Le dangereux antilibéralisme de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté apparait être le Zemmour québécois. Les deux partagent un discours identitaire et antilibéral aussi bien sur l’économie que sur la politique.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Mathieu Bock-Côté sur europe 1 youtube https://www.youtube.com/watch?v=nmBu0lOC-Z0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le dangereux antilibéralisme de Mathieu Bock-Côté

Publié le 6 octobre 2021
- A +

Par Pierre-Guy Veer.

Depuis peu, le chroniqueur politique et sociologue québécois Mathieu Bock-Côté (MBC) est rendu à l’antenne de CNews pour l’émission Il faut en parler. Son impressionnante bibliographie montre qu’il n’a pas la langue dans sa poche et qu’il est capable d’aborder plusieurs sujets.

Mais pour quelqu’un qui se targue de fouiller derrière « le brouillard des controverses artificielles » il ne se gêne pas pour en créer de toutes pièces lui-même. Car derrière ses airs intellectuels se cache un être dangereusement opposé au libéralisme et aux tendances plutôt autoritaires.

Ça saute aux yeux dans ce commentaire sur un article d’un pair nationaliste.

Pourquoi diable devrions-nous nous soucier que telle ou telle société passe sous contrôle « étranger » ? N’est-ce pas le signe que ladite société rencontre un franc succès et que comme pour Rona/Lowes, l’acheteur souhaite de nouveaux marchés grâce à ce point d’entrée ? Il ne s’est pas plaint des acquisitions de Couche-Tard à l’étranger.

Et comme trop de ses collègues socialistes (à Québec solidaire notamment), il dénonce un « capitalisme sans foi ni loi » qui évince les locataires à la suite de rénovations rendant le logement hors de prix. Il ne mentionne nulle part les incitations artificielles à la propriété comme des taux d’intérêt pratiquement nuls et la SCHL, entité du gouvernement fédéral qui assure les prêts hypothécaires à risque, laissant le champ libre aux banques pour proposer des prêts.

Finalement, il adore lancer des accusations gratuites envers les entrepreneurs au sujet des salaires.

 

Obsession identitaire malsaine

Mais si son antilibéralisme économique est somme toute bénin comparativement aux socialistes, MBC sort les crocs, les griffes et son arsenal nucléaire quand vient le temps de parler d’identité, au point qu’il n’est pas sans rappeler certaines tendances très sombres du passé.

Ce n’est pas une attaque gratuite mais la description objective d’un homme promouvant une exaltation nationaliste et qui parle des Québécois (entendre francophones) comme d’un peuple homogène.

Que certains veuillent faire du Québec un pays n’est pas une fatalité en soi. En fait, quand on s’intéresse à l’histoire, on peut se rendre compte à quel point le colonisateur britannique – et le reste du Canada d’avant Lester Pearson – honnissait tous ceux qui parlaient en français.

Mais alors que René Lévesque présentait un projet, depuis Jacques Parizeau les séparatistes ne font que capitaliser sur une haine anti-Canada, contre « l’argent et le vote ethnique. »

Ces sentiments négatifs inspirent MBC. Il adhère à la thèse complotiste du grand remplacement (n’en déplaise à son meneur de claque officiel, Richard Martineau), il pourfend constamment l’immigration massive comme outil sournois du Canada pour « nous » noyer.

Ainsi, le critère numéro un d’un immigrant devrait être sa maitrise du français. Ces paroles ne sont pas sans rappeler celles de Trump… Pour MBC, il est inconcevable que des gens s’opposent à des lois autoritaires comme l’infâme loi 101, critiquent les dérives extrémistes de la loi 21 ou atteignent le niveau désirable de nationalisme. Auquel cas il accuse ceux qui l’accusent au grand jour de malhonnêteté.

Bref, ne vous laissez pas impressionner par Mathieu Bock-Côté, le Éric Zemmour québécois. Ce sont des hommes aux œillères idéologiques très épaisses qui s’attaquent aux mauvaises personnes.

En effet, si l’immigration est un problème, c’est l’État qu’il faut blâmer.

  • En France, pour l’avoir regroupée dans des ghettos aux portes de Paris.
  • Au Québec, pour s’être concentré sur les capacités linguistiques et ainsi avoir fortement encouragé l’immigration maghrébine.

 

Si elle était complètement privée – comme c’était le cas aux États-Unis avant la montée des lois xénophobes au début du XXe siècle – alors elle serait des plus désirables.

Voir les commentaires (22)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (22)
  • ouaip..

    assez classique..

    si vous faite sun loi pour interdire la parole antisémite.. vous bafouez la liberté d’expression , donnez un privilèges à quiconque se revendique « sémite »… vous nourrissez l’antisémitisme…

    donc tous les discours obligatoires, la bien pensance, la bigoterie de « la haine de la haine »..renforce les bigoteries haineuses diverses et variées.

    et on assiste à un spectacle affligeant ou l’individu n’est plus jugé selon son caractère ou ses actes..mais son « groupe » ou ses opinions supposées..

    il a fallu défendre le droit de le pen de parler..en subissant un imbécile procès de « le lepenisme ».. pareil pour les racistes, les misogynes, les xenophobes..

    la censure ou la criminalisation de la pensée ne sont pas des outils pour combattre les bigoteries..

    ce type est utile ..car il fait exploser non pas les controverses mais l’absence de discours contradictoire et de débat pluraliste réel.. il est sans doute excessif.. mais à qui la faute?

    quand tout le monde a été traité de raciste misogyne ou xénophobe… le raciste ou le xénophobe se promène tranquille ..

  • MBC comme EZ prospèrent sur la poussière qu’on a mis sous le tapis, si j’ose dire.
    Onfray le dit : c’est le retour du refoulé.
    Parler d’immigration a longtemps été vu comme une horreur, une dangereuse proximité avec la Lepénie. Elle seule en parlait et les sorties racistes de son ancien patron achevaient de rendre ces propos infréquentables.
    Un peu comme les délires complotistes sur les puces 5G inoculées par les vaccins ont banni du discours public toute argumentation raisonnée sur l’hypothèse Labo Wuhan.
    Qui trop embras(s)e mal ét(r)eint…

  • Je n’apprécie pas ces articles qui attaque nommément une personne! Et je suis déçu que Contrepoints s’y prête.

  • Ce type est brillant, mais il a un accent insupportable, zemmour quebequois…. Faudrait il encore qu’on arrive à comprendre son message si il y a, il s’écoute bcp parler..

  • « Mais alors que René Lévesque présentait un projet, depuis Jacques Parizeau les séparatistes ne font que capitaliser sur une haine anti-Canada, contre « l’argent et le vote ethnique. » »
    Vous n’avez pas totalement tort. Cependant il faut comprendre que vivre à Montréal c’est se battre encore et encore aujourd’hui contre l’anglicisation, feutrée certes, mais toujours bien présente de la part des anglophones et immigrants anglophiles.
    PS : Lors du référendum mené par le gouvernement Parizeau il y a eu 70% de Montréalais francophones à avoir voté pour l’indépendance. La vraie raison de la défaite a eu lieu à Québec avec un maigre 51% du vote francophone.

  • Ces gens là, les MBC, les EZ, les MLP, sont les fous du roi de notre époque, des jeteurs de pavés dans la mare, des brasseurs de m**de. Ils ont un rôle essentiel dans toute société démocratique qui s’enliserait dans les habitudes et le conformisme autrement. Après, on n’est pas obligé d’être d’accord avec eux, mais leur interdire de s’exprimer serait sans doute un remède pire que le mal.

  • Je trouve cet article un peu trop militant contre la liberté de s’exprimer

  • Vous venez de censurer trois de mes commentaires, pour quelles raisons?

  • Moi j’aime bien l’écouter, c’est un super orateur, et je trouve rafraichissant d’entendre des discours qui sortent de la Doxa officielle…. Après, qu’on soit d’accord ou pas avec ce qu’il dit, libre à vous, mais cela permet au moins d’ouvrir le débat.
    Ce qui me gave, ce sont les fonctionnaires de la télé publique qui prétendent détenir la Vérite… Eux ils m’insupportent totalement, surtout que contrairement à MBC, ils sont payés grassement avec NOS impots !!!

  • J’ai compris : si t’es pas liberal t’es un facho.

    Quand des liberaux reprennent la dialectique des gauchistes.

    Nul.

  • Le libéralisme est une « doctrine », une « idéologie », sous laquelle normalement il est parfaitement OK d’être un fasciste, raciste et sexiste, ou d’être contre tout ça. Dans un monde libéral, sur un site libéral, pour un auteur libéral, on serait ravi que MBC soit là pour voir ensuite si ceux qui suivent ses idées vont mieux ou moins bien que ceux qui suivent d’autres idées. Chacun faisant ce qu’il veut avec la gélatine entre ses oreilles… Le marché tranche.

    Là où des journalistes disent « un tel est pas bien » au lieu de dire « cette proposition de un tel pose problème », là le libéralisme est mort. Ou gravement blessé.

  • MBC n’a pas le pouvoir, ne fait pas de loi, ne taxe personne et se contente de lutter contre l’idéologie socialo/woke qui est le communisme 2.0.
    Le choix de le critiquer lui alors que ces « 2.0 » sont en train de tuer les libertés et de brûler des livres en ce moment même est révélateur d’une certaine frange des « libéraux » francophone.
    Perdu dans leur utopie anarcho-libertarienne ils sont les alliés objectifs de la gauche dont ils reprennent d’ailleurs les ennemis et tous les éléments de langage.
    À part ça Zemmour critique la faillite du régalien, les charges et réglementations qui ont tués les entreprises et pointe à juste titre le coût de l’immigration prétexte à toutes les dépenses et tous les pillages de la gauche. Pas trop mal pour un « antilibéral » surtout que lui n’a aucune compromission politique ni langue de bois.
    Si vous attendez l’anarcho/libertarien parfait en traitant de « nazis » toute opposition crédible à la dictature 2.0, elle conservera le pouvoir pour le pire.
    Avec des amis comme ça…
    .
    Comme vous avez passé un godwin, je vais faire de même: en 1938 vous auriez critiqué Margaretha Rothe pour son antilibéralisme.
    Un sacré sens des priorités et des dangers.

    • Tout à fait d’accord avec vous. Le problème de l’immigration extra-européenne est tabou sur Contrepoints, qui ne veut voir que du racisme chez ceux qui abordent le sujet. Il y a une volonté d’étouffer les débats sur ce thème.

  • J’aimerais savoir en quoi la thèse du « grand remplacement » est-elle « complotiste »? Ah oui, c’est vrai, que si on va dans les pays arabes ou africains, on verra toujours plus de religieuses à la peau blanche se balader dans les rues, et dans leurs écoles, il y a au moins autant de blonds aux yeux bleus que de basanés…

    Quant à la revente d’entreprises à des étrangers, le premier rôle de l’Etat libéral est de pouvoir faire face à une agression. Si son ennemi contrôle toutes les entreprises qui fournissent le nécessaire à l’armement, au ravitaillement, aux soins, etc., cela ne sert plus à rien d’avoir une armée…

  • Anti liberal? par rapport à qui en France??
    Artcle nul et complètement biaisé

  • Il me semble que l’auteur a tout à fait oublié ses racines libérale!

  • Je ne connais pas ces positions économiques.
    Je l’ai vu sur cnews s’exprimer sur la culture woke et anti raciste. Ça fait du bien d’entendre quelqu’un se battre contre ces idées qui sont les cancers de notre société.
    Les anti racistes sont les nouveaux racistes comme les antifas sont les nouveaux fachistes.
    Merci à MBC de dénoncer ces idéologies

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le politologue, conférencier et professeur d’université américain Yasha Mounk retrace dans un livre qui devrait faire parler de lui, les conséquences et les dangers d’une idéologie actuellement très en vogue aux États-Unis, et qui se rapproche de plus en plus de chez nous en Europe.

Sous couvert de bonnes intentions, elle s’annonce un facteur de divisions, voire de conflits haineux et montants.

 

La fin de l’universalisme

Par un retournement inouï de l’Histoire, la ségrégation raciale est réapparue en de nombreux lie... Poursuivre la lecture

libéralisme
2
Sauvegarder cet article

Qu’est-ce que le libéralisme ? Voilà une question qui peut paraître simple, mais au sujet de laquelle le moins qu’on puisse dire est qu’il existe beaucoup d’idées préconçues. Pour ne pas dire totalement fausses.

Il n’y a sans doute pas plus haï ou diabolisé que ce vocable de « libéral », quotidiennement mué en « ultra-libéral » ou « néo-libéral » pour les besoins de la cause.

Vous affubler de ce qualificatif suffit généralement à vous discréditer et à vous rendre inaudible par avance. Pourtant, le libéralisme n’est pas ce que l’... Poursuivre la lecture

Image générée par IA
1
Sauvegarder cet article

Tandis qu’un récent sondage (Harris Interactive) nous apprend que 54 % des Français souhaitent l’élection d’un « président libéral », un autre (vague IFOP 2021) révèle que pour 60 % des 18/30 ans, le mot libéralisme est positivement connoté et le deuxième dans leurs préférences lexicales. Voici qui surprend heureusement, alors que de toutes parts est annoncé que « le libéralisme est une idée du passé qui va probablement connaître une longue éclipse » (François Lenglet) ou qu’il est victime d’un « krach idéologique » (Eugénie Bastié).

M... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles