Vaccination obligatoire : la surenchère du Sénat

La proposition sénatoriale sur la vaccination obligatoire démontre une logique toujours plus étatiste de nos institutions.

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Bernard Jomier sur public senat youtube https://www.youtube.com/watch?v=ifq9EwvFFB0

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Vaccination obligatoire : la surenchère du Sénat

Publié le 8 octobre 2021
- A +

Par Olivier Maurice.

Ce mercredi 6 octobre 2021, la commission des affaires sociales du Sénat examine une proposition de loi instaurant la vaccination obligatoire contre le SARS-CoV-2.

L’information aurait pu passer totalement inaperçue, noyée au milieu des Pandora papers et des sondages sur les intentions de vote pour l’élection présidentielle, mais soucieux d’amener quelques éclairages médiatiques sur le sujet, le propre rapporteur de la loi, l’ex-vert et sénateur PS de Paris, le docteur Bernard Jomier, a décidé d’amender à la dernière minute son propre texte deux jours avant le passage devant la commission.

L’amendement, bien plus dense que le texte de loi lui-même qui se résume à rajouter « Contre le SARS-CoV-2 » à la liste des 11 vaccins déjà listés comme obligatoires, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux et déchainé aussitôt une vague de modération de la part des médias sentant ici le sujet sulfureux et clivant, et donc le bon candidat à polémique, à bruit pour rien, à clics, à pages vues et à EPO à audience.

Comme le jargon juridique n’était pas très clair, le sénateur Jomier a eu le bon goût d’illustrer d’une petite explication de texte totalement fantaisiste, car fixant des modalités d’application relevant de l’exécutif et totalement hors du domaine du législateur :

« Cet amendement assortit la vaccination obligatoire d’une sanction contraventionnelle en cas de non-respect de cette obligation à compter du 1er janvier 2022, afin de donner à l’ensemble des personnes concernées le temps de s’y conformer. Il est ainsi prévu que le non-respect de l’obligation vaccinale sera puni de l’amende forfaitaire prévue pour les contraventions de 4e classe, à savoir 135 euros. En cas de récidive au-delà de trois verbalisations en 30 jours, cette amende sera portée à 1500 euros. »

Une fois traduit en 140 caractères, la sortie du docteur Jomier s’est vite transformée en « vaccination obligatoire – 1500 euros d’amende dès l’année prochaine ».

Bien joué. L’habituelle opération d’action-réaction dont la gauche française est devenue maître en la matière a admirablement bien fonctionné : levée de boucliers d’un côté, hurlements indignés et ouragan de leçons de morale de l’autre et articles de presse se voulant explicatifs et ne faisant qu’ajouter de l’huile sur le feu.

Du bruit pour rien

Cette proposition de loi, surtout dans sa version amendée, n’a quasiment aucune chance de voir le jour.

Tout d’abord parce qu’elle émane du Sénat, et plus précisément d’un groupe minoritaire au Sénat. Il lui faudra effectuer un véritable parcours du combattant pour être promulguée. La Cinquième République revisitée en quinquennat a en effet rendu quasiment impossible toute action législative qui n’ait pas été initiée par le gouvernement. On pourra longtemps épiloguer sur cette disparition de la séparation des pouvoirs, mais force est de constater les innombrables fois où les ministres sont personnellement intervenus, allant parfois jusqu’à faire revoter des lois déjà votées pour lesquelles le Parlement avait eu des velléités de faire autre chose que de simples corrections cosmétiques.

Mais surtout parce que la vaccination obligatoire tordrait le cou au passeport sanitaire dont la prolongation, en dépit de tout argument et sans autre justification que le principe de précaution, est dans les tuyaux et dans l’agenda du gouvernement et surtout dans celui du bilan présidentiel en vue des prochaines élections.

Ce goût si français pour les dictatures

Cela dit, cette histoire démontre s’il le fallait encore qu’il existe réellement une passion, voire une sidération, une adoration sans bornes pour la dictature (à condition qu’elle soit d’obédience gauchiste, marxiste, maoïste, écologiste ou à la rigueur socialiste) dans ce pays.

Le simple fait qu’un quidam puisse remuer l’opinion en lançant une idée en l’air à base d’obligation et d’amendes en dit long sur l’état de délabrement moral de la classe politique et l’état de fatigue de l’opinion publique.

Comment avons-nous pu arriver à une situation pareille alors que le mot Liberté est écrit en toutes lettres partout où s’affiche la devise de l’État français ?

Un problème ? Une amende !

Il semble à l’inverse que le cerveau de notre État français, cet immense organe décisionnel public composé d’une foultitude de députés, sénateurs, ministres, hauts fonctionnaires et autres élus et non élus, ne sache plus produire qu’une seule chose : des interdits infantilisants sous peine d’amende à 135 euros.

Le réseau routier secondaire tente de se qualifier pour Paris-Roubaix : interdiction de dépasser 80 km/h, sinon 135 euros.

Les transports en commun hésitent en permanence entre panne, grève et saturation : interdiction de rouler et de stationner en ville, sinon 135 euros.

Le système de santé s’est totalement écroulé sous la panique et l’impréparation : interdiction de sortir faire une promenade, sinon 135 euros.

Le pays qui clamait avoir le meilleur système de protection sociale du monde se classe au 22° rang en termes de mortalité due au covid : obligation vaccinale, sinon 135 euros.

Remettre l’État à sa place

La commission des affaires sociales du Sénat, dont monsieur Jomier est le rapporteur, ferait mieux d’essayer de comprendre pourquoi, à dépenses de santé par habitant quasiment équivalentes, un cardiologue ou un infirmier anesthésiste gagne 3 à 4 fois plus aux États-Unis qu’en France.

Est-ce que ce ne serait pas ça, ce rapport service-coût, ou plutôt déliquescence-gabegie, le réel problème, et non le moyen de forcer les Français à consommer des produits pharmaceutiques à l’efficacité sanitaire publique plus que discutable, étant clair et avéré que cette vaccination n’empêche nullement la propagation des diverses formes du virus ?

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  • merci pour ce constat implacable !

  • mais peut-être qu’un sénateur lui, jouit d’un passe droit pour ne pas se faire vacciner . . . .

  • Ce n’est pas la première fois que le PS réclame l’obligation vaccinale contre le covid.
    Leur argumentaire est tout aussi imparable que débile ! Mettre tout le monde à égalité. Eviter qu’on ait des « passeurs » à 3 jours versus des vaccinés à vie. Ou des passeurs payants vs des passeurs gratuits. Etc.
    Pour l’instant, cette obligation est juridiquement impossible en France : les vaccins sont toujours en phase de tests.
    Et elle sera vite politiquement impossible : les élections approchent.
    Du coup, je ne sais pas si les socialistes sont vicieux ou bêtes. Un peu des deux j’imagine…

    • J’ai mis +1 afin de saluer votre bel optimisme, mais c’est une vue à court terme, car passées les élections……….?

      • Je ne suis pas optimiste. Surtout si nous avons une resucée covidienne cet automne.
        Et lorsque les vaccins auront tous leur AMM définitive, cad 2022/2023, ça va être tentant pour le gvt…

    • en en vient à vraiment espérer que les vaccins entrainent de graves problèmes de santé …juste pour les voir chercher des excuses…

      la large couverture vaccinale …on ne sait pas SI cela sera bénéfique à terme..
      et je défends le vaccin!!!! je suis disons pro vaccin..mais évidemment pas n’importe comment..

      • Il y a beaucoup de problèmes qui commencent à arriver. Evidemment pas via les canaux officiels. Des corrélations commencent à être faites entre la vaccination et certains décès, ainsi que certaines pathologies. Notamment la protéine Spike qui se diffuse dans le corps et qui se montre trop virulente au point d’attaquer le coeur

        • l’existence de problèmes n’est pas en soi « grave ».. la mise en évidence d’un simple bénefice risque clairement défavorable pour une classe d’âge avec d s morts, morts qui seraient donc à mettre en balance avec un effet positifs sur le plan épidémique…

          et je ne le souhaite pas parce que mon reproche faire à ces andouilles est l’absence d’humilité..

        • Chutt, pas ici… La position officielle de Contrepoints c’est « le vaccin est efficace et sûr »… n’allez pas sortir des trucs complotistes basés sur la pharmacovigilance, les réactions de pays scandinaves, les données US, Israéliennes ou autres, c’est faux parce que c’est faux et puis c’est tout !

          • le vaccin est efficace…à diminuer la gravité…

            pour les personnes à risque il sauve des vies..bénéfice risque jugé favorable..pour cette population.

            vacciner tout le monde par contre…

    • « Pour l’instant, cette obligation est juridiquement impossible en France ». Vu le nombre de trucs juridiquement impossibles qui sont arrivés depuis 2 ans on est en droit d’en douter.. Surtout quand un Macron ou un Véran dit que le vaccin ne sera pas obligatoire, on peut être à peu près certain qu’il deviendra obligatoire..

      • J’attends avec « frémissement » le pass obligatoire pour accéder aux bureaux de vote, associé aux tests payants. Quel bel exercice de démocratie à venir

      • Et oui. Le « pass-sanitaire » c’est l’obligation légale faite aux commerçants de certaines profession de commettre un refus de vente. C’est l’obligation pour d’autres de violer le secret médical, c’est l’obligation de discriminations à l’embauche (et au licenciement) sur des données médicales.

        Bref, une loi qui contraint à violer la loi ? Pas de soucis, l’AN vote, les médias applaudissent personne ne bronche ou presque dans les « milieux comme il faut ». Le conseil d’Etat fait encore mieux, il se contredit lui même entre un avis de début juillet et un autre de la fin du mois…

        C’est qu’il ne faudrait pas contredire le souverain, Après tout, son mot c’est la loi et piscétou !

  • 135€, ça fait très  » fixation de la peine au doigt mouillé » non?
    Est-ce que ça va évoluer en fonction de l’inflation? De la dévaluation de l’€uro? de la variation de la demande sur le marché? Il va devenir difficile et délicat de louvoyer entre tous les nouveaux motifs de sanction sauf à un repli généralisé de toutes les activités!
    ça promet de beaux lendemains qui chantent! CPEF

  • Dictature sanitaire quand tu nous tiens…

    • la dictature covid…à la rigueur…

      covid pas égal à santé…

      si c’etait une dictature sanitaire au moins on aurait un gain en « santé publique », ça serait la boussole..

      or pas de bol , la santé publique c’ets à plusieurs dimensions…ça ne se réduit pas à un paramètre.. et donc la dictature sanitaire ça n’est pas possible…

      demandez à tout ceux dont les opérations ont été déprogrammées si cela est une dictature sanitaire!!!

      • et à tout ceux qui ne peuvent pas avoir d’examens de suivi à l’hopital sans vaccin ou test… Tout ceux qui voient leur système immunitaire affaibli par le stress que la peur obligatoire du COVID cause. Tiens, ceux là vont peut-être chopper le COVID par la faute d’un système focalisé sur le fait d’éviter à tout prix le COVID.

        Belle ironie, hélas très courante quand l’État et ses poly-tocards se mêlent d’un truc non strictement régalien.

    • autoritarisme imbécile et là , encore rien de nouveau sous le soleil.

  • curieusement le pass n’est pas demandé aux députes et sénateurs un comble ! ! !

  • lamentable de la part des socialistes censés protéger la liberté . On comprend mieux leur 2% actuels et c’est tant mieux ils sont finis pour des années

  • on dit que le pass existe pour « obliger » à la vaccination.

    mais c’est aussi l’inverse : la vaccination permet de rendre le pass obligatoire/évident (et donc le contrôle de la population).

    • le vaccin est utile… comme le masque.. mais pas n’importe comment, donc ces andouilles pensent que de quasiment fusionner avec le vaccin les rend utiles..

      la grande époque des des idées courtes…t es contre l’avortement toi??? oh ou bine sur..

      donc tu es pour l’idée que si je vois une femme enceinte il fasse l’avorter.. eh ben non…

    • Bah oui.
      Une épidémie qui permet de mettre en place une panique (qui n’a jamais été justifiée… on savait dès Mars 2020 que le SARS-Cov2 n’était qu’à peine plus dangereux qu’une mauvaise grippe, et même moins pour les jeunes de moins de 60 ans) qui permet de mettre en place des confinements, qui permettent de justifier des vaccins qui permettent de mettre en place un « pass sanitaire » qui permet de mettre en place des scans/contrôles permanents de tous par tous…
      Qui permettent un contrôle potentiellement absolu de l’Etat et des « élites » auto-proclamées médicales et médiatiques sur tout et tous.
      Dernier truc, passer tout ça de temporaire et centré sur le COVID à permanent et centré sur… ce qui est à la mode (empreinte carbone, refus de la transidentité, contestation de la parole présidentielle, consultation de médias n’appartenant pas au cartel reconnu et officiel, etc.)

  • A travail égal, un sénateur ou un administrateur d’hôpital ne gagnerait-il pas 6 à 8 fois plus en France qu’aux Etats-Unis ? J’ai bien dit à « travail égal ».

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