Changement d’heure : cinq conseils pour mieux s’y adapter

Il peut parfois être difficile de s’adapter au changement d’heure. Voici quelques conseils pour le gérer au mieux.

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Changement d’heure : cinq conseils pour mieux s’y adapter

Publié le 31 octobre 2021
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Par Gisela Helfer.
Un article de Conversation France

Cette fin de semaine, nous allons reculer montres et horloges d’une heure pour marquer notre retour à l’heure d’hiver – l’heure « normale » – après six mois à l’heure d’été. Cette dernière (pour laquelle les montres sont avancées d’une heure) a été mise en œuvre pour la première fois pendant la Première Guerre mondiale pour profiter de l’allongement de la durée du jour et économiser de l’énergie.

Si cela faisait sens lorsque nous dépendions fortement du charbon pour nous éclairer, aujourd’hui les avantages sont contestés.

En fait, de nouvelles recherches suggèrent que le fait de décaler les horloges deux fois par an a des effets négatifs, notamment sur notre santé.

Au cours des premiers jours suivant le changement d’heure, beaucoup souffrent de symptômes aussi divers que l’irritabilité, un sommeil réduit, une fatigue diurne et une diminution de la fonction immunitaire. Plus inquiétant encore, les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et les accidents du travail sont plus nombreux au cours des premières semaines suivant les changements d’heure. On constate également une augmentation de 6 % des accidents de voiture mortels la semaine du passage à l’heure d’été.

Pourquoi tant de difficultés ?

Si les changements d’heure nous affectent autant, c’est à cause de notre « horloge biologique » interne. Cette horloge contrôle nos fonctions physiologiques de base, comme le moment où nous avons faim et celui où nous sommes fatigués. Ce rythme est connu sous le nom de rythme circadien et dure environ 24 heures.

Notre corps ne peut pas tout faire en même temps, c’est pourquoi chacune de ses fonctions a un moment précis où elle fonctionne le mieux.

Par exemple, avant que nous nous réveillions le matin, notre horloge interne nous prépare au réveil. Elle arrête la production de l’hormone du sommeil mélatonine par la glande pinéale et commence à libérer du cortisol, une hormone qui régule le métabolisme. Notre respiration s’accélère également, notre tension artérielle augmente, notre cœur bat plus vite et notre température corporelle augmente légèrement.

Tout cela est régi par notre horloge biologique interne dont les nombreux cadrans sont sous la houlette d’une « horloge maîtresse » située dans une partie du cerveau appelée hypothalamus. En effet, alors que chacun de nos tissus et organes dispose de sa propre horloge (dite périphérique), l’horloge maîtresse du cerveau est là pour les synchroniser toutes et veiller à ce que tous fonctionnent en harmonie au bon moment de la journée.

Mais deux fois par an, ce rythme est perturbé par le changement d’heure, ce qui désynchronise l’horloge maîtresse et toutes les horloges périphériques…

Graphes des heures de lever de soleil à Paris. En été, il y a une heure de décalage entre l’heure officielle et l’heure « naturelle
La lumière est un des repères principaux utilisé par notre corps pour réguler ses horloges internes. (Heures de lever de Soleil, ici à Pris en 2018 ; le décrochage central correspond aux heures d’été.).
The RedBurn — Daylight Chart, CC BY-SA  

Comme notre rythme n’est pas précisément de 24 heures, il se réinitialise quotidiennement en utilisant les signaux rythmiques de l’environnement. L’indice le plus fiable et constant est la lumière. La lumière contrôle naturellement les rythmes circadiens et, chaque matin, notre horloge maîtresse est réglée sur le monde extérieur grâce à elle.

L’horloge maîtresse indique ensuite l’heure aux horloges périphériques des organes et des tissus par la sécrétion d’hormones et l’activité des cellules nerveuses. Lorsque nous modifions artificiellement et brutalement nos rythmes quotidiens, l’horloge maîtresse se déplace plus rapidement que les horloges périphériques et c’est pourquoi nous nous trouvons perturbés. Nos horloges périphériques sont encore sur le précédent fuseau horaire et nous subissons un décalage horaire.

Il faut parfois plusieurs jours ou semaines pour que notre corps s’adapte au changement d’heure et que nos tissus et organes fonctionnent à nouveau en harmonie. Et, selon que vous êtes naturellement matinal ou noctambule, le changement d’heure au printemps et en automne peut vous affecter différemment.

Les oiseaux de nuit auront tendance à avoir plus de mal à s’adapter au changement d’heure du printemps, tandis que les alouettes du matin sont plus affectées par le changement d’heure de l’automne. Certaines personnes sont même totalement incapables de s’adapter au changement d’heure.

Comment s’y préparer au mieux

Si toute perturbation de notre rythme circadien peut nuire à notre bien-être, il existe néanmoins des moyens d’aider notre organisme à mieux s’adapter à la nouvelle heure :

  1. Gardez un rythme de sommeil régulier avant et après le changement d’heure. Il est particulièrement important que l’heure à laquelle vous vous réveillez le matin soit régulière. En effet, le corps libère du cortisol le matin pour vous rendre plus alerte. Au cours de la journée, vous serez de plus en plus fatigué à mesure que le taux de cortisol diminuera, ce qui limitera l’impact sur votre sommeil du changement d’heure.
  2. Habituez progressivement votre corps à la nouvelle heure en modifiant lentement votre horaire de sommeil sur une semaine environ. En changeant l’heure de votre coucher de 10-15 minutes plus tôt ou plus tard chaque jour, vous aidez votre corps à s’adapter en douceur au nouvel horaire et vous atténuez le décalage horaire.
  3. Profitez de la lumière du soleil le matin. La lumière du matin aide votre corps à s’adapter plus rapidement et synchronise votre horloge biologique – alors que la lumière du soir retarde votre horloge. La lumière du matin augmente également votre humeur et votre vigilance pendant la journée et vous aide à mieux dormir la nuit.
  4. Évitez la lumière vive le soir. Cela inclut la lumière bleue des téléphones portables, des tablettes et autres appareils électroniques. La lumière bleue peut retarder la libération de l’hormone du sommeil, la mélatonine, et décaler notre horloge interne à un horaire encore plus tardif. Un environnement sombre est préférable au moment du coucher.
  5. Maintenez un rythme alimentaire régulier. D’autres indices environnementaux, comme la nourriture, peuvent également aider à synchroniser votre horloge biologique. Des recherches ont montré que l’exposition à la lumière et le fait de manger au bon moment peuvent aider horloges principale et périphériques à se déplacer à la même vitesse. Respectez les horaires des repas et évitez les repas tardifs.
Une jeune femme consulte son portable en pleine nuit
Nous sommes désolés, mais prendre des repas décalés ou lire sur son portable jusqu’à point d’heure le soir sous la couette sont deux comportements à éviter.
Shvets/Pexels, CC BY

La fin du changement d’heure ?

À la suite d’une consultation à l’échelle européenne, le Parlement européen a voté en mars 2019 en faveur de la suppression de l’heure d’été – ce pourrait donc être l’une des dernières fois où nous aurons à nous soucier de re-régler nos horloges internes après un changement d’heure…

Alors que les États membres décideront chacun d’adopter définitivement l’heure « normale » (de l’automne au printemps) ou l’heure d’été (du printemps à l’automne), les scientifiques sont favorables au maintien de l’heure d’hiver, plus en phase avec les cycles naturels et celle où la lumière du soleil est la plus cohérente avec notre vie sociale : lorsque nous nous rendons au travail, à l’école et dans les lieux de rencontre.The Conversation

Gisela Helfer, Senior Lecturer in Physiology and Metabolism, University of Bradford

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

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  • Pendant combien de temps devrons-nous supporter cette stupidité censée économiser l’énergie? Nos gouvernants ne se sont pas encore aperçus que les jours sont plus longs en été et plus courts en hiver et que décaler des chiffres sur un cadran ne change pas la longueur des jours! Quant aux économies d’éclairage, demandez à Thomas PESQUET ce qu’il voit quand il survole de nuit les zones civilisées!

    • Si on maintient l’heure d’été toute l’année, le soleil se lève après 10h sur tout l’ouest de la France fin décembre.
      Pour l’heure d’hiver, il se couche vers 20h00 à Bastia, vers 20h10 sur tout l’est de la France en juin.
      Pas sûr que les habitants de ces régions soient d’accord.

  • Pour instaurer la transition sur une semaine, la première chose serait que les collectivités de seniors et les télés le fassent aussi sur leurs horaires.

  • Aucun intérêt, quand on passe un fuseau horaire pour les vacances on ne perd pas sont temps avec ça, on s’adapte tout de suite.

    • @Baby-foot

      C’est mon cas, mais moins celui de ma femme. Nous ne sommes apparemment pas égaux en matière d’adaptation de notre organisme, donc, cet article peut avoir de l’intérêt pour ceux que cela concerne.

    • Il faudrait une étude médicale (en double aveugle 🙂 ), mais à voir mes connaissances, ceux qui ont usé et abusé des changements de fuseau dans leur jeunesse contractent bien plus de saletés à l’âge de la retraite…

      • Ce qui importe le plus est de vivre au mieux les activités que nous exerçons au quotidien.

        Le travail de nuit librement choisi peut par exemple se révéler enrichissant sur le plan personnel en dépit des rythmes circadiens affectés.

        Un pilote de ligne qui change régulièrement de fuseaux horaires compense largement en raison de son activité valorisante loin d’être à la portée du premier venu.
        L’importance des sécrétions hormonales et autres phénomènes naturels auxquels nous sommes physiologiquement assujettis, tels que l’alternance du jour et de la nuit,ne doivent pas faire oublier que c’est bien l’ensemble des potentialités, physiques mais aussi psychiques, qui permettent au niveau individuel une adaptation aux situations et contraintes les plus diverses.

        Les rythmes que nous imposent nos modes de vie peuvent être acceptables pour les uns,mais pas nécessairement pour les autres.

  • 6e possibilité : remettre en question cette ânerie technocrassique censée ‘économiser l’énergie’…

  • Arrêtez de nous emmerder avec ce faux problème crée par la bureaucratie…

  • « Si cela faisait sens lorsque nous dépendions fortement du charbon pour nous éclairer, aujourd’hui les avantages sont contestés. »

    Au contraire! Dans la France de demain où toute l’électricité sera produite par des panneaux solaires, il faudra adapter notre rythme de vie à celui du soleil. Le soleil est couché? Plus d’électricité! Allez hop! Tout le monde au dodo!

    • AlainR,Il est bien difficile de prévoir « La France de demain »car de nouvelles découvertes scientifiques majeures en physique pourraient bouleverser toutes les prévisions.
      Imaginer le futur par rapport à la situation actuelle semble peu réaliste, et il suffit pour s’en convaincre d’évoquer un passé récent, et les progrès considérables accomplis dans bien des domaines.
      Tous les espoirs restent donc permis et le retour à la bougie n’est pas encore à l’ordre du jour !

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