La réindustrialisation à marche forcée est une mauvaise idée

OPINION : la désindustrialisation est une bonne chose qui rend le pays plus riche. Et une réindustrialisation contrainte par l’État rendrait sans doute la France plus pauvre.

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La réindustrialisation à marche forcée est une mauvaise idée

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 1 novembre 2021
- A +

Par Fredrik Segerfeldt.

La réindustrialisation est la tarte à la crème du débat politique. L’affaiblissement du paysage industriel français est considéré comme une expression du déclin global du pays. Il est évoqué dans la campagne en vue de l’élection présidentielle, en l’occurrence, aussi bien par Anne Hidalgo, Éric Zemmour qu’Emmanuel Macron : « Si seulement on pouvait reprendre le contrôle du développement économique, fermer les frontières et rouvrir les usines, la France se dresserait de nouveau. »

Cependant, la désindustrialisation est une bonne chose qui rend le pays plus riche. Une réindustrialisation contrainte par l’État rendrait sans doute la France plus pauvre.

Examinons cela en regardant dans un premier temps l’histoire contemporaine du pays, et dans un deuxième temps en comparant la France à d’autres pays du monde.

Une bonne partie du discours sur ce thème trouve son origine dans la nostalgie des Trente Glorieuses, où le général de Gaulle, les ingénieurs et les ouvriers du pays faisaient la promotion de la France dans le monde entier. L’industrie française était alors encore en bonne santé. Depuis, la mondialisation et le développement technologique l’ont fait couler.

La réindustrialisation n’est pas obligatoirement nécessaire

Cela est en partie vrai. La part du secteur manufacturier, ce que la Banque mondiale appelle « la fabrication », du produit intérieur brut (PIB) est passée de 22,5 % en 1960 à 9,3 % aujourd’hui. Toutefois, le niveau de vie moyen des Français est aujourd’hui 3,5 plus élevé qu’en 1960. La désindustrialisation a donc été accompagnée d’un PIB par tête sans cesse croissant.

 

réindustrialisation

Source : World Development Indicators

Il ne s’agit pas ici de coïncidence : la valeur ajoutée d’un travailleur intellectuel, qu’il s’agisse d’un ingénieur ou d’un informaticien, est supérieure à celle d’un ouvrier dans le secteur industriel. C’est d’ailleurs pour cela que le salaire des premiers est plus élevé que celui du dernier.

Depuis la Révolution industrielle, le changement structurel des économies des pays européens est au cœur de l’amélioration de notre pouvoir d’achat. Nous sommes passés des mines de charbon par l’industrie textile à une économie de services, tout en devenant plus riche. Plus on cesse des activités moins productives, au profit des activités plus productives, plus la richesse du pays augmente.

Or, puisque la croissance économique a démarré avec la Révolution industrielle, nous associons, comme par instinct, l’amélioration du niveau de vie à l’industrie. On dit toujours, bien que moins souvent désormais, des pays industrialisés pour désigner les nations dotées des niveaux de vie les plus élevés. C’est une perspective à actualiser.

Considérons huit pays « industrialisés » et le rôle que la fabrication y joue depuis 1980. (Ce sont les huit pays occidentaux pour lesquels il y a des données.)

Comme on peut le voir ci-dessous, le reste du monde riche a vu une évolution proche à celle de la France.

Source : World Development Indicators. Les huit pays : Autriche, Danemark,  Finlande, France, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas et Suède.

Le cas de l’Allemagne

Le pays de référence dans cette discussion reste l’Allemagne. Certes, l’industrie joue un rôle important outre-Rhin, mais, avec l’Autriche, elle est une exception. C’est dans la partie orientale de notre continent que se trouvent la plupart des emplois industriels. En règle générale, les pays européens plus industrialisés que la France sont donc bien plus pauvres.

Source : World Development Indicators

Il faut se le rappeler, l’Allemagne ne fait pas partie des pays les plus riches du monde occidental. En effet, le PIB par tête allemand est bien inférieur non seulement à celui des États-Unis, mais aussi à celui de la plupart des autres pays d’Europe du Nord, comme les pays nordiques, les Pays-Bas et la Suisse.

De plus, ce qui distingue l’économie allemande aussi bien de l’économie hexagonale que des autres économies de l’Europe du Nord, ce ne sont pas des grands groupes industriels, mais le « Mittelstand », c’est-à-dire les PME, pour la plupart des entreprises moyennes plutôt que petites, et souvent des sous-traitants des multinationales allemandes. Rappelons aussi que le faible taux de chômage de l’Allemagne n’est pas lié à la force industrielle du pays, mais aux réformes sociales structurelles mises en œuvre au début des années 2000.

Considérons maintenant 33 pays membres de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles. D’un côté on prend la part du secteur manufacturier du PIB, et de l’autre côté le niveau de vie (PIB par tête). Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, la corrélation est négative.

réindustrialisation

* PIB par tête, $, en parité de pouvoir d’achat, 2019
** En pourcentage du PIB
Source : World Development Indicators.

Du trumpisme français

Le discours français sur la réindustrialisation ressemble à celui de Donald Trump : une combinaison de nostalgie erronée et de nationalisme mal fondé. Selon ce point de vue, le problème c’est la mondialisation et les autres pays. Or, la vaste majorité des emplois industriels n’a pas disparu à cause de la délocalisation ou de la concurrence internationale, mais grâce au développement technologique, c’est-à-dire ce qui nous a rendu plus riches.

Il est temps pour les Français d’abandonner le fétiche de l’industrie, et surtout d’oublier l’idée qu’une réindustrialisation conduite par l’État aiderait le pays à rattraper l’Allemagne. Un tel projet risquerait, en fait, de rapprocher la France plutôt à la Roumanie ou à la Slovaquie. La majorité des économies où l’industrie pèse le plus sont en effet des pays qui font partie de la classe moyenne globale.

La Banque mondiale répartit les économies du monde en quatre groupes : faible revenu, revenu intermédiaire de la tranche inférieure, revenu intermédiaire de la tranche supérieure et revenu élevé.

Voici le poids de l’industrie dans chaque catégorie :

réindustrialisation

Source : World Development Indicators. Année 2019. Il n’y a pas de données pour la fabrication dans les pays de faible revenu.

Une économie qui vise à se réindustrialiser court donc le risque de se retrouver dans la catégorie de « revenu intermédiaire ». La plupart des Français trouvent sans doute que c’est un chemin à éviter.

 

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  • Il serait aussi juste de montrer l’évolution du pib/h sur disons les 20 dernières années, pour remarquer que celui de l’Allemagne est passé largement devant celui de la France. Enfin, l’étude de l’évolution du pib/h des pays qui se sont industrialisés aurait dû compléter le tableau.

    • les industries manufacturières et vivrières sont donc inutiles ?

    • La grosse différence entre l’Allemagne et la France c’est que la première a su garder un ratio PIB privé / PIB public constant alors que la France a vu son PIB industriel divisé par 2 son PIB privé s’effondrer et le secteur public augmenter de 50 % depuis 74. Quand on sait que le PIB public est simplement la masse salariale du secteur public, il ne faut pas s’étonner de l’appauvrissement du pays ; voir le dernier papier de Ch. Gave sur le site de l’institut des libertés

  • Comme souvent, la solution proposée – la réindustrialisation – vient d’un constat dont on refuse de reconnaître les causes.

    Tout d’abord la non-prise en compte de la règle d’or des industries : ni client ni fournisseur unique ( et c’est vrai aussi pour les vecteurs énergétiques, gaz russe ou pétrole du cartel de l’OPEC et même, partiellement, moulins à vent chinois )

    Ensuite, les régulations de la production et des prix de vente : si les médicaments viennent à manquer en France, c’est à la fois parce que l’Inde produit à plus bas coût et parce qu’elle peut vendre à prix plus élevé dans d’autres pays lorsque la production ne suffit pas à couvrir les besoins mondiaux. Produire en France à coûts plus élevés pour vendre à prix bloqués ne peut conduire qu’à des pertes

    Et que, si réindustrialisation il y a, elle ne peut se faire qu’à partir d’entreprises innovantes, pouvant être valorisées au moins au niveau des salaires français et non, comme vu récemment, en produisant localement et à perte des masques COVID

    Ce qui pose également la question de la recherche – le prix Nobel de chimie 2020 Emmanuelle Charpentier a clairement indiqué qu’elle n’aurait pu mener ses recherches en France, celle-ci étant verrouillée et fossilisée par une administration tatillonne

    • @Lucx- La re industrialisation de la France est une idée de génie de l’inénarrable Bruno Le Maire agrégé de lettres modernes qui a participé à l’arrêt de l’économique française avec son non inénarrable collègue de m’ENA et du LR Edouard Philippe spécialiste du 80 km/h, de la crise des gilets jaunes etc; tous deux enfants de Jacques Chirac dont la liste des méfaits économiques est incalculable et dont le point d’orgue aura été le principe de précaution.
      Pour éviter un désastre économique écouter les recettes politiques et ne pas les appliquer

    • Et l’opposition de nos escrologistes. Toutes les recherches concernant la génétique des plantes abandonnées en France!

  • La question de la réindustrialisation n’est pas une question de richesse, mais de sécurité nationale.
    Ne plus fabriquer soi-même, c’est être à la merci de ceux qui fabriquent pour nous, c’est à dire l’Asie.
    Ouvrez, vous, les yeux sur ce qui est train de se passer, la vague de la mondialisation est en train de de refluer.
    L’Allemagne, montre non seulement que c’est possible mais aussi souhaitable
    d’avoir un secteur industriel plus fort.
    Et l’industrie du futur ne sera pas la réouverture des grandes usines des années 30.
    Que vaudra votre richesse par tête quand la chine décidera du blocus du commerce maritime mondial ?

    « Defense is superior to opulence ». Adam Smith

    • eh..si les pays importateur de pétroles décidaient de ne plus nous en vendre?

      la sécurité ça a un coût… sacrifier quelle part de la richesse nationale à la « sécurité »…
      on peut ajouter que de toutes façon face à une chine industrialisée qui aurait des intentions agressives une france reindustrialisée ne pèserait pas bien lourd..
      il n’y pas quu’ne sécurité il y en a plusieurs..

      ce n’est pas que l’argument de la sécurité ne vaut rien… mais il ne sert à rien qualitativement..
      autrement dit c’est quantitatif et affaire de discussions de points de vue, de choix, qui sont dépendants de spéculations.. sur les choix des autres de leurs objectifs.

      c’est d’aillerus assez simple si le gouvernement chinois a des vues impérialistes, on a pas le choix.. faire les choix militaires qui permettraient d’y faire face..au grand plaisir du gouvernement chinois..qui pourrait justifier ses vues impérialistes auprès de son peuple..

    • Exactement.

      J’ajouterai aussi que la liberté a un coût. Le fondement du libéralisme n’est pas de faire le plus de profits, mais d’avoir le plus de libertés.

      Quand une dictature communiste, puissance nucléaire, devient de plus en plus belliqueuse, et contrôle des secteurs industriels qui sont devenus indispensables au bon fonctionnement d’un pays, il devient urgent de rapatrier ces secteurs industriels à domicile, même si cela a un coût.

      A noter que ce coût sera d’autant plus réduit dans un pays avec un fort taux de chômage ou d’aides sociales, car il vaut toujours mieux un travail subventionné, qu’une dépendance complète au social.

      Evidemment, l’idéal libéralement parlant, serait de supprimer les normes sociales et sécuritaires qui rendent le coût de production local intenable face à celui dans d’autres pays, mais cette option n’est actuellement pas réaliste en France.

      • Principalement d’accord, mais votre « même si cela a un coût » ressemble trop à un fameux « quoi qu’il en coûte ».
        Quand des puissances deviennent trop belliqueuses, il faut surtout favoriser les échanges non-belliqueux de manière à ce que ce soit, ce qui est possible, aux belliqueux que leurs agressions coûtent, et que ça se voie.

        • Le coût dépendra du risque à couvrir: plus le risque est élevé, plus le coût sera cher.

          Par exemple, si le risque est de finir sa vie esclave et torturé dans une prison, je préfère tout perdre, quitte à mourir libre au combat, que de finir ainsi. Cela peut paraître extrême, mais les camps de rééducation sont toujours d’actualité en Chine. Et les traitements faits à Assange en GB, ou dans certaines prisons aux USA ne valent pas beaucoup mieux.

          Après, comme je l’ai mentionné, le coût de ce rapatriement industriel peut être largement financé sur les économies que l’on ferait sur le social. Au lieu de payer des gens à ne rien faire chez eux, ceux-ci pourraient au moins financer une bonne partie de leur salaire en travaillant.

          • Tout vos arguments fleurent bon le constructivisme. Ils sont hors sol. C’est une vision antinomique du libéralisme.

            • @ gillib

              Lorsqu’un libéral n’est pas d’accord avec un propos, il ne va pas le décrier, ce qui serait une manière de s’en prendre à la liberté d’expression, mais il va lui opposer des arguments rationnels. J’en ai opposé à l’article, j’attends les vôtres…

          • La Chine a connu une amélioration formidable dans les années 90. Parce que les échanges soudain possibles avec l’Occident y ont montré l’inanité du modèle chinois. Chinois et Occidentaux ont alors beaucoup gagné, les uns comme les autres. L’idée que les Occidentaux devraient mettre la Chine en quarantaine maintenant parce que la Chine est loin d’être recommandable, si elle avait été appliquée en 1989, aurait empêché tous les gains mutuels. Elle ne vaut pas mieux aujourd’hui qu’alors.

            • Ils y ont gagné en terme de prospérité, mais en terme de libertés, la Chine est encore une dictature communiste et elle a même réussi à exporter le covid et ses méthodes liberticides au reste du monde libre.

              A l’inverse, le fait de ne pas avoir développé de commerce avec l’URSS, a permis l’effondrement du bloc et aujourd’hui bien plus de libertés en Europe de l’Est, et la prospérité a également suivi.

              Je suis opposé à des barrières douanières lorsqu’il s’agit de commercer avec des puissances alliées, mais lorsqu’il s’agit de puissances ennemies, il faut au moins s’assurer qu’en cas de dégradation rapide des relations, on puisse se passer d’elle.

              Je ne commencerai donc pas par une mise complète en quarantaine de la Chine, qui pour l’instant n’est pas en guerre, mais en raison des tensions avec elle, il est plus que temps de rapatrier le savoir faire, et de commencer une production française qui viserait à répondre déjà aux besoins de l’armée et à pouvoir mettre rapidement en place une réponse aux besoins vitaux de la population, en cas de crise subite.

    • Elle se tirerait une balle dans le pied, vu que sa croissance dépend entièrement de ses exportations. C’est nous qui devons interdire
      les importations chinoises, comme elle le fait elle même!

    • Je suis d’accord avec ce constat, entièrement! Ce papier d’un « auteur invité » est clairement une vision par le petit bout de la lorgnette. La réindustrialisation, bien entendu ni à la hussarde ou si l’on veut ni à marche forcée, n’a pas qu’une facette économique ou sociale, la souveraineté (mot honni pas certains) passe par un tissus industriel qui assure au pays le minimum de ses besoins essentiels, ce qui je le conçois est contraire à la doxa mondialiste actuelle.

  • Sur la corrélation entre PIB et industrialisation, la courbe me parait horizontal et le coefficient r doit être plus près de 0 que de 1.
    Je pense de toute façon que l’on confond cause et symptôme. La France est malade et tous les biens et services marchands fuient le pays. Il reste les services captifs et l’administratif.

  • qui va au boulot le matin pour baisser le taux de chomage? ?????

    le taux d’industrialisation est une conséquence pas une cause ou une molette sur la quelle on joue, …à la rigueur vous pouvez dénoncer ce qui empêcherait des individus de créer une industrie. contraintes environnementales, minima sociaux., fiscalité..etc…

  • Il ne faudrait peut-être pas confondre industrie et fabrication, ni fabrication et travail manuel ou travail manuel et travail non qualifié !

    A l’opposé, les « servives » n’offrent pas forcément du travail qualifié : serveur, technicien de surface, gratte-papier …

    Enfin, l’important dans l’industrie est la domination économique et géopolitique. Le niveau de vie est surtout dépendant de cette domination. (Et pas d’une « puissance normative »).

  • « la valeur ajoutée d’un travailleur intellectuel, qu’il s’agisse d’un ingénieur ou d’un informaticien, est supérieure à celle d’un ouvrier dans le secteur industriel. »

    On compare des choux et des carottes : un cadre ou un profil spécialisé avec un exécutant supposément non qualifié (ce n’est pas le cas d’un ouvrier d’Airbus).

    Et la valeur ajoutée réelle des ingénieurs en « normatisation » et des informaticiens en production de Cerfa est quasi nulle et l’intérêt de ce genre de boulot ne me semble guère apte à retenir les intellectuels qui ne se gavent pas que de belles paroles.

    Dans le domaine informatique, j’ai vu le maximum de technicité chez les chaudronniers aéronautique et le minimum dans l’administration.

  • La statistique invoquée (augmentation du PIB parallèlement à une baisse de la production industrielle) n’est pas forcément la plus pertinente. Il faudrait mettre en regard l’augmentation du PIB avec la baisse de la production industrielle dans les pays développés.
    Par exemple, le PIB a plus augmenté en Suisse qu’en France et la production industrielle à plus baissé en France en Suisse. Idem pour l’Allemagne.
    Je ne sais pas si c’est une règle générale.

    • en fait le taux d’indsutrialisation ne dit RIEN sur la dynamique d’indutrialisation » à avoir » .. si on force l’indutrialisation elle risque fort d’etre antiéconomique..ou n’a aucune raison d’etre économique..

      personne n’a crée une industrie pour augmenter le taux d’industrialisation!!! mais parce que c’est supposé plus rentable que de faire ce qu’onfaisait;

  • L’industrie crée des biens à vendre. Elle permet ainsi d’équilibrer le déficit extérieur. Créer du PIB avec de la dette n’a aucun sens : la dette doit être retirée du PIB d’un pays.
    Reindustrialiser n’a pas de sens tant que le coût du travail est trop élevé. Le seul moyen de le baisser est de mettre les gens au travail en supprimant les aides sociales injustifiées.

  • Le problème ce n’est pas que les salaires dans l’industrie sont bas, le problème pourquoi tous les autres prix sont haut. (bulle immobilière, subvention a tous les étages, fausse concurrence …) tout ceci fausse les prix de marché et crée des bulles..
    Quand je mange un Big Mac en chine, ca me coute 50% moins chers qu’en France, et on débarrasse pas son plateau, des employés sont payés pour le faire, pourtant le hamburger pese le meme poids, le meme niveau de coca et frites. Dans ce cas la le PIB de la France est 2 fois plus élevé qu’en Chine pour le meme produit.
    Le problème en France, c’est qu’on donne de l’argent a certains sans travailler, et c’est donc ceux qui travaillent qui en supporte les couts.

  • Bizarre le raisonnement de cet article, et la conclusion qui interpelle sur sa pertinence….? Il faudrait y passer bcp plus de temps que quelques minutes de lecture rapide. Gros doutes tout de même : un emploi industriel c’est 3 emplois induits et dans certains secteurs comme les produits de construction c’est 10 emplois induits…! Et ça ça ne compte pas pour vous? Des zones géographiques entières dévitalisées parce que les usines du coin ont fermé ! Des emplois de graphistes installés chez eux à distance pour recréer de l’emploi vous croyez que ça suffit à donner du boulot au pays. Les services oui l’économie y est déjà, Mais il faut quand de l’économie réelle de production pour qu’il y ait de la substance dans ce pays…! On est allé trop parce que les coûts de production étaient trop élevés chez nous et qu’on pouvait faire l’usine du monde ailleurs moins chère , que écolo et syndicats ont tiré à boulet rouges sur cet « sale » industrie, parce que les patrons n’ont pas su/pas pu peser sur une bureaucratie monstrueuse qui les plombait – et les plombe toujours – et décourage toute activité «  manuelle  présumée sale ». La reindustrialisation ne se fera que si des activités y trouvent un avantage compétitif quelque part. Seule l’innovation peut permettre de garder la production et la gestion de produits. Or trouver et lancer un produit innovant dans ce pays relève de l’exploit dans ce pays…! Ceux qui nous veulent du bien ( la masse de la sphère publique et assimilés) et disent qu’ils sont là pour aider finissent par être plus nombreux que ceux qui créent la vraie richesse …. Voilà pourquoi à mon sens les coûts de production sont élevés. Quel politicien aura le courage de rendre flexibles tous les emplois publics, de les envoyer au vrai boulot pour qu’ils participent au PIB …! Goûter aux emplois dans le BTP par exemple … s’y former etc… mais c’est bien moins confortable que de distribuer des attestations, contrôler des formulaires ,tenir un guichet d’accueil ,.. Ben voyons,

  • Ce discours a 25 ans de retard .Les élites ont cru un moment que les petits boulots ce n’était pas pour nous , mais pour les Chinois ! Trop cher les petits boulots ( pas assez productifs!) dans un second temps l’ingénieur ( le productif!) est aussi devenu trop cher pas assez productif par rapport à l’ingénieur chinois maintenant parfaitement formé.
    On en est là , des pans entiers de savoir faire ont disparus( cf EPR, téléphonie mobile, ….)et nous sommes dépendant , en totale aliénation à la Chine et au US . Conséquence chômage massif qui va avec une insécurité galopante, dette astronomique , influence ridicule. Cette situation est elle durable?
    La mondialisation a été bénéfique dans la phase de transition , en gros transfert de technologie ( voir pillage) versus prix produits bas et PIB gonflé par le juteux business des prix bas et des prix de vente important.
    Je voudrais enfin m’insurger contre ce dédain des petits boulots et des gens qui les assurent . Dans une entreprise tout le monde est utile est doit être respecté.
    ( ceci d’un ingénieur qui a subit tout le scénario)

    • Entièrement d’accord. J’ajoute que nous sommes aussi en retard pour les métiers d’aujourd’hui et de demain : l’informatique. A peine effleurée pendant toute la scolarité jusqu’au bac ! Nous avons fait ça avec l’anglais, nous le faisons maintenant avec l’informatique.

  • Il oublie joyeusement les 5 millions de personnes sans boulot fixe. Et le niveau de vie se calcule sur un panel de produits types! Vu l’augmentation dingue des prélèvements, de 31% durant les 30 glorieuses à 57% le progrès doit être minime. Le problème c’est que ce n’est pas l’état qui réindustrialise, d’ailleurs si les prélèvements ne baissent pas il peut courir!

    • La conjonction de l’hyperfiscalité et de l’hyperbureaucratie plus la maltraitance des meilleurs ingénieurs et scientifiques qui préfèrent s’exiler suffisent à expliquer l’effondrement industriel (au sens large).

  • Un peu succins comme le notent certains, mais taper sur Trump qui avait aussi fortement baissé les taxes sans parler de la catastrophe du collectiviste Biden et faire passer Zemmour pour un autre socialiste Macronien dénote un certain parti pris.
    Zemmour conseillé par Charles Gave a déclaré que pour réindustrialiser il fallait surtout et avant tout baisser les taxes, la réglementation et la bureaucratie.
    Il n’y a pas de plan « B », en France, ce sera un collectiviste ou une personne qui fait au moins le bon diagnostique. Politiquement à quoi jouez-vous ?

    • Pourvu que ce soit celui qui fait le bon diagnostic, et tant qu’à faire, conseillé économiquement par la bonne personne….

  • C est exactement ce qu on disait dans les annees 2000. Laissons la production (beurk) au chinois et nous gardons la conception et les cerveaux
    On voit maintenant le resultat: non seulement nous ne produisons plus grand chose mais meme la conception part (prenez l exemple de la 5G, le meilleur c est Huawei, alcatel n existe plus)
    Il faut pas oublier qu il y a une synergie entre la production, la R&D et la recherche pure.
    Si vous pensez gardez que des ingenieurs et faire le sale boulot ailleurs vous allez tout simplement couler car a terme il ne vous restera plus rien (enfin si des woke qui font faire des sittings pour deboulonner une statue d un type mort il y a 200 ans)

    • Allemagne et Suisse ont des secteurs industriels de plus de 25% du PIB. De plus, en France il y a le problème de successions des PME qui ferment à cause de l’état, toujours lui !

      • si la PME est rentable, elle trouvera toujours un acheteur. Evidement pas forcement au prix qu en veulent les vendeurs..
        De toute facon, c est pas forcement le fiston qui est le plus apte a reprendre le flambeau. Le parfait ex c est A « nono » Lagardere qui a brillament coulé l entreprise paternelle

    • c’etait ce que le GOUVERNEMENT  » disait dans une vision de planification économique..économie sous controle.. de choix fiscaux et réglementaire décourageant les investissements industriels..

  • Il est certainement nécessaire de revoir aujourd’hui les définitions (notions) d’industrie et de service qui ont vécu. Il me semble que désormais certains services sont à classer dans le secteur de la « Production ». Celà réequilibrerait d’ailleurs les notions fausses de salaires faibles dans l’Industrie et hauts dans le service. Un « travailleur » (ancien ouvrier) spécialisé/qualifié (au sens réel du terme) a toujours mieux gagné sa vie qu’un employé lambda dans le Service.

    • D’où la notion de services industriels.

    • Tout à fait. Pour avoir connu les secteurs tertiaire (tourisme) et secondaire (assistante co dans une usine) je peux confirmer que l’industrie paie bien mieux.
      J’ai aussi connu le mix des 2 : assistante co dans une entreprise intermédiaire de l’industrie (clients français, fournisseurs allemands), c’était bien payé ?

  • « La part du secteur manufacturier, ce que la Banque mondiale appelle « la fabrication », du produit intérieur brut (PIB) est passée de 22,5 % en 1960 à 9,3 % aujourd’hui. Toutefois, le niveau de vie moyen des Français est aujourd’hui 3,5 plus élevé qu’en 1960 »

    Il faudrait rappeler à l’auteur le basique « corrélation n’est pas causalité ». Commencer son article par cela rend le reste très douteux, surtout qu’on peut trouver des corrélations bien plus convaincantes en faveur de l’influence de l’industrialisation sur le pouvoir d’achat : par exemple les pays les plus riches d’Europe sont les plus industrialisés, Suisse, Allemagne…

    • Oui, et il faut vous rappeler que ce « niveau de vie » est au prix d’un monstrueux crédit non durable et qu’il est surtout tiré par le haut par la bureaucratie qui vit au dépens des autres.
      Dépense de l’état 2002: 800 milliards.
      Dépense de l’état 2020: 1400 milliards.

  • Aux commentaires précédents souvent très pertinents j’ajoute cette précision apportée par Charles Gave dans son billet de la semaine : le PIB est un indicateur à prendre avec pas mal de pincettes, dans la mesure où il inclut le traitement (salaire) des fonctionnaires, le mettant au même niveau que la valeur ajoutée produite par les entreprises privées, ce qui est quand même très osé quand on sait la productivité réelle du travail des fonctionnaires…

    cf https://institutdeslibertes.org/le-pib-produit-interieur-brut-un-concept-non-seulement-faux-mais-aussi-extraordinairement-dangereux/

    Donc attention aux courbes de PIB : ce dernier s’envole certes en France désindustrialisée, mais dans quelle mesure cela correspond-il à une réalité ?

  • En totale opposition à votre article, vous me faites penser à ces écolos qui, pour lutter contre le CO2, veulent évincer le nucléaire qui n’en émet pas et acceptent une transition écologique avec l’utilisation du gaz, voir du charbon comme en Chine et en Allemagne.
    Je donnerai 4 principaux contres arguments à votre « thèse » :

    + Si la France semble riche parce qu’elle s’endette outrageusement sur le dos de ses enfants et petits enfants!
    + Vous oubliez, comme beaucoup que les entreprises de service que vous semblez promouvoir ont comme principal client l’industrie.
    + Nous avons pu constater dernièrement le grand danger de dépendre de la Chine pour les masques, Taiwan pour les semi conducteurs et c’est encore plus dangereux pour notre sécurité si nous devions dépendre d’autres pays pour notre armement. Ils disposeraient alors d’une arme de chantage, nous avons pu le constater ces derniers jours : Il n’y a pas de puissance économique si elle n’est pas appuyée par une puissance militaire, pour ne citer que le cas des sous marins australiens.
    + Un pays vous apporte la meilleurs des contradictions, il s’agit de la Suisse 27% du PIB pour leur industrie et le revenu mensuel le plus élevé au monde avec en moyenne 7329$/habitant, la France se situant à la 20ème place avec 3524 $ soit moins de la moitié et un PIB/habitant de 61360$ pour la Suisse contre 43551$ pour nous!
    Votre raisonnement semble ne tenir compte que des multinationales en omettant que les TPE/PME/ETI représentent plus de 70 % de l’emploi en France.

  • « l’Allemagne ne fait pas partie des pays les plus riches du monde occidental. En effet, le PIB par tête allemand est bien inférieur non seulement à celui des États-Unis, mais aussi à celui de la plupart des autres pays d’Europe du Nord, comme les pays nordiques, les Pays-Bas et la Suisse. »
    Vous n’avez pas oublié que la RFA a du digérer la RDA ?

  • « la valeur ajoutée d’un travailleur intellectuel, qu’il s’agisse d’un ingénieur ou d’un informaticien, est supérieure à celle d’un ouvrier dans le secteur industriel. C’est d’ailleurs pour cela que le salaire des premiers est plus élevé que celui du dernier. »
    Vous croyez que la VA de tout salarié dans les services et commerces est encore aujourd’hui supérieure à celle d’un ouvrier?

  • « ce qui distingue l’économie allemande aussi bien de l’économie hexagonale … mais aux réformes sociales structurelles mises en œuvre au début des années 2000. »
    L’Allemagne avait une tradition industrielle beaucoup plus forte que la France avant les années 2000. L’industrie RFA était beaucoup plus moderne (automatisation, robots) qu’en France (choix de la main d’oeuvre en partie étrangère).
    Et ne pas oublier le fossé qui sépare le syndicat allemand du syndicat français.

  • Il est assez facile de deviner le pédigré de ce faux économiste et vrai crétin qui fait du cherry picking dans des banques de données sans rien connaitre à l’économie, les lecteurs de CP ne s’y sont pas trompés.
    Merci de ne pas lui donner une seconde chance, et plutôt de relayer les articles de Charles Gave.

  • Bravo à Contrepoints mais surtout bravo pour les commentaires, manifestement, le niveau de compréhension des concepts économiques est de haut niveau pour les lecteurs. Pour ce qui concerne l’auteur de l’article, soit dit en passant immigrationiste militant, les propos sont désolants. Jusqu’à inventer une corrélation à partir d’un schéma prouvant justement qu’il n’y en a pas. Il met en outre dans le même sac l’ingénieur Facebook de Dublin avec le secrétaire administratif d’un ministère français occupé à écrire de la règlementation. C’est confondre service marchand et non marchand comme si les deux étaient pareillement synonymes de niveau de vie. C’est encore pire que pour l’urss où l’on avait coutume de dire que le nombre de T44 (des chars) était pour les statistiques communistes une preuve du bien-être des populations. Eliminons des chiffres la dette et le PIB non marchand, on y verra plus clair.

  • « Depuis, la mondialisation et le développement technologique l’ont fait couler. »
    .
    Ce n’est pas la mondialisation qui a fait couler la France. C’est l’incapacité des Français à s’y adapter. Les autres ont progressé, nous avons stagné. La meilleure preuve est la richesse produite relativement aux autres pays. On peut aussi regarder le nombre de cerveaux que l’on fabrique.
    .
    Le dé bat actuel montre que les Français n’ont pas compris donc on va continuer à stagner et même régresser par rapport à d’autres.

  • Concernant la répartition géographique des tâches (aux Chinois la production et aux Européens la conception, la R&D et la commercialisation) , le télé-travail va changer la donne en permettant la délocalisation des cerveaux. Il existe d’excellents informaticiens en Inde, parlant parfaitement anglais, susceptibles de prendre la place d’ingénieurs français (eux-même délocalisés à Malaga…je plaisante à peine). Plus de barrière de langage puisque l’anglais s’impose déjà dans beaucoup d’entreprises du tertiaire en france. Ainsi la production sera partie et la partie intellectuelle également… Un triomphe.

  • Lisez Charles Gave cette semaine. Il vous explique que la croissance du PIB en France, c’est surtout la croissance du nombre de fonctionnaires, donc la dette et les impôts. Enlevez la partie état pour voir le vrai « richesse » de la France. Bonjour le tiers monde!

  • Drôle de raisonnement…en effet partant de celui-ci toute activité autre que celle émanant de l’intelligence humaine au niveau des activités du secteur tertiaire ne serait que source d’appauvrissement. A voir ce qui se passerait si nous n’avions plus aucune industrie et aucune agriculture : nous crèverions de faim. Laisser à d’autres le soin de nous habiller, de nous nourrir et de nous procurer tout besoin matériel indispensable à la vie humaine nous exposerait gravement à dépérir car ce ne sont pas les activités « à PIB » des services de la fonction publique (leurs salaires) et des autres services qui nous enrichiraient d’autant que la soi-disant matière intellectuelle aujourd’hui pourvoyeuse de richesse va s’éteindre progressivement précisément car notre pays est incapable de conserver cette matière. Incapable d’offrir des salaires intéressants. L’homme a un besoin indispensable de produits de base pour vivre, ce ne sont pas les services qui y répondent ou bien que partiellement.

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