas le service. La progressivité de l’impôt le montre bien.

          • Éclairez moi, quelle différence entre payer et ne pas recevoir (ce qui est dû) ?

            Pour le reste je suis tout à fait d’accord avec vous la dépense de l’état est disproportionnée, et tout un tas de services ne sont utilisés que par une minorité de citoyens. Je dis juste que le fonctionnaire n’est pas responsable des décisions de l’état. Il subira a minima comme ses collègues du privé le remboursement de la dette quand il arrivera.

            • Le fonctionnaire peut démissionner … Donc, oui, il est bien responsable d’accepter de s’associer à l’État.

              Étonnamment, il y a beaucoup de fonctionnaires qui démissionnent dans les services qui sont plébiscité par le contribuable (p.ex. : hôpitaux, police, etc.) et peu qui le font dans les administrations dont tout le monde se fout éperdument (p.ex. : Radio France, FranceTV, etc.).

            • La différence est dans qui décide que cela vous est dû. Faire n’importe quoi, contre-productif, ne crée pas de droit pour ceux qui travaillent à le faire. Dans le privé, si c’est contre-productif, c’est très rapidement une évidence et on vous donnera le choix entre faire autre chose ou partir.

        • L’état est un mauvais gestionnaire, l’état ceci, l’état cela. Donc si demain l’état fait un audit qui fait clairement apparaître qu’il y a trop de fonctionnaires (par exemple, pourquoi les jardiniers en mairie sont-ils des fonctionnaires ? Autre exemple : que Paris fasse travailler ses fonctionnaires 35h, ça permettra de réduire le nombre), trop de fonctionnaires donc, ce dont nous sommes convaincus, l’état sera en droit de ne plus remplacer les départs en retraite sans se prendre des grèves ? (Évidemment, je ne parle pas des prof, policiers et médicaux, réponse habituelle des réfractaires à la réduction des effectifs).

      • non…avec la fonction publique le sens est perdu..
        c’est parler de prix en régime communiste…

    • Source:Le Cercle des épargnants
      « L’Etat ! Il est le principal financeur, à hauteur de 75% pour 2014. Et quand ce n’est pas lui qui paye directement ce sont les agences et collectivités, au final c’est de la dépense publique. Pour illustrer l’ampleur du phénomène, entre 2006 et 2014, 29% de la progression des dépenses du budget de l’Etat (+30 milliards) s’explique par les besoins de financement des retraites publiques (+8,8 milliards).
      Un fonctionnaire ne cotise pas comme un salarié du privé! Sa retraite est financée directement par le budget de l’État, c’est-à-dire nos impôts! Et si les conditions des salariés du privé étaient si intéressantes ( globalement sur la carrière complète+ la retraite), comment se fait-il qu’autant de français souhaitent devenir fonctionnaires? Vous avancez des chiffres complètement hors sol! Ouvrez les yeux et enlevez vos oeuillères!

      • Un fonctionnaire n’est qu’un salarié. Il ne peut pas être tenu responsable de la gabegie des gouvernements successifs qui n’ont pas provisionnés pour sa retraite. Il a une feuille de paye sur laquelle le montant de ses cotisations est écrit noir sur blanc.

        Quand il a accepté cette carrière il a pris un package salaire modeste + promesse (qui n’engage que celui qui y croit) d’une retraite acceptable + garantie d’emploi a vie (difficile à chiffrer mais qui ne vaut plus grand chose de nos jours vu le vieillissement de la population).

        Si c’est tellement la panacée tout le monde devrait se battre pour y entrer, mais quand on voit le manque de candidats dans certains concours ça ne doit pas être si extraordinaire que ça.

        • Salaire modeste ? Les études de l’INSEE montrent que les salariés du public sont mieux payés que ceux du privé.
          Tout le monde se bat pour être fonctionnaire en France.
          D’ailleurs, on voit plus de mouvements de salariés du privé vers le public que l’inverse.
          Sans compter le rendement des salariés du public français. Un exemple pour les salariés du privé du monde entier.

          • Insee 2019 :

            Salaire moyen privé 2424€
            Salaire moyen publique 2071€

            Certes en incluant les cotisations on arrive à peu près a la même moyenne.

            • Ok: le privé cotise pour sa retraite, le fonctionnaire finance sa retraite par les impôts. Je ne vous le fait pas dire!
              CQFD

              • L’entrepreneur indépendant finance sa retraite via son client.
                Le salarié du privé via son employeur (donc son client indirectement).
                Le salarié du public via l’état (donc les impôts donc son client indirectement).

                Il n’y a aucune différence la retraite n’est qu’un complément de salaire. Si le client n’est pas content il change de crèmerie ou vote pour un candidat plus économe.

                Le problème n’est pas la retraite du fonctionnaire mais l’état qui offre un large panel de services d’utilité douteuse et sans plan de financement bien défini.

                • Que de confusion dans votre esprit je vois! ( yoda).
                  L’entrepreneur ou le salarié finance sa retraite ( entre autres) par la valeur de son travail qui fait que le résultat est forcément inégal, mais l’Etat qui prétend réguler tout ça pour le bien de tous met en fait un solide bordel dans un domaine où les libertés de chacun d’utiliser son argent seraient beaucoup plus justes que cette répartition pipée de A à Z

                • Wisha, si l’entrepreneur indépendant a mauvaise presse, et n’a pas de client, comment finance-t-il sa retraite ? Si le fonctionnaire est plutôt laxiste, perd-il ses « clients » ? Si mon centre des impôts me déplaît, je peux changer de crémerie ? Allons, votre argument sur l’Etat mauvais gestionnaire se tient, mais ne tombez pas dans l’excès, un peu de sérieux dans vos arguments.

              • Si vous faites porter les retraites versées sur les salaires actuels des fonctionnaires, il faudra donc envisager que leur salaire net descende parfois au dessous du SMIC…ou bien diminuer les retraites actuellement versées aux fonctionnaires en retraite, solution à travailler en finesse…
                En fait, la pyramide des âges a été subtilement modifiée par Mitterrand, le vieillissement est intervenu. Au final, on connaît le même problème que pour le régime général, en plus prégnant.

            • La structure des emplois du public n’est pas la même que celle du privé, la part des cadres y est plus importante, de ce fait, une comparaison globale ne peut être que fallacieuse.

            • Moyennes des salaires et traitements nets mensuels (INSEE, 2019) :
              – Public (FPE) : 2600 €
              – Privé (Salarié) : 2424 €
              – Public (FPH) : 2310 €
              – Public (FPT) : 1990 €

              Sources :
              https://www.insee.fr/fr/statistiques/5347108
              https://www.insee.fr/fr/statistiques/5396066

        • « Quand il a accepté cette carrière il a pris un package salaire modeste + promesse (qui n’engage que celui qui y croit) d’une retraite acceptable + garantie d’emploi a vie (difficile à chiffrer mais qui ne vaut plus grand chose de nos jours vu le vieillissement de la population).  »
          Il a surtout choisi la sécurité de l’emploi, la promesse d’une retraite calculée généreusement et non impactée par les variations de salaire d’une carrière dans le privé ( en + ou en -), donc un avenir prévisible et confortable ( tant que le contribuable acceptera de financer), et bien sûr au détriment des possibles évolutions de carrière positives que les éléments compétents et travailleurs ( plus de 32 ou 35h/sem) peuvent se créer grâce à leurs mérites. Un fonctionnaire qui a accepté comme vous dites ce choix ne peut rendre qui que ce soit responsable du peu d’intérêt de son activité professionnelle!

    • Charabia et ensuite totalement mensonger…

  • La meilleure réforme des retraites ne serait-elle pas de faire baisser le chômage et donner du travail aux gens ?
    Et avant de faire travailler les vieux après 60ans, pourquoi ne pas commencer par donner du travail à tous nos jeunes?

    • Ben non. La meilleure réforme des retraites serait de laisser chacun capitaliser en franchise d’impôts, et pour cela de laisser les gens qui travaillent jouir des fruits de leur travail, pas de leur donner du travail. Et aussi laisser les jeunes qui ne veulent pas travailler en subir les conséquences : pas d’aides publiques.

    • retraite à vingt ans..et plus de « problème de chomage »..youpi..

    • On peut professer toutes les inepties que l’on veut, dès lors que l’on croit que les créations d’emplois se décrètent !

      • Je m’excuse de vous avoir importuné avec mes inepties.
        Donc si je vous suis, nos politiques et élites ne se complaisent aucunement de ce chômage généralisé qui permet un nivellement vers le bas des salaires et un assistanat généralisé permettant un contrôle de la population?

    • Bonjour Tom,

      C’est en effet une partie de solution. Le fait que les pouvoirs publics arrêtent d’emmerder les français par des impôts et règlements ubuesque est une première chose.

      Cependant, elle n’inverse pas l’évolution démographique. Or, l’argent ne travaillant pas dans un système par répartition, ce dernier est fortement corrélé à la démographie. En gros, en 2050, autant d’actifs que de retraités, ça va poser un petit problème.

      Mais la répartition est une solution politique, non économique. C’est pour cela qu’on pourrait imaginer un salaire complet, l’ouverture de la capitalisation, et un minimum retraite payé par l’impôt.
      Cela me semble être le plus réaliste, politiquement comme économiquement.

      • Je suis d’accord avec vous sur le fond.
        J’ai juste parfois l’impression qu’on me prend pour un con avec ces débats sans fin sur les retraites.
        Avec si peu d’actifs vs retraités, rien ne peut marcher. Reculer l’âge de la retraite ne crée pas d’emploi avec un chômage si haut.
        Je me sens plus devant un choix individualisme vs solidarité que devant un choix déficit vs excédant.
        L’argent travaillerait peut être par capitalisation c’est vrai, mais l’argent ne travaille jamais sans risque on le sait.
        Au final vous avez raison c’est un choix politique et moral que l’on nous fait passer pour un choix économique

        • Tout à fait, la capitulation n’est pas sans risque…tout comme la répartition.
          Mais il est vrai qu’avec si peu d’actifs, il est difficile de voir un avenir radieux pour nos retraites, quelles qu’elles soient.

          Dans les faits, la vision de la capitalisation est purement personnelle alors que celle de la répartition est collectif.

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