[Exclusif] Valérie Pécresse : « Notre État étouffe sous les normes et la bureaucratie »

Valérie Pécresse révèle pour Contrepoints plusieurs axes de son programme pour la présidentielle.

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Valérie Pécresse by Jacques Paquier (Creative Commons CC BY 2.0)

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[Exclusif] Valérie Pécresse : « Notre État étouffe sous les normes et la bureaucratie »

Publié le 4 décembre 2021
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Entretien exclusif avec Valérie Pécresse sur son programme. Candidate à la présidentielle pour Les Républicains, présidente de la Région Île-de-France, et fondatrice du mouvement Soyons Libres, elle révèle pour Contrepoints plusieurs axes de réformes.

Alexandre Massaux : Si vous êtes élue présidente de la République, quelle serait la première mesure que vous mettriez en place ?

Valérie Pécresse : Après ce quinquennat pour presque rien d’Emmanuel Macron, il faut urgemment lancer un ensemble de réformes pour baisser le poids de la sphère publique, compte tenu du niveau des déficits et de la dette qui s’est envolée. La priorité c’est de remettre de l’ordre dans nos comptes publics.

Si je suis élue présidente de la République, j’engagerais dès le début de mon mandat 4 grandes réformes structurelles pour baisser les dépenses et réduire la pression fiscale : la retraite à 65 ans, la dégressivité des allocations chômage pour tous les salariés au-dessus de deux SMIC, la débureaucratisation du pays et une décentralisation de nombreuses compétences, notamment aux régions qui se verront confier par exemple Pôle emploi, ou la rénovation urbaine.

Le pilotage des finances publiques a été complètement abandonné. Ce sont près de 10 ans de dérive budgétaire auxquels il faut mettre fin. Sur les deux quinquennats Hollande et Macron, ce sont plus de 1000 milliards d’euros de dette supplémentaire, soit 15 000 euros de plus pour chaque Français ! J’ajoute que la trajectoire financière communiquée cette année à Bruxelles n’est pas crédible et les promesses de campagne d’Emmanuel Macron vont coûter environ 20 milliards d’euros de dépenses supplémentaires dans le budget 2022.

Lors de ma prise de fonction, je lancerai donc une grande Opération Vérité sur le « quoi qu’il en coûte » car ces nouvelles dépenses à crédit sont autant de promesses d’impôts futurs. Nous n’avons plus le choix, nous devons atteindre les 45 milliards d’euros d’économies au terme du mandat en 2027.

AM : Vous avez annoncé la volonté de supprimer plus de 150 000 postes de fonctionnaires. Quelle réforme de l’État et quelles mesures économiques souhaitez-vous impulser ?

VP : La suppression de 150 000 postes de fonctionnaires n’est pas un objectif en soi mais le résultat d’une réforme profonde de l’État que je propose aux Français autour d’un triptyque : dénormer, débureaucratiser, décentraliser. 200 000 postes seront supprimés dans les fonctions non essentielles de l’administration administrante (État et collectivités locales) quand 50 000 postes seront créés dans les missions prioritaires de l’État : protéger, éduquer et soigner. Il ne s’agit donc pas de dégrader le service public mais de le rendre plus efficace car les dépenses doivent baisser.

Et c’est possible : grâce à la numérisation, les effectifs de Bercy ont été réduits de plus de 50 000 postes en 20 ans. Supprimer 150 000 postes signifie réduire les effectifs de 0,5 % par an, c’est possible dans toute grande organisation. Je rappelle que nous l’avons fait avec la Révision Générale des Politiques Publiques lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy en supprimant près de 150 000 emplois publics et je l’ai fait aussi dans ma région avec deux milliards d’économies réalisées en 5 ans et la baisse de 10 % du nombre de fonctionnaires au siège. 

Actuellement, notre État étouffe sous les normes et la bureaucratie. Je veux libérer les énergies de ceux qui innovent et créent. Il n’y a qu’une solution : un vrai choc de simplification. Dès les premiers mois de mon mandat, je mettrai en place un « comité de la hache » qui divisera par deux les codes et supprimera 500 des 1500 structures para-étatiques. Je mettrai également fin aux doublons administratifs grâce notamment à la décentralisation.

Tous devront se soumettre à cette revue des organisations : aucun ministère ne sera épargné par cette débureaucratisation de l’État. Nous sommes champions du mondes des impôts mais pas des services publics. Grâce à ma réforme de l’État, nous aurons de meilleurs services publics et nous pourrons engager des baisses d’impôt. 

AM : Quelles sont les principales critiques qui peuvent être adressées au gouvernement en matière de gestion de la crise sanitaire ? Y a-t-il selon vous des éléments qui ont été bien gérés par celui-ci ? Quelle politique mènerez-vous en la matière si vous êtes élue ?

VP : Je ne peux légitimement pas me satisfaire de la gestion de la crise sanitaire lorsque le Conseil d’Analyse économique classe la France 26ème sur 38 pays sur la question. L’exercice vertical du pouvoir et le mépris vis-à-vis des collectivités ont conduit à l’impréparation du gouvernement face à la deuxième vague qui a étalé au grand jour ses carences dans la gestion des masques ou de la vaccination. Malgré la défiance du gouvernement, les Régions se sont organisées pour pallier son impuissance et distribuer plus de 30 millions de masques, notamment en Île-de-France. 

Nous devons apprendre de cette crise pour rendre notre système hospitalier plus réactif. Les Régions ont prouvé qu’elles avaient de vrais capitaines dans la tempête : je leur confierai la présidence de l’ARS afin que notre système de santé soit plus adapté à chaque territoire.

Notre système hospitalier étouffe sous les carcans administratifs, avec 30 % de coûts administratifs de plus qu’en Allemagne. Je débureaucratiserai l’hôpital en profondeur en supprimant des fonctions de l’administration administrante ainsi que les doublons administratifs pour qu’il retrouve sa principale mission : soigner.

J’ai aussi alerté sur l’explosion des déserts médicaux : nous sommes sous le seuil des 100 000 médecins généralistes. Il y a urgence ! Nous créerons davantage de maisons de santé pluridisciplinaires avec des généralistes et des spécialistes, ainsi que des passerelles vers le second cycle des études médicales pour les paramédicaux et nous orienterons les jeunes internes vers la médecine libérale dans les déserts médicaux grâce à des incitations financières comme le financement de leurs études.

AM : Dans le journal Le Point vous avez déclaré que « Je suis deux tiers Merkel et un tiers Thatcher ». Quels aspects partagez-vous avec ces deux femmes politiques ?

VP: Plus qu’un partage, ces deux femmes d’État nous laissent un héritage. Par leurs capacités à faire, par leur engagement, elles ont démontré que le leadership au féminin, ça existe et ça marche. 

Avec Angela Merkel, je partage la volonté de réformer et de concerter. À l’opposé de l’exercice solitaire et centralisé du pouvoir actuel qui a mené à un dénigrement systématique des territoires et des corps intermédiaires, je rétablirai le dialogue en redonnant du pouvoir aux territoires grâce à la décentralisation de blocs de compétences et à la spécialisation accrue des collectivités locales.

En concertation avec les corps intermédiaires, j’engagerai les réformes profondes dont notre pays a besoin avec la réforme des retraites et de l’assurance chômage que j’évoquais plus tôt. 

Avec Margaret Thatcher, je partage la fermeté, la capacité à ne rien lâcher et à décider. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, j’ai mis en œuvre la réforme la plus difficile du mandat avec la loi sur l’autonomie des universités.

Comme Margaret Thatcher en son temps, je n’ai jamais eu la main tremblante face à la rue, j’ai tenu et le résultat est là : cette réforme des universités différée pendant 20 ans a été mise sur les rails et a donné satisfaction !

AM : Il y a actuellement beaucoup de discussions sur l’Union européenne avec la Pologne et les prises de positions des candidats sur cette question. Quelle politique européenne souhaiteriez-vous impulser si vous êtes présidente ? Souhaitez-vous une « souveraineté juridique » comme le propose Michel Barnier ?

VP : L’Europe doit cesser d’être naïve notamment sur l’immigration et l’industrie comme elle l’est depuis 20 ans. Je crois en l’Europe mais une Europe conquérante et protectrice qui défend nos frontières et nos fleurons industriels face à la concurrence déloyale. C’est encore loin d’être le cas.

Les difficultés inadmissibles que rencontrent actuellement nos pêcheurs français à l’issue du Brexit démontrent l’incapacité de l’Europe à régler certains problèmes. Je proposerai aussi une taxe carbone aux frontières pour lutter contre le dumping social et environnemental ainsi qu’une préférence européenne dans la commande publique.

Tous les États membres de l’Union européenne, y compris la Pologne, doivent respecter leurs engagements et ne pas s’écarter des principes fondamentaux de l’État de droit. Nous l’avons décidé il y a 60 ans, l’Europe exerce son magistère dans le cadre des traités qui sont au-dessus de nos lois.

Mais l’Europe doit rester l’Europe des nations. Il existe, dans nos pays, une identité constitutionnelle qui prime sur la juridiction européenne et nous autorise à agir juridiquement et politiquement dans l’intérêt de nos peuples tant que ne sont pas remis en cause les principes de l’Union.

Notre souveraineté nous autorise à pallier l’impuissance de l’Union quant à la protection de nos frontières en mettant un terme à l’immigration incontrôlée : c’est le but du projet de loi constitutionnelle que je présenterai aux Français sitôt élue. 

Entretien réalisé par Alexandre Massaux, secrétaire de rédaction de Contrepoints

Article publié initialement le 4 novembre 2021.

Article modifié le 4 décembre 2021 à 18h.

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  • en fait..la seule façon indiscutable de dire qu’il ya trop de fonctionnaires est de dire d’abord et avant tout que le statut de fonctionnaire devrait être réservé à une minorité de personnes,
    ensuite.. sans diminuer ce dont l’etat et tous les niveaux administratifs se mêlent;. on ne peut pas parler de personnel ou dépenses de personnel trop importantes..

    sinon c’est du « bricolage »..et même de la démagogie , je parie que pecresse voudrait plus de policiers et plus d’infirmières ( alors qu’il est douteux qu’on en manque vraiment ) ..
    une » crise sanitaire » ne colle pas avec un statut d' »employé à vie. » sinon stable…..

    et il ya des marges de productivité importantes faisables.. si les gens veulent une gendarmerie dans chaque commune de france..et une maternité..un service d’urgence..
    sans la fin de l’etatisme, sans que les politiques abandonnent leur volonté de tout planifier , parler de la réduction du personnel est une impasse..

    les fonctionnaires dans ce pays ne remplissent que RAREMENT une mission de service public..

    ils ont un statut, et sont payés par de l’argent public..
    ils font des boulots qu’une entreprise privée pourrait faire…en rendant illisible parfois combien ça coute.. et sont par dessus le marché quasiment toujours des agents de connivence et de redistribution..

    mais c’est la faute des élus…pas des fonctionnaires, sauf via leur vote .. une grande majorité de profs du public auraient leur place dans un marché libre de l’éducation… pareil pour les infirmières ou autre..

    leur point commun n’est pas la paresse ou la fainéantise ou d’etre surpayés.. mais d’etre quasiment toujours mal utilisés..

    mais que les gens cessent de se plaindre des conséquences enchérissant les causes..

  • Penser aussi à rétablir l’Etat de Droit. Vendredi décision du Conseil d’Etat sur la réintroduction des autotests valables pour le pass « sanitaire ». Toujours pas appliqué hier soir. Site du gvt parlant toujours d’interdiction. Silence des médias qui s’étaient empressés de communiquer sur sa suppression le 15 octobre.

    https://twitter.com/jfpoisson78/status/1456133710353469441?s=21

  • Ouais, programme sympa, 100% de vent électoral.
    Je tique sur 2 points:
    – La dégressivité des allocations chômage à plus de 2 smic, trop socialiste ça, haro sur les riches salariés.
    – La taxe carbone aux frontières. Sert à rien si on met nos entreprises à égalité avec les autres.. Donc du pipeau pour les 100% de ses intentions intéressantes allant dans le bon sens et qui ne seront pas realisees. A part la retraite à 65 ans….
    Il manque le principal, fin du statut de fonctionnaire.. Trop risqué pour avoir une petite chance d’être élue, pas très courageuse… Surtout que, elle n’a aucune chance de battre macron.

    • Voilà, c’est ça ! Il y a l’administration administrante. Et il y a l’intention intentionnelle…

    • Faudrait déjà qu’elle batte Zemmour et MLP, pas encore gagné.

    • Aujourd’hui la question à poser à chaque candidat est : comment pourrez-vous lutter contre l’Etat profond pour mettre en œuvre votre programme. C’est ce qui a neutralisé toutes les intentions ou promesses politiques passées.

  • Pourquoi elle ne parle pas des 600 milliards de dettes sous Sarko ?
    Pourquoi elle ne veut pas définitivement mettre fin à l’universalité des allocations familiales ?
    C’est quoi l’administration administrante ?
    Et comment assurer la protection de nos frontières sans contrevenir aux principes de l’Union ?
    Bref, du pur blabla !
    Enfin, bon, tout ceci n’a aucune importance vu qu’elle ne sera pas au second tour…

    • Etant moi-même fonctionnaire, je dois dire que je vois très bien de quoi elle parle.

      Moi j’appelle ça l’administration « profonde ». Celle qui n’a jamais aucun contact avec le public, et qu’on ne voit jamais. Celle des ministères, des directions centrales, des rectorats, des états-majors, des directions départementales, des comités à la con, des conseils régionaux et départementaux… Ils sont à la fois le symptôme et la source de notre folie réglementaire. Et ils sont NOMBREUX.

    • ça y est, Lapurée vient à nouveau de la balancer.

    • Ce qui paie les retraites, ce sont les fruits de l’investissement judicieux des richesses que l’on produit. Les enfants ne sont pas un investissement financier, et la richesse en est non-financière.

    • Donc vous réclamez qu’on force les enfants (et les enfants pas encore nés) à payer VOTRE retraite (et celle des autres) et VOUS traitez d’égoïstes ceux qui ne veulent plus les forcer à payer… Vous voulez capter, de force, le pognon de vos gosses (et des miens) et vous traitez les autres d’égoïstes? Vous comprenez le sens du mot « égoïsme »?

  • je ne l’aime pas mais il me semble que c’est la seule qui parle de réduire le nb de fonctionnaires, le nb de normes et le nb de structures para étatiques…

    • Tout le monde parle depuis longtemps de réduire et normes et structures.
      La seule chose qu’ils fassent une fois au pouvoir c’est de créer une nouvelle structure pour étudier comment faire !

      Pour moi, c’est autant le personnel politique que le personnel adminstratif qu’il faut réduire. Les politiciens de l’AN bien trop nombreux, répondant aux politiciens des ministères, bien trop nombreux, sont payés pour débiter de la loi au km !
      C’est bien plus valorisant pour eux quand ils retrouvent leur foyer le soir de dire à Bonbonne : – Chérie, aujourd’hui j’ai fait voter une nouvelle loi !
      Vous les voyez dire : – J’ai encore supprimé 3 normes !…. ??
      – Et on te paie pour ça mon chéri ?! Moi j’ai fait les courses, j’ai été cherché les gosses à l’école, et j’ai eu un vrai boulot !

  • Pas un mot concernant l’éolien en France !
    En a t’elle parlé à son mari pour compléter son programme ?

  • 2/3 Merkel, donc elle ne fait rien pendant 2/3 de 15 ans (elle vise donc 2 mandats), réouvre les 2/3 de nos vieilles centrales à charbon, ferme les 2/3 de nos centrales nucléaires et laisse entrer 2/3 de 1 million d’immigrés en plus dans le pays. Belle perspective…
    Quant au reste, quel beau robinet d’eau tiède…

  • Il y a pourtant une façon simple de diminuer de façon drastique le nombre de fonctionnaires… !
    Principe 1 : un fonctionnaire (et assimilé) est chargé de l’exécution des Lois et seulement de cela (p.e. un professeur des écoles est astreint de par sa fonction à la mise en application des textes, règlements, et directives s’appliquant dans l’enseignement primaire).
    Principe 2 : un fonctionnaire (et assimilé) est de ce fait protégé par l’Etat, notamment par le fait qu’il est titulaire à vie de sa fonction (et de la confortable pension de retraite subséquente)
    Principe 3 : un fonctionnaire (et assimilé), protégé par l’Etat et tenu par ses fonctions d’en exécuter les Lois, ne devrait de ce fait pas avoir le droit de se comporter en ennemi ou adversaire de l’Etat : un fonctionnaire s’élevant publiquement contre l’Etat s’élève contre le pays; donc contre lui-même; donc il faut le protéger par la loi de ses propres errements…
    Que découle-t-il de ces trois principes ?

    1. Un fonctionnaire (et assimilé), dorénavant, n’a ni le droit de grève, ni le droit de manifester, ni le droit de s’élever et de s’exprimer publiquement contre l’Etat.
    2. Tout fonctionnaire (et assimilé) ayant recours à cette contestation de l’Etat perd immédiatement sa qualité de fonctionnaire, donc de la protection de l’Etat. Il retombe alors dans le cadre de la réglementation du secteur privé (y compris pour licenciement et calcul de la retraite), tout en restant, si cela est nécessaire, dans les fonctions que ses diplômes et qualités lui permettent d’exercer.
    2. Pour certaines fonctions précises réclamant une formation spécifique et un suivi particulier (ex. militaire), un contrat de X ans (5 ans par exemple) non renouvelable automatiquement, sera signé.

    Je plaisante, évidemment, puisque Valérie n’aurait plus rien à blablater…
    Mais qu’est-ce qu’on serait tranquille dans les rues des grandes villes, et qu’est-ce que le trains rouleraient mieux ! Sans compter les économies réalisées…
    Oui, je plaisante, hélas.

    • En plus d’être chargé de l’exécution des lois, il y a un paquet de fonctionnaires qui sont chargés de la rédaction de lois (projets), décrets, arrêtés et circulaires. Il n’est pas absurde de penser que moins de fonctionnaires, c’est moins de temps pour créer de la norme – encore faut-il que les ministres, jamais avares de laisser leur nom à une loi, s’autolimitent…
      On peut aussi évoquer la fonction publique hospitalière qui ne rentre pas du tout dans le cas que vous énoncez au principe 1. Mais dans la suite, jusqu’à ma conclusion, je me bornerai à parler de la fonction publique d’Etat (il y a en réalité, trois fonctions publiques : Etat, Hôpital, Territoires)

      Le principe 2 ne découle pas du principe 1. Les fonctionnaires n’ont pas ce statut parce qu’ils travaillent pour l’Etat. Le statut des fonctionnaires a une autre origine que celle que vous croyez et qui vous amène à une mauvaise conclusion. Il est destiné à prévenir la corruption et la politisation du personnel qui travaille pour l’Etat. De fait, le statut du fonctionnaire le protège avant tout du pouvoir qui l’emploie (et bien évidemment de la tentation de mauvaises actions qui nuiraient à l’impartialité de l’Etat).
      Du fait de vos mauvaises prémisses, vous en arrivez également à confondre l’Etat, le pays et le pouvoir. Le pouvoir n’est pas l’Etat, tellement pas qu’un fonctionnaire a même le devoir, au nom de l’Etat, de dénoncer les agissements illégaux (crimes ou délits) dont se rendraient coupable en particulier toute sa hiérarchie, jusqu’à l’échelon politique. C’est ce qui explique notamment la nécessité de l’inamovibilité du fonctionnaire, seul à même de garantir la probité de toute la chaîne de la décision étatique.

      On le voit, le fonctionnaire est bien plus qu’un simple exécutant, il est la garantie du fonctionnement normal de l’Etat, tel que celui-ci est souhaité par le peuple, qui n’a pas envie de subir un pouvoir discrétionnaire ou absolu.

      C’est aussi un individu qui a les mêmes droits que n’importe quel autre travailleur. A ce titre, il dispose du droit de grève pour faire valoir ses droits vis à vis de son employeur, qui n’est pas l’Etat (ou l’Hôpital ou le Territoire), mais une organisation administrative publique…

      Des 3 fonctions publiques, c’est probablement l’hospitalière qui pourrait supprimer, sans que celui nuise trop à son fonctionnement, le statut de fonctionnaire car, du fait du serment d’Hippocrate, qui constitue un vrai garde-fou moral, il n’y a pas d’intérêt pour la chaîne décisionnelle de s’offrir, en plus, la garantie apportée par l’impartialité du statut du fonctionnaire.

      • « Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera.
        Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
        Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. »

        En cas de démantèlement de l’hôpital public et de libéralisation totale de la santé, j’ai hâte de voir l’indigent se faire gracieusement soigner par un médecin totalement indépendant et dénué de toute cupidité, en vertu du sacro-saint serment d’Hippocrate.
        (Entendons-nous bien, hormis cette aparté, je suis tout à fait d’accord avec votre commentaire)

        • On n’est pas plus mal soigné en clinique privée ni mal traité par son médecin parce qu’il est libéral.
          En outre, il reste possible en France de faire jouer la concurrence. On peut se faire soigner et opérer où l’on veut.

          • Aucun soucis, l’offre de soin libérale est de très bonne qualité (à ma connaissance) je suis d’accord avec vous.

            Ce que je sous-entendais c’est que je ne compterais pas sur le libéral pour donner le soin à l’indigent. A ma connaissance les cliniques libérales ne sont pas très friandes d’actes médicaux réalisés à perte 🙂

            • Etant donné qu’il y a la sécu même pour les indigents, je vois mal pourquoi le médecin aurait à travailler gratuitement en public ou en privé.
              Je vois souvent cette confusion d’hôpital public et d’assurance santé sur contrepoint. Pourtant ce sont des entités biens distinctes.

      • Le serment d’Hippocrate étant respecté à la lettre comme on le sait, en effet pourquoi s’inquiéter…
        Cela je suis totalement d’accord avec votre définition du fonctionnariat tel qu’il devrait être.

  • Y’a ka, faut k’on. Que du bla bla toujours le même qui nous est sorti avant chaque élection. Aucun plan stratégique, aucun plan économique, aucun plan pour relever le PIB de la France qui s’enfonce inéluctablement depuis l’élection de Tonton Mitterrand.
    Bref, votez pour mon ambition démesurée et soyez assurés que rien ne changera.
    En théorie, les partis politiques perdants ont 5 ans pour préparer un vrai programme. Mais comme ils sont composés d’opportunistes incompétents et fainéants, ils sortent au dernier moment des promesses toutes plus idiotes les unes que les autres sans analyses ni plans d’application.

  • demandez la girouette pecresse, modele bien plus efficace et sophistiqué que la girouette bertrand, la le maire etc, etc,
    possibilité de paiement en 4X sans frais

  • Rompue dans la pratique du double langage… Ses déclarations d’intention sont suffisamment larges et peu précises pour permettre dès maintenant un bilan futur irréprochable… C’est un art de la politique auquel les actuels candidats sont parfaitement aguerris… Et les Français continuent de se laisser berner…

  • Décentraliser au profit des régions n’est pas réduire l’espace étatique mais uniquement déplacer des pions !!! Que les fonctionnaires soient nationaux ou territoriaux ne changent rien à l’affaire : nous en avons trop à l’efficacité douteuse !!! Soit on exige un réel travail des fonctionnaires soit on les met en concurrence avec des entreprises privées moins coûteuses pour le même service !!!!

    • C’est surtout une astuce pour augmenter les impôts discrètement.

      Ce sont les régions ou départements qui vont payer et plus l’état. Or, ni les taxes, ni l’IR ne va baisser pour autant. Par contre, les régions et les départements comme ils n’y arriveront pas devront soit augmenter la taxe foncière/habitation ou soit arbitrer sur les dépenses existantes. Et s’il y a un problème car il y a forcément des problèmes pendant la transition se sera la faute aux collectivités locales.

      C’est du déjà vu avec le transfert des compétences du RSA, ou de l’entretien des routes. L’état se décharge de tout ce qui coûte cher et tout en faisant des promesses.

  • En dehors du fait que cette personne qui (elle est loin d’être la seule dans ce cas) change de discours au gré des circonstances ne m’inspire aucune confiance, je me permets de faire remarquer, sur la bureaucratisation de l’hôpital public, que le chirurgien M. Peyremaure de Cochin a très bien expliqué que cette bureaucratisation croissante a débuté il y a une vingtaine d’années, ce qui signifie que les gouvernements UMP/LR – dont Mme Pécresse a fait partie – ont largement participé au mouvement.
    De toute façon, un mouvement politique qui exclut le seul candidat un peu libéral (M. Payre) de la course à la présidence a une crédibilité quasi-nulle.

    • VP énarque et membre des French American Young leaders capable de résoudre les problèmes dont ces institutions sont l’origine? Cela dénoterait une grande rebelle. Se souvenir d’Einstein…

  • Les allocations chômage résultent d’une assurance. Il est donc normal qu’elles soient proportionnées aux cotisations.
    Ce n’est pas à l’Etat de les limiter qui a trop tendance à s’arroger ce qui ne lui appartient pas.
    A cotisation unique, allocation unique. A cotisation proportionnelle, allocation proportionnelle. A non cotisant, pas d’allocation.
    Les contribuables n’ont pas à assuer la charité publique.

    • @montestquieu
      C est quand meme delirant qu on puisse toucher au chomage autant qu en reprenant un travail. A mon avis il faut aller plus loin que Pecresse et faire comme en GB
      – allocation chomage = smic -10 % (comme ca tout travail paie plus) pour TOUS
      – economies sur les cotisations font une baisse des cotisations

      • Pas de cotisation, pas d’allocation, c’est une solution.
        Mais un smic-10% restera un plus pour les bas salaires mais pas pour les autres.
        Vive les surdiplômés à vider les poubelles pour vivre!

  • C’est un discourt d’eau tiède, et une stratégie perdante qui ne rassemblera pas assez large.

    Le plus simple pour être élu il faut une idée forte en acier qui rassemble le plus large et que les autres ne proposent pas comme le fait Zemmour avec l’immigration.

    Copiez Zemmour, puisque vous avez l’exemple sous la main.
    Proposez purement et simplement la fin su statut des fonctionnaires et le droit commun pour tous comme en Suède ou Suisse.
    70% du pays sera ok avec cette mesure réellement transformatrice.
    Vous aurez les fonctionnaires, les médias, les syndicalistes et la diabolisation, mais aurez dans une chance et ferez en plus progresser d’un coup le pays.

  • Ce serait bien de l’entendre dire ce genre de choses ailleurs que sur Contrepoints, mais je n’y crois pas

  • -1992-2015 Conseillère de Jacques Chirac.
    -2007-2011 Ministre de l’Enseignement supérieur sous Sarkozy.
    -2011-2012 Ministre du Budget sous Sarkozy.
    -2015/2021 Présidente du conseil régional d’Île-de-France.
    -Candidate au congrès LR de 2021.
    .
    -Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur.
    -Docteur honoris causa de l’université Cheikh-Anta-Diop (Diop était un révisionniste et négationniste africain).
    -Docteur honoris causa de l’université des Lagunes d’Abidjan.
    .
    Pecresse apparatchik du système et candidate LR pour faire barrage à Zemmour qui propose de couper les subventions des médias, des associations et de baisser les taxes, la bureaucratie et l’immigration qui sert à collectiviser le pays ?
    Un camp a été choisi et ce n’est certainement pas le libéral…

  • Si elle n’a que ça à proposer elle n’ira pas loin. C’est du copié collé des autres candidats actuels ou passés. Il n’y a rien de bien. Aucune rupture et surtout aucune réflexion. Ce pays est foutu.

  • Cet entretien est une bonne nouvelle, il est la preuve de l’essor, doux et lent certes, de Contrepoints.

    L’entretien n’est malheureusement pas très long, et les réponses vaseuses. Les trois derniers paragraphes sont un grand cru de soupe et de contradictions : il est normal que l’UE soit au-dessus du droit interne (sic) mais, en même temps, la France a son identité et une souveraineté supérieures à celle de l’UE.
    Il eût été appréciable également que Contrepoints réagisse sur ce soudain discours libéral qu’elle tient en l’interrogeant sur l’augmentation du SMIC qu’elle avait évoquée…

  • Elle ne dit pas qu’elle refuserait la place si elle n’atteignait pas 51% des voix des citoyens inscrits.
    Elle ne dit pas qu’elle n’appliquerait pas des lois votée par moins de 295 voix à l’A.N.
    Elle ne dit pas qu’elle est contre le fait que des « élus » siègent avec moins de 51% des voix des citoyens inscrits.
    Elle ne dit pas qu’elle va protéger les Droits fondamentaux.
    Elle ne dit pas qu’elle va appliquer effectivement la séparation des pouvoirs en rendant au Judiciaire sa place de Pouvoir à part entière.
    Bref, ce qu’elle dit est du vent.

    • D’abord si on ne dit pas de bêtises on n’a aucune chance d’être élu, ensuite pourquoi voulez vous qu’elle leur rajoute des absurdités?

  • « Notre État étouffe sous les normes et la bureaucratie » V. Pécresse.
    Non Madame ! L’Etat NOUS étouffe avec SES normes et SA bureaucratie.
    Elle doit confondre Etat et Nation.

  • Pour info, un article paru aujourd’hui dans L’Opinion relaie une étude de l’Ifrap sur l’impact financier à l’horizon 2027 des mesures pour l’instant proposées par les candidats LR.
    Bertrand alourdit le coût des dépenses publiques de 27 Mds quand Pécresse le ferait baisser de 22 Mds !!!
    L’info vaut ce qu’elle vaut mais on voit quand même une différence d’approche.

    • quel(s) résultat(s) pour Pécresse à la tête du conseil régional d’Ile d France ???

    • « Pécresse le ferait baisser de 22 Mds !!! »

      Soit 1,5% des dépenses totales. Sauvé !!!!
      Le Z proposait 150 à 250 milliards d’économie et autant de réduction d’impôts, mais chhht… les heures-sombres, « pas un libéral » selon nos diplômés de la sorbonne…

  • De toutes façons, certains traitent Macron d’ultra libéral, alors que Valérie Pécresse soit présumée libérale n’étonne pas. Il reste Mélenchon pour le moment qui n’a pas droit à cette infamie. La messe est dite à LR, c’est donc celle qui, quasiment seule à l’Ump (avec Rama Yade !), signait en 2010 l’appel pour « une société multiculturelle et postraciale » – tout un programme. Après avoir fréquenté les jeunesses communistes (wikipedia), elle est une adepte cachée du wokisme. Bienvenue madame dans le camp immense des libéraux …

  • Une « libérale » qui s’est prononcée durant les primaires en faveur de la vaccination obligatoire… (comme les socialistes, au passage)

    Il faudra s’en souvenir.

    • Paradoxe cocasse:
      31 ans après que le socialiste Rocard eut introduit une flat tax sur tous les revenus (la CSG), voici que la « droite » représentée par Mme Pécresse propose une taxation progressive des salaires pour financer la promesse d’augmenter de 10% les « bas salaires » nets (sous le seuil de 3000€ qui concerne 81% des salariés électeurs).
      Une once de populisme est toujours bonne à prendre pour grappiller quelques voix.
      Le virus de la redistribution va encore frapper la droite la plus faux-cul du monde.

      Qui est le plus libéral finalement?
      N’est pas Thatcher qui veut!

  • Qu’elle nous montre qu’elle en a dans le pantalon en annonçant clairement que les antifas doivent être classés organisation terroriste.

  • Les commentaires sont fermés.

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